Présidentielle Comores: ouverture tardive des bureaux, Azali favori

Des électeurs vérifient les listes électorales dans un bureau de vote à Moroni le 14 janvier 2024. (Photo Olympia de Maismont AFP)
Des électeurs vérifient les listes électorales dans un bureau de vote à Moroni le 14 janvier 2024. (Photo Olympia de Maismont AFP)
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Publié le Dimanche 14 janvier 2024

Présidentielle Comores: ouverture tardive des bureaux, Azali favori

  • Le sortant Azali Assoumani, qui brigue un troisième mandat consécutif, compte sur une victoire au premier tour face à une opposition divisée
  • «Le vote n'a toujours pas commencé au motif qu'il n'y avait pas de voiture pour acheminer le matériel électoral. En fait, ils bloquent le vote parce que le gouvernement sait que c'est une localité farouchement opposée à Azali», accuse le candidat de l’opp

MORONI, Comores : L'archipel des Comores vote dimanche pour choisir son président, le sortant Azali Assoumani, qui brigue un troisième mandat consécutif, comptant sur une victoire au premier tour face à une opposition divisée et dont une partie appelle au boycott.

Les bureaux de vote ont ouvert après 07H00 (04H00 GMT), au compte-gouttes, à travers les trois îles de l'océan Indien (Grande-Comore, Anjouan et Mohéli) qui composent le pays pauvre de 870.000 habitants.

Dans plusieurs bureaux de la capitale Moroni, sous une pluie battante, les assesseurs attendaient encore l'arrivée des isoloirs à l'heure prévue du début du vote. «Les bureaux ont commencé généralement avec du retard», a souligné auprès de l'AFP une observatrice de l'Union africaine sur place.

A Ntsoudjini, fief d'un candidat de l'opposition à une dizaine de kilomètres au nord de Moroni, les électeurs ne pouvaient toujours pas déposer leur bulletin en milieu de matinée.

«Le vote n'a toujours pas commencé au motif qu'il n'y avait pas de voiture pour acheminer le matériel électoral. En fait, ils bloquent le vote parce que le gouvernement sait que c'est une localité farouchement opposée à Azali», accuse le candidat, Mouigni Baraka Saïd Soilihi, joint par l'AFP.

Les bureaux doivent rester ouverts jusqu'à 18H00 (15H00 GMT). Gendarmes, police et armée sont déployés pour éviter tout débordement mais la foule ne semble pas s'être pressée dans la capitale.

«Le climat est paisible à Moroni. J'espère qu'il en sera ainsi tout au long de la journée», s'est félicité Fahardine Mroivili, 40 ans, premier électeur à entrer dans ce bureau de vote proche de la médina.

«Il y a des pays où des gens naissent et meurent sans voir un scrutin. Nous avons la chance d'avoir des élections», estime Assnawi Mohamed, technicien de 41 ans.

- «Hold-up électoral» -

Arrivé une première fois à la tête du pays en 1999 par un coup d'Etat, le colonel Azali, de retour au pouvoir depuis 2016, compte sur une victoire éclair. Le chef d'Etat, qui dirige le pays d'une main de fer, a appelé les électeurs à le plébisciter dès le premier tour, faisant campagne sous le slogan «un coup KO».

Pour convaincre, le candidat sortant a vanté dans ses discours de campagne la construction de routes et d'hôpitaux. «Azali, architecte des Comores de demain», assurent de nombreuses affiches visibles dans ce micro-Etat, qui élit aussi dimanche ses gouverneurs.

Mais dans l'archipel où 45% de la population vit sous le seuil de pauvreté et le quotidien est marqué par des coupures d'eau, d'électricité, ainsi qu'une hausse dramatique des prix de l'alimentation, le bilan du président sortant est souvent critiqué. Pendant la campagne, l'équipe présidentielle a été rudement chassée de plusieurs localités.

S'il était réélu, Azali resterait au pouvoir jusqu'en 2029. En 2018, il avait fait passer une réforme constitutionnelle permettant une plus grande centralisation des pouvoirs par l'exécutif. Et l'opposition, qui dit craindre «un hold-up électoral» dimanche, accuse les institutions de collusion avec le pouvoir.

En 2019, Azali, qui a fait emprisonner ou poussé à l'exil nombre de ses opposants, avait été réélu avec 60% des voix au premier tour mais les résultats avaient été contestés. Cette semaine, les candidats de l'opposition ont dénoncé des irrégularités, notamment dans la publication des listes électorales.

«Nos assesseurs sont empêchés d'accéder aux bureaux de vote à Anjouan», traditionnel fief de l'opposition, a aussi dénoncé dans la matinée, Djaffar El Mansoib, du parti d'opposition Juwa.

Certaines organisations de la société civile ont indiqué leur présence dans les bureaux de vote pour «protéger» les votes des citoyens.

Les résultats du premier tour doivent être publiés entre le 15 et le 19 janvier. Un second tour est prévu si nécessaire le 25 février.


Négociations de paix au Soudan: le chef de l'armée prêt à «collaborer» avec Trump

Le chef de l'armée soudanaise et dirigeant de facto du pays, le général Abdel Fattah al-Burhane, s'est dit prêt à collaborer avec le président américain Donald Trump, au moment où les négociations pour un cessez-le-feu menées par les Etats-Unis sont à l'arrêt. (AFP)
Le chef de l'armée soudanaise et dirigeant de facto du pays, le général Abdel Fattah al-Burhane, s'est dit prêt à collaborer avec le président américain Donald Trump, au moment où les négociations pour un cessez-le-feu menées par les Etats-Unis sont à l'arrêt. (AFP)
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  • Le général al-Burhane "a affirmé la volonté du Soudan de travailler avec le président Trump, son secrétaire d'État (Marco Rubio) et son envoyé pour la paix au Soudan (Massad Boulos)"
  • Ce voyage était destiné à discuter de l'initiative présentée par le dirigeant saoudien au président américain lors d'une récente visite officielle à Washington, selon une source gouvernementale soudanaise

PORT-SOUDAN: Le chef de l'armée soudanaise et dirigeant de facto du pays, le général Abdel Fattah al-Burhane, s'est dit prêt à collaborer avec le président américain Donald Trump, au moment où les négociations pour un cessez-le-feu menées par les Etats-Unis sont à l'arrêt.

Le général al-Burhane "a affirmé la volonté du Soudan de travailler avec le président Trump, son secrétaire d'État (Marco Rubio) et son envoyé pour la paix au Soudan (Massad Boulos)", a déclaré le ministère des Affaires étrangères pro-armée dans un communiqué publié à l'issue d'un déplacement officiel à Ryad, à l'invitation du prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane.

Ce voyage était destiné à discuter de l'initiative présentée par le dirigeant saoudien au président américain lors d'une récente visite officielle à Washington, selon une source gouvernementale soudanaise.

Les négociations de paix menées par les Etats-Unis avec le groupe de médiateurs du Quad (réunissant Egypte, Arabe Saoudite et Emirats) sont à l'arrêt depuis que le général al-Burhane a affirmé que la dernière proposition de trêve transmise par M. Boulos était "inacceptable", sans préciser pourquoi.

Le militaire avait alors fustigé une médiation "partiale" et reproché à l'émissaire américain de reprendre les éléments de langage des Emirats, accusés d'armer les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR).

Abou Dhabi nie régulièrement fournir des armes, des hommes et du carburant aux FSR, malgré des preuves fournies par des rapports internationaux et enquêtes indépendantes.

De leur côté, les FSR ont annoncé qu'ils acceptaient la proposition de trêve mais les attaques sur le terrain n'ont pas pour autant cessé au Kordofan, région au coeur de combats intenses.

Pour l'instant, aucune nouvelle date de négociations n'a été fixée, que ce soit au niveau des médiateurs du Quad ou de l'ONU qui essaie parallèlement d'organiser des discussions entre les deux camps.

Le Soudan est déchiré depuis avril 2023 par une guerre opposant l'armée, qui contrôle le nord et l'est du pays - aux FSR, dominantes dans l'ouest et certaines zones du sud.

Depuis la prise du dernier bastion de l'armée dans la vaste région voisine du Darfour, les combats se sont intensifiés dans le sud du pays, au Kordofan, région fertile, riche en pétrole et en or, charnière pour le ravitaillement et les mouvements de troupes.

Le conflit, entré dans sa troisième année, a fait plusieurs dizaines de milliers de morts, déraciné des millions de personnes et provoqué ce que l'ONU qualifie de "pire crise humanitaire au monde".

 


Le prince héritier saoudien rencontre le chef du conseil de transition soudanais pour discuter de la sécurité et de la stabilité

Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed bin Salman a rencontré lundi à Riyad Abdel Fattah Al-Burhan pour discuter des derniers développements au Soudan et des efforts visant à rétablir la sécurité et la stabilité dans le pays. (SPA)
Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed bin Salman a rencontré lundi à Riyad Abdel Fattah Al-Burhan pour discuter des derniers développements au Soudan et des efforts visant à rétablir la sécurité et la stabilité dans le pays. (SPA)
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  • La réunion a eu lieu au palais Al-Yamamah, où le prince héritier s'est entretenu avec le président du Conseil de souveraineté transitoire du Soudan et sa délégation
  • Au cours des entretiens, les deux parties ont passé en revue la situation au Soudan, ses implications régionales et les efforts visant à assurer la sécurité et la stabilité dans le contexte de la crise persistante que traverse le pays

RIYADH : Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane a rencontré Abdel Fattah Al-Burhan à Riyad lundi pour discuter des derniers développements au Soudan et des efforts visant à restaurer la sécurité et la stabilité dans le pays, a rapporté l'Agence de presse saoudienne.

La réunion a eu lieu au palais Al-Yamamah, où le prince héritier s'est entretenu avec le président du Conseil de souveraineté transitoire du Soudan et sa délégation.

Au cours des entretiens, les deux parties ont passé en revue la situation au Soudan, ses implications régionales et les efforts visant à assurer la sécurité et la stabilité dans le contexte de la crise persistante que traverse le pays, a ajouté SPA.

Le ministre saoudien de la défense, le prince Khalid ben Salmane, le ministre des affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan, le ministre d'État et conseiller à la sécurité nationale, Musaed bin Mohammed Al-Aiban, le ministre des finances, Mohammed Al-Jadaan, et l'ambassadeur saoudien au Soudan, Ali Hassan Jaafar, ont également assisté à la réunion.


Cisjordanie: 25 immeubles d'habitation menacés de destruction dans un camp de réfugiés

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  • "Nous avons été informés par la coordination militaire et civile que l'occupation (Israël, NDLR) procédera à la démolition de 25 bâtiments le jeudi 18 décembre"
  • "Il n'y a aucune nécessité militaire à mener ces démolitions", a affirmé à l'AFP Roland Friedrich, responsable de l'agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) en Cisjordanie

TULKAREM: L'armée israélienne va démolir 25 immeubles d'habitation du camp de réfugiés de Nour Chams, dans le nord de la Cisjordanie, ont indiqué lundi à l'AFP des responsables locaux.

Abdallah Kamil, le gouverneur de Tulkarem où se situe le camp, a déclaré à l'AFP avoir été informé par le Cogat --l'organisme du ministère de la Défense israélien supervisant les activités civiles dans les Territoires palestiniens-- que les démolitions interviendraient d'ici la fin de la semaine.

"Nous avons été informés par la coordination militaire et civile que l'occupation (Israël, NDLR) procédera à la démolition de 25 bâtiments le jeudi 18 décembre", a indiqué à l'AFP Faisal Salama, responsable du comité populaire du camp de Tulkarem, proche de celui de Nour Chams, précisant qu'une centaine de familles seraient affectées.

Le Cogat n'a pas répondu dans l'immédiat aux sollicitations de l'AFP, l'armée israélienne indiquant se renseigner.

"Il n'y a aucune nécessité militaire à mener ces démolitions", a affirmé à l'AFP Roland Friedrich, responsable de l'agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) en Cisjordanie.

Il estime qu'elles s'inscrivent "dans une stratégie plus large visant à modifier la géographie sur le terrain", qualifiant la situation de "tout simplement inacceptable".

"Crise" 

La Cisjordanie est occupée par Israël depuis 1967.

Début 2025, l'armée israélienne y a lancé une vaste opération militaire visant selon elle à éradiquer des groupes armés palestiniens, en particulier dans les camps de réfugiés du nord, comme ceux de Jénine, Tulkarem et Nour Chams.

Au cours de cette opération, l'armée a détruit des centaines de maisons dans les camps, officiellement pour faciliter le passage des troupes.

Selon M. Friedrich, environ 1.600 habitations ont été totalement ou partiellement détruites dans les camps de la région de Tulkarem, entraînant "la crise de déplacement la plus grave que la Cisjordanie ait connue depuis 1967".

Lundi, une vingtaine de résidents de Nour Chams, tous déplacés, ont manifesté devant des véhicules militaires blindés bloquant l'accès au camp, dénonçant les ordres de démolition et réclamant le droit de rentrer chez eux.

"Toutes les maisons de mes frères doivent être détruites, toutes! Et mes frères sont déjà à la rue", a témoigné Siham Hamayed, une habitante.

"Personne n'est venu nous voir ni ne s'est inquiété de notre sort", a déclaré à l'AFP Aïcha Dama, une autre résidente dont la maison familiale de quatre étages, abritant environ 30 personnes, figure parmi les bâtiments menacés.

Disparaître 

Fin novembre, l'ONG Human Rights Watch a indiqué qu'au moins 32.000 personnes étaient toujours déplacées de chez elles dans le cadre de cette opération.

Comme des dizaines d'autres, le camp de Nour Chams a été établi au début des années 1950, peu après la création d'Israël en 1948, lorsque des centaines de milliers de Palestiniens ont fui ou été expulsés de leurs foyers.

Avec le temps, ces camps se sont transformés en quartiers densément peuplés, où le statut de réfugié se transmet de génération en génération.

De nombreux habitants ont affirmé à l'AFP ces derniers mois qu'Israël cherchait à faire disparaître les camps, en les transformant en quartiers des villes qu'ils jouxtent, afin d'éliminer la question des réfugiés.

Nour Chams a longtemps été un lieu relativement paisible où vivaient dans des maisons parfois coquettes des familles soudées entre elles.

Mais depuis quelques années, des mouvements armés s'y sont implantés sur fond de flambées de violence entre Palestiniens et Israéliens et de précarité économique.