John Cockerill en négociations exclusives pour racheter le fabricant français de blindés Arquus

Le logo du constructeur français de véhicules militaires Arquus (Photo, AFP).
Le logo du constructeur français de véhicules militaires Arquus (Photo, AFP).
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Publié le Lundi 15 janvier 2024

John Cockerill en négociations exclusives pour racheter le fabricant français de blindés Arquus

  • Le communiqué ne mentionne pas d'éventuelles conséquences sur l'emploi de la possible intégration d'Arquus dans le groupe belge
  • Volvo a confirmé l'accord préliminaire dans un communiqué distinct, en soulignant qu'il restait soumis à l'approbation des autorités

PARIS: Ambitionnant de créer "un champion européen" de l'industrie de défense, le groupe industriel belge John Cockerill négocie avec Volvo le rachat d'Arquus, fabricant français de matériel militaire terrestre, dont les bases des canons Caesar et des blindés du programme Scorpion.

"John Cockerill annonce son entrée en négociations exclusives avec le Groupe Volvo pour l'acquisition d'Arquus, un leader dans la fabrication de véhicules militaires en France", a indiqué lundi la société dans un communiqué, sans mentionner de montant pour la transaction.

Volvo a confirmé l'accord préliminaire dans un communiqué distinct, en soulignant qu'il restait soumis à l'approbation des autorités.

L'entreprise suédoise estime que l'opération, si elle va à son terme comme prévu au premier trimestre 2024, aura un effet négatif de 900 millions de couronnes (80 millions d'euros) sur son résultat opérationnel au quatrième trimestre 2023.

Selon Volvo, Arquus emploie quelque 1.200 personnes en France. La société a réalisé un chiffre d'affaires de 550 millions d'euros en 2022.

Arquus, anciennement Renault Trucks Defense vendu par le groupe au Losange à Volvo en 2001, est l'héritier de plusieurs fabricants de blindés français ayant rejoint son périmètre au cours des ans, dont Berliet, Saviem, ACMAT et Panhard.

Aujourd'hui, il fabrique des véhicules blindés et du matériel roulant à destination de l'armée de Terre française, notamment les camions servant de base aux canons à longue portée Caesar, assemblés par Nexter.

Arquus, qui a sorti 1.272 véhicules neufs en 2022, est aussi un acteur important du programme Scorpion qui prévoit le renouvellement des blindés de l'armée de Terre française par des engins connectés entre eux.

Il produit les châssis et les roues des blindés Jaguar (engins de reconnaissance équipés d'un canon) et Griffon (transport de troupes), éléments essentiels de Scorpion.

La maintenance et la réparation des véhicules représentent plus de 40% de son chiffre d'affaires, alors qu'Arquus peine à s'imposer à l'étranger face à la concurrence de nouveaux acteurs au dents longues, comme des entreprises sud-coréennes et turques.

Objectif un milliard d'euros 

Pour John Cockerill, qui souligne être déjà un "fournisseur important de tourelles de chars pour blindés légers, de systèmes de tir et de simulation", cette opération contribuerait "au renforcement de la coopération entre la France et la Belgique dans un secteur stratégique".

Elle marquerait "également une étape majeure dans la création d'un champion européen de la défense, positionné de manière unique pour répondre aux besoins évolutifs des gouvernements en France, en Belgique, en Allemagne et dans d'autres pays partenaires", selon le groupe belge.

De même source, "les opérations combinées de John Cockerill Defense et d'Arquus visent un chiffre d'affaires annuel de 1 milliard d'euros et un effectif de 2.000 professionnels d'ici 2026, avec une présence mondiale et des bases opérationnelles majeures en Belgique, en France, en Italie, et en Inde".

Le communiqué ne mentionne pas d'éventuelles conséquences sur l'emploi de la possible intégration d'Arquus dans le groupe belge. Arquus, dont le siège est à Versailles (Yvelines) détient des installations à Saint-Nazaire (Loire-Atlantique, maintenance), Fourchambault (Nièvre, logistique), Limoges (production de véhicules neufs) et Marolles-en-Hurepoix (Essonne, militarisation et rénovation de pièces).

Cette opération interviendrait alors que la France et la Belgique ont noué en 2018 un partenariat baptisé CaMo (capacité motorisée) visant à doter les deux armées de Terre de matériels terrestres et doctrines semblables.

L'armée belge va ainsi se doter de 382 Griffon, de 60 Jaguar et de 28 canons Caesar, qui équipent déjà l'armée française. Ces derniers ont fait la une de l'actualité ces derniers mois après que Paris en a fourni 30 exemplaires à l'Ukraine pour tenter de contrer l'invasion russe.

Volvo avait déjà essayé en 2016 de vendre sa branche défense, dont Renault Trucks Defense était le fleuron, avant d'y renoncer en 2017 faute d'offre de reprise intéressante.


Paris «déterminé» à reconnaître un Etat de Palestine 

Paris est déterminé à reconnaître un Etat de Palestine, a souligné mardi le chef de la diplomatie française, répétant que c'était dans l'intérêt des Palestiniens et des Israéliens. (AFP)
Paris est déterminé à reconnaître un Etat de Palestine, a souligné mardi le chef de la diplomatie française, répétant que c'était dans l'intérêt des Palestiniens et des Israéliens. (AFP)
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  • "On ne peut pas laisser aux enfants de Gaza en héritage la violence et la haine. Donc il faut que tout cela cesse et c'est pourquoi nous sommes déterminés à reconnaître l'Etat de Palestine", a déclaré Jean-Noël Barrot sur France Inter
  • Le ministre français a martelé que la situation à Gaza était "insoutenable parce que la violence aveugle, le blocage de l'aide humanitaire par le gouvernement israélien ont fait de Gaza un mouroir, pour ne pas dire un cimetière"

PARIS: Paris est déterminé à reconnaître un Etat de Palestine, a souligné mardi le chef de la diplomatie française, répétant que c'était dans l'intérêt des Palestiniens et des Israéliens.

"On ne peut pas laisser aux enfants de Gaza en héritage la violence et la haine. Donc il faut que tout cela cesse et c'est pourquoi nous sommes déterminés à reconnaître l'Etat de Palestine", a déclaré Jean-Noël Barrot sur France Inter.

"Et j'y travaille activement parce que nous voulons ainsi contribuer à une solution politique dans l'intérêt des Palestiniens mais aussi de la sécurité d'Israël", a-t-il ajouté.

Cette reconnaissance devrait intervenir lors de la conférence internationale co-présidée par la France et l'Arabie saoudite pour relancer une solution pacifique au conflit israélo-palestinien dite "à deux Etats", qui se tiendra du 17 au 20 juin.

Le ministre français a martelé que la situation à Gaza était "insoutenable parce que la violence aveugle, le blocage de l'aide humanitaire par le gouvernement israélien ont fait de Gaza un mouroir, pour ne pas dire un cimetière".

"C'est une violation absolue de toutes les règles du droit international", a-t-il dénoncé. "Et c'est contraire à la sécurité d'Israël à laquelle la France est attachée parce que qui sème la violence récolte la violence", a-t-il encore réagi.

Il a une nouvelle fois demandé à Israël de laisser entrer une aide humanitaire "massive" et "sans aucune entrave".

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a autorisé une quantité limitée d'aide humanitaire après plus de deux mois et demi d'un blocus complet du petit territoire palestinien en proie à une situation humanitaire catastrophique.

Après avoir rappelé plusieurs dizaines de milliers de réservistes, Israël a lancé samedi une offensive élargie sur l'ensemble de la bande de Gaza, dans le but affiché d'anéantir le Hamas et de récupérer les otages enlevés au premier jour de la guerre, le 7 octobre 2023, lors de l'attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien.

 


Retailleau dénonce l'«entrisme» des Frères musulmans pour «faire basculer la société dans la charia»

Bruno Retailleau a dénoncé mardi la "menace" que pose l'"entrisme" des Frères musulmans dont le but est, selon le ministre de l'Intérieur, "de faire basculer toute la société française dans la charia". (AFP)
Bruno Retailleau a dénoncé mardi la "menace" que pose l'"entrisme" des Frères musulmans dont le but est, selon le ministre de l'Intérieur, "de faire basculer toute la société française dans la charia". (AFP)
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  • Ce rapport réalisé par deux fonctionnaires "indique qu'il y a une menace très claire vis-à-vis de la République, une menace sur la cohésion nationale et une menace vraiment de submersion", a affirmé le ministre à des journalistes
  • M. Retailleau s'est inquiété de la "forme très particulière qu'emploient les Frères musulmans" avec "un entrisme, un islamisme à bas bruit"

PARIS: Bruno Retailleau a dénoncé mardi la "menace" que pose l'"entrisme" des Frères musulmans dont le but est, selon le ministre de l'Intérieur, "de faire basculer toute la société française dans la charia".

"C'est un islamisme à bas bruit qui se répand en tentant d'infiltrer les associations sportives, culturelles, sociales ou autres", a affirmé M. Retailleau qui a annoncé la présentation mercredi, en Conseil de défense, d'un rapport sur le mouvement des Frères musulmans.

Ce rapport réalisé par deux fonctionnaires "indique qu'il y a une menace très claire vis-à-vis de la République, une menace sur la cohésion nationale et une menace vraiment de submersion", a affirmé le ministre à des journalistes.

M. Retailleau s'est inquiété de la "forme très particulière qu'emploient les Frères musulmans" avec "un entrisme, un islamisme à bas bruit".

"L'objectif ultime est de faire basculer toute la société française dans la charia", a affirmé le ministre selon qui "c'est inacceptable, puisque c'est parfaitement incompatible avec les principes de la République et les objectifs de la cohésion nationale".

En confirmant le 11 mai que ce rapport serait au cœur d'un Conseil de défense présidé par Emmanuel Macron ce mercredi, M. Retailleau avait précisé que le texte n'était pas publié parce que "classifié confidentiel défense" mais qu'une "version allégée" serait diffusée à une date encore à fixer.

"Ce rapport vient corroborer des faits réels et va nous permettre d'agir", a de son côté affirmé sur Europe 1 et CNews la porte-parole du gouvernement Sophie Primas, en parlant d'"une prise de conscience" face à "la réalité du danger". Elle réagissait à des extraits de ce rapport publiés par le Figaro mardi matin.

Le gouvernement avait confié en mai 2024 une mission à deux hauts fonctionnaires sur "l'islamisme politique et la mouvance des Frères musulmans", chargée de rendre un rapport à l'automne 2024.

 


Gaza: l'ex-Premier ministre français Villepin appelle à «isoler» Israël pour empêcher «une épuration ethnique»

L'ancien Premier ministre français Dominique de Villepin a appelé mardi les Occidentaux, qui sont "terrifiants d'impuissance", à "un isolement économique et stratégique" d'Israël pour s'opposer à l'objectif de "déportation" de la population de Gaza. (AFP)
L'ancien Premier ministre français Dominique de Villepin a appelé mardi les Occidentaux, qui sont "terrifiants d'impuissance", à "un isolement économique et stratégique" d'Israël pour s'opposer à l'objectif de "déportation" de la population de Gaza. (AFP)
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  • L'ancien Premier ministre français Dominique de Villepin a appelé mardi les Occidentaux, qui sont "terrifiants d'impuissance", à "un isolement économique et stratégique" d'Israël pour s'opposer à l'objectif de "déportation" de la population de Gaza
  • Dominique de Villepin s'en est vivement pris à l'action du président Emmanuel Macron

PARIS: L'ancien Premier ministre français Dominique de Villepin a appelé mardi les Occidentaux, qui sont "terrifiants d'impuissance", à "un isolement économique et stratégique" d'Israël pour s'opposer à l'objectif de "déportation" de la population de Gaza.

"Nous sommes devant un plan israélien (...). Après la réoccupation de Gaza, la deuxième étape sera la déportation. L'objectif politique de Benjamin Netanyahu et de son gouvernement, c'est la déportation de la population de Gaza, ce qui est la marque d'une épuration ethnique, d'un nettoyage territorial", a dénoncé Dominique de Villepin sur la radio Franceinfo.

"Les Européens le savent parfaitement et ils sont là avec des sabres de bois alors qu'il y a trois choses à faire immédiatement", a-t-il jugé.

D'abord, "suspendre immédiatement l'accord européen avec Israël. L'essentiel du commerce d'Israël se fait avec l'Europe. Deuxièmement, embargo sur les armes de tous les pays européens. Troisièmement, déferrement de l'ensemble du gouvernement israélien et des principales autorités militaires israéliennes devant la Cour pénale internationale (...) en écrivant collectivement à la Cour", a-t-il proposé.

"Si vous voulez arrêter ce qui est en cours aujourd'hui, il faut marquer vis-à-vis d'Israël qu'il y aura un avant et un après", a-t-il ajouté.

Dominique de Villepin s'en est vivement pris à l'action du président Emmanuel Macron.

"Quelle crédibilité peut-on avoir sur le dossier ukrainien quand nous ne sommes que capables de signer des communiqués? Je peux vous dire que Jacques Chirac aujourd'hui ne se contenterait pas de signer un communiqué avec le Canada et avec le Royaume-Uni", a martelé l'ancien ministre des Affaires étrangères.

Emmanuel Macron, le Premier ministre britannique Keir Starmer et celui du Canada Mark Carney ont prévenu lundi qu'ils ne resteraient "pas les bras croisés" face aux "actions scandaleuses" du gouvernement israélien de Benjamin Netanyahu à Gaza, menaçant de "mesures concrètes" s'il ne cesse pas son offensive militaire et ne débloque pas l'aide humanitaire.

"La lecture de ce communiqué est terrifiante d'impuissance. Que faut-il pour que les dirigeants européens, les dirigeants occidentaux, passent aux travaux pratiques?", s'est indigné Dominique de Villepin.