La Corée du Nord tire des centaines d'obus près d'îles sud-coréennes

Des personnes regardent un écran de télévision diffusant un bulletin d'informations avec des images de tirs d'artillerie de la Corée du Nord, dans une gare de Séoul, le 5 janvier 2024. (AFP)
Des personnes regardent un écran de télévision diffusant un bulletin d'informations avec des images de tirs d'artillerie de la Corée du Nord, dans une gare de Séoul, le 5 janvier 2024. (AFP)
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Publié le Samedi 06 janvier 2024

La Corée du Nord tire des centaines d'obus près d'îles sud-coréennes

  • En 2010, l'armée nord-coréenne avait bombardé Yeonpyeong en réponse à un exercice sud-coréen à munitions réelles
  • La Chine a appelé vendredi "toutes les parties au calme et à la retenue"

SEOUL: La Corée du Nord a tiré plus de 200 obus vendredi en mer Jaune, près des îles sud-coréennes reculées de Yeonpyeong et Baengnyeong où les civils ont rejoint les abris, et Séoul a riposté avec un exercice à munitions réelles dans la même région.

La Corée du Nord a affirmé que ses tirs d'obus près des deux îles sud-coréennes constituaient "une réponse naturelle et une contre-mesure" aux exercices militaires menés par Séoul, a indiqué l'agence officielle KCNA.

Cette escalade militaire est une des plus sérieuses sur la péninsule depuis 2010, quand le Nord avait bombardé Yeonpyeong. Elle survient après une salve de déclarations belliqueuses du dirigeant nord-coréen Kim Jong Un, qui a notamment menacé ces derniers jours d'"anéantir" la Corée du Sud et les Etats-Unis.

Séoul a dénoncé une "provocation" et mené quelques heures plus tard un exercice à munitions réelles à Yeonpyeong à l'aide d'obusiers automoteurs K9. Les ferries reliant ces îles, situées tout près des côtes nord-coréennes, au reste de la Corée du Sud ont été suspendus.

Selon le ministère sud-coréen de la Défense, l'armée nord-coréenne "a effectué plus de 200 tirs" dans les eaux proches des deux îles entre 09H00 et 11H00 (00H00 et 02H00 GMT).

Les habitants ont reçu l'ordre de rejoindre les abris, selon des responsables locaux. Les autorités de l'île de Yeonpyeong ont déclaré à l'AFP que cet ordre était une "mesure préventive".

Le ministre sud-coréen de la Défense, Shin Won-sik, a dénoncé "un acte de provocation qui menace la paix dans la péninsule coréenne et aggrave les tensions".

La Chine appelle « à la retenue » après des tirs d'obus nord-coréens

La Chine a appelé vendredi "toutes les parties au calme et à la retenue" après le tir par la Corée du Nord de plus de 200 obus, qui a entraîné l'évacuation de civils d'îles sud-coréennes limitrophes.

La Chine espère que les parties "s'abstiendront de prendre des mesures qui aggravent les tensions (et) qu'elles éviteront une nouvelle escalade", a commenté un porte-parole de la diplomatie chinoise, Wang Wenbin, lors d'un point presse.

 

«Force écrasante»

L'armée sud-coréenne prendra "des mesures de rétorsion immédiates, fortes et définitives - nous devons soutenir la paix par une force écrasante", a-t-il ajouté.

Le ministère a précisé que les tirs n'avaient fait ni victime ni dégâts, les obus étant tombés au nord de la frontière maritime de facto, dénommée "Ligne de limite du nord" (NLL).

La Corée du Nord a à son tour enjoint la Corée du Sud de ne "pas commettre de provocation sous le  prétexte d'une soi-disant contre-mesure", selon l'agence KCNA. Elle a brandi la menace d'une "contre-mesure dure à un niveau sans précédent".

L'île de Yeonpyeong, qui compte environ 2.000 habitants, est située à 115 km à l'ouest de Séoul et à une dizaine de kilomètres au sud de la côte nord-coréenne. Egalement très proche de la Corée du Nord, Baengnyeong, 4.900 habitants, se trouve à 210 km de la capitale.

Washington exhorte la Corée du Nord à cesser ses actions «déstabilisatrices»

"Nous exhortons la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord) à s'abstenir de toute nouvelle provocation, actions déstabilisatrices et à reprendre la diplomatie", a déclaré le porte-parole du département d'Etat américain Matthew Miller.

"Nous appelons en particulier la RPDC à s'engager dans des discussions de fond afin d'identifier des façons de gérer les risques militaires et créer une paix durable dans la péninsule coréenne", a-t-il ajouté.

"Comme nous l'avons répété maintes fois, les Etats-Unis n'ont aucune intention hostile envers" la Corée du Nord, a-t-il souligné.

Habitants «saisis de peur»

"J'ai d'abord pensé qu'il s'agissait d'obus tirés par notre propre armée, mais on m'a dit plus tard que c'était la Corée du Nord", a raconté Kim Jin-soo, habitant de l'île de Baengnyeong, à la chaîne de télévision YTN.

Les habitants "sont saisis de peur", a-t-il poursuivi.

En 2010, l'armée nord-coréenne avait bombardé Yeonpyeong en réponse à un exercice sud-coréen à munitions réelles près de la frontière. Cette première attaque nord-coréenne contre des civils depuis la guerre de Corée (1950-1953) avait fait quatre morts, deux militaires et deux civils.

La Corée du Sud avait riposté. Le duel d'artillerie avait duré environ une heure, chaque camp tirant quelque 200 obus, faisant craindre une escalade majeure.

Les relations entre les deux Corées sont actuellement au plus bas depuis des décennies.

Fin décembre, Kim Jong Un a ordonné l'accélération des préparatifs militaires en vue d'une "guerre" pouvant "être déclenchée à tout moment". Il a dénoncé une "situation de crise persistante et incontrôlable", selon lui déclenchée par Séoul et Washington avec leurs exercices militaires conjoints dans la région.

L'an dernier, la Corée du Nord a inscrit son statut de puissance nucléaire dans sa Constitution et tiré plusieurs missiles balistiques intercontinentaux, en violation des résolutions de l'ONU.

Autre signe de l'aggravation des tensions entre les deux voisins, Séoul a partiellement suspendu en novembre un accord conclu avec Pyongyang en 2018 qui visait à prévenir les incidents militaires frontaliers.

La Corée du Nord a répondu en se retirant complètement de cet accord, qui établissait notamment des "zones tampon" le long de la frontière dans lesquelles tout tir à munitions réelles était interdit.

"L'annulation de l'accord augmente la possibilité d'affrontements militaires dans les zones frontalières", a déclaré à l'AFP Yang Moo-jin, président de l'Université des études nord-coréennes à Séoul.

"L'évacuation de nos résidents soulève des inquiétudes psychologiques et sécuritaires, qui peuvent à terme déstabiliser l'économie de la Corée du Sud", a ajouté cet expert.


Zelensky va rencontrer des responsables du Pentagone sur fond d'initiative américaine pour régler le conflit

 Volodymyr Zelensky va rencontrer jeudi à Kiev des haut responsables du Pentagone, a annoncé son administration, au lendemain du dévoilement des éléments d'un plan américain pour mettre fin à la guerre menée par la Russie en Ukraine, à des conditions favorables au Kremlin. (AFP)
Volodymyr Zelensky va rencontrer jeudi à Kiev des haut responsables du Pentagone, a annoncé son administration, au lendemain du dévoilement des éléments d'un plan américain pour mettre fin à la guerre menée par la Russie en Ukraine, à des conditions favorables au Kremlin. (AFP)
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  • Depuis le retour au pouvoir de Donald Trump en janvier, peu de responsables américains se sont rendus en Ukraine
  • Selon un média américain Axios, Washington et Moscou préparent discrètement un plan pour mettre fin à la guerre en Ukraine, lancée en février 2022 avec l'invasion russe du pays voisin

KIEV: Volodymyr Zelensky va rencontrer jeudi à Kiev des haut responsables du Pentagone, a annoncé son administration, au lendemain du dévoilement des éléments d'un plan américain pour mettre fin à la guerre menée par la Russie en Ukraine, à des conditions favorables au Kremlin.

Cette réunion intervient au retour d'une visite infructueuse mercredi en Turquie du président ukrainien, qui espérait que Washington s'investisse à nouveau dans les négociations de paix. Mais l'émissaire de Donald Trump, Steve Witkoff, ne s'est pas déplacé.

Elle intervient également au lendemain d'une frappe russe ayant tué au moins 26 personnes dans une ville de l'ouest de l'Ukraine, l'une des attaques les plus meurtrières de Moscou sur son voisin ukrainien cette année.

La délégation du Pentagone, conduite par le secrétaire à l'Armée américaine, Daniel Driscoll, a rencontré mercredi le commandant en chef des armées ukrainiennes Oleksandre Syrsky et le ministre ukrainien de la Défense Denys Chmygal, selon leurs communiqués respectifs.

Le président Zelensky doit recevoir la délégation jeudi soir, a indiqué la présidence.

Depuis le retour au pouvoir de Donald Trump en janvier, peu de responsables américains se sont rendus en Ukraine.

Selon un média américain Axios, Washington et Moscou préparent discrètement un plan pour mettre fin à la guerre en Ukraine, lancée en février 2022 avec l'invasion russe du pays voisin.

Un haut responsable ukrainien a indiqué à l'AFP que ce plan requiert notamment que l'Ukraine cède à la Russie des territoires qu'elle occupe et réduise son armée de moitié.

Le Kremlin s'est refusé à tout commentaire et Washington et Kiev n'ont pas commenté publiquement les propositions de ce plan.

 


Grèce: découverte d'une toile géante avec 111.000 araignées dans une grotte

Appelée la "Sulfur cave", exceptionnellement riche en soufre, la grotte est située dans les gorges de Vromoner, une zone géologique à la frontière entre l'Albanie et la Grèce (nord-ouest), à 450km d'Athènes. (AFP)
Appelée la "Sulfur cave", exceptionnellement riche en soufre, la grotte est située dans les gorges de Vromoner, une zone géologique à la frontière entre l'Albanie et la Grèce (nord-ouest), à 450km d'Athènes. (AFP)
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  • La toile d'araignée découverte couvre quelque 106 m2 et comprend "69.000 individus de tégénaires domestiques (Tegenaria domestica) et plus de 42.000 de Prinerigone vagans (Linyphiidae)"
  • Des images, reçues mercredi par l'AFP, montrent des pans de cette immense toile, pendant sur la paroi comme un lourd rideau de velours noir, dans les profondeurs de cette grotte sous le regard fasciné d'un scientifique équipé comme un spéléologue

ATHENES: Des scientifiques ont récemment découvert une toile d'araignée géante de plus de 100 m2 avec quelque 111.000 araignées dans une grotte à la frontière entre la Grèce et l'Albanie, selon une étude publiée dans la revue Subterranean Biology.

Appelée la "Sulfur cave", exceptionnellement riche en soufre, la grotte est située dans les gorges de Vromoner, une zone géologique à la frontière entre l'Albanie et la Grèce (nord-ouest), à 450km d'Athènes.

La toile d'araignée découverte couvre quelque 106 m2 et comprend "69.000 individus de tégénaires domestiques (Tegenaria domestica) et plus de 42.000 de Prinerigone vagans (Linyphiidae)".

Des images, reçues mercredi par l'AFP, montrent des pans de cette immense toile, pendant sur la paroi comme un lourd rideau de velours noir, dans les profondeurs de cette grotte sous le regard fasciné d'un scientifique équipé comme un spéléologue.

"Mon dieu, incroyable! Quelle texture!", s'exclame en anglais ce scientifique touchant la toile avec ses doigts.

Selon lui, dans chacun de ces trous il y a une arachnide à l'origine de ces "mégapoles" d'araignées. On voit ensuite un membre de l'équipe réussir à attraper une araignée et la poser dans une tube à essai.

Dans la revue, les chercheurs évoquent "la découverte (...) d’un assemblage extraordinaire d’araignées coloniales" alors que ces deux espèces sont normalement solitaires.

Il s'agit du "premier cas documenté de formation de toile coloniale chez ces espèces", notent d'ailleurs les experts qui précisent que cette immense toile est formée "de nombreuses toiles individuelles, (...) chacune étant stratégiquement placée à un endroit où les ressources trophiques (la nourriture disponible, ndlr) sont abondantes".

"Certaines sections de la toile peuvent se détacher de la paroi sous leur propre poids", expliquent-ils.

Des sources d'eau situées dans les recoins profonds de la grotte alimentent un ruisseau sulfuré qui traverse toute la longueur du passage principal de la grotte, selon l'étude.

Les araignées partagent la grotte avec de nombreux autres insectes, notamment des mille-pattes, des scorpions et des coléoptères.

La découverte de cette immense toile a été rapportée pour la première fois par des membres de la Société spéléologique tchèque, selon l'étude.

 


Trump désigne l’Arabie saoudite comme allié majeur hors OTAN

Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane et le président américain Donald Trump. (AP)
Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane et le président américain Donald Trump. (AP)
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  • L’annonce a été faite lors d’un dîner de gala à la Maison-Blanche en l’honneur du prince héritier
  • Mohammed ben Salmane salue une nouvelle phase dans la coopération bilatérale et les liens économiques

WASHINGTON : Le président Donald Trump a annoncé mardi que les États-Unis désigneront officiellement l’Arabie saoudite comme allié majeur hors OTAN, marquant une élévation significative des liens de défense entre les deux pays.

Il a révélé cette décision lors d’un dîner de gala à la Maison-Blanche en l’honneur du prince héritier Mohammed ben Salmane.

« Ce soir, j’ai le plaisir d’annoncer que nous portons notre coopération militaire à un niveau encore plus élevé en désignant officiellement l’Arabie saoudite comme allié majeur hors OTAN — quelque chose de très important pour eux », a déclaré Trump.

« Et je vous le dis pour la première fois, car ils voulaient garder un petit secret pour ce soir. »

Ce nouveau statut ouvre la voie à une coopération militaire plus profonde et revêt un poids symbolique fort, Trump affirmant qu’il fera progresser la coordination militaire américano-saoudienne « à des sommets encore plus élevés ».

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Le prince héritier a remercié Trump pour un « accueil chaleureux et formidable », ajoutant : « Nous nous sentons chez nous. » Il a évoqué les fondements historiques de la relation entre les États-Unis et l’Arabie saoudite, rappelant que leur partenariat remonte à près de neuf décennies, à la rencontre entre le président Franklin D. Roosevelt et le roi Abdelaziz, fondateur de l’Arabie saoudite moderne.

Il a également souligné les jalons à venir pour les deux nations, les États-Unis approchant de leur 250e anniversaire et l’Arabie saoudite de son 300e, estimant que ces célébrations mettent en lumière la longue trajectoire d’une coopération partagée.

En retraçant l’histoire de l’alliance, le prince héritier a mis en avant les efforts communs durant la Seconde Guerre mondiale, la Guerre froide, et la longue lutte contre l’extrémisme et le terrorisme.

Mais il a insisté sur le fait qu’aujourd’hui marque une nouvelle phase de la coopération bilatérale, les liens économiques s’étendant à des secteurs sans précédent.

« Aujourd’hui est un jour particulier », a déclaré le prince héritier. « Nous pensons que l’horizon de la coopération économique entre l’Arabie saoudite et l’Amérique est plus vaste dans de nombreux domaines.

« Nous avons signé de nombreux accords qui peuvent ouvrir la voie à un approfondissement de la relation dans plusieurs secteurs, et nous allons travailler dessus. »

Il a ajouté : « Nous estimons que les opportunités sont immenses ; nous devons donc nous concentrer sur la mise en œuvre et continuer à accroître les opportunités entre nos deux pays. »

Trump a exprimé à plusieurs reprises son appréciation pour le partenariat et le leadership du prince héritier, mettant en avant les accords majeurs signés lors de la visite, notamment dans l’énergie nucléaire civile, les minéraux critiques et l’intelligence artificielle, qualifiant l’ampleur des investissements d’inédite.

Trump a souligné que l’Arabie saoudite entreprend une expansion majeure de ses capacités de défense, évoquant les projets du Royaume portant sur près de 142 milliards de dollars d’achats d’équipements et de services militaires américains, qu’il a qualifiés de « plus grande acquisition d’armement de l’histoire ».

Il a présenté ces acquisitions comme faisant partie d’une stratégie plus large visant à renforcer la sécurité au Moyen-Orient et à consolider le rôle du Royaume comme force de stabilité.

En plus de la désignation d’allié majeur hors OTAN, Trump a annoncé que les États-Unis et l’Arabie saoudite avaient signé un accord stratégique de défense historique qui permettra de créer « une alliance plus forte et plus capable » et de soutenir ce qu’il a décrit comme le moment où le Moyen-Orient est le plus proche d’une « paix véritablement durable ».

Trump a remercié le prince héritier « pour toute l’aide » dans ce qu’il a décrit comme un moment historique pour la paix régionale et la coopération américano-saoudienne, et pour son rôle central dans les avancées diplomatiques récentes, notamment des étapes ayant contribué à la fin de la guerre à Gaza.

« Même les grands experts… appellent cela un miracle », a-t-il dit à propos des évolutions régionales récentes. Les deux dirigeants ont présenté ce moment comme le début d’un nouveau chapitre.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com