Guerre Israël-Hamas: La bande de Gaza sous les bombes, Antony Blinken attendu à Tel Aviv

La majeure partie de la population de Gaza a été déplacée, selon les Nations Unies (Photo, AFP).
La majeure partie de la population de Gaza a été déplacée, selon les Nations Unies (Photo, AFP).
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Publié le Lundi 08 janvier 2024

Guerre Israël-Hamas: La bande de Gaza sous les bombes, Antony Blinken attendu à Tel Aviv

  • Le secrétaire d'Etat américain a déploré dimanche la "tragédie" des milliers de civils tués dans cette guerre et averti que le conflit pourrait "aisément se métastaser"
  • M. Blinken doit passer par les Emirats arabes unis et l'Arabie saoudite avant d'atterrir à Tel-Aviv où il s'entretiendra avec les dirigeants israéliens dès mardi

TEL-AVIV: Le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, est attendu lundi soir en Israël, qui poursuit son pilonnage meurtrier de Gaza contre le Hamas, sur fond de regain de tension à la frontière israélo-libanaise.

Selon le ministère de la Santé du mouvement islamiste, les opérations israéliennes ont fait 73 morts et 99 blessés ces dernières 24 heures, dans le centre de Gaza, où le conflit est entré dans son quatrième mois.

L'armée israélienne a annoncé des frappes à Khan Younès, principale ville du sud du territoire assiégé et nouvel épicentre des combats, tuant "dix terroristes se préparant à tirer des roquettes sur Israël".

Lors d'une escale au Qatar, le secrétaire d'Etat américain, dont le pays est le principal soutien d'Israël, a déploré dimanche la "tragédie" des milliers de civils tués, et averti que le conflit pourrait "aisément se métastaser" dans la région.

Arrivé dimanche soir à Abou Dhabi, M. Blinken, qui effectue sa quatrième tournée régionale, doit se rendre en Arabie saoudite avant de gagner Tel-Aviv.

Lors de ses rencontres mardi avec les dirigeants israéliens, il soulignera "l'impératif de faire plus pour protéger les civils palestiniens à Gaza", a-t-il indiqué.

De Jérusalem, la cheffe de la diplomatie allemande Annalena Baerbock, a elle aussi appelé dimanche Israël à plus de retenue dans ses opérations militaires à Gaza.

Israël a juré de détruire le Hamas après son attaque sans précédent sur son territoire le 7 octobre, qui a tué environ 1.140 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP à partir du bilan israélien.

Environ 250 personnes ont été enlevées, dont une centaine libérées en échange de prisonniers palestiniens lors d'une trêve fin novembre.

Blinken fait étape en Arabie saoudite avant de se rendre en Israël

Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken rencontre lundi le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane, dans le cadre d'une intense tournée centrée sur les moyens d'éviter un embrasement régional du conflit dans la bande de Gaza, avant de se rendre en Israël.

Cette tournée -- sa quatrième depuis le début de la guerre dévastatrice entre Israël et le Hamas palestinien le 7 octobre -- l'a déjà conduit en Turquie, en Grèce, en Jordanie, au Qatar et lundi aux Emirats arabes unis.

 

Le Qatar, qui avait alors joué un rôle clé de médiateur, poursuit ses efforts pour la libération des otages toujours détenus, a indiqué le père de l'un d'entre eux, Ruby Chen, qui a rencontré des dirigeants qataris.

L'offensive israélienne a fait 22.835 morts à Gaza, où le Hamas a pris le pouvoir en 2007, majoritairement des civils, selon le dernier bilan du ministère de la Santé du mouvement islamiste. Les bombardements y ont rasé des quartiers entiers, déplacé 85% de la population et provoqué une crise humanitaire catastrophique selon l'ONU.

"Ces trois derniers mois ont été comme un quart de siècle", affirme Nabil Fathi, un habitant de Gaza de 51 ans. "Je me réveille en pensant que ce n'était qu'un cauchemar, mais c'est la réalité", poursuit-il, affirmant que 20 membres de sa famille ont été tués.

Deux journalistes tués

Deux journalistes travaillant pour Al Jazeera ont été tués dimanche à Rafah, à la frontière de Gaza avec l'Egypte par une frappe israélienne sur leur véhicule, selon la chaîne qatarie. Un troisième journaliste à bord, Hazem Rajab, a été grièvement blessé.

Moustafa Thuraya --un vidéaste pigiste collaborant également avec l'AFP et d'autres médias internationaux-- et Hamza Waël Dahdouh revenaient d'un reportage sur le lieu d'une frappe.

Le second est le fils du chef du bureau d'Al Jazeera dans le territoire palestinien, Waël Dahdouh, qui a déjà perdu son épouse et deux de ses enfants fin octobre dans une frappe israélienne.

L'armée israélienne a assumé la responsabilité du tir, déclarant à l'AFP avoir "frappé un terroriste qui pilotait un appareil volant représentant une menace pour les troupes", et être "au fait des informations selon lesquelles, au cours de la frappe, deux autres suspects qui se trouvaient dans le même véhicule avaient aussi été touchés".

Ces décès portent à au moins 79 le nombre de journalistes et professionnels des médias, majoritairement palestiniens, tués depuis le 7 octobre, selon le Comité pour la protection des journalistes.

Par ailleurs, les organisations humanitaires internationales alertent sur un désastre sanitaire.

A Deir al-Balah, dans le centre de Gaza, plus de 600 patients de l'hôpital al-Aqsa ont dû quitter les lieux face à "l'intensification des hostilités", selon l'Organisation mondiale de la Santé. La veille, le personnel de Médecins sans frontières avait évacué ce même hôpital.

Alors que l'armée affirme avoir démantelé le commandement militaire du Hamas dans le nord du territoire, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a martelé dimanche que la guerre se poursuivra "jusqu'à la victoire totale".

En Cisjordanie, territoire occupé depuis 1967, le conflit a fait monter la violence à un niveau inédit depuis près de vingt ans.

Neuf Palestiniens y ont été tués dimanche, dont une fillette de trois ans, victime selon les autorités israéliennes de tirs de policiers qui réagissaient à une attaque à la voiture-bélier à un poste de contrôle.

Sept autres ont été tués dans un raid israélien à Jénine, bastion des factions armées palestiniennes dans ce territoire, où les violences ont également causé la mort d'une policière et d'un civil israéliens, selon des sources palestiniennes et israéliennes.

Tensions au Liban

La frontière entre Israël et le Liban est l'autre point de tension majeure, qui est montée d'un cran après l'assassinat, attribué à Israël, du numéro deux du Hamas Saleh al-Arouri, mardi à Beyrouth.

L'armée israélienne y a de nouveau procédé à des tirs vers le sud du Liban lundi matin, selon des images de l'AFPTV. Dans la nuit, elle a affirmé y avoir mené des raids aériens contre deux sites du Hezbollah.

Le mouvement libanais avait indiqué samedi avoir tiré 62 roquettes sur une base militaire israélienne en réponse à l'assassinat de Saleh al-Arouri.

Depuis le 8 octobre, les échanges de tirs dans la zone ont fait 181 morts au Liban, dont 135 combattants du Hezbollah, selon un décompte de l'AFP.

Dans le nord d'Israël, neuf soldats et au moins quatre civils ont été tués, selon les autorités.


Frappes israéliennes au Qatar: réunion extraordinaire des dirigeants arabes et musulmans à Doha

Parmi les leaders attendus à Doha figurent les président palestinien, turc, iranien et égyptien ainsi que les Premiers ministres irakien et pakistanais et le roi de Jordanie. Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane, va également participer au sommet à Doha, a indiqué l'agence de presse saoudienne SPA. (AFP)
Parmi les leaders attendus à Doha figurent les président palestinien, turc, iranien et égyptien ainsi que les Premiers ministres irakien et pakistanais et le roi de Jordanie. Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane, va également participer au sommet à Doha, a indiqué l'agence de presse saoudienne SPA. (AFP)
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  • Le sommet conjoint de la Ligue arabe et de l'Organisation de la coopération islamique (OCI) vise à hausser le ton face à Israël, après le bombardement mené en plein cœur de Doha
  • "Le temps est venu pour la communauté internationale de cesser le deux poids deux mesures et de punir Israël pour tous les crimes qu'il a commis", a déclaré la veille du sommet le Premier ministre qatari, Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani

DOHA: Un sommet convoqué en urgence, face à une situation inédite: les principaux dirigeants arabes et musulmans se réunissent ce lundi à Doha dans un rare moment d'unité, après les frappes israéliennes sans précédent ayant visé la semaine dernière des membres du Hamas au Qatar.

Le sommet conjoint de la Ligue arabe et de l'Organisation de la coopération islamique (OCI) vise à hausser le ton face à Israël, après le bombardement mené en plein cœur de Doha, capitale du pays médiateur dans les négociations en vue d'un cessez-le-feu dans la bande de Gaza.

"Le temps est venu pour la communauté internationale de cesser le deux poids deux mesures et de punir Israël pour tous les crimes qu'il a commis", a déclaré la veille du sommet le Premier ministre qatari, Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani.

Parmi les leaders attendus à Doha figurent les président palestinien, turc, iranien et égyptien ainsi que les Premiers ministres irakien et pakistanais et le roi de Jordanie. Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane, va également participer au sommet à Doha, a indiqué l'agence de presse saoudienne SPA.

Selon le projet de déclaration finale consulté par l'AFP, la cinquantaine de pays représentés devraient dénoncer l'attaque israélienne en soulignant qu'elle mettait en péril les efforts de normalisation des relations entre Israël et les pays arabes.

Israël et les États-Unis, son principal allié, cherchent à étendre les accords d'Abraham qui ont vu les Émirats arabes unis, Bahreïn et le Maroc, reconnaître Israël en 2020.

"Pas que des discours" 

L'attaque israélienne et "la poursuite des pratiques agressives d'Israël, notamment les crimes de génocide, le nettoyage ethnique, la famine et le blocus, ainsi que les activités de colonisation et d'expansion minent les perspectives de paix et de coexistence pacifique dans la région", affirme le texte.

Elles "menacent tout ce qui a été accompli sur la voie de l'établissement de relations normales avec Israël, y compris les accords existants et futurs", ajoute-il.

Le projet souligne également "le concept de sécurité collective (...) et la nécessité de s'aligner pour faire face aux défis et menaces communs".

Avant l'ouverture du sommet, le président iranien Massoud Pezeshkian a exhorté les pays musulmans à rompre "leurs liens avec ce régime factice", en référence à Israël.

L'attaque israélienne, qui a tué cinq membres du Hamas et un membre des forces de sécurité qataries, a suscité une vague de condamnations dans la communauté internationale, notamment des riches monarchies du Golfe, alliées de Washington. Ainsi qu'une rare réprobation des Etats-Unis, allié numéro un d'Israël mais également un proche allié du Qatar.

Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio est en ce moment en visite à Jérusalem - un voyage prévu avant les frappes sur le Qatar -, pour montrer son soutien à Israël avant la reconnaissance prochaine par plusieurs pays occidentaux d'un Etat palestinien, lors de l'Assemblée générale de l'ONU à la fin du mois.

"Beaucoup de gens attendent des actes, pas que des discours. Nous avons épuisé toutes les formes de rhétorique. Il faut désormais passer à l'action", a commenté le chercheur saoudien Aziz Alghashian au sujet du sommet.

Le Conseil des droits de l'homme de l'ONU a également annoncé une réunion en urgence ce mardi pour débattre des frappes israéliennes au Qatar.

Un sommet exceptionnel du Conseil de coopération du Golfe est également prévu lundi à Doha, selon l'agence de presse saoudienne SPA.


Le navire humanitaire des Émirats arabes unis pour Gaza arrive en Égypte

Le navire, qui fait partie de l'opération "Chivalrous Knight 3" des Émirats arabes unis, était chargé de 7 000 tonnes de nourriture, d'aide médicale et de secours. (WAM)
Le navire, qui fait partie de l'opération "Chivalrous Knight 3" des Émirats arabes unis, était chargé de 7 000 tonnes de nourriture, d'aide médicale et de secours. (WAM)
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  • La cargaison d'aide comprend 5 000 tonnes de colis alimentaires, 1 900 tonnes de fournitures pour les cuisines communautaires, 100 tonnes de tentes médicales ainsi que cinq ambulances entièrement équipées
  • En août, les Émirats arabes unis ont inauguré une conduite d'eau de 7,5 kilomètres qui acheminera vers la bande de Gaza de l'eau dessalée provenant d'usines de dessalement émiraties situées en Égypte

DUBAI : Le navire humanitaire Hamdan des Émirats arabes unis, qui a quitté le port de Khalifa le 30 août, est arrivé au port d'Al-Arish, en Égypte, où des denrées alimentaires et des fournitures médicales seront déchargées puis livrées aux habitants de la bande de Gaza assiégée.

Le navire, qui fait partie de l'initiative humanitaire "Operation Chivalrous Knight 3" des Émirats arabes unis pour Gaza, qui fournit une aide essentielle par le biais de convois terrestres, d'expéditions maritimes et de largages aériens, a été chargé de 7 000 tonnes de nourriture, de matériel médical et d'aide d'urgence, a rapporté l'agence de presse nationale WAM.

La cargaison d'aide comprend 5 000 tonnes de colis alimentaires, 1 900 tonnes de fournitures pour les cuisines communautaires, 100 tonnes de tentes médicales ainsi que cinq ambulances entièrement équipées.

Les Émirats ont jusqu'à présent envoyé 20 navires d'aide à Gaza et ont livré environ 90 000 tonnes d'aide humanitaire, pour un coût de 1,8 milliard de dollars, depuis le lancement de l'opération "Chivalrous Knight 3".

En août, les Émirats arabes unis ont inauguré une conduite d'eau de 7,5 kilomètres qui acheminera vers la bande de Gaza de l'eau dessalée provenant d'usines de dessalement émiraties situées en Égypte. Le pipeline a une capacité d'environ 2 millions de gallons par jour et pourrait desservir plus d'un million de personnes.


L'ambassadeur saoudien aux Etats-Unis visite le bureau de l'attaché militaire à Washington

L'ambassadeur saoudien aux Etats-Unis, la princesse Reema bint Bandar, visite le bureau de l'attaché militaire à Washington (SPA)
L'ambassadeur saoudien aux Etats-Unis, la princesse Reema bint Bandar, visite le bureau de l'attaché militaire à Washington (SPA)
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  • La princesse Reema a été informée des fonctions, des tâches et des départements du bureau de l'attaché militaire
  • Elle a également été informée du soutien que l'attaché reçoit de la part des dirigeants saoudiens pour renforcer les intérêts communs entre l'Arabie saoudite et les États-Unis en matière de défense et de coopération militaire

RIYADH : La princesse Reema bint Bandar, ambassadrice saoudienne aux Etats-Unis, a visité lundi le bureau de l'attaché militaire saoudien à Washington.

La princesse Reema a été informée des fonctions, des tâches et des départements du bureau de l'attaché au cours de sa visite, a rapporté l'agence de presse saoudienne.

Elle a également été informée du soutien que l'attaché reçoit de la part des dirigeants saoudiens pour renforcer les intérêts communs entre l'Arabie saoudite et les États-Unis en matière de défense et de coopération militaire.

La princesse Reema a été reçue par le ministre adjoint saoudien de la Défense pour les affaires exécutives, Khaled Al-Biyari, qui est en visite officielle à Washington, ainsi que par l'attaché militaire saoudien à Washington et Ottawa, le général de division Abdullah bin Khalaf Al-Khathami, et les chefs des départements de l'attaché.