Nouveaux bombardements sur Gaza, où Israël intensifie encore son offensive

De la fumée s'élève au-dessus de Khan Yunis lors d'un bombardement israélien depuis Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 25 décembre 2023, au milieu du conflit en cours entre Israël et le groupe militant palestinien Hamas (Photo, AFP).
De la fumée s'élève au-dessus de Khan Yunis lors d'un bombardement israélien depuis Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 25 décembre 2023, au milieu du conflit en cours entre Israël et le groupe militant palestinien Hamas (Photo, AFP).
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Publié le Mardi 26 décembre 2023

Nouveaux bombardements sur Gaza, où Israël intensifie encore son offensive

  • Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a estimé lundi que la paix ne serait obtenue que si Gaza est «démilitarisée»
  • Les derniers jours ont été particulièrement meurtriers

GAZA: De nouveaux bombardements ont visé mardi la bande de Gaza, où Israël a annoncé une nouvelle intensification des combats contre le Hamas, malgré les appels internationaux à faire taire les armes et les lourdes pertes civiles dans le territoire palestinien assiégé.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a estimé lundi que la paix ne serait obtenue que si Gaza est "démilitarisée" et "déradicalisée", plus de deux mois et demi après le début de la guerre, déclenchée par l'attaque sanglante lancée le 7 octobre par le Hamas sur le sol israélien.

En représailles, Israël a promis de détruire le mouvement islamiste, au pouvoir à Gaza depuis 2007. La guerre a provoqué d'immenses destructions et un désastre humanitaire dans la bande de Gaza, où la famine menace et où la plupart des hôpitaux sont hors service.

Mardi matin, de la fumée s'élevait après un bombardement au-dessus de la grande ville de Khan Younès, dans le sud de Gaza, où Israël a annoncé concentrer désormais l'essentiel de son offensive contre le Hamas et qui abrite de nombreux déplacés ayant fui le nord.

Selon un correspondent de l'AFP, les frappes israéliennes se sont poursuivies durant la nuit notamment sur Khan Younès et la ville voisine de Rafah, à la frontière égyptienne, où s'entassent des dizaines de milliers de déplacés dans des camps de fortune.

Trente corps de victimes des bombardements ont été transportés ces dernières 24 heures à l'hôpital Nasser de Khan Younès, selon le ministère de la Santé du Hamas.

L'armée a annoncé mardi avoir frappé au cours de la journée écoulée plus de cent cibles du Hamas, dont des entrées de tunnels et des sites militaires utilisés pour attaquer les soldats, notamment à Jabaliya, dans le nord, et à Khan Younès.

"Nous n'arrêtons pas, (...) nous intensifions les combats dans les jours à venir. Ca sera une longue guerre", a affirmé lundi Benjamin Netanyahu, après s'être rendu à Gaza.

"Le Hamas doit être détruit, Gaza doit être démilitarisée et la société palestinienne doit être déradicalisée", a-t-il également déclaré au Wall Street Journal.

«Des récits déchirants»

Selon le ministère de la Santé du Hamas, 20.674 personnes, en majorité des femmes, des adolescents et des enfants, ont été tuées dans les opérations militaires israéliennes à Gaza, qui ont aussi fait près de 55.000 blessés.

En Israël, l'attaque sans précédent lancée le 7 octobre par des commandos du Hamas infiltrés depuis la bande de Gaza a fait environ 1.140 morts, la plupart des civils, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir des derniers chiffres officiels israéliens disponibles. Environ 250 personnes ont été enlevées par le Hamas, selon Israël, dont 129 restent détenues à Gaza.

Selon l'armée, 158 militaires ont été tués au combat depuis le début de son offensive terrestre à Gaza le 27 octobre.

Dans ce petit territoire surpeuplé, soumis par Israël à un siège total depuis le 9 octobre, la guerre a forcé 1,9 million de personnes à fuir leur foyer, soit 85% de la population selon l'ONU.

Les derniers jours ont été particulièrement meurtriers.

L'Organisation mondiale de la santé (OMS), qui s'est rendue à l'hôpital de Deir el-Balah, dans le centre de la bande de Gaza après une frappe sur un camp de réfugiés voisin, a entendu des "récits déchirants" de familles entières tuées, a raconté lundi sur X son directeur général, Tedros Adhanom Ghebreyesus.

"Cette dernière frappe sur une communauté de Gaza montre bien pourquoi il faut un cessez-le-feu tout de suite", a-t-il affirmé.

Cette frappe dimanche sur le camp d'al-Maghazi a tué au moins 70 personnes, selon le ministère de la Santé du Hamas. L'armée israélienne a dit "vérifier l'incident".

"Ils nous disent d'aller au sud, au nord, au centre: ce ne sont que des mensonges et des tromperies, il n'y a pas de zone sûre dans la bande de Gaza", s'est indigné auprès de l'AFP Abou Rami Abou Al-Ais, un habitant de ce camp. "Les enfants sont réduits à l'état de restes. Quelle est la faute de ces enfants innocents ?"

Deux Palestiniens tués par l'armée israélienne en Cisjordanie

Deux Palestiniens ont été tués mardi par des tirs de l'armée israélienne lors d'une incursion dans un camp de réfugiés de la région de Hébron, dans le sud de la Cisjordanie occupée, a indiqué le ministère palestinien de la Santé.

Les deux Palestiniens, âgés respectivement de 17 et 31 ans, ont été tués par des tirs de soldats israéliens lors d'une opération militaire dans le camp de réfugiés de Fawwar au sud de Hébron, selon le ministère palestinien.

Aucun commentaire n'a pu être obtenu auprès de l'armée israélienne dans l'immédiat.

Plus de 300 Palestiniens de Cisjordanie occupée ont été tués par des soldats, et dans certains cas par des colons israéliens, depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas dans la bande de Gaza le 7 octobre, selon un décompte du gouvernement palestinien.

L'entrée de l'aide humanitaire à Gaza n'a pas augmenté de manière significative, malgré le vote vendredi par le Conseil de sécurité de l'ONU d'une résolution réclamant son acheminement "immédiat" et "à grande échelle".

En Israël, la pression perdure pour libérer les otages. Lundi, M. Netanyahu a été chahuté lors d'un discours au Parlement par des familles qui scandaient "Maintenant, maintenant!". "Et si c'était ton fils?", "80 jours, chaque minute c'est l'enfer", pouvait-on lire sur des banderoles.

Le Hamas, considéré comme un groupe terroriste par Israël, les Etats-Unis et l'Union européenne, exige une fin des combats avant d'entamer de nouvelles négociations pour des libérations d'otages.

Malgré l'intransigeance des deux camps, les médiateurs égyptiens et qataris tentent de négocier une nouvelle trêve, après celle d'une semaine fin novembre qui a permis la libération de 105 otages contre 240 prisonniers palestiniens et l'entrée à Gaza, depuis l'Egypte, d'importants convois aide humanitaire.

Frappes américaines en Irak 

Au-delà de Gaza, le spectre d'un élargissement du conflit plane toujours, avec des échanges de tirs entre le Hezbollah et l'armée israélienne à la frontière entre le Liban et Israël, et les attaques des rebelles Houthis du Yémen contre des navires en mer Rouge et en mer d'Arabie.

Les attaques imputées aux groupes pro-iraniens contre des troupes américaines se sont multipliées en Irak et en Syrie.

Mardi, les Etats-Unis ont annoncé avoir mené des frappes aériennes contre trois sites utilisés par des groupes pro-iraniens en Irak.

Le gouvernement irakien a dénoncé un "acte hostile" qui a tué un "membre" des forces de sécurité et blessé "18 personnes, dont des civils". Selon des sources de sécurité, au moins un membre d'une faction irakienne pro-Iran a été tué et 24 autres blessés.

L'Iran a également accusé Israël d'avoir tué lundi un de ses hauts-gradés dans une frappe de missiles en Syrie. Les Gardiens de la Révolution ont identifié ce général de brigade, Razi Moussavi, comme un "responsable logistique de l'axe de la résistance" à Israël, qui regroupe notamment l'Iran, le Hezbollah, le Hamas et les Houthis.

"Nous considérons cet assassinat comme une attaque flagrante qui dépasse les limites", a réagi le Hezbollah. L'armée israélienne s'est refusée à tout commentaire.

Le président iranien Ebrahim Raïssi a prévenu qu'Israël "paierait certainement pour ce crime".


Israël rejette une enquête de l'ONU l'accusant de «génocide» à Gaza

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
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  • "Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué
  • Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens

JERUSALEM: Israël a "rejeté catégoriquement" mardi le rapport d'une commission d'enquête internationale indépendante des Nations unies qui l'accuse de commettre un "génocide" dans la bande de Gaza depuis octobre 2023.

"Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.

Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens, mettant en cause le Premier ministre Benjamin Netanyahu et d'autres responsables israéliens.

En riposte à une attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, Israël a lancé une offensive dans la bande de Gaza qui a fait des dizaines de milliers de morts et détruit une grande partie du territoire palestinien, où le mouvement islamiste palestinien a pris le pouvoir en 2007.

La commission, qui ne s'exprime pas au nom de l'ONU et est vivement critiquée par Israël, est arrivée "à la conclusion qu'un génocide se produit à Gaza et continue de (s'y) produire", a déclaré à l'AFP sa présidente, Navi Pillay.

Elle a conclu que les autorités et les forces de sécurité israéliennes avaient commis "quatre des cinq actes génocidaires" définis par la Convention de 1948 pour la prévention et la répression du crime du génocide.

A savoir: "meurtre de membres du groupe; atteinte grave à l'intégrité physique ou mentale de membres du groupe; soumission intentionnelle du groupe à des conditions d'existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle; et mesures visant à entraver les naissances au sein du groupe".

Cette commission a conclu que le président israélien, Isaac Herzog, Benjamin Netanyahu et l'ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant, avaient "incité à commettre un génocide et que les autorités israéliennes (n'avaient) pas pris de mesures" pour les en empêcher.

Le ministère des Affaires étrangères israélien a accusé les auteurs du rapport de "servir de relais au Hamas", affirmant qu'ils étaient "connus pour leurs positions ouvertement antisémites — et dont les déclarations horribles à l'égard des Juifs ont été condamnées dans le monde entier."

L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien.

L'ONU y a déclaré la famine, ce qu'Israël dément.


«Gaza brûle», déclare le ministre israélien de la Défense après des frappes intenses

Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
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  • "Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas"
  • "Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée"

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza.

"Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas", a déclaré M. Katz sur X.

"Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée", a-t-il ajouté.

 


Le Qatar est le seul pays capable d'être un médiateur concernant Gaza, souligne Rubio

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  • Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza
  • "Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar"

TEL-AVIV: Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza, malgré une frappe israélienne ciblant des dirigeants du Hamas dans l'émirat.

"Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar," a déclaré M. Rubio aux journalistes alors qu'il se rendait à Doha depuis Israël.