Remaniement: Borne a démissionné, Attal en pole position pour lui succéder

Le président français Emmanuel Macron et la première ministre française Elisabeth Borne à l'Hôtel des Invalides à Paris, le 5 janvier 2024 (Photo de STEPHANIE LECOCQ / AFP)
Le président français Emmanuel Macron et la première ministre française Elisabeth Borne à l'Hôtel des Invalides à Paris, le 5 janvier 2024 (Photo de STEPHANIE LECOCQ / AFP)
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Publié le Mardi 09 janvier 2024

Remaniement: Borne a démissionné, Attal en pole position pour lui succéder

  • La Première ministre était restée plus tôt dans l'après-midi un peu moins d'une heure auprès du chef de l'Etat avant de regagner son bureau avec un sourire crispé, sans mot dire
  • Après avoir surmonté près d'une trentaine de motions de censure à l'Assemblée nationale, Elisabeth Borne, 62 ans, est souvent décrite comme usée par ses propres alliés

PARIS: Elisabeth Borne a présenté lundi la démission de son gouvernement après s'être entretenue lundi après-midi à l'Elysée avec Emmanuel Macron qui devrait, selon des sources proches de l'exécutif, nommer le jeune ministre de l'Education Gabriel Attal pour lui succéder à Matignon.

Elisabeth Borne a remis la démission du gouvernement au président Macron qui l'a acceptée, a annoncé l'Elysée. Le chef de l'Etat l'a remerciée sur X "de tout coeur" pour son travail "exemplaire" au "service de la Nation" .

La Première ministre était restée plus tôt dans l'après-midi un peu moins d'une heure auprès du chef de l'Etat avant de regagner son bureau avec un sourire crispé, sans mot dire. Ses vingt mois à la tête du gouvernement ont été marqués par l'adoption de la réforme impopulaire des retraites et de la loi controversée sur l'immigration.

"Alors qu'il me faut présenter la démission de mon gouvernement, je voulais vous dire combien j'ai été passionnée par cette mission, guidée par le souci constant, que nous partageons, d'aboutir à des résultats rapides et tangibles pour nos concitoyens", a écrit Mme Borne dans la lettre, transmise au président de la République et obtenue par l'AFP.

Après avoir surmonté près d'une trentaine de motions de censure à l'Assemblée nationale, Elisabeth Borne, 62 ans, est souvent décrite comme usée par ses propres alliés.

Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, qui fût un temps son rival pour Matignon, a salué sur X une femme "engagée et courageuse, menant des réformes difficiles sans se soucier de sa popularité". "Merci pour sa confiance dans nos relations de travail", a-t-il ajouté.

"Une réforme des retraites injuste et deux douzaines de 49.3. Voilà ce que l'Histoire retiendra du gouvernement Borne", a critiqué la députée du Rassemblement national Laure Lavalette. Le patron des Républicains, Eric Ciotti, a de son côté salué "une interlocutrice de qualité".

Chamboule-tout gouvernemental 

Son sort était en suspens ces derniers jours, beaucoup de proches d'Emmanuel Macron misant sur un vaste chamboule-tout gouvernemental avec son propre départ.

L'Elysée n'a pas annoncé immédiatement le nom de son successeur. Mais Gabriel Attal, 34 ans, est remonté en flèche lundi dans les pronostics de la macronie pour lui succéder à Matignon, ce qui en ferait le plus jeune Premier ministre de la Ve République, battant le record du socialiste Laurent Fabius nommé à 37 ans en 1984.

C'est lui qui devrait être chargé de former le prochain gouvernement, a assuré auprès de l'AFP un proche de l'exécutif.

Si sa jeunesse et sa nomination récente à l'Education nationale, où il est arrivé en juillet et a lancé de vastes chantiers à concrétiser, étaient invoquées ces derniers jours par plusieurs conseillers pour écarter l'hypothèse de sa nomination, les mêmes arguments justifient aujourd'hui sa possible promotion.

"La jeunesse, la cote dans l'opinion et la capacité réelle ou supposée à conduire la campagne gouvernementale des européennes ont fait la différence", croit savoir la source proche de l'exécutif, en référence au scrutin de juin pour lequel le camp présidentiel est pour l'instant distancé dans les sondages par le Rassemblement national.

Démission de Borne: LFI menace le prochain gouvernement de motion de censure

La France insoumise déposera une motion de censure à l'Assemblée nationale contre le prochain gouvernement s'il ne demande pas la confiance du Parlement - ce que n'avait pas fait Elisabeth Borne, a déclaré lundi la cheffe des députés insoumis Mathilde Panot.

"Borne a démissionné, laissant derrière elle vingt-trois 49.3 et une démocratie salement amochée. Peu importe par qui le monarque la remplacera, nous exigeons un vote de confiance au Parlement!", a écrit sur le réseau social X Mathilde Panot, peu de temps après la démission d'Elisabeth Borne. "Sans ce vote de confiance, nous déposerons une motion de censure".

"Seule question qui vaille: Y aura-t-il un discours de politique générale du ou de la future premier ministre, avec un vote de confiance? Ce qu'Elisabeth Borne avait refusé de faire", a appuyé le député socialiste Jérôme Guedj.

Dans l'ensemble, les responsables de gauche n'ont pas mâché leurs mots pour réagir à la démission de la Première ministre - ancienne directrice de cabinet de la socialiste Ségolène Royal - qui était devenue très impopulaire dans l'opposition à cause de ses 23 recours à l'article 49.3 de la Constitution.

"Trahir tous ses principes et finir virée dans l'indifférence générale. Borne venait de la gauche et restera dans l'histoire pour avoir repris la préférence nationale et imposé la réforme des retraites. Adieu, sans remord", a déclaré le sénateur communiste Ian Brossat.

"Elisabeth Borne aura servi Emmanuel Macron jusqu'à se perdre. Elle a voulu servir l'Etat. A la place, elle aura servi un Président sans cap, sans valeur, qui n'a qu'une seule obsession détruire notre modèle social", a pour sa part réagi la cheffe des députés écologistes Cyrielle Chatelain.

«Crée de toutes pièces par Macron»

"Il est populaire, jeune, et c'est quelqu'un créé de toutes pièces par Macron", abonde aussi une ministre, tout en précisant ne pas avoir confirmation du choix du président.

Jusque-là, tous décrivaient une course à deux: Julien Denormandie, 43 ans, marcheur de la première heure; et Sébastien Lecornu, 37 ans, actuel ministre des Armées issu de la droite, qui s'est au fil des années taillé une place dans le cercle des conseillers politiques du président.

Par rapport à ces deux figures peu connues du grand public, Gabriel Attal affiche un profil plus politique. Sa cote de popularité est montée rapidement ces derniers mois, jusqu'à en faire une des personnalités politiques préférées des Français.

De quoi offrir enfin à Emmanuel Macron l'élan que son second quinquennat n'a jamais trouvé, privé qu'il est depuis sa réélection en 2022 de majorité absolue à l'Assemblée nationale.

Cet acte II du quinquennat doit se faire sous le signe du "réarmement" vanté par le chef de l'Etat lors de ses voeux du Nouvel An: "réarmement industriel, économique, européen" mais aussi "civique", autour notamment du vaste chantier de l'école porté depuis l'été dernier par Gabriel Attal, qui a initié de nombreuses réformes d'ampleur.

Le président de la République doit expliciter sa feuille de route lors d'un mystérieux "rendez-vous avec la Nation" courant janvier.

Le choix du successeur d'Elisabeth Borne est loin d'être neutre pour maintenir l'équilibre précaire du camp présidentiel, mis à mal dernièrement par les divisions sur loi immigration. Si le patron des députés Renaissance, Sylvain Maillard, a assuré sur LCI que ses troupes "travailleront en toute loyauté" avec le prochain Premier ministre, d'autres redoutent un coup de barre à droite.

Comme la ministre de la Transition énergétique Agnès Pannier-Runacher, attachée au "dépassement" des clivages traditionnel, promesse du macronisme initial, qui a estimé sur franceinfo que "sortir l'aile gauche de la majorité, ce serait faire le jeu des oppositions".

Allié de poids du chef de l'Etat, le patron du MoDem François Bayrou avait montré des réticences à une nomination de Sébastien Lecornu, selon lui, en contradiction avec cette idée d'un dépassement du clivage droite-gauche.

A cet égard, une nomination de Gabriel Attal, également macroniste de la première heure, offrirait des garanties aux tenants de l'aile gauche de la majorité.

Plusieurs membres de la garde rapprochée du chef de l'Etat, dont François Bayrou, appellent à en profiter pour resserrer un gouvernement qui compte aujourd'hui 39 membres.


France: l'adoption d'un budget compromise après le rejet des députés

Les résultats du vote sur le projet de loi de finances pour 2026 à l'Assemblée nationale, à Paris, tôt dans la matinée du 22 novembre 2025. (AFP)
Les résultats du vote sur le projet de loi de finances pour 2026 à l'Assemblée nationale, à Paris, tôt dans la matinée du 22 novembre 2025. (AFP)
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  • L’Assemblée nationale a rejeté massivement en première lecture le budget 2026, renvoyant le texte au Sénat et illustrant l’extrême fragmentation politique depuis la dissolution de 2024
  • Le gouvernement minoritaire, sous pression pour réduire un déficit public record, peine à trouver une majorité, malgré l’espoir d’un compromis sur fond de tensions entre blocs politiques

PARIS: Les députés français ont rejeté à la quasi-unanimité en première lecture le budget de l'État pour 2026, dans la nuit de vendredi à samedi, un vote inédit depuis des décennies qui augure mal d'une adoption avant la fin de l'année.

Après des semaines de débats parfois houleux sur la fiscalité du patrimoine, ou celle des grandes entreprises, 404 députés ont rejeté la partie "recettes" du texte (un seul a voté pour), emportant ainsi l'ensemble du projet de loi, sans même étudier la partie "dépenses".

En vertu des procédures parlementaires françaises, ce vote renvoie le texte initial du gouvernement à la chambre haute du Parlement, qui s'en saisira la semaine prochaine.

Dans un paysage politique très facturé depuis la dissolution de l'Assemblée nationale décidée par le président Emmanuel Macron en 2024, la difficulté à adopter un budget de l'Etat constitue le sujet majeur à l'origine de la chute des derniers Premier ministres.

Le gouvernement minoritaire de Sébastien Lecornu, un proche d'Emmanuel Macron, se trouve pourtant sous forte pression pour réduire le déficit public, le plus élevé de la zone euro, dont l'ampleur inquiète les marchés financiers.

L'Assemblée avait déjà rejeté en 2024 le budget de l'État, de manière inédite depuis l'adoption de la Ve République en 1958. Mais c'est une première qu'il le soit avec une telle ampleur.

Les groupes de gauche et l'extrême droite ont voté contre, ceux du camp gouvernemental se sont divisés entre votes contre et abstentions. Seul un député centriste a voté en faveur du texte.

- Compromis? -

Si l'exécutif espère toujours une adoption avant la fin de l'année, cela apparaît comme une gageure, en terme de délais comme en terme de majorité pour le voter.

Minoritaire, le quatrième gouvernement en moins d'un an et demi, le sixième depuis la réélection de M. Macron en mai 2022, avait promis de laisser le dernier mot au Parlement pour éviter une censure.

Mais la recherche d'un compromis reste très difficile entre un camp présidentiel fracturé, une gauche traversée de tensions et une extrême droite favorable à une union des droites.

Si elle a vu dans le "plus long débat budgétaire" de la Ve République, un "travail utile", la ministre des Comptes publics Amélie de Montchalin a aussi déploré un "certain nombre de mesures inconstitutionnelles, irréalistes ou inapplicables".

Dans le viseur du camp gouvernemental, plusieurs hausses d'impôts, dont un "impôt universel" sur les multinationales, une hausse de taxe sur les rachats d'action, ou une contribution sur les dividendes.

Avec elles, le déficit passerait à "4,1%" du PIB (contre un objectif à 4,7% dans le texte initial), sans elles il serait de "5,3%", a estimé Amélie de Montchalin.

Sur X, elle a dénoncé l'"attitude cynique" des "extrêmes", se disant cependant "convaincue" de la possibilité d'un compromis.

"Le compte n'y est pas", a lancé le chef de files des élus socialistes, Boris Vallaud, estimant les "recettes" insuffisantes pour "effacer" des économies irritantes sur les politiques publiques.

Le PS continuera toutefois à "chercher le compromis", a-t-il assuré.

Les socialistes, qui avaient accepté de ne pas censurer le Premier ministre en échange notamment de la suspension de la réforme des retraites, espéraient que les débats permettent d'arracher une taxe sur le patrimoine des ultra-riches. Mais les propositions en ce sens ont été rejetées.

Si le Parlement ne se prononce pas dans les délais, le gouvernement peut exécuter le budget par ordonnance. Une loi spéciale peut aussi être votée permettant à l'Etat de continuer à percevoir les impôts existants l'an prochain, tandis que ses dépenses seraient gelées, en attendant le vote d'un réel budget.


Narcobanditisme: la porte-parole du gouvernement sera à la marche blanche samedi à Marseille

La porte-parole du gouvernement, Maud Bregeon, a annoncé vendredi qu'elle irait à la marche blanche prévue samedi à Marseille en hommage à Mehdi Kessaci, le frère du militant Amine Kessaci engagé contre le narcobanditisme, soulignant que sa présence devait illustrer le "soutien de l'Etat". (AFP)
La porte-parole du gouvernement, Maud Bregeon, a annoncé vendredi qu'elle irait à la marche blanche prévue samedi à Marseille en hommage à Mehdi Kessaci, le frère du militant Amine Kessaci engagé contre le narcobanditisme, soulignant que sa présence devait illustrer le "soutien de l'Etat". (AFP)
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  • "Au-delà des actes forts et des engagements du ministre de l'Intérieur et du garde des Sceaux, l'État et singulièrement le gouvernement devaient marquer, symboliquement et humblement, leur soutien et leur solidarité lors de ce rassemblement
  • "Les réflexes partisans n'ont pas leur place dans une telle marche et dans un tel combat", a estimé Mme Bregeon, espérant que les participants seraient "le plus nombreux possible" samedi

PARIS: La porte-parole du gouvernement, Maud Bregeon, a annoncé vendredi qu'elle irait à la marche blanche prévue samedi à Marseille en hommage à Mehdi Kessaci, le frère du militant Amine Kessaci engagé contre le narcobanditisme, soulignant que sa présence devait illustrer le "soutien de l'Etat".

Le jeune homme de 20 ans a été assassiné le 13 novembre par deux hommes à moto, et la justice étudie la piste d'"un crime d'intimidation" lié au militantisme de son frère.

"Le gouvernement sera présent et je me rendrai samedi à Marseille en compagnie de mon collègue Vincent Jeanbrun, qui est ministre de la Ville et du Logement", a déclaré Maud Bregeon sur TF1 vendredi, ajoutant que ce drame avait "profondément choqué tous nos concitoyens".

La porte-parole a assuré que son déplacement serait fait "humblement, avec la modestie et la pudeur que cet événement nécessite, sans communication sur place".

Il s'agit, selon elle, de "marquer l'engagement total du gouvernement et le soutien de l'État, du président de la République et du Premier ministre, à cette famille et aux proches de Mehdi Kessaci".

"Au-delà des actes forts et des engagements du ministre de l'Intérieur et du garde des Sceaux, l'État et singulièrement le gouvernement devaient marquer, symboliquement et humblement, leur soutien et leur solidarité lors de ce rassemblement où habitants, élus locaux et nationaux feront bloc contre le narcotrafic", a précisé l'entourage de Maud Bregeon à l'AFP.

La porte-parole retrouvera à Marseille de nombreuses autres personnalités politiques, dont beaucoup issues de gauche, comme Olivier Faure (PS) ou Marine Tondelier (les Ecologistes).

"Les réflexes partisans n'ont pas leur place dans une telle marche et dans un tel combat", a estimé Mme Bregeon, espérant que les participants seraient "le plus nombreux possible" samedi.

Si les courants politiques s'accordent sur le constat, ils s'opposent sur les voies à suivre pour contrer le narcotrafic.

Le député LFI du Nord Ugo Bernalicis a ainsi affirmé sur franceinfo que "ce qu'on demande au gouvernement, c'est pas tant la participation à cette marche, c'est de faire en sorte que les moyens soient à la hauteur des enjeux". Et "le compte n'y est pas", a-t-il dit.

Il a notamment appelé à s'attaquer au "cœur du problème" en légalisant le cannabis, dont la vente est "le moteur financier" des trafiquants, selon lui.

Le député insoumis des Bouches-du-Rhône Manuel Bompard, qui sera présent samedi, a exhorté à un "changement de doctrine complet", demandant par exemple plus de moyens pour la police judiciaire.

"Plutôt que d'envoyer des policiers chasser le petit consommateur, je pense au contraire qu'il faut concentrer les moyens dans le démantèlement des réseaux de la criminalité organisée", a-t-il dit.

Quant à la suggestion du maire de Nice Christian Estrosi d'engager l'armée contre le narcotrafic, Maud Bregeon a rappelé que ce n'était "pas les prérogatives de l'armée" et "qu'on a pour ça la police nationale, la gendarmerie nationale, la justice de la République française".


Une centaine de personnes en soutien à un directeur d'école menacé de mort

Un rassemblement de soutien d'environ 150 personnes se tenait vendredi matin devant une école maternelle située à Rennes, dans l'ouest de la France, dont le directeur a été menacé de mort par une famille refusant que leur fillette soit encadrée par un homme. (AFP)
Un rassemblement de soutien d'environ 150 personnes se tenait vendredi matin devant une école maternelle située à Rennes, dans l'ouest de la France, dont le directeur a été menacé de mort par une famille refusant que leur fillette soit encadrée par un homme. (AFP)
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  • Cet enseignant a porté plainte le 14 octobre "pour des faits de menace de mort datant du 10 octobre", a affirmé jeudi le procureur de la République de Rennes, Frédéric Teillet. Le rectorat a également porté plainte
  • "On reproche simplement au collègue d'être un homme et d'encadrer des jeunes enfants", a déploré Mickaël Bézard, du syndicat Force Ouvrière (FO) des écoles, présent devant l'établissement

RENNES: Un rassemblement de soutien d'environ 150 personnes se tenait vendredi matin devant une école maternelle située à Rennes, dans l'ouest de la France, dont le directeur a été menacé de mort par une famille refusant que leur fillette soit encadrée par un homme.

Cet enseignant a porté plainte le 14 octobre "pour des faits de menace de mort datant du 10 octobre", a affirmé jeudi le procureur de la République de Rennes, Frédéric Teillet. Le rectorat a également porté plainte.

Selon des sources syndicales, la famille n'aurait pas toléré que l'instituteur accompagne la fillette aux toilettes.

"On reproche simplement au collègue d'être un homme et d'encadrer des jeunes enfants", a déploré Mickaël Bézard, du syndicat Force Ouvrière (FO) des écoles, présent devant l'établissement.

"Il n'y a pas d'aspect religieux derrière tout ça" a insisté Fabrice Lerestif, un autre représentant de ce syndicat à l'échelle départementale, reprenant les termes du ministre français de l'Éducation, Édouard Geffray, en marge d’un déplacement la veille près de Lyon (centre-est).

Environ 150 personnes, dont des enseignants d'écoles voisines et une trentaine de parents d'élèves, étaient présents devant l'école, fermée pour la journée. "Soutien à notre collègue", "Parents unis! Respect et soutien total à nos enseignants", clamaient deux pancartes accrochées aux grilles.

Parmi les parents d'élèves, Pierre Yacger est venu avec ses enfants soutenir l'équipe éducative "en qui on a pleinement confiance". Concernant le directeur, "on n'a jamais eu de retour négatif", a-t-il affirmé.

Choqué, l'enseignant est depuis en arrêt de travail. Il est "meurtri par la situation" qui a "eu un impact fort sur l'ensemble de l'école", alors qu'il s'agit d'un établissement "où tout se passe bien", a précisé Mickaël Bézard.

Le corps enseignant demande que la fillette, toujours scolarisée dans cette école, soit changée d'établissement, "pour retrouver aussi un climat serein", a-t-il poursuivi.

"Cette enfant, peut-être, va être scolarisée ailleurs", a estimé Gaëlle Rougier, adjointe à l'éducation à la municipalité de Rennes. "Il va bien falloir poursuivre une médiation avec la famille", a-t-elle ajouté.