Tunisie: menacé de mort après avoir chanté pour la paix avec un Israélien

Le 10 décembre, Noamane a publié le clip musical Salam al-Jiran («Paix entre voisins»). Il s’agit d’une qasida (forme poétique originaire de l'Arabie préislamique) de huit minutes sur la coexistence entre juifs et musulmans (Capture d'ecran)
Le 10 décembre, Noamane a publié le clip musical Salam al-Jiran («Paix entre voisins»). Il s’agit d’une qasida (forme poétique originaire de l'Arabie préislamique) de huit minutes sur la coexistence entre juifs et musulmans (Capture d'ecran)
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Publié le Mercredi 30 décembre 2020

Tunisie: menacé de mort après avoir chanté pour la paix avec un Israélien

  • Membre fondateur du Conseil arabe pour l’intégration régionale, le chanteur tunisien Noamane Chaari écrit des chansons pour promouvoir l’unité nationale en Tunisie
  • Expert du lien entre la culture et la politique dans les sociétés arabes, Joseph Braude est le président du Center for Peace Communications basé à New York

Le chanteur tunisien Noamane Chaari est un membre fondateur du Conseil arabe pour l’intégration régionale, un mouvement civil panarabe qui s’engage à favoriser l’engagement civil arabo-israélien et à promouvoir largement la paix et la tolérance dans toute la région. Il a écrit des chansons pour promouvoir l’unité nationale en Tunisie, s’est rendu en Libye pour créer une «opérette» de réconciliation avec des artistes libyens, et a chanté pour le public palestinien à Ramallah ainsi que dans des villages arabo-israéliens en Israël même.

En février 2020, trois mois après la conférence de fondation, il s’est rendu en France avec une délégation du Conseil arabe pour s’adresser à l’Assemblée nationale, au ministère français des Affaires étrangères et à l’Élysée. Il a demandé une nouvelle loi pour protéger les artisans arabes de la paix civile contre les représailles, et a déclaré qu’il prévoyait de créer lui-même de nouvelles collaborations musicales arabo-israéliennes.

Le 10 décembre, Noamane a publié le clip musical Salam al-Jiran («Paix entre voisins»). Il s’agit d’une qasida (forme poétique originaire de l'Arabie préislamique) de huit minutes sur la coexistence entre juifs et musulmans. Les paroles sont d’un poète yéménite anonyme. La mélodie est de Ziv Yehezkel, un chanteur israélien d’origine irakienne qui signe en arabe ainsi qu’en hébreu. Ziv et Noamane, qui signe l’orchestration, interprètent ensemble la chanson. Entre Instagram, TikTok, Twitter et Facebook, elle a été vue plus de 1,5 million de fois. Malgré les commentaires extrêmement positifs sur cette plate-forme, Noamane a été victime de menaces de mort, d’insultes, d’abus et de cyberintimidation.

Arab News en français a pu obtenir un entretien exclusif de Noamane Chaari et de Joseph Braude, un expert du lien entre la culture et la politique dans les sociétés arabes, très présent dans les médias et les débats politiques de la région, et également président du Center for Peace Communications basé à New York.

Quelles ont été les premières réactions à votre chanson?

Noamane: Les premières réactions ont été celles de personnes très fâchées, agressives et violentes, parce que je chantais sur la paix. Je me sens obligé de dire que je n’ai commis aucun crime, aucun délit, que je n’ai pas coopéré avec un pays étranger, ni trahi mon pays ou mes compatriotes. Je n’ai fait que chanter la paix, et j’ai été victime d’agressions et de menaces dans mon propre pays. La seule raison est que j’ai travaillé avec un chanteur juif qui est israélien. J’ai reçu d’innombrables menaces de mort, et j’ai été constamment vilipendé depuis que cette chanson a été diffusée. Puis-je rappeler que la loi ne criminalise pas le fait de travailler avec une personne d’un autre pays ou d’une autre religion? Cela prouve que cette campagne contre moi est une campagne de haine.

Malgré cette campagne de haine, vous avez également obtenu beaucoup de soutien. Pouvez-vous nous en dire plus?

Noamane: J’ai ressenti un soutien dès le premier jour. Je connais la plupart des artistes tunisiens car j’ai produit de la musique pour 80% ou 90% d’entre eux. Et quand je ne les connais pas, nous sommes généralement liés par des amis communs. Il en va de même pour le monde arabe au sens large, où je travaille avec des artistes de toute la région depuis vingt-cinq ans. J’ai reçu de nombreux appels téléphoniques pour me soutenir, d’autres où l’on me posait des questions sur la chanson. Je dois préciser qu’au début le soutien n’était pas public mais personnel. Mais quand les gens ont commencé à s’intéresser au contenu de la chanson, aux paroles et à l’intention évidente du projet, les réactions ont été très favorables et beaucoup ont changé leur façon de voir.

Joseph: On pourrait aussi ajouter que beaucoup de ceux qui ont critiqué la chanson ne l’ont même pas écoutée. Le fait que deux artistes, un Arabe et un Israélien, ait coopéré pour faire une chanson sur la paix suffit à agiter les masses et les médias, qui dépendent des fausses nouvelles pour survivre. Il est dans l’intérêt des groupes extrémistes de trouver des cibles afin de servir les intérêts politiques de divers mouvements islamistes régionaux et internes, car nous avons vu des États dotés de puissants médias attiser les flammes alors que de nombreux artistes tunisiens commencent à soutenir publiquement Noamane. Ali Abdel Eid Emad Aziz et d’autres artistes ont publié des vidéos soutenant publiquement l’initiative de Noamane pour la paix.

Quelles ont été les conséquences de cette chanson sur votre vie professionnelle?

Noamane: Je travaille pour la télévision publique tunisienne en tant que musicien, mais ils m’ont «viré» et m’ont dit de me reposer chez moi pendant quelques semaines, jusqu’à ce que les choses se calment. Et c’est un scandale au regard de cette grande institution, qui est publique et financée par le peuple tunisien lui-même. Et cela, sans aucune explication, sans aucun respect du contrat professionnel: on m’a averti par un bref coup de téléphone. Ce qui est encore plus agaçant, c’est que le jour de l’anniversaire de la Révolution tunisienne – le 17 décembre –, la télévision a retransmis plusieurs sessions musicales que j’avais créées et où l’on me voit jouer. Quel genre de controverse est-ce là? Il faut choisir entre diaboliser quelqu’un et utiliser ses productions.

Joseph: Je ne pense pas que ce soit la meilleure façon pour un pays d’exploiter ses ressources, ses talents, et je ne vois pas comment un pays comme la Tunisie, qui aspire à devenir une démocratie, peut avancer avec de telles mentalités. C’est l’anniversaire de la Révolution tunisienne. Une révolution de liberté et de paix. Est-ce que ce pays sera un pays qui persécute les artistes et incite les gens à se retourner contre les citoyens qui encouragent l’amour et la paix? Cela serait contre toutes les valeurs de la révolution.

Le gouvernement tunisien assure-t-il votre sécurité ?

Noamane: Non. Je suis à la maison avec ma femme et mes enfants, et je n’ai aucune garantie de sécurité, malgré les menaces de mort que j’ai reçues. Je n’attends aucune réponse du gouvernement, le seul protecteur est Dieu. Toute ma famille et mes amis sont avec moi, et ma priorité est de toujours faire le bon choix. Et je l’ai fait. Je chanterai toujours pour la paix.

Votre histoire arrive à un moment charnière dans le Moyen-Orient. De nombreux pays comme Bahreïn, les Émirats arabes unis, le Soudan signent les Accords d’Abraham avec Israël pour normaliser les relations. Par conséquent, la situation actuelle et l’avenir proche nous disent que vous vous êtes bien positionné. Êtes-vous encore plus convaincu de votre choix?

Noamane: J’en suis convaincu à 100%, et si c’était à refaire, j’accepterais volontiers. Car autant j’aime mon pays, mon peuple, ma vie ici en tant que Tunisien, et je ne veux pas le voir offensé ou blessé, autant j’aime aussi le peuple palestinien et je ne veux plus le voir dans le sang, la pauvreté ou la misère. Et ce sont les gens qui paient la facture. Pourquoi ne pas vivre en paix? Pourquoi tous ces martyrs? C’est le peuple qui doit répondre à cette question. C’est parce que les gouvernements arabes n’ont rien fait que, en tant que citoyens, nous devons le faire. Nous devons faire plus que cela. 

 

 

 


La diplomatie française estime qu'Israël doit faire preuve de « la plus grande retenue » au Liban

Le drapeau français flotte sur le lac d'Enghien, à Enghien-les-Bains, dans la banlieue nord de Paris, le 25 avril 2025. (Photo Thibaud MORITZ / AFP)
Le drapeau français flotte sur le lac d'Enghien, à Enghien-les-Bains, dans la banlieue nord de Paris, le 25 avril 2025. (Photo Thibaud MORITZ / AFP)
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  • l'armée israélienne continue de mener des frappes au Liban, affirmant viser des combattants et des infrastructures du mouvement libanais, Hezbollah.
  • Le Liban avait alors demandé à Washington et Paris, garants de l'accord de cessez-le-feu, de « contraindre Israël à cesser immédiatement ses attaques ».

PARIS : La France a exhorté mercredi Israël « à faire preuve de la plus grande retenue » au Liban après la frappe israélienne qui a touché Beyrouth dimanche dernier, et a souligné que le démantèlement des sites militaires du Hezbollah revenait « exclusivement aux forces armées libanaises ».

Malgré un cessez-le-feu entré en vigueur le 27 novembre après plus d'un an de guerre entre Israël et le Hezbollah, l'armée israélienne continue de mener des frappes au Liban, affirmant viser des combattants et des infrastructures du mouvement libanais, très affaibli, qui affirme de son côté respecter l'accord.

Le week-end dernier, Israël a assuré avoir visé un entrepôt de missiles.

Le Liban avait alors demandé à Washington et Paris, garants de l'accord de cessez-le-feu, de « contraindre Israël à cesser immédiatement ses attaques ».

« La France rappelle que le respect du cessez-le-feu s'impose à toutes les parties sans exception afin de garantir la sécurité des populations civiles des deux côtés de la Ligne bleue », la frontière de facto délimitée par les Nations unies, a souligné mercredi Christophe Lemoine, porte-parole du ministère français des Affaires étrangères.

« La France appelle donc Israël à faire preuve de la plus grande retenue et à se retirer au plus vite des cinq points toujours occupés sur le territoire libanais », a-t-il ajouté lors d'un point presse.

Une commission regroupant le Liban, Israël, les États-Unis, la France et l'ONU est chargée de superviser l'application du cessez-le-feu.

Beyrouth presse la communauté internationale de faire pression sur Israël pour qu'il mette fin à ses attaques et se retire des cinq positions frontalières où il s'est maintenu dans le sud du pays, malgré l'accord.


Les services de sécurité des Émirats déjouent un transfert illégal d'armes vers le Soudan

Les autorités ont saisi environ cinq millions de munitions de type Goryunov (7,62 x 54 mm) retrouvées dans l'avion. (AFP)
Les autorités ont saisi environ cinq millions de munitions de type Goryunov (7,62 x 54 mm) retrouvées dans l'avion. (AFP)
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  • Les services de sécurité ont réussi à empêcher le transfert d'une quantité d'équipements militaires aux forces armées soudanaises 
  • Les prévenus ont été arrêtés lors d'une inspection de munitions dans un avion privé dans l'un des aéroports du pays

ABU DHABI: Les services de sécurité des Émirats arabes unis ont déjoué une tentative de transfert illégal d'armes et d'équipements militaires aux forces armées soudanaises, a déclaré mercredi le procureur général des Émirats arabes unis, Hamad Saif al-Chamsi.

M. Al-Chamsi a déclaré que les services de sécurité avaient réussi à empêcher le transfert d'une quantité d'équipements militaires aux forces armées soudanaises après l'arrestation de membres d'une cellule impliquée dans la médiation non autorisée, le courtage et le trafic illicite d'équipements militaires, sans avoir obtenu les licences nécessaires auprès des autorités compétentes.

Les prévenus ont été arrêtés lors d'une inspection de munitions dans un avion privé dans l'un des aéroports du pays.

L'avion transportait environ cinq millions de munitions de type Goryunov (54,7 x 62 mm).

Les autorités ont également saisi une partie du produit financier de la transaction en possession de deux suspects dans leurs chambres d'hôtel.

M. Al-Chamsi a déclaré que l'enquête avait révélé l'implication de membres de la cellule des chefs militaires soudanais, notamment l'ancien chef des services de renseignement Salah Gosh, un ancien officier de l'agence de renseignement, un ancien conseiller du ministre des Finances et une personnalité politique proche du général Abdel Fattah al-Burhan et de son adjoint Yasser al-Atta. Plusieurs hommes d'affaires soudanais ont également été impliqués.

Selon les enquêteurs, les membres de la cellule ont conclu un marché d'équipement militaire portant sur des fusils Kalachnikov, des munitions, des mitrailleuses et des grenades d'une valeur de plusieurs millions de dollars.

Les armes ont été transférées de l'armée soudanaise à une société d'importation des Émirats arabes unis en utilisant la méthode de transfert des HAWALADARS.

La transaction a été facilitée par l'intermédiaire d'une société appartenant à un membre fugitif de la cellule travaillant pour les forces armées soudanaises, en coordination avec le colonel Othman al-Zubair, responsable des opérations financières au sein de l'armée soudanaise.

De faux contrats et de fausses factures commerciales ont été utilisés pour prétendre que les paiements concernaient un contrat d'importation de sucre.

L'enquête a conclu que ces transactions avaient été effectuées à la demande du comité d'armement des forces armées soudanaises, présidé par Al-Burhan et son adjoint Al-Atta, en toute connaissance de cause et avec leur approbation. Les membres de la cellule ont été directement chargés de négocier et de finaliser les transactions par Ahmed Rabie Ahmed al-Sayed, une personnalité politique proche du commandant en chef soudanais et responsable de la délivrance des certificats et des approbations des utilisateurs finaux.

Les enquêteurs ont confirmé que Salah Gosh jouait un rôle central dans la gestion du trafic illégal d'équipements militaires aux Émirats arabes unis, en coordination avec d'autres membres de la cellule.

Le groupe a réalisé une marge bénéficiaire de 2,6 millions de dollars (1 dollar = 0,88 euro) par rapport à la valeur réelle des deux transactions, qu'il s'est répartie entre lui et plusieurs complices. La part de Gosh a été retrouvée en possession du suspect Khalid Youssef Mukhtar Youssef, ancien officier de renseignement et ex-chef de cabinet de Gosh.

La cargaison saisie était arrivée à l'aéroport des Émirats arabes unis à bord d'un avion privé en provenance d'un pays étranger.

L'avion s'était posé pour faire le plein et avait officiellement déclaré qu'il transportait un lot de fournitures médicales.

Cependant, la cargaison militaire a été découverte sous la supervision du ministère public, sur la base de mandats judiciaires émis par le procureur général.

Les autorités ont également saisi des copies des contrats relatifs aux deux transactions, de faux documents d'expédition, ainsi que des enregistrements audio et des messages échangés entre les membres de la cellule.

L'enquête a permis de découvrir plusieurs sociétés appartenant à un homme d'affaires soudano-ukrainien, dont une opérant aux Émirats arabes unis.

Ces sociétés ont fourni à l'armée soudanaise des armes, des munitions, des grenades et des drones, en collaboration avec les membres de la cellule et le responsable financier de l'armée.

L'une des sociétés figure sur la liste des sanctions américaines.

Les enquêtes en cours ont révélé que les intérêts financiers et les profits du groupe sont étroitement liés à la poursuite du conflit interne au Soudan.

Le procureur général a souligné que cet incident représentait une grave atteinte à la sécurité nationale des Émirats arabes unis, en faisant de leur territoire une plateforme pour le trafic illégal d'armes à destination d'un pays en proie à des troubles civils, en plus de constituer des infractions pénales punissables par la loi.

Il a conclu en déclarant que le ministère public poursuivait ses procédures d'enquête en vue de déférer les suspects à une procédure judiciaire d'urgence.

Les résultats définitifs seront annoncés à la fin de l'enquête.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Retailleau engage la procédure de dissolution d'Urgence Palestine

Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau intervient lors d'un débat sur le narcotrafic à l'Assemblée nationale française à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau intervient lors d'un débat sur le narcotrafic à l'Assemblée nationale française à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • A la veille du 1er mai, Bruno Retailleau a annoncé  mecredi l'engagement de la procédure de dissolution du groupe Urgence Palestine.
  • Le groupe organise régulièrement des manifestations, qui ont parfois été interdites par les autorités.

PARIS : A la veille du 1er mai, Bruno Retailleau a annoncé  mecredi l'engagement de la procédure de dissolution du groupe Urgence Palestine, ainsi que de Lyon Populaire, qui appartient à l'ultra droite, après avoir lancé mardi celle du groupe antifasciste La Jeune Garde.

Invité de CNews/Europe 1, le ministre de l'Intérieur a justifié la dissolution d'Urgence Palestine en affirmant qu'il fallait « taper sur les islamistes ». « L'islamisme est une idéologie qui essaie d'instrumentaliser une religion. Il y a une défiguration de la foi », a-t-il dit.

« Il ne faut pas défigurer la juste cause des Palestiniens », a poursuivi M. Retailleau, qui a insisté sur le fait que « beaucoup de nos compatriotes musulmans professent une foi parfaitement compatible avec les valeurs de la République ».

Créé au lendemain de l'attaque sans précédent du Hamas dans le sud d'Israël le 7 octobre 2023, qui a déclenché la guerre à Gaza, le collectif Urgence Palestine dit rassembler « des citoyens, des organisations et mouvements associatifs, syndicaux et politiques mobilisés pour l'auto-détermination du peuple palestinien ». 

Le groupe organise régulièrement des manifestations, qui ont parfois été interdites par les autorités.

« À l'heure où le peuple palestinien est confronté au génocide, à la famine, où les Israéliens cherchent à détruire et à anéantir le peuple palestinien, que fait le gouvernement français ? Il veut dissoudre notre collectif, c'est insupportable », a réagi Omar Al Soumi, l'un des militants d'Urgence Palestine.

« C'est la réalité d'une France complice du génocide », a-t-il accusé dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux.

Urgence Palestine a reçu de nombreux messages de soutien de la part d'organisations de l'extrême gauche et de la gauche radicale. 

« Non à la dissolution d'Urgence Palestine », a écrit sur Instagram le Nouveau Parti Anticapitaliste, dénonçant « des prétextes pour faire taire les voix solidaires avec la Palestine ! ».

L'eurodéputée insoumise Rima Hassan a également critiqué les dissolutions engagées contre la Jeune Garde et Urgence Palestine.

« La dérive autoritaire et fasciste de Macron est aussi réelle, tangible et concrète », a-t-elle réagi sur X.

Tsedek!, qui se présente comme un « collectif juif décolonial », a aussi apporté son soutien à ces deux organisations.

« Le gouvernement qui appelle à la dissolution d’Urgence Palestine, c’est la République qui reprend ses droits et réaffirme que l’antisémitisme ne passera pas en France », s'est au contraire félicitée Sarah Aizenman, présidente du collectif « Nous vivrons », auprès de l'AFP. 

« Cette organisation ne défend pas les droits des Palestiniens, elle soutient une organisation terroriste », a accusé Mme Aizenman.

Les annonces de procédures de dissolution contre La Jeune Garde et Urgence Palestine interviennent à la veille des rassemblements du 1er-Mai et pourraient tendre le climat des manifestations, notamment à Paris, selon un haut responsable de la police.

Le ministre de l'Intérieur et le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez, ont par avance prévenu qu'aucun débordement ne serait toléré.

Environ 15 000 personnes sont attendues jeudi pour la manifestation parisienne.