L'Espagne refuse de participer à la coalition militaire en mer Rouge

Le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez (Photo, AFP).
Le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez (Photo, AFP).
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Publié le Dimanche 24 décembre 2023

L'Espagne refuse de participer à la coalition militaire en mer Rouge

  • Le gouvernement espagnol a déclaré s'opposer à un élargissement de la mission de l'opération européenne Atalante
  • M. Sánchez doit, en effet, composer au sein de la coalition gouvernementale avec Sumar, très hostile à la politique étrangère américaine

MADRID: L'Espagne ne participera pas à la coalition internationale pour protéger le trafic maritime en mer Rouge contre les attaques des rebelles Houthis du Yémen, mais ne s'opposera pas à la participation des autres pays européens dans le cadre d'une mission spécifique.

Après plusieurs jours d'atermoiements et une gêne évidente, le gouvernement de gauche espagnol a précisé, via une déclaration du ministère de la Défense publiée samedi soir, s'opposer à un élargissement de la mission de l'opération européenne Atalante, qui lutte depuis 2008 contre la piraterie dans l'océan Indien.

Le ministère rappelle que cette mission Atalante se limite actuellement à la seule Espagne et à un seul navire, la frégate Victoria, et met en avant le fait que la récente reprise des actes de piraterie dans la zone "requiert un investissement maximum" de cette mission.

"La nature et les objectifs de la mission Atalante (...) n'ont rien à voir avec ceux que l'on ambitionne d'atteindre en mer Rouge", insiste par ailleurs le ministère.

Le gouvernement du socialiste Pedro Sánchez estime pour cette raison "indispensable" la création d'une mission "nouvelle et spécifique" consacrée à la protection du trafic maritime commercial en mer Rouge.

Cette mission ad hoc devra avoir "un champ d'action, des moyens et des objectifs propres, décidés par les organismes compétents de l'UE", assure le ministère, qui ajoute que "l'Espagne ne s'oppose en aucun façon à sa création".

Interrogé dimanche par l'AFP, un porte-parole du ministère a toutefois précisé que l'Espagne "ne participera(it) pas" à cette opération de l'UE.  Le ministère n'a pas expliqué les raisons de ce refus, annoncé peu après un appel téléphonique vendredi du président américain Joe Biden à M. Sánchez.

La Maison Blanche avait souligné dans un communiqué que l'entretien avait notamment porté sur "(la condamnation) des attaques actuelles des Houthis contres des navires commerciaux dans la mer Rouge", un sujet que le gouvernement espagnol n'avait de son côté pas évoqué lorsqu'il a fait état de cette discussion téléphonique.

«Prudence maximale»

"Nous apprécions au plus haut point le refus de l'Espagne de se laisser entraîner dans les mensonges américains et britanniques sur la question de la navigation maritime", s'est félicité sur X Hussein al-Ezzi, vice-ministre des Affaires étrangères des Houthis.

Selon la presse espagnole de dimanche, le refus de Madrid de s'impliquer dans cette mission dirigée par les Etats-Unis s'explique vraisemblablement par des raisons de politique intérieure.

M. Sánchez doit, en effet, composer au sein de la coalition gouvernementale avec un parti de gauche radicale, Sumar, très hostile à la politique étrangère américaine.

Dans une interview jeudi à une radio, la leader de ce parti, Yolanda Díaz, également vice-présidente du gouvernement, avait ainsi estimé "énormément hypocrite" la rapidité des pays occidentaux à protéger le commerce maritime international, l'opposant à leur impuissance à protéger la population civile de Gaza des bombardements israéliens.

La création de cette coalition militaire en mer Rouge, baptisée "Prosperity Guardian" et dirigée par les Etats-Unis, avait été annoncée par le ministre de la Défense américain, Lloyd Austin, lundi à Washington.

M. Austin avait indiqué que dix pays participeraient à cette coalition, parmi lesquels l'Espagne. Selon le site d'information El Confidencial et le quotidien El País, cette annonce avait provoqué le mécontentement du gouvernement espagnol, qui n'avait pas été consulté à l'avance.

La porte-parole du gouvernement espagnol, Pilar Alegría, avait ainsi averti que l'Espagne ne participerait "jamais à une opération (de manière) unilatérale" et ferait preuve d'une "prudence maximale".

La mise sur pied de cette coalition constitue une source de tension supplémentaire pour les relations entre Madrid et Washington, perturbées récemment par une affaire d'espionnage, l'Espagne ayant discrètement expulsé deux espions américains qui avaient infiltré les services secrets espagnols en recrutant deux agents du Centre national du Renseignement (CNI).

Dans son communiqué, le ministère de la Défense croit néanmoins bon de préciser que "l'Espagne est et sera toujours un allié sérieux et fiable" des missions militaires de l'UE, de l'Otan et des Nations Unies, "comme le démontrent les 3.000 hommes et femmes des forces armées espagnoles" engagées actuellement dans des missions de la paix.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.