Les agriculteurs, premières victimes de l'avancée fulgurante des paramilitaires au Soudan

Des Soudanais brandissent des armes et scandent des slogans alors qu'ils conduisent dans une rue pour exprimer leur soutien à l'armée dans la ville de Gedaref, au Soudan déchiré par la guerre, le 29 décembre 2023 (Photo, AFP).
Des Soudanais brandissent des armes et scandent des slogans alors qu'ils conduisent dans une rue pour exprimer leur soutien à l'armée dans la ville de Gedaref, au Soudan déchiré par la guerre, le 29 décembre 2023 (Photo, AFP).
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Publié le Mardi 09 janvier 2024

Les agriculteurs, premières victimes de l'avancée fulgurante des paramilitaires au Soudan

  • Epargné par les violences, l'Etat agricole d'al-Jazira, bordant le sud de la capitale soudanaise Khartoum, était devenu un sanctuaire humanitaire
  • Sur la route qui relie Khartoum à Wad Madani, les FSR ont installé des checkpoints et assiégé des villages entiers

ÉTAT D’AL JAZIRA: Les fermiers d'al-Jazira ont vu leurs récoltes dépérir et leur dernier gagne-pain disparaître quand les paramilitaires, en guerre au Soudan contre l'armée, ont pris des pans entiers de cet Etat, grenier à blé du pays menacé par la famine.

"Cela fait deux semaines que je n'ai pas pu accéder au blé que j'ai semé mi-novembre", affirme à l'AFP Ahmed al-Amine, 43 ans, depuis sa ferme à 20 kilomètres au nord de Wad Madani, chef-lieu d'al-Jazira.

Le 15 avril, une guerre pour le pouvoir éclate entre l'armée soudanaise, dirigée par le général Abdel Fattah al-Burhane, et les Forces de soutien rapide (FSR) du général Mohamed Hamdane Daglo.

Epargné par les violences, l'Etat agricole d'al-Jazira, bordant le sud de la capitale soudanaise Khartoum, était devenu un sanctuaire humanitaire pour un demi-million de personnes, d'après l'ONU.

Mais depuis quelques mois, les paramilitaires des FSR, qui contrôlent la majorité de la capitale, ont avancé le long de l'autoroute qui relie Khartoum à Wad Madani.

Quand, mi-décembre, leurs tanks se sont amassés autour de la ville et que la bataille pour Wad Madani a commencé, des centaines de milliers de personnes ont pris la fuite.

Tout au long de leur implacable descente vers le sud, les redoutés FSR ont pillé village après village et terrorisé leurs habitants forcés d'abandonner leurs champs.

Mais sans eau et sans engrais, les céréales de M. Amine ne peuvent pas survivre, se désole-t-il.

«Catastrophe alimentaire»

Sa ferme se situe au coeur de la région fertile d'al-Jazira, une source essentielle de nourriture pour le Soudan et où les autorités ont annoncé vouloir planter 600.000 hectares de blé en octobre pour lutter contre la faim.

L'ONU a alerté qu'en l'absence de récoltes satisfaisantes et avec 5.8 millions de déplacés internes, "une catastrophe alimentaire" menace de s'abattre sur des pans entiers du Soudan, qui importe la majeure partie de ses besoins en nourriture.

Dix-huit millions de Soudanais souffrent d'ores et déjà d'une faim aiguë, dont cinq millions sont en situation "d'urgence", selon le Programme alimentaire mondial (PAM).

"A moins que, par magie, la paix ne revienne au Soudan, la famine est inévitable", assure à l'AFP William Carter, du Norwegian Refugee Council (NRC) au Soudan.

"Les frappes aériennes et les combats urbains tuent, mais ce ne sont pas les seuls (facteurs de mortalité)", ajoute-t-il.

Dimanche, le système d'alerte précoce de la famine de l'Agence américaine pour le développement, USAID, a fait état d'une "menace sérieuse" concernant "la disponibilité alimentaire au niveau national" à cause des combats dans le centre et l'est du Soudan.

La guerre qui a plongé le Soudan dans le chaos et l'urgence humanitaire, a fait plus de 12.000 morts, selon une estimation prudente de l'ONG Armed Conflict Location and Event Data Project.

Pillages 

Sur la route qui relie Khartoum à Wad Madani, les FSR ont installé des checkpoints et assiégé des villages entiers.

Kamel Saad, 55 ans, avait commencé à récolter ses légumes depuis trois jours quand il a vu les premiers paramilitaires arriver dans son village, à 50 kilomètres au nord de Wad Madani.

Depuis, "tout a pourri à cause du déploiement des FSR sur la route", qui sépare M. Saada de son champ, dit-il à l'AFP, précisant avoir investi ses dernières économies dans l'achat d'engrais pour la culture de ses légumes.

Ceux qui, plus chanceux, avaient achevé leur récolte, ne savent pas où l'écouler. Dans tout al-Jazira, les marchés, qui permettent habituellement de nourrir des millions de personnes, ont été fermés ou pillés.

Les paramilitaires n'ont rien épargné sur leur passage, selon plusieurs habitants.

"Les voitures et machines agricoles" du plus gros projet agricole de l'Etat d'al-Jazira ont été "pillées", affirme dans un communiqué son dirigeant, Omar Marzouk.

Le mois dernier, des FSR avaient razzié un entrepôt du PAM à al-Jazira, dérobant "suffisamment de stocks pour nourrir pendant un mois près de 1,5 million de personnes en insécurité alimentaire", a déploré l'organisation onusienne.

Fin décembre, "300 voitures et véhicules agricoles" du projet agricole Juneid ont été pillés, affirme son chef, Mohamed Gad al-Rabb.

Entrepôts d'engrais et de pesticides ont eux aussi été vidés et des agriculteurs accusent les paramilitaires d'avoir pris le contrôle des pompes de l'unique accès à l'eau.

Cela faisait déjà "deux ans que l'Etat", un des plus gros acheteurs de produits agricoles du pays, "ne nous a pas payé nos récoltes", déclare à l'AFP Khader Abbas, un agriculteur.

Cette année, "sans pompes pour tirer l'eau, tout va pourrir sur place", déplore-t-il.


Le carnaval des dattes dynamise l’économie à Buraidah

Le carnaval des dattes de Buraidah a été lancé vendredi au cœur de la ville des dattes, Buraidah. (SPA)
Le carnaval des dattes de Buraidah a été lancé vendredi au cœur de la ville des dattes, Buraidah. (SPA)
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  • Le festival se tiendra jusqu’au 9 octobre
  • Les agriculteurs et commerçants présentent plus de 100 variétés de dattes de Qassim

BURAIDAH: Le carnaval des dattes de Buraidah a été lancé vendredi au cœur de la ville des dattes.

Organisé par le Centre national des palmiers et des dattes, en collaboration avec le ministère saoudien de l’Environnement, de l’Eau et de l’Agriculture, et sous la supervision du gouvernorat de Qassim, le festival se poursuivra jusqu’au 9 octobre.

Les agriculteurs et commerçants y présentent plus de 100 variétés de dattes de la région de Qassim, dont les célèbres Sukkari, Barhi et Saqi.

Le carnaval propose une programmation riche en activités et événements : expositions sur les industries de transformation, participation des familles productrices, artisanat autour du palmier, soirées culturelles mêlant poésie et patrimoine, ainsi que des représentations de groupes folkloriques traditionnels.

Un espace dédié aux enfants avec des activités de dessin est également prévu, en plus d’un large éventail de programmes conçus pour divertir et rassembler tous les publics.

À noter : la précédente édition du carnaval avait généré près de 3,2 milliards de riyals saoudiens (environ 85 millions de dollars) de ventes, avec une moyenne de 2 000 véhicules transportant des dattes chaque jour.

L’événement avait également attiré plus de 800 000 visiteurs, témoignant de son succès croissant et de son impact économique significatif.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le Liban déterminé à retirer les armes du Hezbollah, assure le président Joseph Aoun

Des hommes réagissent en écoutant le chef du Hezbollah, Naim Kassem, prononcer un discours télévisé à Dahiyeh, dans la banlieue sud de Beyrouth, au Liban. (AP)
Des hommes réagissent en écoutant le chef du Hezbollah, Naim Kassem, prononcer un discours télévisé à Dahiyeh, dans la banlieue sud de Beyrouth, au Liban. (AP)
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  • Les autorités libanaises sont déterminées à désarmer le Hezbollah, a assuré jeudi le président Joseph Aoun
  • Les autorités libanaises veulent "retirer les armes de tous les groupes armés, y compris le Hezbollah, et les remettre à l'armée libanaise", a déclaré le chef de l'Etat

BEYROUTH: Les autorités libanaises sont déterminées à désarmer le Hezbollah, a assuré jeudi le président Joseph Aoun, au lendemain d'un discours du chef de la formation soutenue par l'Iran, affirmant que demander son désarmement rendait service à Israël.

Les autorités libanaises veulent "retirer les armes de tous les groupes armés, y compris le Hezbollah, et les remettre à l'armée libanaise", a déclaré le chef de l'Etat dans un discours devant les militaires, à l'occasion de la Fête de l'Armée.

Le Liban est soumis à une intense pression, notamment des Etats-Unis, pour désarmer le Hezbollah, sorti affaibli d'une guerre avec Israël qui a pris fin en novembre 2024, mais qui conserve une partie de son arsenal.

Le président Aoun a appelé "toutes les parties politiques" à "saisir une occasion historique" pour que l'armée et les forces de sécurité aient "le monopole des armes (...) sur l'ensemble du territoire libanaise, afin de regagner la confiance de la communauté internationale".

Le chef du Hezbollah Naïm Qassem avait estimé mercredi que toute demande de désarmer son mouvement revenait à "servir le projet israélien", accusant l'émissaire américain Tom Barrack de recourir à la "menace et l'intimidation" dans le but "d'aider Israël".

Le chef de l'Etat a affirmé que le Liban traversait une "phase cruciale qui ne tolère aucune provocation de quelque côté que ce soit, ni aucune surenchère nuisible et inutile".

"Pour la millième fois, j'assure que mon souci de garder le monopole des armes découle de mon souci de défendre la souveraineté du Liban et ses frontières, de libérer les terres libanaises occupées et d'édifier un Etat qui accueille tous ses citoyens (..) dont vous en êtes un pilier essentiel", a-t-il ajouté, s'adressant au public du Hezbollah.

Joseph Aoun, élu en janvier, s'est engagé avec son gouvernement à ce que l'Etat recouvre sa souveraineté sur l'ensemble du territoire libanais.

Le Hezbollah est la seule formation armée libanaise à avoir conservé ses armes après la fin de la guerre civile en 1990, au nom de la "résistance" contre Israël.


Le ministre saoudien des Médias et la PDG du SRMG discutent de l’avenir de la couverture sportive nationale

Cette rencontre s’inscrit dans une série plus large de discussions entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. (SPA/Archives)
Cette rencontre s’inscrit dans une série plus large de discussions entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. (SPA/Archives)
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  • La filiale du SRMG, Thmanyah, a obtenu les droits exclusifs de diffusion régionale de la Saudi Pro League à partir de la saison 2025–2026
  • Le ministre saoudien des Médias, Salman Al-Dossary, a déclaré que le ministère est pleinement mobilisé pour soutenir la couverture de toutes les compétitions sportives nationales

LONDRES : Le ministre saoudien des Médias, Salman Al-Dossary, a rencontré dimanche Joumana Rashed Al-Rashed, directrice générale du Saudi Research and Media Group (SRMG), afin de discuter des développements à venir dans la couverture médiatique du sport en Arabie saoudite, a rapporté l’agence de presse saoudienne (SPA).

Cette rencontre intervient après que la filiale du SRMG, Thmanyah Company for Publishing and Distribution, a obtenu les droits de diffusion des compétitions sportives nationales. Arab News fait également partie du groupe SRMG.

Le PDG de Thmanyah, Abdulrahman Abumalih, était également présent à la réunion, au cours de laquelle les responsables ont examiné l’état de préparation des plateformes numériques et télévisuelles pour la diffusion des événements sportifs saoudiens. Les discussions ont porté sur l'avancement des infrastructures de studios, l’adoption de technologies innovantes, la stratégie éditoriale, les plateformes de diffusion et le calendrier de lancement des chaînes.

Thmanyah, acquise par le SRMG en 2021, est passée de la production de podcasts internes, comme Fnjan, à l’un des acteurs les plus influents de la région, avec des contenus variés en podcasts, radio et formats éditoriaux.

Dans un développement majeur survenu le mois dernier, Thmanyah a obtenu les droits exclusifs de diffusion régionale de la Saudi Pro League à partir de la saison 2025–2026. L’accord inclut également la King Cup, la Saudi Super Cup, ainsi que la First Division League, et ce, jusqu’à la saison 2030–2031.

Salman Al-Dossary a affirmé que le ministère des Médias est entièrement mobilisé pour soutenir la couverture de toutes les compétitions sportives saoudiennes, dans le but de renforcer la présence du Royaume sur la scène sportive mondiale et de répondre aux attentes des fans.

Cette réunion s’inscrit dans une série plus large de concertations entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. Ces échanges visent à aligner les efforts du secteur, améliorer la qualité des contenus, et soutenir les objectifs de Vision 2030, notamment en développant un secteur médiatique national fort et influent.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com