Les électeurs de Trump n'ont cure de ses inculpations

Donald Trump, ancien président américain et candidat républicain à la présidentielle de 2024 (Photo, AFP).
Donald Trump, ancien président américain et candidat républicain à la présidentielle de 2024 (Photo, AFP).
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Publié le Lundi 15 janvier 2024

Les électeurs de Trump n'ont cure de ses inculpations

  • Scott, 51 ans, a déjà eu l'occasion de voter deux fois pour Donald Trump, aux élections de 2016 et de 2020
  • Le dirigeant démocrate n'est à ses yeux «qu'un imbécile»

INDIANOLA: Les partisans de Donald Trump soutiendront-ils le milliardaire lors de la présidentielle, en dépit de ses quatre inculpations? Réponse de quatre d'entre eux, rencontrés par l'AFP dans l'Iowa à quelques heures du lancement des primaires républicaines.

«Meilleur président du XXIème siècle»

Scott, 51 ans, a déjà eu l'occasion de voter deux fois pour Donald Trump, aux élections de 2016 et de 2020. "C'était formidable", raconte cet habitant de Des Moines, convaincu que l'ex-dirigeant est "le meilleur président du XXIème siècle."

Les ennuis judiciaires du candidat républicain, grand favori des primaires? Il les balaie d'un revers de main. "Ce n'est que de la merde", peste le quinquagénaire, qui refuse de donner son nom de famille, de peur de représailles professionnelles.

"Je pense que tout cela a été coordonné à des fins politiques", déclare-t-il -- un argument que Donald Trump répète sans cesse à ses partisans.

Biden «ne sait pas de quoi il parle»

"Toutes ces choses pour lesquelles ils le poursuivent... ce ne sont que des mensonges", renchérit Betsy Showers, une camionneuse de 59 ans, accusant sans preuves le camp du président Joe Biden d'être derrière le coup.

Le dirigeant démocrate n'est à ses yeux "qu'un imbécile", bien trop vieux pour être au pouvoir. "Il ne sait même pas de quoi il parle la moitié du temps", "il se perd, il ne sait même pas comment descendre d'une estrade", s'amuse-t-elle. Donald Trump, lui, se bat d'arrache-pied pour "sauver le pays", martèle cette femme blonde à lunettes, vêtue d'un pull à capuche blanc, floqué du drapeau américain.

«L'homme de la situation»

La première fois que Chris Montgomery, 21 ans, a entendu parler de Donald Trump, il était "encore à l'école", se remémore ce jeune brun, en engloutissant un paquet de bonbons avant un meeting de campagne de l'ancien président, à Indianola.

C'est un "vrai Américain", qui se "fiche de ce que les gens pensent de lui", salue-t-il, convaincu qu'aucun des cinq autres candidats, en lice lundi dans cet Etat du Midwest, ne lui arrive à la cheville.

Trump, ou un(e) autre? Coup d'envoi des primaires républicaines

Donald Trump assommera-t-il tous ses rivaux dès le premier round? Nikki Haley ou Ron DeSantis créeront-ils la surprise, aidés par une météo épouvantable? L'Iowa lance lundi le grand bal des primaires républicaines.

Pour la première fois depuis qu'il a quitté le pouvoir, l'ancien président américain, quatre fois inculpé au pénal, fait face au jugement des électeurs.

Le milliardaire de 77 ans est bien parti pour remporter ce rendez-vous électoral crucial: il dispose d'après les sondages d'une des plus grandes avances jamais vues sur ses rivaux - près de 50% des intentions de vote.

"Nous allons l'emporter haut la main", affirme Donald Trump à ses militants, promettant de chasser Joe Biden du pouvoir lors de la présidentielle de novembre.

L'ancien dirigeant peut s'appuyer sur une armée de bénévoles qui ratissent depuis des mois les moindres recoins de l'Iowa, pour mobiliser les électeurs.

Le jeune électeur, habitant du petit village de Milo, est plus mal à l'aise quand sont évoqués les ennuis judiciaires du républicain, inculpé entre autres pour ses pressions électorales lors de la présidentielle de 2020.

"Je n'ai pas grand chose à dire sur la question", confie-t-il d'une petite voix. Soutiendra-t-il Donald Trump malgré tout ? "Absolument", affirme-t-il. "C'est l'homme de la situation."

«Pas super d'enfreindre la loi»

Pour la première élection de sa vie lundi, Paul Freund, 20 ans, soutiendra lui aussi Donald Trump -- si tant est que sa voiture puisse sortir de son garage: l'Etat tout entier a été balayé par une tempête de neige, qui rend la participation à ce scrutin très incertaine.

Le jeune homme, qui fait des études pour devenir coach sportif, apprécie tout particulièrement les positions de l'ex-dirigeant sur l'économie, se plaignant du poids de l'inflation sur son quotidien.

"Quand je vais au supermarché, j'en ai pour 100 dollars pour une semaine de courses", souffle ce grand blond, espérant qu'"avec Trump, ce soit un peu mieux".

Sa seule réserve? Si jamais Donald Trump est condamné avant la présidentielle de novembre. "Ce n'est quand même pas super d'enfreindre la loi, et certainement pas quand on est président", estime-t-il, indiquant qu'il ne soutiendrait "probablement pas" le républicain dans ce cas.

D'après les sondages, son opinion est largement minoritaire dans le camp Trump.


L'Inde cherche à porter la voix du « Sud global » entre le G7 et le Brics

Cette photographie prise et publiée par le Bureau d'information de la presse indienne (PIB) le 6 juin 2025 montre le Premier ministre indien Narendra Modi tenant le drapeau national lors de l'inauguration du pont ferroviaire de Chenab, qui fait partie de la liaison ferroviaire du Cachemire, à Reasi, dans l'État de Jammu-et-Cachemire. (PIB) / AFP)
Cette photographie prise et publiée par le Bureau d'information de la presse indienne (PIB) le 6 juin 2025 montre le Premier ministre indien Narendra Modi tenant le drapeau national lors de l'inauguration du pont ferroviaire de Chenab, qui fait partie de la liaison ferroviaire du Cachemire, à Reasi, dans l'État de Jammu-et-Cachemire. (PIB) / AFP)
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  • L'Inde n'est pas membre du Groupe des Sept (États-Unis, Japon, Allemagne, Royaume-Uni, France, Italie, Canada), mais elle est devenue une habituée de ses sommets, auxquels elle est régulièrement conviée depuis 2019.
  • « Nous contribuons activement à la diplomatie internationale et si cela peut servir de passerelle, c'est un atout pour la diplomatie internationale dans une période de relations difficiles et de tensions accrues », fait valoir M. Jaishankar.

PARIS : Invitée du G7 qui débute dimanche, mais aussi membre fondateur des Brics, l'Inde souhaite porter la voix du « Sud global », se posant en « passerelle » entre les différents acteurs de la scène internationale, affirme son ministre des Affaires étrangères dans un entretien à l'AFP.

L'Inde n'est pas membre du Groupe des Sept (États-Unis, Japon, Allemagne, Royaume-Uni, France, Italie, Canada), mais elle est devenue une habituée de ses sommets, auxquels elle est régulièrement conviée depuis 2019.

« Nous avons été un pays invité depuis plusieurs années et je pense que ça a été bénéfique pour le G7 », déclare à l'AFP Subrahmanyam Jaishankar depuis Paris, où il a clos samedi une visite en France, se félicitant d'avoir « la capacité de travailler avec différents pays sans qu'aucune relation ne soit exclusive ». 

Avec une population en passe de devenir la quatrième économie mondiale, l'Inde est l'un des pays les plus peuplés du globe. Elle siège à la table de nombreuses organisations, avec les Occidentaux au G7 ou au sein du « Quad » (Dialogue quadrilatéral pour la sécurité, avec les États-Unis, le Japon, l'Australie), mais aussi avec la Chine, la Russie et l'Iran au sein des Brics et du Groupe de Coopération de Shangaï.

« Nous contribuons activement à la diplomatie internationale et si cela peut servir de passerelle, c'est un atout pour la diplomatie internationale dans une période de relations difficiles et de tensions accrues », fait valoir M. Jaishankar.

Ancienne colonie britannique, indépendante depuis 1947, l'Inde se pose, avec le Brésil, en héraut du « Sud global », qui réunit « des pays qui ont été victimes de l'ordre mondial ces dernières années, ces derniers siècles ». 

« Dans les pays du Sud, il existe un fort ressentiment face aux inégalités de l'ordre international, une volonté de le changer, et nous en faisons pleinement partie », explique le ministre en poste depuis 2019.

« Aujourd'hui, pour des pays comme les nôtres, il est important de nous exprimer, de mener, de faire sentir notre présence. »

Cette voix passe aussi par les BRICS, devenue « l'une des principales plateformes de rassemblement pour les pays non occidentaux », dont les chefs d'État se réuniront en juillet.

Partisan de « négociations directes » pour résoudre la guerre entre l'Ukraine et la Russie, qui a frappé durement les pays du Sud, M. Jaishankar affiche son scepticisme face aux politiques de sanctions occidentales : « Ça n'a pas vraiment marché jusqu'à présent, non ? » 

Partenaire commercial et allié politique de la Russie, l'Inde pourrait se retrouver exposée en cas de sanctions contre Moscou.

« L'économie mondiale est sous tension. Plus on ajoute des facteurs de tensions, plus les difficultés seront grandes. »

Dans l'ordre mondial actuel, l'Inde doit composer avec la « discontinuité » posée par Donald Trump.

Des négociations en cours sur le sujet ont « bien avancé ».L'Inde doit également chercher « un équilibre » avec la Chine. 

Pékin soutient Islamabad, que New Delhi accuse de soutenir les activités de « terroristes » islamistes sur son sol.

Le 22 avril, une attaque au Cachemire indien a déclenché une confrontation militaire de quatre jours entre les deux pays, la plus grave depuis 1999. Narendra Modi a promis une « riposte ferme » à toute nouvelle attaque « terroriste », renforçant le spectre d'une escalade entre les deux puissances nucléaires.

« En 2008, la ville de Mumbai a été attaquée (plusieurs attentats jihadistes ont fait 166 morts) et nous avons commis l'erreur de ne pas réagir avec fermeté. Nous sommes déterminés à ne pas répéter ces erreurs. Si des terroristes pénètrent en Inde depuis et grâce au soutien d'un pays voisin, nous les poursuivrons et nous les châtierons ».

Mais l'Inde n'a jamais envisagé de recourir à l'arme nucléaire, assure-t-il : « Ces inquiétudes émanaient de personnes mal informées ».

 


Israël appelle les Iraniens à évacuer les zones proches de sites militaires

Des soldats et des membres d'une équipe de recherche et de sauvetage se rassemblent près de voitures endommagées dans la ville de Tamra, dans le nord d'Israël, à la suite d'une attaque à la roquette lancée par l'Iran dans la nuit du 15 juin 2025. (Photo par AHMAD GHARABLI / AFP)
Des soldats et des membres d'une équipe de recherche et de sauvetage se rassemblent près de voitures endommagées dans la ville de Tamra, dans le nord d'Israël, à la suite d'une attaque à la roquette lancée par l'Iran dans la nuit du 15 juin 2025. (Photo par AHMAD GHARABLI / AFP)
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  • L'armée a « demandé à toutes les personnes se trouvant actuellement dans des installations militaires en Iran, ou à proximité, d'évacuer immédiatement les lieux, précisant que leur vie était en danger ».
  • Le communiqué ne précise pas de coordonnées géographiques et n'est accompagné d'aucune carte permettant de localiser ces zones.

JERUSALEM : Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a déclaré dimanche dans un communiqué de son bureau avoir ordonné à l'armée israélienne d'émettre des avis d'évacuation à l'intention des habitants de Téhéran vivant à proximité de sites militaires.

Après cet ordre, l'armée israélienne a appelé les Iraniens à évacuer les zones « à proximité d'installations militaires » dans un communiqué publié sur le réseau social X en persan et en arabe.

L'armée a « demandé à toutes les personnes se trouvant actuellement dans des installations militaires en Iran, ou à proximité, d'évacuer immédiatement les lieux, précisant que leur vie était en danger ».

Le communiqué ne précise pas de coordonnées géographiques et n'est accompagné d'aucune carte permettant de localiser ces zones, contrairement aux communiqués de l'armée israélienne adressés aux Palestiniens de la bande de Gaza, où elle est en guerre contre le mouvement islamiste Hamas.

Cette décision fait partie d'un plan « visant à faire pression sur le régime » en créant des déplacements de population, a déclaré à l'AFP une source sécuritaire israélienne.


La Russie s'apprête à construire la première centrale nucléaire du Kazakhstan

Une vue aérienne montre le village d'Ulken (au premier plan) et le site proposé pour la centrale nucléaire près du village d'Ulken, situé sur les rives du lac Balkhash, à environ 400 kilomètres au nord d'Almaty, le 22 septembre 2024. (Photo de Ruslan PRYANIKOV / AFP)
Une vue aérienne montre le village d'Ulken (au premier plan) et le site proposé pour la centrale nucléaire près du village d'Ulken, situé sur les rives du lac Balkhash, à environ 400 kilomètres au nord d'Almaty, le 22 septembre 2024. (Photo de Ruslan PRYANIKOV / AFP)
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  • « Rosatom a été désigné chef de file du consortium international pour la construction de la première centrale nucléaire au Kazakhstan », a indiqué l'agence kazakhe pour l'énergie atomique.
  • Le Kazakhstan, immense ex-république soviétique et allié de Moscou, est le premier producteur mondial d'uranium (43 %) et le troisième fournisseur d'uranium naturel de l'Union européenne.

ALMATY, KAZAKHSTAN : Le géant russe du nucléaire Rosatom sera le principal constructeur de la première centrale nucléaire du Kazakhstan, ont annoncé samedi les autorités de ce pays d'Asie centrale, premier producteur mondial d'uranium, un chantier que convoitaient la France, la Chine et la Corée du Sud.

« Rosatom a été désigné chef de file du consortium international pour la construction de la première centrale nucléaire au Kazakhstan », a indiqué l'agence kazakhe pour l'énergie atomique.

Le Kazakhstan, immense ex-république soviétique et allié de Moscou, est le premier producteur mondial d'uranium (43 %) et le troisième fournisseur d'uranium naturel de l'Union européenne, mais souffre d'un manque cruel d'électricité pour sa consommation intérieure.

L'agence kazakhe dit désormais « étudier la question de l'obtention de financements publics à l'exportation aux dépens de la Fédération de Russie, conformément aux propositions de Rosatom ». 

Rosatom a salué la décision kazakhe dans un communiqué et promis « la construction d'une centrale nucléaire selon le projet le plus avancé et le plus efficace au monde, basé sur des technologies russes ».

« Les réacteurs VVER-1200 de troisième génération combinent des solutions techniques éprouvées avec les systèmes de protection active et passive les plus récents. Ces derniers ont été développés en stricte conformité avec les normes internationales de sécurité », a ajouté la société.

Rosatom (Russie), China National Nuclear Corporation (Chine), EDF (France) et Korea Hydro & Nuclear Power (Corée du Sud) faisaient partie des quatre entreprises pressenties.

L'agence ajoute qu'elle « continuera à travailler avec des partenaires étrangers pour former un consortium international efficace », sans donner plus de précisions. 

Ce projet de consortium international, qui n'a jamais été spécifié, s'inscrit dans la volonté du dirigeant kazakh Kassym-Jomart Tokaïev de maintenir de bonnes relations avec les grandes puissances.

Moscou, puissance historique en Asie centrale, a ainsi remporté cet appel d'offres aux dépens de la Chine, désormais incontournable dans la région. Cette annonce intervient quelques jours avant la venue du président chinois Xi Jinping au Kazakhstan pour un sommet « Asie centrale-Chine ».

La centrale, dont la construction a été validée lors d'un référendum sans surprise à l'automne, doit être bâtie près du village abandonné d'Ulken, dans le sud du pays, sur les bords du lac Balkhach, le deuxième plus grand d'Asie centrale.

En Ouzbékistan voisin, le géant russe Rosatom va construire une petite centrale nucléaire et a proposé au Kirghizistan un projet similaire.