Un homme, connu pour trafic de drogue, abattu à Marseille

Un homme a été abattu de plusieurs balles dans la nuit de lundi à mardi près d'une cité des quartiers nord paupérisée de Marseille, a appris l'AFP de source policière et auprès des marins-pompiers. (AFP)
Un homme a été abattu de plusieurs balles dans la nuit de lundi à mardi près d'une cité des quartiers nord paupérisée de Marseille, a appris l'AFP de source policière et auprès des marins-pompiers. (AFP)
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Publié le Mercredi 27 décembre 2023

Un homme, connu pour trafic de drogue, abattu à Marseille

  • Un homme, déjà condamné pour trafic de drogue, a été abattu de plusieurs balles dans la nuit de lundi à mardi près d'une cité des quartiers nord paupérisée de Marseille
  • Les enquêteurs ont retrouvé sur place 27 étuis de calibre 7.62, a précisé le parquet de Marseille

MARSEILLE: Un homme, déjà condamné pour trafic de drogue, a été abattu de plusieurs balles dans la nuit de lundi à mardi près d'une cité des quartiers nord paupérisée de Marseille, a appris l'AFP de source policière et auprès du parquet.

Cet homme a été atteint de "plusieurs tirs de balles" dans le 15e arrondissement de la ville, a précisé une source policière, confirmant une information initiale du quotidien La Provence.

Les enquêteurs ont retrouvé sur place 27 étuis de calibre 7.62, a précisé le parquet de Marseille dans un communiqué, précisant avoir ouvert une enquête, confiée à la police judiciaire, des chefs "d’assassinat en bande organisée et association de malfaiteurs en vue de la commission d’un crime".

La victime était "vraisemblablement" âgée de 42 ans et était connue des services de police et de justice, notamment pour "avoir été condamné pour des faits de trafic de stupéfiants à Marseille", selon le parquet.

L'auteur du tir, passager d'un véhicule, s'est lui servi d'une arme longue de type fusil d'assaut avant de prendre la fuite, selon une source policière.

Les faits se seraient déroulés rue de Lyon, proche du quartier de la Cabucelle. Fin juillet, un jeune homme de 17 ans, inconnu des services de police, avait succombé après avoir essuyé plusieurs tirs au thorax à la cité des Tourmarines, dans ce même quartier.

Si le lien de ce nouvel homicide avec les trafics de stupéfiants qui gangrènent la deuxième ville de France venait à être établi, il s'agirait du 48e homicide lié à ces trafics commis à Marseille depuis le début de l'année.

Le dernier "narchomicide" (terme inventé par l'ex-procureure de la République de Marseille Dominique Laurens et repris par son successeur Nicolas Bessone) à Marseille remonte au 13 novembre: un homme d'une vingtaine d'années avait été mortellement blessé par balles dans une cité.

Ces derniers mois, la ville portuaire est le théâtre d'une "vendetta" sanglante entre deux clans, selon les mots de la préfète de police des Bouches-du-Rhône, Frédérique Camilleri.


Macron fustige les «bourgeois des centres-villes» qui financent «parfois» le narcotrafic

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  • Emmanuel Macron a également insisté sur "la nécessité d'avoir une approche interministérielle du très local à l'international"
  • La question est au centre du débat public depuis l'assassinat jeudi à Marseille de Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic

PARIS: Le président Emmanuel Macron a estimé mercredi lors du Conseil des ministres que ce sont "parfois les bourgeois des centres-villes qui financent les narcotrafiquants", selon des propos rapportés par la porte-parole du gouvernement Maud Bregeon lors de son compte-rendu.

Le chef de l'État a appuyé "l'importance d'une politique de prévention et de sensibilisation puisque, je reprends ses mots, +c'est parfois les bourgeois des centres-villes qui financent les narcotrafiquants+", a précisé Maud Bregeon, ajoutant: "on ne peut pas déplorer d'un côté les morts et de l'autre continuer à consommer le soir en rentrant du travail".

Emmanuel Macron a également insisté sur "la nécessité d'avoir une approche interministérielle du très local à l'international". La question est au centre du débat public depuis l'assassinat jeudi à Marseille de Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic.

 


Amiante dans les écoles: plus de 50 personnes et sept syndicats portent plainte à Marseille

Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire. (AFP)
Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire. (AFP)
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  • "La grande majorité des établissements scolaires en France, construits avant son interdiction en 1997, présentent encore à ce jour de l’amiante dans de nombreux éléments du bâti", rappelle dans un communiqué l'avocate Julie Andreu
  • Or, la vétusté de certains d'entre eux aggrave l'exposition à l'amiante et selon l'avocate, "les responsables concernés (collectivités locales) n’ont pas pris les mesures qui s’imposent"

MARSEILLE: Ils sont parents d'élèves, enseignants, agents municipaux: une cinquantaine de personnes, toutes exposées à l'amiante dans des écoles des Bouches-du-Rhône, vont déposer mercredi à Marseille une plainte contre X pour "mise en danger délibérée de la vie d'autrui".

Sept syndicats et trois associations de victimes de l'amiante sont aussi plaignants dans ce dossier, qui concerne 12 établissements scolaires, la plupart à Marseille.

"La grande majorité des établissements scolaires en France, construits avant son interdiction en 1997, présentent encore à ce jour de l’amiante dans de nombreux éléments du bâti", rappelle dans un communiqué l'avocate Julie Andreu, qui représente ces plaignants d'une douzaine d'établissements scolaires et dont la plainte va être déposée à 14h.

Or, la vétusté de certains d'entre eux aggrave l'exposition à l'amiante et selon l'avocate, "les responsables concernés (collectivités locales) n’ont pas pris les mesures qui s’imposent".

Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire.

"Une collègue est décédée en avril 2024 des suites d’un cancer lié à l’amiante, reconnu comme maladie professionnelle", a expliqué dans un dossier de presse le collectif stop amiante éducation, dans lequel sont réunis les syndicats et associations plaignants.

Le collectif dénonce "de nombreuses défaillances", notamment une absence d'information sur l'amiante, malgré les obligations réglementaires, ou encore une absence de protection pendant les travaux.

En mars, les syndicats enseignants avaient révélé que plus de 80% des bâtiments scolaires en France étaient potentiellement concernés par la présence d'amiante.

Un rapport du Haut Conseil de la Santé Publique publié en 2014, prévoit que d’ici 2050, 50.000 à 75.000 décès par cancer du poumon dus à l’amiante aient lieu, auxquels s’ajoutent jusqu'à 25.000 décès par mésothéliome (un autre type de cancer).

 


Assassinat de Mehdi Kessaci: «Non, je ne me tairai pas» face au narcotrafic, dit son frère dans une tribune au Monde

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  • "Je dirai et répéterai que mon frère Mehdi est mort pour rien. Je dirai la violence du narcotrafic"
  • "On me parle de crime d’avertissement. Mais un crime n'est jamais un avertissement"

PARIS: "Non, je ne me tairai pas" face au narcotrafic, a déclaré mercredi dans une tribune publiée dans le journal Le Monde Amine Kessaci, le frère de Mehdi, abattu jeudi à Marseille par deux personnes à moto.

"Je dirai et répéterai que mon frère Mehdi est mort pour rien. Je dirai la violence du narcotrafic", a également écrit le militant écologiste de 22 ans, engagé dans la lutte contre le narcobanditisme. En 2020, cette famille de six enfants avait déjà été endeuillée par l'assassinat d'un autre de ses frères, Brahim, 22 ans, dont le corps avait été retrouvé carbonisé dans un véhicule.

"On me parle de crime d’avertissement. Mais un crime n'est jamais un avertissement", a encore déclaré Amine Kessaci, qui a enterré mardi son frère Mehdi. "Voici ce que font les trafiquants : ils tentent d’annihiler toute résistance, de briser toute volonté, de tuer dans l’œuf tout embryon de révolte pour étendre leur pouvoir sur nos vies", a-t-il ajouté.

La protection policière qui lui a été accordée ne l'a pas été à ses proches, a souligné le militant écologiste de 22 ans. "Pourtant, qui ignorait que ma famille avait déjà payé un tribut de sang? Comment ne pas savoir que ma famille pouvait être touchée ?", s'est-il interrogé.

"Face à un tel ennemi, l’Etat doit prendre la mesure de ce qu'il se passe et comprendre qu'une lutte à mort est engagée", a-t-il encore prévenu.

"Il est temps d’agir, par exemple de faire revenir les services publics dans les quartiers, de lutter contre l’échec scolaire qui fournit aux trafiquants une main-d’œuvre soumise, de doter les enquêteurs et les forces de police des moyens dont ils ont besoin, de renforcer, de soutenir réellement les familles de victimes du narcotrafic. Nous comptons nos morts, mais que fait l’Etat ?"

Medhi Kessaci, 20 ans, a été assassiné jeudi à Marseille près d'une salle de concert par deux hommes à moto, activement recherchées, un "crime d'intimidation" et "un assassinat d'avertissement" pour les autorités.