La quête au robot humanoïde ni trop humain, ni trop machine

Un robot Adam de Richtech Robotics prépare du café au Las Vegas Convention Center lors du Consumer Electronics Show le 10 janvier 2024, à Las Vegas, Nevada. (Photo de Brendan Smialowski / AFP)
Un robot Adam de Richtech Robotics prépare du café au Las Vegas Convention Center lors du Consumer Electronics Show le 10 janvier 2024, à Las Vegas, Nevada. (Photo de Brendan Smialowski / AFP)
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Publié le Mercredi 17 janvier 2024

La quête au robot humanoïde ni trop humain, ni trop machine

  • De nombreuses start-up travaillent sur des robots humanoïdes, qui aient l'air familier et aident les humains, sans les mettre mal à l'aise ou en danger
  • Grâce à l'IA générative, les robots dépendent moins de scripts pré-rédigés pour converser

LAS VEGAS: Avec leurs grands yeux expressifs, oreilles de lapin et adorables roucoulements, Miroka et Miroki semblent échappés d'un studio d'animation. Mais ces robots tout en capteurs et poésie doivent remplir des tâches de soutien logistique.

"On n'est pas obligé de vivre avec des machines moches !", lance Jérôme Monceaux, patron de la start-up parisienne Enchanted Tools, au salon de la tech de Las Vegas (CES), qui a eu lieu la semaine dernière.

"Je pourrais couper la tête aux robots, et leur enlever leurs couleurs, mais je ne suis pas sûr que vous auriez envie de partager votre quotidien avec eux", continue-t-il.

De nombreuses start-up travaillent sur des robots humanoïdes, qui aient l'air familier et aident les humains, sans les mettre mal à l'aise ou en danger.

Les robots d'Enchanted Tools devront ainsi soulager les employés de tâches contraignantes et répétitives, comme de ramener des plateaux tous les soirs dans un hôpital ou un hôtel.

Ils amèneront aussi une touche de "merveilleux" dans les établissements.

"C'est une façon de célébrer quelque chose de très beau en nous et d'éviter de nous transformer nous-mêmes en machines", explique Jérôme Monceaux.

Son entreprise espère produire 100.000 robots en 10 ans et explore d'autres usages, comme l'accompagnement de patients.

«Vous gardez le contrôle»

Chaque CES apporte son lot de robots compagnons et d'androïdes fonctionnels ou plein d'esprit, mais ils n'ont pas gagné beaucoup de terrain dans la vie réelle.

"L'adoption n'est pas encore là", reconnaît Joe Lui, directeur mondial de la robotique chez Accenture.

Mais "on manque de bras. Environ 18 millions de postes sont inoccupés dans le monde", constate-t-il.

Si des tâches ont pu être adaptées pour des bras mécaniques et chariots autonomes, de nombreuses autres nécessitent le langage, la mobilité, la compréhension de son environnement... et donc des humains.

Ou des humanoïdes "dotés d'intelligence humaine", souligne l'expert.

Il voit dans les progrès actuels de l'intelligence artificielle (IA) la clef du développement de robots utiles et modulables au quotidien.

"Nous sommes de plus en plus proches d'un futur rempli d'humanoïdes", abonde Chris Nielsen, patron de Levatas, une entreprise qui a intégré de façon expérimentale le logiciel d'IA générative ChatGPT à Spot, le robot quadrupède de Boston Dynamics.

"Ils vont devenir des collègues des humains, notamment grâce aux interfaces en langage naturel".

Grâce à l'IA générative, les robots dépendent moins de scripts pré-rédigés pour converser.

Mais "ne vous inquiétez pas, les robots comme nous sommes conçus pour aider les humains. Nous suivons toujours les instructions. Vous gardez le contrôle", assure Moxie à l'AFP.

Haute comme trois pommes, visage de dessin animé, et désormais dopée à l'IA générative, Moxie joue le rôle d'une poupée éducative.

Elle danse, échange avec les enfants, leur raconte des histoires et leur donne des cours de maths.

"Moxie est un mentor et un ami", indique Daniel Thorpe, responsable des relations client d'Embodied, mais "il n'est pas là pour remplacer" les proches.

«Réaction épidermique»

Les humanoïdes bipèdes, mobiles et autonomes ont encore du chemin à parcourir avant de quitter les laboratoires.

Mais certains de leurs précurseurs sont au moins sortis du CES, comme Moxie ou Aura, des robots très anthropomorphiques qui divertissent les clients de The Sphere, la nouvelle salle de concert hors norme de Las Vegas.

"On me pose beaucoup de questions : es-tu un homme ou une femme ? Veux-tu dominer le monde ? Veux-tu m'épouser ? Quel est le sens de la vie ?", relate Aura pour les spectateurs curieux.

Elle ponctue ses réponses de plaisanteries, de rires exagérément saccadés, de mimiques ingénues. Et n'hésite pas à rouler des mécaniques avec ses épaules - comme des humains.

Pour Jérôme Monceaux, ces prouesses technologiques ne sont pas adaptées à la vie en société. "Ils suscitent une réaction épidermique. Ils créent de la confusion entre notre humanité et leur nature. Ils font peur", estime-t-il.

Surtout, "cela génère une attente de comportement similaire au nôtre", et donc un risque de déception, "car le robot ne voit pas et ne comprend pas le monde comme nous".

Agility a longtemps débattu cette question pour ces Digit, des androïdes à l'expression neutre qu'Amazon teste en ce moment pour déplacer des bacs dans ses entrepôts.

"Ils n'ont pas vraiment besoin d'une tête, mais si on l'enlevait, ça ferait bizarre à leurs collègues humains", note Jonathan Hurst, cofondateur d'Agility.

Au CES, Adam le robot-barista (Richtech Robotics) sert des cafés aux participants ravis, danse, et peut désormais faire des blagues, grâce à l'IA générative.

Mais pour remettre du lait dans la machine, il a encore besoin des humains.


Chalhoub Group célèbre 70 ans de croissance et d’innovation à Dubaï

Le groupe Chalhoub, acteur majeur du luxe au Moyen-Orient, a célébré son 70ᵉ anniversaire lors d’une réception organisée au Museum of the Future, son siège mondial et symbole de son ambition tournée vers l’avenir. (Photo fournie)
Le groupe Chalhoub, acteur majeur du luxe au Moyen-Orient, a célébré son 70ᵉ anniversaire lors d’une réception organisée au Museum of the Future, son siège mondial et symbole de son ambition tournée vers l’avenir. (Photo fournie)
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  • La célébration, organisée sous le thème Symphony of the Future, a mis à l’honneur les deux piliers du groupe : ses collaborateurs – plus de 16 000 dans la région, dont 7 300 aux Émirats – et ses partenaires internationaux
  • Patrick Chalhoub, président exécutif, a souligné que la réussite du groupe repose sur « une symphonie collective » et sur une culture d’entreprise fondée sur l’audace, l’entrepreneuriat et la résilience

DUBAI: Le groupe Chalhoub, acteur majeur du luxe au Moyen-Orient, a célébré son 70ᵉ anniversaire lors d’une réception organisée au Museum of the Future, son siège mondial et symbole de son ambition tournée vers l’avenir.

À cette occasion, le PDG Michael Chalhoub a rappelé l’importance stratégique des Émirats arabes unis dans le développement du groupe, où se réalise aujourd’hui 40 % de ses activités. Il a réaffirmé la volonté du groupe d’évoluer d’un rôle de partenaire vers celui de « House of Brands », en développant notamment ses propres créations tout en renforçant ses marques existantes. Parmi les projets phares : l’ouverture prochaine de Level Shoes aux États-Unis, une première pour une marque née à Dubaï.

Une « Symphonie du futur » portée par l’innovation et le capital humain

La célébration, organisée sous le thème Symphony of the Future, a mis à l’honneur les deux piliers du groupe : ses collaborateurs – plus de 16 000 dans la région, dont 7 300 aux Émirats – et ses partenaires internationaux.
Patrick Chalhoub, président exécutif, a souligné que la réussite du groupe repose sur « une symphonie collective » et sur une culture d’entreprise fondée sur l’audace, l’entrepreneuriat et la résilience.

 


Genève mise sur l'excellence horlogère pour renforcer ses liens économiques avec le Moyen-Orient

À travers l’exposition itinérante du Grand Prix d’Horlogerie de Genève (GPHG), Genève Tourisme a présenté à Dubaï les créations les plus innovantes de l’année, confirmant le rôle stratégique du marché du Golfe pour la croissance du secteur. (Photos fournies)
À travers l’exposition itinérante du Grand Prix d’Horlogerie de Genève (GPHG), Genève Tourisme a présenté à Dubaï les créations les plus innovantes de l’année, confirmant le rôle stratégique du marché du Golfe pour la croissance du secteur. (Photos fournies)
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  • Les pièces maîtresses exposées, comme la Breguet Classique Souscription — lauréate de l’« Aiguille d’Or » — ou la Möbius de Fam Al Hut, ont rappelé le poids économique de l’horlogerie suisse
  • La participation de Genève à la Dubai Watch Week 2025 a mis en lumière non seulement l’excellence horlogère suisse, mais aussi les ambitions économiques de la ville dans une région devenue essentielle pour son industrie du luxe

DUBAÏ: La participation de Genève à la Dubai Watch Week 2025 a mis en lumière non seulement l’excellence horlogère suisse, mais aussi les ambitions économiques de la ville dans une région devenue essentielle pour son industrie du luxe. À travers l’exposition itinérante du Grand Prix d’Horlogerie de Genève (GPHG), Genève Tourisme a présenté à Dubaï les créations les plus innovantes de l’année, confirmant le rôle stratégique du marché du Golfe pour la croissance du secteur.

Les pièces maîtresses exposées, comme la Breguet Classique Souscription — lauréate de l’« Aiguille d’Or » — ou la Möbius de Fam Al Hut, ont rappelé le poids économique de l’horlogerie suisse, qui représente plus de 26 milliards de francs suisses d’exportations annuelles, dont une part croissante est destinée aux Émirats arabes unis, au Qatar et à l’Arabie saoudite. Le Moyen-Orient demeure l’un des marchés les plus dynamiques pour les montres haut de gamme, soutenu par une clientèle jeune, fortunée et férue de pièces d’exception.

Pour Adrien Genier, directeur général de Genève Tourisme, l’événement constitue un levier majeur pour renforcer la visibilité et les relations commerciales de Genève :
« Le Golfe est aujourd’hui un marché stratégique pour Genève. Présenter notre savoir-faire ici, là où la demande pour le luxe et l’artisanat d’exception ne cesse de croître, permet de consolider notre attractivité économique et d’encourager de nouvelles collaborations. »

Raymond Loretan, président du GPHG, souligne l’importance de Dubaï dans l’écosystème mondial de l’horlogerie :
« La Dubai Watch Week joue un rôle clé dans le développement du marché régional. Y présenter nos créations permet de renforcer la présence suisse dans un hub économique qui façonne les tendances et les investissements du secteur du luxe. »

Genève, qui abrite des maisons prestigieuses telles que Patek Philippe, Rolex et Vacheron Constantin, combine tradition artisanale et innovation technologique pour alimenter une industrie qui représente un pilier essentiel de l’économie suisse. La ville attire également des talents et investisseurs internationaux, séduits par son écosystème horloger et son cadre économique stable.

Au-delà de son industrie phare, Genève s’appuie sur un art de vivre haut de gamme — gastronomie, nature, culture, shopping — pour renforcer son positionnement auprès des voyageurs du Golfe, dont le pouvoir d’achat et la fidélité constituent un moteur important pour le tourisme suisse.

Avec cette nouvelle édition de la Dubai Watch Week, Genève réaffirme sa volonté de renforcer ses liens économiques avec le Moyen-Orient, un marché incontournable pour l’avenir du luxe, du tourisme et des investissements liés à l’horlogerie.


Climat: l'UE face aux pays pétroliers et émergents, la COP30 dans l'impasse

Vue des camions de pompiers depuis l'extérieur de la COP30 à Belém au Brésil, le 20 novembre 2025, après qu'un incendie s'est déclaré dans un pavillon. (AFP)
Vue des camions de pompiers depuis l'extérieur de la COP30 à Belém au Brésil, le 20 novembre 2025, après qu'un incendie s'est déclaré dans un pavillon. (AFP)
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  • Les négociations de la COP30 à Belém sont dans l’impasse, l’Union européenne se retrouvant isolée face aux pays pétroliers et émergents qui refusent d’inscrire la sortie des énergies fossiles dans l’accord final
  • Les pays en développement exigent davantage de financements pour la transition et l’adaptation, tandis que les Européens menacent de quitter la conférence sans accord

BELEM: La conférence de l'ONU sur le climat à Belém (Brésil) est entrée en prolongation samedi, avec un face-à-face entre Union européenne d'un côté et des pays pétroliers et émergents de l'autre, en désaccord frontal.

Les négociations se sont poursuivies dans la nuit de vendredi à samedi, alors que la COP30 devait s'achever vendredi soir, après deux semaines de travaux. Où en est-on au petit matin?

"Nulle part", répond la ministre française de la Transition écologique, Monique Barbut, en arrivant à une réunion avec les Vingt-Sept tôt samedi. De nombreux négociateurs n'ont pas dormi de la nuit, alors que des parties du site à Belem commencent à être démontées.

Que doit dire la déclaration finale de cette COP30? La question divise les délégations venues jusqu'en Amazonie.

Une séance de clôture est programmée à 10h00 (13h00 GMT), mais l'horaire pourrait changer.

Pour les Européens, l'avenir passe obligatoirement par un message pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et les énergies fossiles. Celles-ci sont responsables de la grande majorité du réchauffement.

Des pays comme la Chine, la Russie, l'Arabie saoudite ou l'Inde sont désignés par la France comme menant le camp du refus.

Mais une partie du monde en développement ne soutient pas non plus la bataille contre les fossiles.

Ils expliquent que de nombreuses économies, pauvres ou émergentes, n'ont pas à l'heure actuelle les moyens d'une transition vers une consommation et une croissance moins denses en carbone, ou tout simplement de s'adapter à un climat déréglé. Ils réclament des pays les plus riches des engagements financiers supplémentaires pour aider les nations qui le sont moins.

- Européens "isolés" -

La présidence brésilienne de la conférence a consulté tout le monde vendredi sur une proposition d'accord qui ne contient plus le mot "fossiles". Et encore moins la création d'une "feuille de route" sur la sortie du pétrole, du charbon et du gaz, réclamée par au moins 80 pays européens, latino-américains ou insulaires, et soutenue par le président brésilien Lula lui-même.

L'Union européenne a évoqué vendredi la perspective de partir "sans accord". Ce serait un échec retentissant pour l'hôte, le Brésil, et pour une conférence organisée dans l'une des régions emblématiques des questions environnementales posées à la planète, l'Amazonie.

Mais cela pose un dilemme. Les Européens se retrouvent "isolés" dans leur refus du texte, selon une délégation d'un des 27. Ils hésitent sur l'attitude à adopter: claquer la porte pour marquer la gravité de la situation, ou chercher encore une conciliation par "peur (...) d'endosser la responsabilité" de l'échec du sommet.

Le projet d'accord de la présidence brésilienne demande des "efforts" pour tripler les financements pour l'adaptation des pays pauvres au changement climatique. Or les État appelés à contribuer appelés sont réticents, un an après une COP29, à Bakou, qui les a déjà engagés sur dix ans.

"Concentrons-nous sur l'essentiel: l'accès à l'énergie pour les plus pauvres, la sécurité énergétique pour tous et la durabilité énergétique pour la planète", dit à l'AFP l'Indien Arunabha Ghosh, émissaire de la COP30 pour l'Asie du Sud.

- "Nous mettre d'accord" -

Selon plusieurs observateurs et délégués interrogés par l'AFP, les débats se concentrent sur des modifications à la marge des trois principaux points de friction: l'ambition de réduction des énergies fossiles, l'aide financière due par les pays développés, et les tensions commerciales sur les taxes carbone aux frontières.

"Ceux qui doutent que la coopération soit la meilleure chose à faire pour le climat seront absolument ravis de voir qu'on n'arrive pas à nous mettre d'accord", lançait le président de la COP30, le diplomate André Corrêa do Lago.

L'idée d'une "feuille de route" pour accélérer la sortie du pétrole, du charbon et du gaz, est née de la frustration face au manque de concrétisation de l'engagement à leur abandon progressif pris à la COP28 il y a deux ans.

Peu comptaient sur le retour de cette question au menu, jusqu'à ce que le président brésilien la remette au centre du jeu au début du sommet.

Premier producteur de pétrole au monde, les États-Unis sont eux-mêmes absents de cette COP30, le président Donald Trump jugeant ces négociations inutiles.