La mère d'un otage français du Hamas «exige un cessez-le-feu»

Marie-Pascale Radoux, dont le fils franco-mexicain de 32 ans, Orion Hernandez Radoux, fait partie des quelque 132 otages détenus à Gaza depuis le 7 octobre (Photo, AFP).
Marie-Pascale Radoux, dont le fils franco-mexicain de 32 ans, Orion Hernandez Radoux, fait partie des quelque 132 otages détenus à Gaza depuis le 7 octobre (Photo, AFP).
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Publié le Mardi 09 janvier 2024

La mère d'un otage français du Hamas «exige un cessez-le-feu»

  • Le 7 octobre, Orion Hernandez Radoux assiste au festival de musique Tribe of Nova, dans le sud d'Israël
  • Le pire, raconte cette femme de 62 ans, c'est l'absence de signes de vie, l'angoisse de ne pas savoir et l'interminable attente

LABASTIDE-SAINT-GEORGES: Voilà trois mois que le fils de Marie-Pascale Radoux est aux mains du Hamas. Orion, Franco-Mexicain de 32 ans, figure parmi les quelque 132 otages, dont quatre ressortissants français, encore retenus dans la bande de Gaza depuis l'attaque meurtrière du 7 octobre.

Sa mère, peintre installée à Labastide-Saint-George (Tarn), près de Toulouse, après avoir vécu 25 ans au Mexique, en appelle aujourd'hui au gouvernement israélien et au Hamas: elle exige "un cessez-le-feu, ou au moins une trêve, pour pouvoir libérer les otages".

"Pour les otages, pour les civils, pour les enfants, pour les familles, pour tous ces centaines et centaines de gens innocents, il faut qu'il y ait un cessez-le-feu", déclare-t-elle lors d'un entretien avec l'AFP.

"C'est ce qu'on demande (au Premier ministre israélien Benjamin) Netanyahu", précise-t-elle avant d'ajouter, inquiète. "Et je demande aussi au Hamas de prendre soin de mon fils, parce qu'il avait des fragilités physiques."

Colère et cauchemars 

Le pire, raconte cette femme de 62 ans, c'est l'absence de signes de vie, l'angoisse de ne pas savoir et l'interminable attente.

"Dernièrement, effectivement, mon anxiété s'est amplifiée. Je vais de moins en moins bien parce que..." Elle hésite, serre autour d'elle son châle bleu-vert comme pour se protéger du monde extérieur: "Il n'y a pas de mots pour expliquer ce qu'on peut ressentir, (...) de la colère à la tristesse, à l'anxiété, à l'angoisse, aux cauchemars".

Le 7 octobre, Orion Hernandez Radoux assiste au festival de musique Tribe of Nova, dans le sud d'Israël, lorsque les combattants du Hamas attaquent.

Ils tueront environ 1.140 personnes, essentiellement des civils, selon un décompte de l'AFP à partir du bilan israélien. La contre-attaque d'Israël a, selon le dernier bilan du ministère de la Santé du Hamas, fait plus de 23.000 morts parmi les Palestiniens, là aussi des civils en majorité.

Avec deux amis, Orion Hernandez Radoux tente de fuir. Mais il est intercepté par les assaillants et emmené à Gaza, où il serait captif. "Serait" au conditionnel, car même s'il fait partie des otages dénombrés par les autorités israéliennes, sa mère n'a jamais eu de preuve qu'il soit encore en vie.

Seul espoir auquel se raccrocher: un appel du Hamas, reçu par des amis du jeune homme, "pour dire qu'il allait bien, qu'on ne s'inquiète pas, qu'il était avec eux et qu'ils ne le maltraiteraient pas".

«Terrible»

A peine rassurée, Marie-Pascale Radoux se mobilise alors, remue ciel et terre, et tente tout pour essayer de localiser son fils, le faire libérer ou au moins s'assurer qu'il est toujours vivant.

"Tant que je sais que chaque jour je peux faire quelque chose pour lui, ça me maintient de pied (hispanisme pour "debout", ndlr). Les jours où il ne se passe rien, c'est terrible", dit-elle d'une voix fluette qui parfois se brise. "L'hyperactivité nous permet de ne pas sombrer dans l'angoisse et l'anxiété."

Elle en oublie de peindre. La toile qu'elle était en train de retoucher, un loup sur fond noir, l'attend dans la buanderie qui lui sert d'atelier. Elle ne trouve plus le temps, pourtant consciente que "la peinture, (...) ça permet de survivre à ces moments-là".

Parfois, elle se surprend à parler de son fils à l'imparfait, avant de se reprendre: "C'est parce que ça fait déjà tellement longtemps."

Tous les "messages pleins d'espoir" reçus de la part des nombreux amis de son fils sont du baume au coeur. "Ça aide de savoir qu'il y a autant de gens qui attendent et qui souhaitent son retour."

Car "plus le temps est long, plus ça devient compliqué, et surtout les gens peuvent oublier qu'il y a des otages", dit-elle. "Donc nous on fera tout pour qu'on ne les oublie pas!"


1er-Mai: des milliers de personnes défilent pour les salaires ou pour la paix

Parmi les premiers cortèges, celui de Marseille a réuni environ 3.000 personnes, selon la police, et 8.000 selon la CGT  (Photo, AFP).
Parmi les premiers cortèges, celui de Marseille a réuni environ 3.000 personnes, selon la police, et 8.000 selon la CGT (Photo, AFP).
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  • Marseille, Lyon, Rennes ou Toulouse, les premiers cortèges, avec souvent des drapeaux palestiniens en plus de ceux des syndicats, se sont élancés dès la matinée
  • A l'approche des élections européennes du 9 juin, plusieurs responsables politiques étaient de la partie

PARIS: "La colère sociale, elle est bel et bien présente": des milliers de personnes manifestent en France mercredi à l'occasion du 1er-Mai, avec des revendications diverses portées par les syndicats pour les salaires, la paix, Gaza ou encore une Europe "plus protectrice".

Marseille, Lyon, Rennes ou Toulouse, les premiers cortèges, avec souvent des drapeaux palestiniens en plus de ceux des syndicats, se sont élancés dès la matinée.

A l'approche des élections européennes du 9 juin, plusieurs responsables politiques étaient de la partie comme Fabien Roussel (PCF) à Lille ou Manon Aubry (LFI) à Lyon. A Saint-Etienne, la tête de liste du PS et de Place publique Raphaël Glucksmann a été empêché de rejoindre le cortège après des jets de peinture et des invectives de quelques dizaines de militants. Une éviction que le chef de file de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon a dit désapprouver "totalement".

Parmi les premiers cortèges, celui de Marseille a réuni environ 3.000 personnes, selon la police, et 8.000 selon la CGT, sous un ciel gris, derrière une banderole proclamant: "Mobilisés pour la paix et le progrès social".

A Rennes, la manifestation a attiré 1.400 manifestants, selon la préfecture, tandis qu'à Nantes, ils étaient entre 4.000 et 5.000, a constaté un journaliste de l'AFP. Vers midi, de premières dégradations avaient lieu.

A Lyon aussi, entre 6.500 (préfecture) et 13.000 (CGT) ont défilé. Au moins 17  personnes ont été interpellées après des dégradations et des tensions avec les forces de l'ordre.

A Toulouse, ils étaient 3.000, selon la préfecture, 8.000, selon les organisateurs. Le défilé, sous la pluie, s'est tenu au milieu de drapeaux syndicaux, mais aussi palestiniens. "Stop à la guerre, augmentez les salaires" ou "contre la précarité", pouvait-on lire sur des pancartes.

A Paris, la manifestation doit s'élancer à 14H00 de la place de la République vers la place de la Nation. Dans une unité assez large, puisque la CFDT et l'Unsa en seront avec la CGT, FSU et Solidaires.

Avant le départ du cortège parisien, la numéro un de la CGT Sophie Binet a notamment mis en avant "le refus des politiques de casse sociale" et la défense des libertés, y compris syndicales.

La CGT, FSU et Solidaires, ainsi que des organisations de jeunesse dont l'Unef, la Fage ou le MNL (Mouvement national lycéen), ont lancé un appel commun notamment "contre l'austérité", pour l'emploi et les salaires ou encore la paix.

Le premier syndicat français, la CFDT, a de son côté appelé à "rejoindre les cortèges organisés partout en France, pour revendiquer une Europe plus ambitieuse et plus protectrice pour les travailleurs et les travailleuses". Sa numéro un Marylise Léon devait se rendre à Nancy, où elle participera à un débat sur les enjeux des élections européennes.

«plus compliqué»

Son homologue de FO, Frédéric Souillot, était à Montauban, en Occitanie, et dans la capitale les militants devaient manifester séparément depuis la place d'Italie à midi.

L'an dernier, les huit principaux syndicats français (CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, CFTC, Unsa, Solidaires, FSU) avaient défilé ensemble contre la réforme des retraites.

"Là évidemment, c'est plus compliqué", a reconnu sur BFMTV Benoit Teste (FSU), tout en soulignant comme Marylise Léon, plus tôt sur France Inter, que les appels sont signés "assez largement" localement, notamment à Paris.

Dans ce contexte, au niveau national, "120.000 à 150.000" manifestants sont attendus, selon une note des services de renseignement territoriaux, consultée par l'AFP.

C'est nettement moins que l'an dernier où la mobilisation avait rassemblé près de 800.000 manifestants, selon les autorités, et 2,3 millions, selon la CGT, bien au delà d'un 1er mai classique. A titre de comparaison en 2022, la police avait dénombré quelque 116.000 manifestants (dans la fourchette ordinaire se situant entre 100.000 et 160.000) et la CGT 210.000.

Selon les remontées de la CGT, la mobilisation est "un petit peu plus élevée que le 1er mai 2022. (...) La colère sociale, elle est bel et bien présente", a affirmé Sophie Binet.

A Paris entre 15.000 et 30.000 personnes sont attendues par les autorités, dont 400 à 800 manifestants radicaux.

Mais les autorités s'attendent globalement à des manifestations "plus apaisées" que l'an dernier. De source policière, 12.000 policiers et gendarmes seront mobilisés dont 5.000 à Paris.


Visite du chef de la diplomatie française au Caire mercredi

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  • Stéphane Séjourné, qui s'est rendu ces derniers jours au Liban, en Arabie Saoudite et en Israël, rencontrera son homologue Sameh Choukri à la mi-journée
  • La France presse depuis des mois Israël de cesser son offensive durablement pour permettre la libération des otages et à l'aide humanitaire d'affluer

 

PARIS: Le ministre français des Affaires étrangères a décidé de prolonger sa tournée au Moyen-Orient par une visite au Caire mercredi "dans le cadre des efforts de l'Egypte pour obtenir la libération des otages et une trêve à Gaza", a indiqué son entourage à l'AFP.

Stéphane Séjourné, qui s'est rendu ces derniers jours au Liban, en Arabie Saoudite et en Israël, rencontrera son homologue Sameh Choukri à la mi-journée pour porter "le sujet des trois otages français et la coopération humanitaire".

Cette visite intervient alors qu'une médiation qatarie, égyptienne et américaine de longue haleine a fait naître un espoir de trêve entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas, associée à la libération d'otages, après près de sept mois de combats et de bombardements quasi quotidiens dans la bande de Gaza.

La France presse depuis des mois Israël de cesser son offensive durablement pour permettre la libération des otages et à l'aide humanitaire d'affluer alors que la population manque de tout.

Israël a donné "jusqu'à mercredi soir" au Hamas pour répondre à son offre de trêve discutée au Caire.

L'Egypte avait affirmé lundi avoir "bon espoir" concernant une trêve. Mais Zaher Jabareen, un des négociateurs du Hamas, a déclaré à l'AFP qu'il était "trop tôt pour parler d'une atmosphère positive dans les négociations".

Quelque 250 personnes ont été enlevées par le mouvement palestinien le 7 octobre lors de son attaque sans précédent dans le sud d'Israël et 129 restent captives à Gaza, dont 34 sont mortes, selon des responsables israéliens.

L'attaque menée depuis Gaza en Israël le 7 octobre a entraîné la mort de 1.170 personnes, selon un bilan de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes. L'opération militaire menée en représailles par Israël dans la bande de Gaza a fait 34.535 morts, majoritairement des civils, d'après le Hamas.


Ecrans: Macron donne un mois au gouvernement pour dégager des mesures

Cette photographie d'illustration prise le 14 février 2024 montre un enfant regardant un écran à Paris. (AFP)
Cette photographie d'illustration prise le 14 février 2024 montre un enfant regardant un écran à Paris. (AFP)
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  • «Déterminer le bon usage des écrans pour nos enfants, à la maison comme en classe» : c’est l'objet du rapport
  • La commission préconise d'interdire l'usage des écrans et des téléphones portables aux plus jeunes et d'en limiter drastiquement l'accès pour les adolescents

PARIS: Le gouvernement a un mois pour dégager des mesures à partir du rapport remis par une commission mandatée pour plancher sur l'usage des écrans et des téléphones portables chez les enfants et adolescents, a annoncé mercredi Emmanuel Macron.

"Déterminer le bon usage des écrans pour nos enfants, à la maison comme en classe : c’est l'objet du rapport qui m'a été remis par la commission d'experts sur l'impact de l'exposition des jeunes aux écrans que j’avais lancée. J’ai donné un mois au gouvernement pour examiner ses recommandations et les traduire en actions", a écrit sur X le chef de l'Etat.

Dans ce rapport d'une centaine de pages, la commission préconise d'interdire l'usage des écrans et des téléphones portables aux plus jeunes et d'en limiter drastiquement l'accès pour les adolescents. Elle alerte en particulier sur "les effets négatifs, directs et indirects, des écrans", notamment sur le sommeil, la sédentarité ou encore la myopie.

Les dix experts dépeignent également les réseaux sociaux comme "facteurs de risque" de dépression ou d'anxiété en cas de "vulnérabilité préexistante", et jugent "alarmant" le niveau d'exposition des enfants à des contenus violents. Ils proposent donc par exemple de pouvoir donner un smartphone sans accès aux réseaux sociaux à partir de 13 ans seulement, puis d'ouvrir cet accès à partir de 15 ans, uniquement sur des réseaux "éthiques".