«Travail», «vitesse et discipline»: Macron fixe le code de conduite du gouvernement Attal

"Au travail !" : Emmanuel Macron a demandé à ses ministres d'être des "révolutionnaires" et pas des "gestionnaires" vendredi en réunissant pour la première fois le gouvernement de Gabriel Attal (Photo d'illustration, AFP).
"Au travail !" : Emmanuel Macron a demandé à ses ministres d'être des "révolutionnaires" et pas des "gestionnaires" vendredi en réunissant pour la première fois le gouvernement de Gabriel Attal (Photo d'illustration, AFP).
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Publié le Samedi 13 janvier 2024

«Travail», «vitesse et discipline»: Macron fixe le code de conduite du gouvernement Attal

  • Après la nomination d'une nouvelle équipe gouvernementale, le chef de l'Etat poursuivra mardi son «rendez-vous avec la Nation»
  • Emanuel Macron s'est également attaché à faire rentrer dans le rang tous ceux qui tentent de contester l'autorité du Premier ministre

PARIS: "Au travail !" : Emmanuel Macron a demandé à ses ministres d'être des "révolutionnaires" et pas des "gestionnaires" vendredi en réunissant pour la première fois le gouvernement de Gabriel Attal, une équipe droitisée aux forts accents sarkozystes.

"Je ne veux pas de ministres qui administrent, je veux des ministres qui agissent. Je ne veux pas de gestionnaires, je veux des révolutionnaires", at-il martelé, selon des participants.

Le chef de l'Etat a également demandé "des résultats", "de la solidarité et de la vitesse", selon un participant. Et de l'audace, un mot qui revient en boucle à l'Elysée et Matignon depuis la nomination de Gabriel Attal.

Emanuel Macron s'est également attaché à faire rentrer dans le rang tous ceux qui tentent de contester l'autorité du Premier ministre, qui à 34 ans est le plus jeune de la Ve République.

"Ce gouvernement sera celui de la discipline républicaine. Je ne veux pas d'états d'âme, je veux des états de service", a-t-il lancé sans ambages.

Après la nomination d'une nouvelle équipe gouvernementale, le chef de l'Etat "recevra les parlementaires de la majorité et ceux qui la soutienne en présence du Premier ministre et du gouvernement" lundi, a indiqué l'Elysée.

Et il poursuivra mardi son "rendez-vous avec la Nation" en donnant une conférence de presse, selon des sources au sein de l'exécutif.

Le premier Conseil des ministres de l'équipe Attal a duré 30 minutes à peine, le nouveau "pack gouvernemental" ayant juste eu le temps de s'installer après sa nomination la veille au soir.

"Le gouvernement rassemblé, au travail !", a lancé le président Emmanuel Macron en début de réunion devant les caméras.

«Sans relâcher»

Comme pour mieux marteler ce nouveau mot d'ordre - "travail, travail, travail" - le Conseil des ministres se tient désormais dans le Salon vert, beaucoup plus petit que celui des Ambassadeurs, qui est aussi le salon de travail du président.

Après la priorité donnée à la sécurité mercredi, Gabriel Attal a martelé l'importance de l'école lors d'un déplacement dans un collège des Yvelines avec sa successeure à l'Education, Amélie Oudéa-Castéra, conservée par ailleurs ministre des Sports et des Jeux olympiques.

"On va continuer à agir sans relâche pour l'école de la République", a-t-il lancé, saluant une ministre "combattante", une "championne qui va faire gagner notre école", alors que les syndicats s'inquiètent de la place que prendra l'Education parmi le grand nombre de chantiers confiés à Mme Oudéa-Castéra.

Au même instant, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, soupçonné parmi d'autres de se soumettre contre son gré à l'autorité de Gabriel Attal, réaffirmait l'importance de sa mission à six mois du "plus grand événement mondial", les JO de Paris.

"Avec le Premier ministre, avec le président nous allons travailler pour la réussite de notre pays", at-il répété en insistant bien sur son lien avec le chef de l'Etat, dont il est ministre depuis "presque sept ans".

Ils étaient 14 autour d'Emmanuel Macron et Gabriel Attal à l'Elysée pour ce premier rendez-vous. Les secrétaires d'Etat et autres ministres délégués doivent encore être nommés «sous dizaines», at-on précisés. Agnès Pannier-Runacher pourrait notamment être transférée de la Transition énergétique à la Santé.

Grosse surprise de ce nouveau gouvernement, Rachida Dati, ex-Garde des sceaux de Nicolas Sarkozy et figure des Républicains (LR), et désormais chargée de la Culture, a immédiatement attiré la lumière.

"Chacun sait que j'aime me battre (...) n'ayez pas peur", a glissé la nouvelles fonctions ministre lors de sa prise de, soucieuse de rassurer le monde de la culture.

Coups politiques

"L'avènement de l'Europe sera ma priorité", a déclaré de son côté Stéphane Séjourné qui, à 38 ans, devient le plus jeune ministre des Affaires étrangères, avant de prendre sans tarder le chemin de Kiev.

Autre recrue venue de la droite : Catherine Vautrin qui hérite d'un grand ministère social (Travail, Santé, Solidarités).

Elle a rendu hommage à Simone Veil au moment où "son texte fondateur" légalisant l'interruption volontaire de grossesse (IVG) doit être "gravé dans le marbre de notre Constitution".

L'ex-ministre de Jacques Chirac avait rallié Emmanuel Macron en 2022 mais avait vu Matignon lui échapper in extremis au profit d'Elisabeth Borne, après une fronde interne des principaux cadres de la majorité.

En attendant le reste du gouvernement, une majorité de ses membres viennent de la droite.

"Des coups politiques au service d'une politique toujours plus à droite", a déclaré le député LFI Eric Coquerel sur France 2, tandis que le vice-président du RN Sébastien Chenu a pointé sur franceinfo la "double tutelle dans laquelle va évoluer Gabriel Attal", entre le président Macron et son précédent "Nicolas Sarkozy qui a placé ses affidés".


Macron et von der Leyen inciteront lundi les chercheurs étrangers à choisir l'Europe

Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques »
  • « Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

PARIS : À Paris, le président Emmanuel Macron et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen participeront lundi à une conférence pour vanter les mérites de l'Europe auprès des chercheurs étrangers, notamment américains, confrontés à « un certain nombre de menaces », a annoncé l'Élysée mercredi.

Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques », ont affirmé ses services à la presse.

Le message de cette rencontre sera « très clair » : « Choose Science, Choose Europe ».

Selon son entourage, il s'agit de dire, « dans un moment où les libertés académiques connaissent un certain nombre de reculs ou de menaces, que l'Europe est un continent attractif et que l'innovation, l'attractivité, la science et la recherche sont des éléments essentiels pour la croissance européenne ».

Le chef de l'État aura à cette occasion un entretien avec la présidente de la Commission européenne, qui participera à la conférence. 

Le 18 avril, Emmanuel Macron avait donné rendez-vous le 5 mai aux chercheurs « du monde entier ». Sur le réseau X, il les avait invités à « choisir la France et l'Europe », dans une tentative d'attirer les chercheurs américains menacés par la politique de Donald Trump.

« Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

Parallèlement, le gouvernement a lancé une plateforme baptisée « Choose France for Science », présentée comme « une première étape pour préparer l'accueil des chercheurs internationaux ».

Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier, chercheurs et universités sont dans le collimateur de son gouvernement et redoutent pour leur avenir, entre libertés académiques et de recherche menacées et financements réduits.

De plus en plus de chercheurs ou d'aspirants chercheurs réfléchissent donc à quitter le pays, considéré jusqu'ici comme le paradis de la recherche dans nombre de domaines.

En France, dès début mars, le ministre chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Philippe Baptiste, a demandé aux universités de réfléchir à des moyens de les accueillir. 


« La France ne se définit ni par une race, ni par une religion », affirme Macron

Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • « La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République.
  • Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

AUBAGNE, FRANCE : lors d'une cérémonie militaire commémorant la bataille de Camerone, à Aubagne, où est basé le commandement de la Légion étrangère, Emmanuel Macron a affirmé  mercredi que « la France ne se définit ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée ».

« La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République devant plusieurs dizaines de légionnaires réunis pour commémorer la bataille de Camerone, qui s'est déroulée le 30 avril 1863 au Mexique.

« La France se définit par une volonté chaque jour recommencée d'accomplir de grandes choses avec une poignée de notre terre dans la main. Un rêve d'universel, un idéal, cette solidarité, cette fidélité à la patrie », a poursuivi M. Macron, qui s'est déplacé à Aubagne (Bouches-du-Rhône) pour commémorer cet événement fondateur de la Légion étrangère, célébré chaque année par tous les régiments. 

M. Macron a prononcé ce discours après avoir reçu mardi des représentants d'institutions musulmanes qui ont dénoncé le « climat islamophobe ambiant » et demandé au président de la République des « actes concrets » pour protéger les musulmans, après le meurtre d'un fidèle dans une mosquée du Gard.

À Aubagne, le président a passé en revue les troupes de la Légion étrangère, la force combattante de l'armée de terre qui compte plus de 9 500 hommes.

Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

L'hymne national a été joué et deux avions Rafale ont survolé la cérémonie à laquelle ont assisté les élus locaux et plusieurs centaines de spectateurs.

La cérémonie de Camerone, qui est une fête de la Légion, commémore une bataille survenue à Camerone, dans l'État de Veracruz, dans l'est du Mexique, au cours de laquelle 62 légionnaires français ont résisté à 2 000 soldats mexicains lors de l'expédition française au Mexique. 

Le président Macron a décrit la bataille menée par une « poignée de légionnaires assiégés par 2 000 ennemis » qui ont « tenu une position pendant 11 heures », saluant une « histoire de courage insensé ».

Chargés de protéger le passage d'un convoi de ravitaillement pour les troupes françaises assiégeant la ville de Puebla, les légionnaires retranchés dans une hacienda du village de Camaron de Tejeda avaient fait le serment de se battre jusqu'à la mort.

Après une journée d'affrontement, les derniers encore en état de combattre refusèrent de se rendre et chargèrent les Mexicains à la baïonnette. 


Panneaux solaires, spatial, pharmacie : neuf projets d'usines reçoivent des subventions France 2030

Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
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  • Neuf nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.
  • Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines ».

PARIS : La giga-usine Holosolis de cellules photovoltaïques en Moselle, ainsi qu'un site de chimie verte en Martinique : 9 nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.

Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines », destiné à soutenir les projets d'ouverture d'usines des start-up et PME industrielles innovantes, indique un communiqué.

À l'exception d'un projet de ferme aquacole écoresponsable « Mangrove » en Bretagne et d'un projet de chimie verte SHB Biotech en Martinique pour la production d'ingrédients naturels à partir de co-produits agricoles, les projets retenus s'inscrivent géographiquement dans la moitié est de la France. 

L'usine de la société française Holosolis, annoncée en grande pompe lors du sommet Choose France de 2023 pour produire des cellules et modules photovoltaïques à Hambach en Moselle, figure sur la liste. Le montant de l'aide n'a pas été divulgué.

Holosolis, dont l'actionnaire principal est InnoEnergy (institut européen d'innovation et de technologie), est un consortium européen de partenaires engagés dans la transition énergétique et la réindustrialisation. Il réunit la société d'investissement immobilier Idec, l'industriel breton Armor Group, le spécialiste français de l'agrivoltaïsme TSE et le groupe allemand Heraeus. Son usine, un investissement de 851 millions d'euros susceptible de générer 1 700 emplois, a obtenu un permis de construire en janvier.

Autre projet soutenu : celui du groupe Bordet en Bourgogne Franche-Comté qui se lance dans la production de carbone végétal pour remplacer les matières fossiles dans l'industrie chimique ou la cimenterie, grâce à un procédé de pyrolyse. 

Un autre projet de chimie est soutenu : Separative (SEP30), une société auvergnate bardée de brevets qui propose des solutions innovantes pour réduire la consommation d'énergie et l'empreinte carbone de l'industrie pharmaceutique.

Dans le secteur de la santé, InBrain Pharma, également aidée, est basée dans les Hauts-de-France et développe une technologie de perfusion cérébrale (Percepar) permettant l'administration ciblée de médicaments pour corriger les troubles des maladies neurologiques. En Île-de-France, Vertikale propose une solution qui miniaturise les bioprocédés et simplifie la production de médicaments biologiques.

Dans le secteur spatial, France 2030 a accordé une subvention à la société Latitude, basée dans le Grand Est, qui développe un micro-lanceur (Zephyr).

Enfin, dans l'agroalimentaire, l'entreprise de biotechnologie Mycophyto, située à Grasse, qui développe des solutions biologiques (biostimulants, bio-intrants) pour tous types de cultures, reçoit également une subvention.