Mickey dans le domaine public, Disney sur ses gardes

Les animations de Mickey Mouse annoncent l'entrée des Archives Walt Disney lors d'une visite médiatique du Disney Studio et des Archives Walt Disney, le 20 juin 2023 sur le terrain du Disney Studio, à Burbank, en Californie (Photo, AFP).
Les animations de Mickey Mouse annoncent l'entrée des Archives Walt Disney lors d'une visite médiatique du Disney Studio et des Archives Walt Disney, le 20 juin 2023 sur le terrain du Disney Studio, à Burbank, en Californie (Photo, AFP).
Short Url
Publié le Vendredi 29 décembre 2023

Mickey dans le domaine public, Disney sur ses gardes

  • Près d'un siècle après son arrivée sur les écrans, la célébrissime souris Mickey va faire son entrée lundi dans le domaine public
  • Une échéance bien connue des cinéastes, fans, juristes spécialistes de la propriété intellectuelle ou encore des dirigeants du groupe Disney, qui ont réussi dans le passé à faire prolonger la durée de ces droits d'auteur

LOS ANGELES: Près d'un siècle après son arrivée sur les écrans, la célébrissime souris Mickey va faire son entrée lundi dans le domaine public, ouvrant la voie à de potentielles reprises, adaptations et produits dérivés, mais aussi à des batailles judiciaires avec Disney.

Les droits d'auteur du dessin animé "Le Bateau à vapeur de Willie", court-métrage en noir et blanc de 1928 qui a introduit au grand public ce rongeur devenu icône de la pop culture mondiale, expirent le 1er janvier, après 95 années, en vertu de la législation américaine.

Une échéance bien connue des cinéastes, fans, juristes spécialistes de la propriété intellectuelle ou encore des dirigeants du groupe Disney, qui ont réussi dans le passé à faire prolonger la durée de ces droits d'auteur.

"C'est un moment profondément symbolique et hautement attendu", souligne Jennifer Jenkins, spécialiste du domaine public à l'université de Duke.

Quiconque pourra désormais librement copier, partager ou adapter "Le Bateau à vapeur de Willie" et "Plane Crazy" - autre court-métrage animé de 1928 - tout comme utiliser les premières versions des personnages y apparaissant, dont Mickey et sa compagne Minnie.

Des artistes auront ainsi le droit de créer une "version pour sensibiliser au changement climatique" du "Bateau à vapeur de Willie", dans laquelle le navire s'échouerait sur le lit d'une rivière asséchée, ou encore une version féministe dans laquelle Minnie tiendrait la barre, suggère Jennifer Jenkins.

Ce qui ne serait pas sans rappeler les dernières reprises des personnages Sherlock Holmes et Winnie l'ourson, dont les droits d'auteur ont récemment expiré.

«Accrochages légaux»

Mais pour ce faire, les créateurs devront avancer avec prudence.

Dans un communiqué à l'AFP, la multinationale Disney a assuré qu'elle "continue(rait) de protéger (ses) droits sur les versions plus récentes de Mickey et sur d'autres oeuvres restant protégées par le droit d'auteur".

Les versions ultérieures des personnages, dont celles apparaissant dans le dessin animé "Fantasia", sorti en 1940, restent en effet en dehors du domaine public et ne pourront être copiées sans l'aval de Disney.

"Ce qui est dans le domaine public, c'est cette sorte de petit animal effrayant en noir et blanc", dit Justin Hughes, professeur de droit à l'université de Loyola.

"La souris Mickey la plus familière des générations actuelles d'Américains va rester sous protection du droit d'auteur", poursuit-il, disant s'attendre à ce que "cela donne lieu à des accrochages légaux".

Le personnage apparaissant dans ces premiers dessins animés est une créature filiforme et espiègle, assez éloignée de l'apparence actuelle de la mascotte.

Des mises en demeure pourraient ainsi être envoyées aux créateurs qui oseraient reprendre des éléments plus récents du personnage, comme son short rouge ou ses gants blancs, prédit le chercheur.

Par ailleurs, si les droits d'auteur prennent fin au 1er janvier, ce n'est pas le cas de ceux protégeant la marque déposée.

Les premiers interdisent la reproduction sans licence de l'oeuvre créative et expirent au bout d'une période donnée. Les seconds protègent eux la source de l'oeuvre contre des produits qui pourraient tromper les consommateurs en leur faisant croire qu'il provient du créateur original. Ces droits-là peuvent être renouvelés indéfiniment.

«Garde-fous»

Le groupe Disney a assuré "travailler à mettre en place des garde-fous pour éviter toute confusion chez les consommateurs liée à des utilisations non autorisées de Mickey ou d'autres personnages emblématiques".

L'entreprise a par ailleurs ajouté une scène du "Bateau à vapeur de Willie" en ouverture de tous les films d'animation produits par ses studios.

"Ils ont été très futés chez Disney: ils ont réalisé que la meilleure chose à faire était de transformer cette scène emblématique en marque déposée", relève Justin Hughes.

Ainsi, toute personne utilisant à des fins commerciales cette image de Mickey à la barre du navire, s'expose à de potentielles poursuites judiciaires.

D'autres experts, comme Jennifer Jenkins, se montrent eux plus optimistes sur les possibilités d'utilisation liées au domaine public.

"Notre Cour suprême a clairement dit qu'il n'était pas possible de faire valoir les droits de marque pour contourner l'expiration du droit d'auteur", rappelle-t-elle.

Pour autant, tous les experts s'attendent à de prochaines batailles judiciaires.

Quiconque compte se servir commercialement de la mascotte de Disney "devrait procéder avec précaution et avec un avocat", résume Justin Hugues.


France : le gouvernement échappe à la sanction de Fitch et Moody's

Un gros plan montre un site web de média avec la note triple "A" ( AAA ) suivie d’un point d’interrogation. (Photo Thomas Coex AFP)
Un gros plan montre un site web de média avec la note triple "A" ( AAA ) suivie d’un point d’interrogation. (Photo Thomas Coex AFP)
Short Url
  • Fitch, qui avait dégradé la note française l'an dernier, à «AA-» avec perspective stable, a réaffirmé cette note, qui signifie que le risque de défaut reste très faible
  • Le déficit public de la France a lourdement dérapé à 5,5% du PIB en 2023 au lieu de 4,9% espérés, en raison surtout de moindres recettes que prévu, et les 110,6% de PIB de dette représentent le troisième plus fort ratio de dette de l'UE

PARIS : Leur avis sur la solidité de la dette française était particulièrement guetté vendredi après une série de mauvaises nouvelles concernant les finances publiques depuis février. Mais Fitch et Moody's, deux des plus grandes agences de notation, ont laissé leurs notes inchangées.

Fitch, qui avait dégradé la note française l'an dernier, à «AA-» avec perspective stable, a réaffirmé cette note, qui signifie que le risque de défaut reste très faible. Elle avait prévenu dès le début du mois qu'elle ne comptait pas la changer.

Moody's pour sa part n'a pas à proprement parler «réaffirmé» sa note de Aa2, avec perspective stable, un cran au-dessus de celle de Fitch, mais ne l'a pas modifiée non plus.

Le déficit public de la France a lourdement dérapé à 5,5% du PIB en 2023 au lieu de 4,9% espérés, en raison surtout de moindres recettes que prévu, et les 110,6% de PIB de dette représentent le troisième plus fort ratio de dette de l'UE après la Grèce et l'Italie. Le gouvernement a dû annoncer en urgence depuis février deux trains d'efforts budgétaires de 10 milliards d'euros chacun.

Le ministre des Finances Bruno Le Maire a aussitôt «pris note» de ces nouvelles dans un bref communiqué, ajoutant que «cette décision doit nous inviter à redoubler de détermination pour rétablir nos finances publiques et tenir l’objectif fixé par le président de la République: être sous les 3% (de PIB, NDLR) de déficit en 2027».

«Nous tiendrons notre stratégie fondée sur la croissance et le plein emploi, les réformes de structure et la réduction des dépenses publiques», assure le ministre.

Dans leurs communiqués respectifs, il est clair que ni Fitch ni Moody's ne croient au retour du déficit sous les 3% en 2027, qui est une exigence de Bruxelles.

Pour Moody's cependant, la perspective pourrait s'améliorer si le gouvernement «réussit à faire adopter et à appliquer des mesures» permettant de réduire significativement la dette. Mais la perspective et la note elle-même pourraient à l'inverse se dégrader à l'avenir si la situation de la dette se détériorait en France davantage que chez ses «pairs».

Fitch observe que la note de la France se justifie à la fois par une économie «vaste et diversifiée», des institutions «fortes et efficaces» et «une stabilité reconnue». Mais qu'en revanche, cette notation est affaiblie par les finances publiques et en particulier le niveau élevé de dette.

- «Signal positif» -

Les notes attribuées par les deux agences classent encore la dette française parmi celles de «haute qualité». La France a perdu en 2012 son triple A, marquant les dettes souveraines les plus sûres, comme celle de l'Allemagne actuellement.

«La France est dans une situation plutôt solide, les marchés lui prêtent à un taux qui n’a pas bougé malgré les mauvaises nouvelles économiques», remarquait vendredi après-midi sur franceinfo Xavier Timbeau, directeur de l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE).

Pour lui, une dégradation aurait eu plutôt un «impact assez fort dans le débat politique» avant les élections européennes du 9 juin: ce qu'il prédisait comme un argument pour que ces agences n'abaissent pas la note de la France, afin «de ne pas jouer avec le feu dans une période électorale».

Le gouvernement aura encore à affronter le 31 mai la notation de la plus regardée des agences, S&P, qui place la France sur la même ligne que Moody's, à AA, mais avec une perspective négative, signifiant que la note pourrait baisser à moyen terme.

M. Le Maire va devoir aller défendre le Programme de Stabilité («PSTAB») et les prévisions de retour du déficit public sous 3% en 2027 qu'il contient, devant les députés lundi, puis devant les sénateurs mardi.

Le président (LFI) de la Commission des Finances de l'Assemblée Eric Coquerel a considéré sur X que la décision des agences n'avait «aucune importance», mais «n'empêchait pas la politique budgétaire et économique du gouvernement de nous emmener dans le mur».

Le rapporteur général du budget à l'Assemblée nationale, Jean-René Cazeneuve (Renaissance), a estimé au contraire que le maintien des notes était «un signal positif qui valide notre politique de réduction du déficit et les décisions prises en début d'année dès que le ralentissement de la croissance s'est confirmé».


Monnaie numérique, IA et santé mentale au programme de l’Open Forum Riyadh

Des représentants gouvernementaux, des artistes, des leaders de la société civile, des entrepreneurs et des PDG de multinationales interviendront au cours des différentes tables rondes. (Photo, AFP)
Des représentants gouvernementaux, des artistes, des leaders de la société civile, des entrepreneurs et des PDG de multinationales interviendront au cours des différentes tables rondes. (Photo, AFP)
Short Url
  • Cet événement se déroulera parallèlement à la réunion spéciale du WEF sur la collaboration mondiale
  • «Dans le cadre de Vision 2030 de l’Arabie saoudite, Riyad est devenue une capitale mondiale pour le leadership éclairé, l’action et les solutions»

LONDRES: L'Open Forum Riyadh, une série de tables rondes publiques qui se tiendront dans la capitale saoudienne dimanche et lundi, «mettra l’accent sur les défis et les opportunités au niveau mondial», selon les organisateurs.

Cet événement, fruit d’une collaboration entre le Forum économique mondial (WEF) et le ministère saoudien de l’Économie et de la Planification, se déroulera parallèlement à la réunion spéciale du WEF sur la collaboration mondiale, la croissance et l’énergie pour le développement, qui aura lieu à Riyad les 28 et 29 avril.

«Dans le cadre de Vision 2030 de l’Arabie saoudite, Riyad est devenue une capitale mondiale pour le leadership éclairé, l’action et les solutions, favorisant l’échange de connaissances et d’idées innovantes», affirme dans un communiqué de presse Faisal F. Alibrahim, ministre saoudien de l’Économie et de la Planification. Ce dernier précise que l’organisation de l’Open Forum de cette année à Riyad «témoigne de l’influence et du rôle croissants de la ville sur la scène internationale».

Le forum est ouvert au public et «vise à faciliter le dialogue entre les leaders éclairés et le grand public sur une série de sujets, notamment les défis environnementaux, la santé mentale, les monnaies numériques, l’intelligence artificielle [IA], le rôle des arts dans la société, l’entrepreneuriat moderne et les villes intelligentes», indique un communiqué.

Au programme, des tables rondes qui portent sur l’impact des monnaies numériques au Moyen-Orient, sur le rôle de la culture dans la diplomatie publique, sur le développement urbain pour les villes intelligentes ainsi que sur les actions qui ont pour objectif d’améliorer le bien-être mental dans le monde.

L’Open Forum, qui a lieu chaque année, a été créé en 2003 dans le but de permettre à un public plus large de participer aux activités du WEF. Il a été organisé dans plusieurs pays, dont le Cambodge, l’Inde, la Jordanie et le Vietnam.

Des représentants gouvernementaux, des artistes, des leaders de la société civile, des entrepreneurs et des PDG de multinationales interviendront au cours des différentes tables rondes.

Parmi les intervenants de cette année figurent Yazid A. al-Humied, gouverneur adjoint et responsable des investissements dans la région Mena au Fonds public d’investissement saoudien (PIF), la princesse Rima bent Bandar al-Saoud, ambassadrice d’Arabie saoudite aux États-Unis, et la princesse Beatrice, fondatrice du Big Change Charitable Trust et membre de la famille royale britannique.

Michèle Mischler, responsable des affaires publiques suisses et de la durabilité au WEF, a fait savoir dans un communiqué de presse que la participation du public aux tables rondes de l’Open Forum «favorise la diversité des points de vue, enrichit le dialogue mondial et renforce les solutions collectives pour un avenir plus inclusif et durable».

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le FMI ouvre son premier bureau dans la région Mena à Riyad

Le bureau permettra une collaboration plus étroite entre le FMI et les institutions régionales. (Shutterstock)
Le bureau permettra une collaboration plus étroite entre le FMI et les institutions régionales. (Shutterstock)
Short Url
  • Ce nouveau bureau a pour but de renforcer le développement des capacités, la surveillance régionale et la communication
  • Il permettra une collaboration plus étroite entre le FMI et les institutions régionales, les gouvernements et les autres parties prenantes

RIYAD: Le Fonds monétaire international (FMI) a ouvert son premier bureau dans la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord (Mena) à Riyad.

Le bureau a été inauguré lors de la Conférence régionale conjointe sur les politiques industrielles de diversification, organisée conjointement par le FMI et le ministère des Finances le 24 avril.

Selon l’agence de presse saoudienne (SPA), ce nouveau bureau a pour but de renforcer le développement des capacités, la surveillance régionale et la communication afin de favoriser la stabilité, la croissance et l’intégration régionale, promouvant ainsi les partenariats au Moyen-Orient et au-delà.

En outre, le bureau permettra une collaboration plus étroite entre le FMI et les institutions régionales, les gouvernements et les autres parties prenantes, indique la SPA. Cette dernière indique que le FMI a remercié l’Arabie saoudite de sa contribution financière visant à renforcer le développement des capacités dans ses États membres, y compris les pays fragiles.

Abdoul Aziz Wane, chef de mission chevronné du FMI qui a une connaissance approfondie de l’institution et dispose d’un vaste réseau de décideurs et d’universitaires dans le monde entier, sera le premier directeur du bureau de Riyad.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com