L'Irak «  fermement » décidé à mettre fin à la présence de la coalition internationale, affirme le Premier ministre

Le Premier ministre irakien, Mohamed Chia al-Soudani. (AFP).
Le Premier ministre irakien, Mohamed Chia al-Soudani. (AFP).
Short Url
Publié le Vendredi 05 janvier 2024

L'Irak «  fermement » décidé à mettre fin à la présence de la coalition internationale, affirme le Premier ministre

  • Mohamed Chia al-Soudani, dont le gouvernement est soutenu par des partis proches de l'Iran, a déjà signalé ces dernières semaines sa volonté de voir les troupes étrangères déployées en Irak quitter le pays
  • Mais cette nouvelle déclaration intervient dans un contexte de tensions croissantes, tant l'Irak est touché par les répercussions du conflit entre Israël et le Hamas palestinien

BAGDAD: Le Premier ministre irakien a redit vendredi sa "ferme" détermination à mettre un terme à la présence en Irak de la coalition internationale antijihadistes, au lendemain d'une frappe américaine qui a tué un responsable d'une faction pro-iranienne à Bagdad.

Mohamed Chia al-Soudani, dont le gouvernement est soutenu par des partis proches de l'Iran, a déjà signalé ces dernières semaines sa volonté de voir les troupes étrangères déployées en Irak quitter le pays.

Mais cette nouvelle déclaration intervient dans un contexte de tensions croissantes, tant l'Irak est touché par les répercussions du conflit entre Israël et le Hamas palestinien.

Jeudi, un commandant et un autre membre du mouvement al-Nujaba, qui fait partie de la coalition Hachd al-Chaabi de factions pro-iraniennes, ont été tués par une frappe de drone américaine en plein Bagdad.

Cet "acte de légitime défense", selon Washington, a provoqué la colère du gouvernement irakien qui y a vu une "agression" de la coalition internationale.

Vendredi, M. Soudani a "affirmé (sa) position ferme visant à mettre fin à l'existence de la coalition internationale car les justifications de son existence ont pris fin".

Un "dialogue" mené au travers d'un "comité bilatéral" doit "déterminer les modalités de la fin de cette présence", a-t-il dit, selon un communiqué de ses services, lors d'un hommage à Qassem Soleimani, ex-architecte des opérations militaires iraniennes au Moyen-Orient, tué par une attaque de drone américaine en janvier 2020 à Bagdad.

Les troupes américaines et de la coalition internationale, en place en Irak depuis 2014 pour lutter contre le groupe Etat islamique, sont elles-mêmes la cible d'attaques quasi-quotidiennes en Irak et en Syrie depuis le début du conflit entre Israël et le Hamas à Gaza en octobre.

La plupart de ces attaques sont revendiquées par la "Résistance islamique en Irak", nébuleuse de factions armées alliées à l'Iran et liées au Hachd al-Chaabi, d'anciennes milices devenues partie intégrante des troupes régulières irakiennes.

Une nouvelle attaque de drone a d'ailleurs visé vendredi la base de Harir, au Kurdistan d'Irak, qui "accueillait auparavant des troupes de la coalition", ont rapporté les services antiterroristes de cette région, sans préciser si cette attaque avait causé des dégâts.

En outre, le Commandement militaire américain au Moyen-Orient (Centcom) a annoncé que la police de la province irakienne de Babylone (centre) avait découvert "un missile de croisière sol-sol de conception iranienne qui n'a pas réussi à être lancé".

"L'utilisation de munitions iraniennes par des groupes terroristes en Irak et en Syrie met en danger les forces de la Coalition et les populations locales", a averti le Centcom.

Dirigée par Washington, la coalition internationale comprend plusieurs pays dont la France ou l'Espagne. Elle a été créée lorsque les jihadistes de l'EI contrôlaient de vastes zones d'Irak et de Syrie. Dans le cadre de cette coalition, Washington déploie 2.500 soldats en Irak et 900 en Syrie.

Bagdad a déclaré sa "victoire" militaire contre l'EI fin 2017, mais l'organisation maintient toujours des cellules dans des zones reculées du nord de l'Irak qui y mènent des attaques sporadiques.


Le navire humanitaire des Émirats arabes unis pour Gaza arrive en Égypte

Le navire, qui fait partie de l'opération "Chivalrous Knight 3" des Émirats arabes unis, était chargé de 7 000 tonnes de nourriture, d'aide médicale et de secours. (WAM)
Le navire, qui fait partie de l'opération "Chivalrous Knight 3" des Émirats arabes unis, était chargé de 7 000 tonnes de nourriture, d'aide médicale et de secours. (WAM)
Short Url
  • La cargaison d'aide comprend 5 000 tonnes de colis alimentaires, 1 900 tonnes de fournitures pour les cuisines communautaires, 100 tonnes de tentes médicales ainsi que cinq ambulances entièrement équipées
  • En août, les Émirats arabes unis ont inauguré une conduite d'eau de 7,5 kilomètres qui acheminera vers la bande de Gaza de l'eau dessalée provenant d'usines de dessalement émiraties situées en Égypte

DUBAI : Le navire humanitaire Hamdan des Émirats arabes unis, qui a quitté le port de Khalifa le 30 août, est arrivé au port d'Al-Arish, en Égypte, où des denrées alimentaires et des fournitures médicales seront déchargées puis livrées aux habitants de la bande de Gaza assiégée.

Le navire, qui fait partie de l'initiative humanitaire "Operation Chivalrous Knight 3" des Émirats arabes unis pour Gaza, qui fournit une aide essentielle par le biais de convois terrestres, d'expéditions maritimes et de largages aériens, a été chargé de 7 000 tonnes de nourriture, de matériel médical et d'aide d'urgence, a rapporté l'agence de presse nationale WAM.

La cargaison d'aide comprend 5 000 tonnes de colis alimentaires, 1 900 tonnes de fournitures pour les cuisines communautaires, 100 tonnes de tentes médicales ainsi que cinq ambulances entièrement équipées.

Les Émirats ont jusqu'à présent envoyé 20 navires d'aide à Gaza et ont livré environ 90 000 tonnes d'aide humanitaire, pour un coût de 1,8 milliard de dollars, depuis le lancement de l'opération "Chivalrous Knight 3".

En août, les Émirats arabes unis ont inauguré une conduite d'eau de 7,5 kilomètres qui acheminera vers la bande de Gaza de l'eau dessalée provenant d'usines de dessalement émiraties situées en Égypte. Le pipeline a une capacité d'environ 2 millions de gallons par jour et pourrait desservir plus d'un million de personnes.


L'ambassadeur saoudien aux Etats-Unis visite le bureau de l'attaché militaire à Washington

L'ambassadeur saoudien aux Etats-Unis, la princesse Reema bint Bandar, visite le bureau de l'attaché militaire à Washington (SPA)
L'ambassadeur saoudien aux Etats-Unis, la princesse Reema bint Bandar, visite le bureau de l'attaché militaire à Washington (SPA)
Short Url
  • La princesse Reema a été informée des fonctions, des tâches et des départements du bureau de l'attaché militaire
  • Elle a également été informée du soutien que l'attaché reçoit de la part des dirigeants saoudiens pour renforcer les intérêts communs entre l'Arabie saoudite et les États-Unis en matière de défense et de coopération militaire

RIYADH : La princesse Reema bint Bandar, ambassadrice saoudienne aux Etats-Unis, a visité lundi le bureau de l'attaché militaire saoudien à Washington.

La princesse Reema a été informée des fonctions, des tâches et des départements du bureau de l'attaché au cours de sa visite, a rapporté l'agence de presse saoudienne.

Elle a également été informée du soutien que l'attaché reçoit de la part des dirigeants saoudiens pour renforcer les intérêts communs entre l'Arabie saoudite et les États-Unis en matière de défense et de coopération militaire.

La princesse Reema a été reçue par le ministre adjoint saoudien de la Défense pour les affaires exécutives, Khaled Al-Biyari, qui est en visite officielle à Washington, ainsi que par l'attaché militaire saoudien à Washington et Ottawa, le général de division Abdullah bin Khalaf Al-Khathami, et les chefs des départements de l'attaché.


Turquie: le principal parti d'opposition dans l'attente d'une décision judiciaire cruciale

Short Url
  • "Ecoute cette place Erdogan", a lancé dimanche soir le président de ce parti, Özgür Özel, devant les manifestants qui scandaient "Erdogan, démission !"
  • "Aujourd'hui, nous sommes confrontés aux graves conséquences de l'abandon du train de la démocratie par le gouvernement démocratiquement élu en Turquie, qui a choisi de gouverner le pays par l'oppression plutôt que par les urnes"

ANKARA: Le principal parti d'opposition au président turc Recep Tayyip Erdogan, le CHP, attend lundi une décision judiciaire cruciale qui pourrait chambouler sa direction en raison d'une accusation de fraudes.

Des dizaines de milliers de personnes ont défilé dimanche à Ankara à la veille de cette audience pour soutenir le CHP (Parti républicain du peuple, social démocrate) qui rejette les accusations et estime que les autorités tentent de l'affaiblir par un "procès politique".

"Ecoute cette place Erdogan", a lancé dimanche soir le président de ce parti, Özgür Özel, devant les manifestants qui scandaient "Erdogan, démission !".

"Aujourd'hui, nous sommes confrontés aux graves conséquences de l'abandon du train de la démocratie par le gouvernement démocratiquement élu en Turquie, qui a choisi de gouverner le pays par l'oppression plutôt que par les urnes. Quiconque représente une menace démocratique pour lui est désormais sa cible", a affirmé M. Özel.

"Ce procès est politique, les allégations sont calomnieuses. C'est un coup d'État et nous résisterons", a-t-il martelé.

"Il ne s'agit pas du CHP mais de l'existence ou de l'absence de démocratie en Turquie", a déclaré pour sa part Ekrem Imamoglu aux journalistes vendredi, après avoir comparu devant un tribunal pour des accusations sans lien avec cette affaire.

Lorsque Özgür Özel a pris sa direction en novembre 2023, le CHP était en crise mais, en mars 2024, il a conduit le parti à une éclatante victoire aux élections locales.

Depuis l'arrestation du maire d'Istanbul en mars dernier, M. Özel a su galvaniser les foules, s'attirant les foudres du pouvoir en organisant chaque semaine des rassemblements, jusque dans des villes longtemps considérées comme des bastions du président Erdogan.

Peines de prison 

L'audience doit débuter à 10H00 (07H00 GMT), devant le 42e tribunal civil de première instance de la capitale turque. Elle doit statuer sur la possible annulation des résultats du congrès du CHP en novembre 2023.

Pendant ce congrès, les délégués avaient évincé le président de longue date du parti, Kemal Kilicdaroglu, tombé en disgrâce, et élu Özgür Özel.

L'acte d'accusation désigne M. Kilicdaroglu comme étant la partie lésée et réclame des peines de prison pouvant aller jusqu'à trois ans pour M. Imamoglu et dix autres maires et responsables du CHP, accusés de "fraude électorale".

Si la justice le décidait, M. Özel pourrait donc se voir démettre de ses fonctions à la tête de cette formation.

Le 2 septembre, un tribunal a destitué la direction de la branche d'Istanbul du CHP en raison d'accusations d'achats de votes au cours de son congrès provincial et nommé un administrateur pour prendre le relais.

Cette décision, qui a été largement perçue comme pouvant faire jurisprudence, a déclenché de vives protestations et entraîné une chute de 5,5% de la Bourse, faisant craindre que le résultat de lundi ne nuise également à la fragile économie de la Turquie.

Si le tribunal d'Ankara déclarait les résultats du congrès du CHP nuls et non avenus, cela pourrait annoncer le retour de son ancien leader Kemal Kilicdaroglu, qui a accumulé une série de défaites électorales ayant plongé le parti dans une crise.

Selon certains observateurs, l'affaire s'apparente à une tentative des autorités de saper le plus ancien parti politique de Turquie, qui a remporté une énorme victoire contre l'AKP (Parti de la justice et du développement, conservateur) du président Erdogan aux élections locales de 2024 et gagne en popularité dans les sondages.

Sa popularité a augmenté depuis qu'il a organisé les plus grandes manifestations de rue de Turquie en une décennie, déclenchées par l'emprisonnement en mars de son candidat à la présidence de la République, le maire d'Istanbul Ekrem Imamoglu.

Dans une tentative de protéger sa direction, le CHP a convoqué un congrès extraordinaire le 21 septembre. Si le tribunal destituait M. Özel et rétablissait M. Kilicdaroglu, les membres du parti pourraient donc tout simplement réélire Özgür Özel six jours plus tard.