«Nous ne pouvons plus vivre dans notre maison»: au Japon, la détresse des habitants isolés après le séisme

Cette photo montre une route bloquée par des maisons effondrées à Wajima, dans la préfecture d'Ishikawa, le 6 janvier 2024, après le séisme de magnitude 7,5 qui a frappé la région de Noto le jour de l'an. (Photo de Toshifumi Kitamura  AFP)
Cette photo montre une route bloquée par des maisons effondrées à Wajima, dans la préfecture d'Ishikawa, le 6 janvier 2024, après le séisme de magnitude 7,5 qui a frappé la région de Noto le jour de l'an. (Photo de Toshifumi Kitamura AFP)
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Publié le Samedi 06 janvier 2024

«Nous ne pouvons plus vivre dans notre maison»: au Japon, la détresse des habitants isolés après le séisme

  • Pêle-mêle au sol on aperçoit meubles, matelas et chaussures, ainsi qu'une peluche détrempée à l'effigie de Snoopy, même si, comme de nombreuses localités rurales du Japon Shiromaru ne compte aucun enfant en âge d'aller à l'école primaire
  • Le visage fouetté par le vent marin, seules quelques personnes s'affairaient vendredi à tenter de déblayer autour de leur maison, peu aidés par les autorités débordées

SHIROMARU, Japon : Vingt-cinq minutes après le séisme qui a frappé le centre du Japon au Nouvel An, un tsunami de plusieurs mètres s'est abattu sur le hameau de Shiromaru, semant la destruction dans cette communauté côtière aux habitants pour la plupart âgés.

Une personne est décédée, mais le reste de la centaine de résidents, comme Yukio Teraoka et sa femme, parfaitement rompus aux procédures d'évacuation, se sont précipités hors de chez eux et ont pu fuir à temps vers un endroit plus élevé.

«Nous ne pouvons plus vivre dans notre maison», dit à l'AFP Yukio Teraoka, 82 ans, pendant que sa femme et lui tentent d'évacuer à la pelle le sable lourd et détrempé charrié par les flots dans leur demeure.

«Il y a 30 kg de riz là-dedans», explique sa femme, qui a enfilé des gants de caoutchouc rouges et porte un bonnet de laine et un masque de protection, en montrant une lourde boîte en acier de la taille d'un réfrigérateur qui git à terre.

«Mais il n'est plus bon à rien maintenant qu'il est imbibé d'eau de mer.»

Ailleurs à Shiromaru, l'un des nombreux hameaux qui parsèment les petites criques de la péninsule de Noto ravagée par le séisme de magnitude 7,5 de lundi, une masse enchevêtrée de débris de bois, de métal et de plastique jonche les rues.

Pêle-mêle au sol on aperçoit meubles, matelas et chaussures, ainsi qu'une peluche détrempée à l'effigie de Snoopy, même si, comme de nombreuses localités rurales du Japon Shiromaru ne compte aucun enfant en âge d'aller à l'école primaire.

Le décompte officiel faisait état samedi de 110 morts, 510 blessés et quelque 200 personnes portées disparues. Plus de 30.000 autres ont trouvé refuge dans des centres d'évacuation.

- «Nous n'avons reçu aucune aide» -

Le visage fouetté par le vent marin, seules quelques personnes s'affairaient vendredi à tenter de déblayer autour de leur maison, peu aidés par les autorités débordées.

«Je ne trouve pas que nous ayons reçu des équipements ou de la nourriture en quantité substantielle», constate Takushi Sakashita, 59 ans, qui vit à proximité.

Il explique s'être abstenu de récupérer des rations alimentaires dans un abri voisin afin qu'elles puissent être distribuées à ceux qui en ont le plus besoin.

«J'essaie moi-même de ne pas me déplacer pour économiser l'essence, car les stations-service ne fonctionnent pas et il y a une grave pénurie de carburant», a-t-il ajouté.

Si Shiromaru est toujours accessible par la route, de nombreuses communautés sont toujours isolées après que des centaines de glissements de terrain ont rendu des voies impraticables.

Des dizaines de milliers d'habitants sont aussi privés d'électricité et d'eau courante.

«Le tsunami est venu de l'anse de Shiromaru par la rivière, puis a traversé la rue», raconte Toshio Sakashita, 69 ans, qui estime que sa maison a été submergée par environ 2,5 m d'eau.

Les flots en furie ont balayé le rez-de-chaussée de nombreuses maisons en bois, éparpillant meubles et autres biens sur leur passage.

«Nous n'avons reçu aucune aide des autorités. Regardez, la rue principale est toujours bloquée à cause des décombres, qui n'ont pas bougé», ajoute M. Sakashita.

«Nous allons devoir rester dans un abri avec tout le monde pendant environ trois mois», dit Yukio Teraoka. «Ensuite, pendant deux ou trois ans, nous vivrons dans des logements temporaires, car tout le département d'Ishikawa est touché par la catastrophe.

«Nous mourrons tôt ou tard. Nous avons déjà plus de 80 ans».


Israël appelle les Iraniens à évacuer les zones proches de sites militaires

Des soldats et des membres d'une équipe de recherche et de sauvetage se rassemblent près de voitures endommagées dans la ville de Tamra, dans le nord d'Israël, à la suite d'une attaque à la roquette lancée par l'Iran dans la nuit du 15 juin 2025. (Photo par AHMAD GHARABLI / AFP)
Des soldats et des membres d'une équipe de recherche et de sauvetage se rassemblent près de voitures endommagées dans la ville de Tamra, dans le nord d'Israël, à la suite d'une attaque à la roquette lancée par l'Iran dans la nuit du 15 juin 2025. (Photo par AHMAD GHARABLI / AFP)
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  • L'armée a « demandé à toutes les personnes se trouvant actuellement dans des installations militaires en Iran, ou à proximité, d'évacuer immédiatement les lieux, précisant que leur vie était en danger ».
  • Le communiqué ne précise pas de coordonnées géographiques et n'est accompagné d'aucune carte permettant de localiser ces zones.

JERUSALEM : Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a déclaré dimanche dans un communiqué de son bureau avoir ordonné à l'armée israélienne d'émettre des avis d'évacuation à l'intention des habitants de Téhéran vivant à proximité de sites militaires.

Après cet ordre, l'armée israélienne a appelé les Iraniens à évacuer les zones « à proximité d'installations militaires » dans un communiqué publié sur le réseau social X en persan et en arabe.

L'armée a « demandé à toutes les personnes se trouvant actuellement dans des installations militaires en Iran, ou à proximité, d'évacuer immédiatement les lieux, précisant que leur vie était en danger ».

Le communiqué ne précise pas de coordonnées géographiques et n'est accompagné d'aucune carte permettant de localiser ces zones, contrairement aux communiqués de l'armée israélienne adressés aux Palestiniens de la bande de Gaza, où elle est en guerre contre le mouvement islamiste Hamas.

Cette décision fait partie d'un plan « visant à faire pression sur le régime » en créant des déplacements de population, a déclaré à l'AFP une source sécuritaire israélienne.


La Russie s'apprête à construire la première centrale nucléaire du Kazakhstan

Une vue aérienne montre le village d'Ulken (au premier plan) et le site proposé pour la centrale nucléaire près du village d'Ulken, situé sur les rives du lac Balkhash, à environ 400 kilomètres au nord d'Almaty, le 22 septembre 2024. (Photo de Ruslan PRYANIKOV / AFP)
Une vue aérienne montre le village d'Ulken (au premier plan) et le site proposé pour la centrale nucléaire près du village d'Ulken, situé sur les rives du lac Balkhash, à environ 400 kilomètres au nord d'Almaty, le 22 septembre 2024. (Photo de Ruslan PRYANIKOV / AFP)
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  • « Rosatom a été désigné chef de file du consortium international pour la construction de la première centrale nucléaire au Kazakhstan », a indiqué l'agence kazakhe pour l'énergie atomique.
  • Le Kazakhstan, immense ex-république soviétique et allié de Moscou, est le premier producteur mondial d'uranium (43 %) et le troisième fournisseur d'uranium naturel de l'Union européenne.

ALMATY, KAZAKHSTAN : Le géant russe du nucléaire Rosatom sera le principal constructeur de la première centrale nucléaire du Kazakhstan, ont annoncé samedi les autorités de ce pays d'Asie centrale, premier producteur mondial d'uranium, un chantier que convoitaient la France, la Chine et la Corée du Sud.

« Rosatom a été désigné chef de file du consortium international pour la construction de la première centrale nucléaire au Kazakhstan », a indiqué l'agence kazakhe pour l'énergie atomique.

Le Kazakhstan, immense ex-république soviétique et allié de Moscou, est le premier producteur mondial d'uranium (43 %) et le troisième fournisseur d'uranium naturel de l'Union européenne, mais souffre d'un manque cruel d'électricité pour sa consommation intérieure.

L'agence kazakhe dit désormais « étudier la question de l'obtention de financements publics à l'exportation aux dépens de la Fédération de Russie, conformément aux propositions de Rosatom ». 

Rosatom a salué la décision kazakhe dans un communiqué et promis « la construction d'une centrale nucléaire selon le projet le plus avancé et le plus efficace au monde, basé sur des technologies russes ».

« Les réacteurs VVER-1200 de troisième génération combinent des solutions techniques éprouvées avec les systèmes de protection active et passive les plus récents. Ces derniers ont été développés en stricte conformité avec les normes internationales de sécurité », a ajouté la société.

Rosatom (Russie), China National Nuclear Corporation (Chine), EDF (France) et Korea Hydro & Nuclear Power (Corée du Sud) faisaient partie des quatre entreprises pressenties.

L'agence ajoute qu'elle « continuera à travailler avec des partenaires étrangers pour former un consortium international efficace », sans donner plus de précisions. 

Ce projet de consortium international, qui n'a jamais été spécifié, s'inscrit dans la volonté du dirigeant kazakh Kassym-Jomart Tokaïev de maintenir de bonnes relations avec les grandes puissances.

Moscou, puissance historique en Asie centrale, a ainsi remporté cet appel d'offres aux dépens de la Chine, désormais incontournable dans la région. Cette annonce intervient quelques jours avant la venue du président chinois Xi Jinping au Kazakhstan pour un sommet « Asie centrale-Chine ».

La centrale, dont la construction a été validée lors d'un référendum sans surprise à l'automne, doit être bâtie près du village abandonné d'Ulken, dans le sud du pays, sur les bords du lac Balkhach, le deuxième plus grand d'Asie centrale.

En Ouzbékistan voisin, le géant russe Rosatom va construire une petite centrale nucléaire et a proposé au Kirghizistan un projet similaire.


Zelensky a déclaré espérer que le conflit Iran-Israël ne réduirait pas l'aide à l'Ukraine

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky observe pendant une conférence de presse avec le ministre allemand de la Défense à l'issue de leurs discussions à Kiev le 12 juin 2025, dans le contexte de l'invasion russe de l'Ukraine. (Photo de Sergei SUPINSKY / AFP)
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky observe pendant une conférence de presse avec le ministre allemand de la Défense à l'issue de leurs discussions à Kiev le 12 juin 2025, dans le contexte de l'invasion russe de l'Ukraine. (Photo de Sergei SUPINSKY / AFP)
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  • Il a souligné que « l'escalade de la situation au Moyen-Orient entraînera une augmentation de l'aide à Israël », potentiellement aux dépens de l'Ukraine.
  • M. Zelensky a aussi estimé que l'aide européenne à l'Ukraine avait « ralenti » sur fond de désengagement partiel initié par Donald Trump, qui affirme vouloir trouver une issue au conflit le plus rapidement possible.

KIEV : Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a déclaré espérer que la série de frappes menées par Israël et l'Iran l'un contre l'autre n'aboutirait pas à une diminution de l'aide occidentale à l'Ukraine pour faire face à l'invasion russe.

« Nous aimerions que l'aide à l'Ukraine ne diminue pas pour cette raison. La dernière fois, cela a été un facteur qui a ralenti l'aide à l'Ukraine », a indiqué M. Zelensky lors d'une conférence de presse menée vendredi et diffusée samedi.

Il a souligné que « l'escalade de la situation au Moyen-Orient entraînera une augmentation de l'aide à Israël », potentiellement aux dépens de l'Ukraine.

M. Zelensky a aussi estimé que l'aide européenne à l'Ukraine avait « ralenti » sur fond de désengagement partiel initié par Donald Trump, qui affirme vouloir trouver une issue au conflit le plus rapidement possible.

« La coalition des volontaires est en train de ralentir (...) Cette situation a montré que l'Europe n'a pas encore décidé de rester aux côtés de l'Ukraine sans les États-Unis », a-t-il déclaré. 

« Lorsque les Européens ont rejoint avec énergie la coalition des volontaires, ils ont constaté que cette énergie n'existait pas aux États-Unis », a-t-il poursuivi, reconnaissant que « des doutes commencent à surgir » au sein des alliés européens de l'Ukraine.

Samedi, dans un message sur X, le dirigeant ukrainien a également appelé les États-Unis à « changer de ton » avec la Russie, alors que Donald Trump a rétabli les contacts avec Moscou après son retour à la Maison-Blanche.

« À l'heure actuelle, le ton du dialogue entre les États-Unis et la Russie semble trop conciliant. Soyons honnêtes : cela n'arrêtera pas Poutine. Ce qu'il faut, c'est changer de ton », a plaidé M. Zelensky, appelant au contraire à renforcer les sanctions envers Moscou.

Le dirigeant ukrainien a par ailleurs assuré que l'offensive russe dans la région de Soumy (nord) avait été stoppée, alors que la Russie y avait revendiqué la capture d'une nouvelle localité la veille. 

Selon M. Zelensky, une incursion ukrainienne dans la région russe de Koursk a conduit les forces russes à scinder leur contingent en deux pour mener l'offensive sur la région de Soumy, ce qui les a empêchées d'avancer plus profondément vers la capitale régionale du même nom.

Les forces russes se trouvent actuellement à une vingtaine de kilomètres de la ville de Soumy. Samedi, elles ont également revendiqué la capture de la localité de Zeleny Kout, dans la région de Donetsk, à l'est du pays.

Le président ukrainien a également démenti que les forces de Moscou aient pénétré dans la région de Dnipropetrovsk (centre-est), qu'elles ont annoncé attaquer début juin.

Il a enfin annoncé que l'Ukraine « travaillait sur la possibilité de produire en série des missiles balistiques », sans donner plus de détails.