Elections européennes: le point sur les candidats français

Le président du parti d'extrême droite français Rassemblement National (RN) Jordan Bardella présente ses vœux de nouvel an à Paris le 15 janvier 2024. (Photo de Bertrand GUAY / AFP)
Le président du parti d'extrême droite français Rassemblement National (RN) Jordan Bardella présente ses vœux de nouvel an à Paris le 15 janvier 2024. (Photo de Bertrand GUAY / AFP)
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Publié le Mardi 16 janvier 2024

Elections européennes: le point sur les candidats français

  • Arrivé premier en 2019 avec plus de 23% des suffrages, Jordan Bardella repart pour un tour avec le Rassemblement national dont il est devenu président
  • Chez les écologistes, c'est l'eurodéputée sortante Marie Toussaint qui mènera la bataille

PARIS: Les Républicains ont désigné lundi soir leur tête de liste aux élections européennes de juin 2024, François-Xavier Bellamy. La plupart des partis politiques ont déjà franchi cette étape, même si certains font durer le suspense. Passage en revue à moins de cinq mois du scrutin.

Ils sont déjà lancés

Arrivé premier en 2019 avec plus de 23% des suffrages, Jordan Bardella repart pour un tour avec le Rassemblement national dont il est devenu président. A seulement 28 ans, le jeune poulain de Marine Le Pen est donné largement en tête dans les sondages.

Il devra toutefois composer avec la concurrence de Marion Maréchal qui conduira la liste de Reconquête. Un "retour politique" à 34 ans pour la nièce de Mme Le Pen, désormais dans le sillage de l'ex-polémiste Eric Zemmour.

Une adversaire de plus sur les plates-bandes des Républicains, qui ont choisi de reconduire François-Xavier Bellamy malgré son score décevant (8,5%) il y a cinq ans. A 38 ans, ce philosophe conservateur fait figure de choix par défaut, alors que l'avenir du parti de droite est en jeu.

Les candidatures se multiplient aussi à gauche, où l'union vole en éclats. Chez les écologistes, c'est l'eurodéputée sortante Marie Toussaint qui mènera la bataille. Cette juriste de 36 ans, peu connue du grand public, a la lourde tâche de succéder au médiatique Yannick Jadot, troisième en 2019 avec 13,5% des voix.

Les communistes eux ont choisi Léon Deffontaines, 27 ans à peine. Ce proche de Fabien Roussel, dont il fut le porte-parole en 2022, devra faire mieux que les 2,5% du PCF aux dernières européennes.

Ils se font attendre

Chez les socialistes, le principe d'une liste autonome a été validé. Sauf surprise, l'essayiste Raphaël Glucksmann, 44 ans, devrait en prendre la tête, comme en 2019. Le président du petit parti Place publique avait alors recueilli 6,2% des suffrages.

A La France insoumise aussi, on prend les mêmes et on recommence: la sortante Manon Aubry (34 ans), qui avait obtenu 6,3% au dernier scrutin européen, a été chargée de "coordonner la campagne" et elle est bien placée pour être désignée tête de liste.

La grande inconnue concerne le camp présidentiel, deuxième en 2019 avec 22,4% des voix. L'entrée au gouvernement de Stéphane Séjourné rebat les cartes au sein de l'alliance entre Renaissance, Horizons et le MoDem, qui pourrait être élargie aux centristes de l'UDI. Après les forfaits de Thierry Breton et de Bruno Le Maire, le nom d'Olivier Véran circule pour mener la bataille face à Jordan Bardella.

Mais aussi...

Dans ce paysage déjà bien rempli, il faudra également compter sur l'"Alliance rurale" emmenée par le patron des chasseurs Willy Schraen, et le Parti animaliste, surprise du scrutin de 2019 avec plus de 2% des voix, et toujours emmené par sa coprésidente Hélène Thouy (40 ans).

D'autres ont exprimé leurs velléités de concourir, comme les outsiders souverainistes Nicolas Dupont-Aignan, François Asselineau et Florian Philippot, ou les centristes d'Ecologie positive, nouvelle écurie du transfuge Yann Wehrling (52 ans).

Au centre toujours, Bertrand Pancher et son mouvement Utiles envisagent de se lancer, tandis que le Parti radical de gauche menace de se lancer en solo, sous la bannière de son président Guillaume Lacroix.


Dix passeurs présumés jugés pour un naufrage meurtrier dans la Manche

Une femme passe devant les restes d'un bateau de contrebande endommagé sur la plage de Bleriot à Sangatte, près de Calais, dans le nord de la France, le 11 juin 2025. (AFP)
Une femme passe devant les restes d'un bateau de contrebande endommagé sur la plage de Bleriot à Sangatte, près de Calais, dans le nord de la France, le 11 juin 2025. (AFP)
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  • Trente-neuf migrants, dont huit mineurs, avaient pu être sauvés, mais quatre avaient été retrouvé morts et quatre autres n'ont jamais été retrouvés
  • La même nuit, sept autres départs d'embarcations clandestines avaient été dénombrés dans la Manche

LILLE: Dix hommes, dont huit Afghans, sont jugés à partir de lundi à Lille pour leur rôle présumé de passeurs dans le naufrage d'une embarcation clandestine qui avait fait quatre morts et quatre disparus dans la Manche en décembre 2022.

Parti entre 1H00 et 1H30 du matin dans la nuit du 13 au 14 décembre 2022, le canot, qui transportait en majorité des migrants afghans, avait fait naufrage à quelques kilomètres des côtes anglaises.

Trente-neuf migrants, dont huit mineurs, avaient pu être sauvés, mais quatre avaient été retrouvé morts et quatre autres n'ont jamais été retrouvés.

La même nuit, sept autres départs d'embarcations clandestines avaient été dénombrés dans la Manche.

Selon les éléments de l'enquête, alors que les migrants gonflaient le bateau avant le départ, plusieurs ont entendu une détonation, synonyme selon eux de crevaison. Les passeurs leur ont dit de ne pas s'en faire et qu'il s'agissait du seul bateau disponible pour eux.

D'après les témoignages des rescapés, il n'y avait pas assez de gilets de sauvetage pour tout le monde et aucune des personnes décédées n'en portait un. La température était glaciale et la mer très agitée.

Après une ou deux heures de traversée, un boudin a commencé à se dégonfler et l'eau à entrer dans l'embarcation, jusqu'à atteindre les genoux des passagers. Paniqués, ils se sont mis debout pour tenter de faire signe à un bateau. Mais le fond du canot, peu solide, a ployé sous leur poids et celui de l'eau, et tous se sont retrouvés à l'eau.

Neuf des prévenus sont jugés, jusqu'à vendredi, pour homicide involontaire par violation d'une obligation de sécurité, deux d'entre eux le sont pour blanchiment, tous pour aide au séjour irrégulier. Huit sont afghans, un syrien, un irakien.

Certains des prévenus sont soupçonnés d'avoir recruté des passeurs et assuré la logistique auprès des passagers, d'autres d'avoir géré l'organisation sur le camp de migrants de Loon-Plage (Nord), où vivaient les migrants avant leur tentative de traversée, toujours selon les éléments de l'enquête. D'autres encore sont jugés pour s'être occupés du transport des migrants vers la plage et de la mise à l'eau du canot, et deux pour avoir collecté une partie des paiements.

Le mineur sénégalais qui pilotait le canot est, lui, inculpé dans le cadre d'une procédure au Royaume-Uni.

Apparu en 2018, le phénomène des traversées de la Manche en petites embarcations est à l'origine de nombreux naufrages, le plus meurtrier ayant coûté la vie à 27 personnes en novembre 2021.

Depuis le début de l'année, au moins 15 migrants sont morts dans la Manche, bras de mer parmi les plus fréquentés du monde et où les conditions météorologiques sont souvent difficiles, selon un décompte de l'AFP à partir de chiffres officiels. En 2024, 78 étaient morts ainsi, un record.


Légion d'honneur, Sarkozy « prend acte », rappelant que la CEDH doit encore examiner son recours

La Cour d'appel a confirmé l'année dernière la condamnation de l'ancien président français Nicolas Sarkozy pour avoir tenté illégalement d'obtenir des faveurs d'un juge et lui a ordonné de porter un bracelet électronique à la cheville au lieu de purger une peine d'un an de prison. (Photo d'archive AFP)
La Cour d'appel a confirmé l'année dernière la condamnation de l'ancien président français Nicolas Sarkozy pour avoir tenté illégalement d'obtenir des faveurs d'un juge et lui a ordonné de porter un bracelet électronique à la cheville au lieu de purger une peine d'un an de prison. (Photo d'archive AFP)
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  • L'ex-président (2007-2012) a rappelé que son recours devant la CEDH « est toujours pendant ». Il l'avait déposé après sa condamnation devenue définitive en décembre, à un an de prison ferme pour corruption dans l'affaire des écoutes. 
  • Nicolas Sarkozy, déjà exclu de l'ordre national du Mérite, est ainsi devenu le deuxième chef de l'État français privé de cette distinction, après le maréchal Pétain.

PARIS : L'ancien président Nicolas Sarkozy a « pris acte » dimanche de son exclusion de la Légion d'honneur et rappelle que la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) doit encore se prononcer sur son recours dans l'affaire des écoutes, a indiqué son avocat Patrice Spinosi dans une déclaration transmise à l'AFP.

« Nicolas Sarkozy prend acte de la décision prise par le grand chancelier. Il n’a jamais fait de cette question une affaire personnelle », a affirmé Patrice Spinosi, soulignant que si l'ancien chef de l'État « a fait valoir des arguments juridiques, c’était au nom de la fonction même de président de la République ».

L'ex-président (2007-2012) a rappelé que son recours devant la CEDH « est toujours pendant ». Il l'avait déposé après sa condamnation devenue définitive en décembre, à un an de prison ferme pour corruption dans l'affaire des écoutes. 

« La condamnation de la France (par la CEDH) impliquera la révision de la condamnation pénale prononcée à l'encontre de Nicolas Sarkozy, en même temps que l’exclusion de l’ordre de la Légion d’Honneur ; l’une n’étant que la conséquence de l’autre », a assuré Patrice Spinosi.

Nicolas Sarkozy, déjà exclu de l'ordre national du Mérite, est ainsi devenu le deuxième chef de l'État français privé de cette distinction, après le maréchal Pétain, à qui la Légion d'honneur avait été retirée en 1945 pour haute trahison et intelligence avec l'ennemi.

« Ce lien avec le maréchal Pétain est indigne », a déclaré la porte-parole du gouvernement Sophie Primas (LR), prenant « acte » elle aussi de cette décision « automatique qui fait partie du code de la Légion d’Honneur ».

« Le président Sarkozy a été là pour la France à des moments extrêmement compliqués », a-t-elle déclaré, se disant « un peu réservée non pas sur la règle, mais sur ce qu’elle entraîne comme comparaison ».

« C'est une règle, mais c'est aussi une honte », a déploré sur franceinfo Othman Nasrou, le nouveau secrétaire général de LR et proche de Bruno Retailleau, apportant son « soutien et son respect » à l'ex-président.

À gauche, le député écologiste Benjamin Lucas s'est félicité de la décision, appelant sur X à ce que « la République prive de ses privilèges et de son influence institutionnelle celui qui a déshonoré sa fonction et trahi le serment sacré qui lie le peuple à ses élus, celui de la probité ».


Echanges de frappes entre Israël et l'Iran : la France renforce la vigilance sur son territoire

 Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau  (Photo AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (Photo AFP)
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  • « Il convient de porter une vigilance particulière à l'ensemble des sites qui pourraient être ciblés par des actes de terrorisme ou de malveillance de la part d'une puissance étrangère », a-t-il indiqué dans un télégramme
  • Le ministre a appelé à la mobilisation des services de renseignements, des forces de sécurité intérieure, des polices municipales et des élus locaux, ainsi que du dispositif Sentinelle.

PARIS : Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau a appelé les préfets à renforcer la vigilance sur le territoire national. Il a notamment demandé de cibler les lieux de culte, les rassemblements festifs et les intérêts israéliens et américains. Cette demande a été transmise par télégramme. Elle a été envoyée vendredi. Cela fait suite à l'attaque israélienne en Iran.

« Il convient de porter une vigilance particulière à l'ensemble des sites qui pourraient être ciblés par des actes de terrorisme ou de malveillance de la part d'une puissance étrangère », a-t-il indiqué dans un télégramme consulté par l'AFP, alors qu'Israël et l'Iran poursuivaient leurs échanges de frappes meurtrières.

Les hostilités ont été déclenchées par une attaque israélienne massive contre des sites militaires et nucléaires iraniens, à laquelle Téhéran riposte avec des missiles balistiques. 

Dans ce contexte, M. Retailleau demande aux préfets de porter « une attention particulière » à la sécurité des lieux de culte, des établissements scolaires, des établissements publics et institutionnels, ainsi que des sites à forte affluence, notamment au moment des entrées et des sorties, et ce, incluant les « rassemblements festifs, culturels ou cultuels ».

Ces mesures de protection renforcée s'appliquent également aux « intérêts israéliens et américains ainsi qu'aux établissements de la communauté juive ».

Le ministre a appelé à la mobilisation des services de renseignements, des forces de sécurité intérieure, des polices municipales et des élus locaux, ainsi que du dispositif Sentinelle.

Vendredi soir, le président Emmanuel Macron a annoncé un « renforcement » du dispositif Sentinelle, qui déploie des militaires en France, « pour faire face à toutes les potentielles menaces sur le territoire national ».