Macron va tenter de relancer son quinquennat en prime time mardi soir

Les oppositions de droite et de gauche ont déjà fait part de leur scepticisme sur les annonces à attendre de cette conférence de presse (Photo, AFP).
Les oppositions de droite et de gauche ont déjà fait part de leur scepticisme sur les annonces à attendre de cette conférence de presse (Photo, AFP).
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Publié le Mardi 16 janvier 2024

Macron va tenter de relancer son quinquennat en prime time mardi soir

  • Devant des centaines de journalistes, le chef de l'Etat va d'abord faire un certain nombre d'annonces sur le "réarmement" économique et civique de la France
  • Il répondra ensuite aux questions attendues sur les premiers pas de la nouvelle équipe gouvernementale, dirigée par Gabriel Attal, 34 ans

PARIS: Le président français Emmanuel Macron, en quête de souffle pour un difficile second quinquennat, s'invite mardi soir à la télévision pour expliquer son cap, quelques jours après la nomination d'un gouvernement marqué à droite et déjà confronté à de premières secousses.

Une conférence de presse, qui sera retransmise par la plupart des chaînes, a été convoquée à l'Elysée à 20h15, heure de grande écoute.

Devant des centaines de journalistes, le chef de l'Etat va d'abord faire un certain nombre d'annonces sur le "réarmement" économique et civique de la France, son mantra depuis quelques semaines, dans un propos liminaire d'une vingtaine de minutes.

Il répondra ensuite aux questions attendues sur les premiers pas de la nouvelle équipe gouvernementale, dirigée par Gabriel Attal, 34 ans, et déjà confronté à une grosse polémique. L'Education nationale, présentée comme la "mère des batailles" du second quinquennat, est vent debout contre sa nouvelle ministre Amélie Oudéa-Castéra, qui, à peine nommée, a justifié la scolarisation de ses enfants dans le privé avec des propos jugés méprisants pour les enseignants du public.

Parmi les autres controverses sur lesquelles le chef de l'Etat pourrait être interrogé figure son soutien appuyé à l'acteur français Gérard Depardieu, visé par plusieurs plaintes pour viol et agression sexuelle.

La conférence de presse, à laquelle seront présents les membres du gouvernement, devrait durer une heure et demie à deux heures.

Le président "s'impose dans les foyers, c'est le retour de l'ORTF" (l'ancien service public de l'audiovisuel), a critiqué mardi le président du groupe socialiste au Sénat Patrick Kanner. Le quotidien de droite Le Figaro s'étonnait dans un éditorial de cette "curieuse décision de monopoliser l'antenne deux heures durant alors qu'aucune circonstance extraordinaire ne semble justifier pareil fait du prince".

Quinquennat à la peine

Depuis le début du deuxième quinquennat, les difficultés s'accumulent pour le président Macron, qui ne dispose que d'une majorité relative à l'Assemblée nationale, et qui fait face à la montée de l'extrême droite qu'il avait pourtant promis de défaire.

Il a réussi toutefois à faire adopter dans la douleur deux textes censés marquer son mandat, la réforme des retraites et une loi sur l'immigration, sur laquelle doit encore se prononcer le Conseil constitutionnel. L'adoption de ce texte, soutenu par l'extrême droite, a fracturé la majorité présidentielle et précipité le changement de gouvernement.

La nouvelle équipe a vu le retour de figures de la droite, comme Rachida Dati, au ministère de la Culture, ou Catherine Vautrin, au ministère du Travail et de la Santé.

Le chef de l'Etat sera aussi interrogé sur l'actualité internationale, dominée par les guerres en Ukraine et au Proche-Orient. Concernant l'Ukraine, le premier déplacement du nouveau chef de la diplomatie Stéphane Séjourné a été à Kiev, et le ministre de la Défense ukrainien Roustem Oumerov est attendu jeudi en France.

A l'approche des élections européennes, la nomination de Gabriel Attal a également été perçue comme un moyen de contrer Jordan Bardella, jeune leader de l'extrême droite favori des sondages.

A la veille de ce qu'il a qualifié de "rendez-vous avec la nation", Emmanuel Macron a appelé lundi soir ses troupes à faire preuve d'"audace", à garder leur "unité" et à se "mobiliser" pour le prochain scrutin européen, début juin.

Les oppositions de droite et de gauche ont déjà fait part de leur scepticisme sur les annonces à attendre de cette conférence de presse.

"On sera déçus, très certainement, comme beaucoup de Français", a commenté le président du Rassemblement national Jordan Bardella sur TF1.

La gauche n'a pas manqué de s'étonner sur le fait qu'Emmanuel Macron s'exprime avant la déclaration de politique générale de Gabriel Attal devant le Parlement prévue la semaine prochaine, destinée à mettre en musique la feuille de route présidentielle.

Le nouveau Premier ministre réunira l'ensemble de ses ministres mercredi à Matignon pour préparer cette déclaration solennelle. La gauche a déjà prévenu qu'elle déposerait une motion de censure si le gouvernement ne demande pas la confiance de l'Assemblée nationale.


Un homme tué par balles près de Grenoble

Un homme non identifié et porteur de deux impacts de balles a été retrouvé mort dans la nuit de mardi à mercredi à Echirolles, en périphérie de Grenoble, a indiqué la police. (AFP)
Un homme non identifié et porteur de deux impacts de balles a été retrouvé mort dans la nuit de mardi à mercredi à Echirolles, en périphérie de Grenoble, a indiqué la police. (AFP)
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  • L'homme a été retrouvé par une passante, vers 02H00, gisant inanimé au sol dans une mare de sang
  • La Division de la criminalité organisée et spécialisée (DCOS, ex-PJ) a été saisie de l'enquête

GRENOBLE: Un homme non identifié et porteur de deux impacts de balles a été retrouvé mort dans la nuit de mardi à mercredi à Echirolles, en périphérie de Grenoble, a indiqué la police.

L'homme a été retrouvé par une passante, vers 02H00, gisant inanimé au sol dans une mare de sang, la mâchoire brisée, avec une trottinette à ses pieds. En arrêt cardio-respiratoire, il a été déclaré décédé sur place par le SAMU.

Deux impacts de balles dans son dos et dans sa mâchoire ont été relevés par la suite par le médecin légiste, selon même la source.

La Division de la criminalité organisée et spécialisée (DCOS, ex-PJ) a été saisie de l'enquête.


«Mieux vaut être un homme en politique»: quand les députés testent le programme Evars

En plein débat budgétaire, les associations veulent convaincre les élus de débloquer des moyens pour ces séances, qu'elles évaluent à 620 millions d’euros par an. (AFP)
En plein débat budgétaire, les associations veulent convaincre les élus de débloquer des moyens pour ces séances, qu'elles évaluent à 620 millions d’euros par an. (AFP)
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  • Prévu dans la loi depuis 2001 et doté d'un contenu depuis la rentrée, le programme d'Education à la vie affective, relationnelle et sexuelle (Evars) aborde, de façon adaptée à chaque âge, la santé reproductive, la prévention, l’égalité filles-garçons
  • A l'Assemblée, une petite vingtaine de députés, sur 577, ont répondu mardi après-midi à l'invitation de Marie-Charlotte Garin (écologiste), Véronique Riotton (EPR) et le Collectif pour une véritable éducation à la sexualité

PARIS: "Mieux vaut être un homme, en politique, qu’une femme". Comme des collégiens ou des lycéens, des députés ont suivi une séance d'Evars, un programme proposé aux élèves pour notamment remettre en cause les stéréotypes sexistes.

Prévu dans la loi depuis 2001 et doté d'un contenu depuis la rentrée, le programme d'Education à la vie affective, relationnelle et sexuelle (Evars) aborde, de façon adaptée à chaque âge, la santé reproductive, la prévention, l’égalité filles-garçons, la lutte contre les violences sexistes et sexuelles, ainsi que les questions d’orientation et d’identité sexuelles.

A l'Assemblée, une petite vingtaine de députés, sur 577, - principalement de la gauche au centre-droit - ont répondu mardi après-midi à l'invitation de Marie-Charlotte Garin (écologiste), Véronique Riotton (EPR) et le Collectif pour une véritable éducation à la sexualité (Planning familial, Sidaction, Fédération des centres d' information sur les droits des femmes et des familles...) qui milite depuis 2023 pour la généralisation de ces séances.

"Nous voulons faire de la pédagogie auprès des députés pour qu’ils deviennent nos ambassadeurs dans les territoires", explique Marie-Charlotte Garin, en signalant que les députés reçoivent des courriers de parents opposés au programme, notamment de l'association Parents vigilants.

"Nous voulons faire vivre ces séances aux députés pour leur donner des arguments, il y a beaucoup de fantasmes autour de ce programme", observe Mme Riotton, présidente de la Délégation aux droits des femmes.

"On galère" 

Après une première partie sur des sujets à destination des CP (vocabulaire des parties intimes, prévention des violences sexuelles), le Planning familial propose ensuite aux élus de tester "la rivière du doute", outil utilisé cette fois au collège pour réfléchir aux stéréotypes sexistes.

"Je vais vous dire une affirmation et ceux qui sont d'accord se placent à gauche, ceux qui sont contre à droite: +Il vaut mieux être un homme en politique qu’une femme+, lance sa présidente Sarah Durocher.

Chez les députés présents, six sont d'accord. Et comme en classe, le dialogue s’engage.

"Je dis oui, mais c’est ce qu’il faut changer", commence Jean-Francois Rousset (EPR).

"C'est plus difficile d'être une femme, on galère, c'est difficile de se faire entendre", confirme Soumya Bourouaha (GDR). "Il y a beaucoup à changer et ça ne viendra pas des hommes" , renchérit une autre élue.

Second stéréotype: "Les hommes savent naturellement prendre la parole en public. D'accord ou pas?"

"Qu'ils soient compétents ou pas, la réalité montre qu’ils osent plus", remarque Anne-Cécile Violland (Horizons). "Tout à l'heure, j’ai pris spontanément la parole et je ne m’en suis même pas aperçu", constate Jean-Francois Rousset.

 "Sujet politique" 

"Nous voulons que ce programme devienne un sujet politique, dont s'emparent les députés. Il permet d'éviter les LGBTphobies, les féminicides, les maladies sexuellement transmissibles, c'est bénéfique pour les individus et collectivement", plaide Sarah Durocher.

En plein débat budgétaire, les associations veulent convaincre les élus de débloquer des moyens pour ces séances, qu'elles évaluent à 620 millions d’euros par an.

Depuis 2001, la loi impose trois séances annuelles d’information et d’éducation à la sexualité dans les écoles, collèges et lycées, mais elles n’ont jamais été généralisées.

Saisi par le Planning familial, Sidaction et SOS Homophobie, le tribunal administratif de Paris a reconnu mardi que l’État avait manqué à ses obligations, en tardant jusqu'en février dernier pour adopter le programme Evars. Dans son jugement, il écarte les arguments avancés par le ministère de l'Education qui avait fait valoir "la sensibilité du sujet et les controverses qu'il suscite" pour expliquer ce retard.

Les trois associations demandent "la reconnaissance" du "rôle central des associations" dans sa mise en œuvre". "Nous avons formé 150.000 jeunes dans 3.600 établissements, mais nous avons refusé autant de demandes faute de moyens", explique la présidente du Planning.

Pour Sandrine Josso (Horizons), "les députés devraient aussi suivre une formation sur les violences sexistes et sexuelles. Il en existe une depuis 2022 et personne n’y va".


Ukraine: Zelensky accueilli par Macron à Paris pour faire le point sur les négociations

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a été accueilli lundi par son homologue français Emmanuel Macron au palais présidentiel de l'Elysée pour faire le point sur les intenses négociations en cours pour tenter de mettre fin à la guerre en Ukraine. (AFP)
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a été accueilli lundi par son homologue français Emmanuel Macron au palais présidentiel de l'Elysée pour faire le point sur les intenses négociations en cours pour tenter de mettre fin à la guerre en Ukraine. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a été accueilli lundi par son homologue français Emmanuel Macron au palais présidentiel de l'Elysée
  • Cette nouvelle visite en France, la dixième depuis le début de l'invasion russe de l'Ukraine en février 2022, intervient au lendemain de discussions entre délégations américaine et ukrainienne en Floride

PARIS: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a été accueilli lundi par son homologue français Emmanuel Macron au palais présidentiel de l'Elysée pour faire le point sur les intenses négociations en cours pour tenter de mettre fin à la guerre en Ukraine, a constaté un journaliste de l'AFP.

Cette nouvelle visite en France, la dixième depuis le début de l'invasion russe de l'Ukraine en février 2022, intervient au lendemain de discussions entre délégations américaine et ukrainienne en Floride, et à la veille d'une rencontre à Moscou entre l'émissaire de Donald Trump, Steve Witkoff, et le président russe Vladimir Poutine.