L'IA va aussi créer de nouveaux emplois, selon le patron d'Adecco

Le logo de l'agence du groupe de travail temporaire Adecco (Photo, AFP).
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Publié le Dimanche 14 janvier 2024

L'IA va aussi créer de nouveaux emplois, selon le patron d'Adecco

  • Les cols blancs seront probablement plus impactés, au moins à court terme
  • «Nous avons signé un partenariat avec Microsoft pour créer une plateforme de carrière qui conseillera les entreprises et travailleurs sur leur parcours»

ZURICH: L'intelligence artificielle (IA) suscite de vives inquiétudes pour l'emploi, notamment avec l'essor de l'IA générative capable de générer des contenus, comme ChatGPT, mais elle va aussi créer de nouveaux postes, a estimé auprès de l'AFP Denis Machuel, patron du groupe suisse Adecco, numéro un mondial du travail temporaire.

- Comment l'IA va-t-elle bouleverser le monde du travail?

"C'est probablement la plus grande révolution à laquelle nous sommes en train d'assister depuis plusieurs décennies. Cela va être énorme. Et soyons clair, personne ne sait vraiment ce qui va se passer au cours des cinq prochaines années.

D'un côté, il y a toute la productivité que cela va apporter à la façon dont les gens travaillent. Plus largement, cette augmentation de la productivité va aussi détruire certaines des tâches exécutées.

Et personne ne sait véritablement quel va être l'équilibre entre les postes qui vont être détruits ou perturbés et ceux qui vont être créés. L'expérience par le passé nous indique qu'il y a plus ou moins un équilibre entre les deux. C'est ce que nous avions vu avec l'Internet ou la digitalisation.

Cette technologie va apporter beaucoup de compréhension des interactions humaines ou des marchés, mais amène aussi de la complexité. Et pour gérer cette complexité, il faudra davantage de gens. L'IA générative va apporter davantage de données, davantage de possibilités de valider de nouveaux concepts, davantage de façons d'envisager les interactions, produits et services. Pour tout cela, il faudra du personnel."

- Y a-t-il des métiers qui sont plus menacés que d'autres?

 "Il est probablement encore un peu trop tôt pour dire précisément quels emplois sont menacés. Parce qu'il faut regarder quelles sont les tâches derrière. Si votre travail consiste seulement à rassembler des informations et à les synthétiser, alors votre poste est en danger, que ce soit dans les métiers de la finance, du droit ou des affaires. Parce que rassembler de l'information et la synthétiser est précisément ce que fait l'IA générative.

Les cols blancs seront probablement plus impactés, au moins à court terme. Chez les cols blancs, ce qui est lié à la gestion de masses d'informations va être davantage perturbé que les compétences liées à la mise en place de relations, à la réflexion stratégique ou à la résolution de problèmes.

Il y a toutefois une limite à cela. Si je prend l'exemple d'un avocat ou d'un para-juriste, rassembler un très grand nombre de décisions légales peut être fait par l'IA générative. Mais la compréhension approfondie et subtile de situations légales complexes et les compétences nécessaires pour résoudre des problèmes restera lié à l'humain.

En même temps, et j'insiste sur ce point, les tâches routinières qui peuvent être automatisées ne sont généralement pas les plus gratifiantes. Si elles peuvent être automatisées, cela libère du temps pour se concentrer sur des tâches plus attrayantes."

- Comment utilisez-vous l'intelligence artificielle chez Adecco?

 "Nous avons signé un partenariat avec Microsoft pour créer une plateforme de carrière qui conseillera les entreprises et travailleurs sur leur parcours, les aidera à réfléchir à leurs compétences mais aussi au type de postes auxquels ils peuvent postuler. Cela pourra ouvrir des horizons sur des choses auxquelles ils n'auraient pas forcément pensé mais qui sont pourtant à leur portée grâce à leurs compétences.

La bonne nouvelle, c'est qu'il y a un bon nombre de travailleurs dont les compétences sont transférables. L'autre bonne nouvelle, c'est qu'avec l'IA générative, il y a une explosion de possibilités pour mettre à jour ses compétences et se reformer grâce à ces outils.

Nous avons aussi créé un outil de génération de CV par IA. Et pour les tâches quotidiennes de nos recruteurs, nous avons un chatbot qui interagit très rapidement avec des milliers de candidats. Cela permet à nos recruteurs de consacrer plus de temps aux contacts humains, plutôt qu'aux tâches routinières."


IA: Microsoft annonce 15,2 milliards de dollars d'investissements aux Emirats arabes unis

Microsoft a annoncé lundi des investissements de 15,2 milliards de dollars, essentiellement dans l'intelligence artificielle (IA), aux Emirats arabes unis d'ici à 2029, en affirmant avoir obtenu une licence pour importer des puces avancées dans le pays du Golfe. (AFP)
Microsoft a annoncé lundi des investissements de 15,2 milliards de dollars, essentiellement dans l'intelligence artificielle (IA), aux Emirats arabes unis d'ici à 2029, en affirmant avoir obtenu une licence pour importer des puces avancées dans le pays du Golfe. (AFP)
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  • Le géant technologique américain a investi 7,3 milliards de dollars dans le pays depuis 2023, dans le cadre d'une initiative soutenue par les gouvernements des Etats-Unis et des Emirats arabes unis
  • Ce montant inclut l'investissement de 1,5 milliard dans la société d'intelligence artificielle G42

ABOU DHABI: Microsoft a annoncé lundi des investissements de 15,2 milliards de dollars, essentiellement dans l'intelligence artificielle (IA), aux Emirats arabes unis d'ici à 2029, en affirmant avoir obtenu une licence pour importer des puces avancées dans le pays du Golfe.

Le géant technologique américain a investi 7,3 milliards de dollars dans le pays depuis 2023, dans le cadre d'une initiative soutenue par les gouvernements des Etats-Unis et des Emirats arabes unis, a indiqué son président Brad Smith, dans une lettre publiée en marge d'une visite à Abou Dhabi.

Ce montant inclut l'investissement de 1,5 milliard dans la société d'intelligence artificielle G42, dirigée par le conseiller à la sécurité nationale et frère du président émirati, Tahnoon ben Zayed.

"Du début de l'année 2026 à la fin de l'année 2029, nous dépenserons plus de 7,9 milliards de dollars" supplémentaires pour continuer à développer l'infrastructure d'IA et de cloud dans le pays, portant l'enveloppe totale à 15,2 milliards, a-t-il ajouté.

L'Etat du Golfe, qui figure parmi les principaux exportateurs de pétrole au monde, a fait de l'IA l'un des piliers de sa stratégie de diversification économique, avec l'ambition de devenir un leader mondial d'ici 2031.

Il subit toutefois les règles imposées par les Etats-Unis pour restreindre les exportations de certaines puces d'IA avancées vers la Chine, dont l'une prévoit des autorisations pour toute exportation ou réexportation afin de limiter toute opération consistant à contourner les restrictions en passant par des pays tiers.

Des exemptions sont prévues pour des pays considérés comme amis des Etats-Unis, mais la plupart se voient imposer des plafonds.

Lors de la visite du président américain Donald Trump à Abou Dhabi en mai, les Emirats et les Etats-Unis ont conclu un partenariat stratégique dans l'IA, laissant espérer un assouplissement de ces règles à l'égard du pays.

Sous l'administration de Joe Biden, Microsoft avait été "l'une des rares entreprises" à obtenir des licences d'exportation pour les Emirats, permettant d'accumuler dans le pays l'équivalent de 21.500 puces A100 de la compagnie Nvidia, selon son président.

Et pour la première fois depuis l'arrivée de M. Trump, elle a obtenu en septembre des licences "permettant d'expédier l'équivalent de 60.400 puces A100 supplémentaires", impliquant dans ce cas des technologies encore plus avancées, a-t-il ajouté en soulignant que ces autorisations étaient basées sur "des mesures de protection technologique strictes".


Saudi Eksab et le Guyana s’allient pour développer des investissements dans des secteurs clés

Saudi Eksab et le gouvernement de la Guyane ont signé un protocole d'accord afin d'envisager une collaboration en matière d'investissement dans des secteurs stratégiques clés. (Fourni)
Saudi Eksab et le gouvernement de la Guyane ont signé un protocole d'accord afin d'envisager une collaboration en matière d'investissement dans des secteurs stratégiques clés. (Fourni)
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  • Saudi Eksab et le gouvernement du Guyana ont signé un MoU pour développer des investissements conjoints dans des secteurs stratégiques clés
  • L’accord, conclu en marge de la Future Investment Initiative à Riyad, vise à renforcer la coopération économique et la diversification durable

RIYAD : Saudi Eksab et le gouvernement du Guyana ont signé un protocole d’accord (MoU) visant à explorer une collaboration en matière d’investissements dans des secteurs stratégiques clés, en marge de la Future Investment Initiative (FII) à Riyad.

Le protocole a été signé par Yazeed Alyahya, PDG de Saudi Eksab, et Zulfikar Ally, ministre guyanais du Service public, de l’Efficacité gouvernementale et de la Mise en œuvre, en présence du président du Guyana, Mohamed Irfaan Ali.

Selon un communiqué, cet accord ouvre la voie à un renforcement de la coopération pour promouvoir des opportunités d’investissement stratégiques et identifier de nouveaux domaines d’intérêt commun. Il consolide également le rôle de Saudi Eksab en tant que partenaire de confiance soutenant la croissance durable et la diversification économique.

« Le Guyana entre dans une phase de développement transformateur. À travers cette collaboration avec Saudi Eksab, nous souhaitons explorer des partenariats capables d’accélérer le développement des infrastructures et la diversification économique tout en favorisant la coopération mondiale », a déclaré Ally dans le communiqué.

De son côté, AlYahya a ajouté : « Ce partenariat marque une étape prometteuse dans notre mission visant à identifier des initiatives d’investissement à fort impact, génératrices d’une croissance économique partagée. Nous sommes impatients de concrétiser des opportunités significatives. »

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le PIF en passe d’atteindre 1 000 milliards de dollars d’actifs d’ici la fin de l’année, selon Al-Rumayyan

M. Al-Rumayyan a indiqué que le fonds a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de favoriser la diversification économique. (Argaam)
M. Al-Rumayyan a indiqué que le fonds a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de favoriser la diversification économique. (Argaam)
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  • Les actifs du PIF ont triplé depuis 2015 et devraient atteindre 1 000 milliards de dollars d’ici la fin de l’année, avec plus de 100 entreprises créées pour diversifier l’économie
  • Une nouvelle stratégie du fonds, centrée sur six secteurs clés dont le tourisme, la logistique et l’énergie renouvelable, vise à renforcer la transformation économique du Royaume

RIYAD : Yasir Al-Rumayyan, gouverneur du Fonds public d’investissement (PIF), a déclaré que les actifs du fonds ont triplé depuis 2015, ajoutant que l’objectif d’atteindre 1 000 milliards de dollars d’actifs d’ici la fin de cette année est presque atteint.

Le PIF constitue la pierre angulaire de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite. Son effectif est passé d’environ 40 employés en 2015 à quelque 4 000 aujourd’hui, et le fonds dispose désormais de bureaux dans plusieurs grandes capitales mondiales.

Al-Rumayyan a indiqué que le PIF a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de stimuler la diversification économique.

Il a révélé qu’une nouvelle stratégie du PIF sera annoncée prochainement, celle-ci étant actuellement dans les dernières étapes d’approbation. Cette stratégie se concentrera sur six secteurs clés : le tourisme, les voyages et le divertissement, le développement urbain, la fabrication avancée et l’innovation, la logistique, l’énergie renouvelable et NEOM.

Cet axe stratégique, a-t-il souligné, permettra au fonds de hiérarchiser ses investissements selon des calendriers précis : « Nous ne voulons pas aborder tous les investissements avec le même niveau de priorité, » a-t-il ajouté.

Al-Rumayyan a également mis en avant le succès du PIF dans la relance de la King Abdullah Economic City, qui fait partie de son portefeuille. Il a expliqué que le PIF a augmenté sa participation de minoritaire à majoritaire, transformant une entreprise restée largement inactive pendant près de deux décennies en un pôle dynamique attirant ports, entreprises et industries automobiles, entre autres.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com