L’Arabie saoudite utilise des «actifs inutilisés» pour assurer son avenir, déclare Faisal Alibrahim à Davos

Le ministre saoudien de l'Économie et de la Planification, Faisal Alibrahim, lors du Forum économique mondial de Davos (Photo, FEM).
Le ministre saoudien de l'Économie et de la Planification, Faisal Alibrahim, lors du Forum économique mondial de Davos (Photo, FEM).
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Publié le Jeudi 18 janvier 2024

L’Arabie saoudite utilise des «actifs inutilisés» pour assurer son avenir, déclare Faisal Alibrahim à Davos

  • Faisal Alibrahim affirme que la stratégie de l’Arabie saoudite repose sur «un mouvement audacieux»
  • Il est essentiel d'adopter une vision à long terme pour s'attaquer à des problèmes tels que le changement climatique

RIYAD: L'Arabie saoudite cherche de meilleurs moyens d'exploiter ses ressources et ses actifs, a déclaré le ministre de l'Économie et de la Planification, Faisal Alibrahim, lors du Forum économique mondial de Davos (FEM), mercredi.

«Nous avons examiné les vastes actifs, précieux mais inutilisés, et avons commencé à réfléchir à la manière de les mobiliser pour améliorer et contribuer à nos objectifs nationaux», a-t-il déclaré lors d'une table ronde intitulée «Investisseurs de premier recours: Government Inc.».

L'événement était animé par Saadia Zahidi, directrice générale du FEM, et comprenait plusieurs intervenants de haut niveau, dont le président de Singapour, Tharman Shanmugaratnam. L’évènement a examiné la manière dont les investissements publics transforment le paysage économique mondial.

Alibrahim a signalé que les gouvernements reconnaissaient la nécessité de mobiliser leurs actifs et leurs capacités de manière plus efficace, notamment en réponse aux récentes crises mondiales, et qu'ils considéraient qu'une plus grande collaboration avec le secteur privé était essentielle pour atteindre les objectifs nationaux.

Une vision à long terme est essentielle pour aborder des questions telles que le changement climatique et l'innovation technologique, a-t-il indiqué.

Le ministre a également évoqué la Vision 2030 – le plan ambitieux de l'Arabie saoudite pour la diversification économique, l'engagement mondial et l'amélioration de la qualité de vie. Il a ainsi souligné l'importance d'investir dans le capital humain, notamment dans l'éducation, les soins de santé et les partenariats internationaux, comme la collaboration fructueuse du Royaume avec Singapour sur le renforcement des capacités du secteur public.

«L'Arabie saoudite dispose d'un modèle que tout le monde étudie, et ce modèle repose sur un mouvement audacieux, l'apprentissage par la pratique et la collaboration mondiale», a souligné Alibrahim.

Il a décrit le Fonds d'investissement public comme un excellent exemple d'utilisation d'actifs inutilisés pour le développement national, notant qu'il se concentre à la fois sur la génération de revenus et sur la stimulation du développement.

«Nous voulions accélérer notre diversification rapidement. Nous sommes allés créer l'environnement dans plusieurs secteurs», a-t-il précisé.

«Nous avons donné la priorité à 13 secteurs qui ont créé les conditions de la rentabilité. Le Fonds d'investissement public a déployé le plus gros capital frais en 2023, soit plus de 35 milliards de dollars (1 dollar américain = 0,92 euro)», a-t-il soutenu.

Il a conclu en soulignant la nécessité d'une coopération internationale dans des domaines tels que l'énergie verte et l'importance d'efforts conjoints pour mener à bien les futures avancées technologiques.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Saudi Aramco dévoile une technologie de capture directe de l'air pour réduire les émissions

Aramco a souligné que l'usine pilote, développée en partenariat avec Siemens Energy, représente une étape cruciale dans l'amélioration des capacités de DAC. (Dossier)
Aramco a souligné que l'usine pilote, développée en partenariat avec Siemens Energy, représente une étape cruciale dans l'amélioration des capacités de DAC. (Dossier)
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  • Saudi Aramco a dévoilé la première unité d'essai de capture directe de l'air du Royaume, marquant ainsi une étape importante dans sa mission de réduction des émissions et d'avancement de la technologie de capture du carbone
  • L'unité est capable d'éliminer 12 tonnes de dioxyde de carbone de l'atmosphère chaque année

DJEDDAH : Saudi Aramco a dévoilé la première unité d'essai de capture directe de l'air du Royaume, marquant ainsi une étape importante dans sa mission de réduction des émissions et d'avancement de la technologie de capture du carbone pour un avenir durable.

L'unité est capable d'éliminer 12 tonnes de dioxyde de carbone de l'atmosphère chaque année, selon un communiqué officiel d'Aramco.

En tant que première entreprise intégrée d'énergie et de produits chimiques au monde, Aramco a souligné que l'usine pilote, développée en partenariat avec Siemens Energy, représente une étape cruciale dans l'amélioration des capacités de DAC.

Ali A. Al-Meshari, vice-président principal d'Aramco chargé de la supervision et de la coordination des technologies, a souligné que les technologies de capture directe du dioxyde de carbone joueront un rôle essentiel dans l'atténuation des émissions de gaz à effet de serre, en particulier dans les industries qui sont difficiles à décarboniser.

"L'installation d'essai lancée par Aramco est une étape clé dans nos efforts pour mettre à l'échelle des systèmes DAC viables, en vue d'un déploiement dans le Royaume d'Arabie saoudite et au-delà. En plus de contribuer à réduire les émissions, le CO2 extrait grâce à ce processus peut à son tour être utilisé pour produire des produits chimiques et des carburants plus durables", a déclaré M. Al-Meshari.

Ce développement est conforme à l'engagement de l'Arabie saoudite de parvenir à des émissions nettes nulles d'ici à 2060, en suivant une approche d'économie circulaire du carbone qui met l'accent sur la réduction, la réutilisation, le recyclage et l'élimination du carbone.

Cette initiative soutient également l'Initiative verte saoudienne, qui vise à réduire les émissions de carbone de 278 millions de tonnes par an d'ici à 2030 et à faire passer 50% des sources d'énergie du pays aux énergies renouvelables.

Le projet reflète l'engagement ferme d'Aramco en faveur de la capture du carbone, un élément essentiel de son objectif de réduire à zéro les émissions de gaz à effet de serre des catégories 1 et 2 pour l'ensemble de ses actifs détenus et exploités à 100% d'ici à 2050.

Aramco prévoit d'utiliser la nouvelle installation comme terrain d'essai pour les matériaux de capture du CO2 de la prochaine génération, spécialement conçus pour le climat unique de l'Arabie saoudite. En outre, la société vise à réduire les coûts et à promouvoir l'adoption plus rapide des technologies DAC dans la région.

Dans le cadre de sa stratégie d'économie circulaire du carbone, Aramco explore des méthodes de capture du CO2 à la fois aux sources d'émission et directement dans l'atmosphère, en incorporant des solutions technologiques de pointe, comme l'indique l'annonce de la société.

En partenariat avec Siemens Energy, Aramco a l'intention de développer la technologie et de jeter les bases d'installations DAC à grande échelle à l'avenir.

En outre, le lancement de l'installation d'essai DAC intervient peu de temps après qu'Aramco, avec ses partenaires Linde et SLB, a signé un accord d'actionnaires pour développer un centre de captage et de stockage du carbone à Jubail. La première phase du centre aura la capacité de capturer 9 millions de tonnes de CO2 provenant de trois usines de gaz d'Aramco et d'autres sources industrielles.

En octobre 2023, Saudi Aramco a annoncé sa collaboration avec de grandes entreprises internationales pour développer des solutions de réduction des émissions, notamment l'hydrogène à faible teneur en carbone, le captage direct du CO2 dans l'air et une approche innovante du stockage du CO2.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La flotte aérienne du Moyen-Orient devrait croître de 5 % par an, surpassant la moyenne mondiale

L'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis sont les moteurs de cette croissance, puisqu'ils représentent 60 % du marché de l'aviation de la région, selon l'analyse d'Oliver Wyman. (Shutterstock)
L'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis sont les moteurs de cette croissance, puisqu'ils représentent 60 % du marché de l'aviation de la région, selon l'analyse d'Oliver Wyman. (Shutterstock)
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  • La flotte aérienne commerciale du Moyen-Orient devrait enregistrer un taux de croissance annuel composé de 5,1 % entre 2025 et 2035, dépassant la moyenne mondiale de 2,8 %

Riyad : La flotte aérienne commerciale du Moyen-Orient devrait enregistrer un taux de croissance annuel composé de 5,1 % entre 2025 et 2035, dépassant la moyenne mondiale de 2,8 %, selon de nouvelles prévisions.

Selon un rapport du cabinet de conseil Oliver Wyman, la flotte aérienne du Moyen-Orient devrait atteindre 2 557 avions, une expansion principalement portée par la demande croissante de vols court-courriers.

La part du Moyen-Orient dans la flotte commerciale mondiale devrait passer de 5,3 % en 2025 à 6,7 % en 2035. En parallèle, l’expansion de la flotte entraînera une hausse des dépenses de maintenance, de réparation et de révision, qui devraient passer de 16 milliards de dollars en 2025 à 20 milliards de dollars en 2035, portée par l’augmentation du nombre d’aéronefs.

L’analyse met en avant les efforts significatifs déployés par la région pour renforcer son secteur de l’aviation, en accord avec des ambitions économiques plus larges, notamment en Arabie saoudite, où la stratégie nationale de tourisme du gouvernement vise à attirer 150 millions de visiteurs d’ici à 2030.

Andre Martins, responsable des pratiques en transport, services et opérations pour l’Inde, le Moyen-Orient et l’Afrique chez Oliver Wyman, a déclaré : “Le marché de l’aviation commerciale au Moyen-Orient est en plein essor, porté par une forte demande de voyages aériens, tant des compagnies aériennes à service complet que des transporteurs à bas coût qui gagnent du terrain sur le marché”.

Il a ajouté : “L’expansion de la flotte dans la région sera principalement alimentée par l’ajout d’avions à fuselage étroit qui répondront à la croissance des vols intérieurs et des vols court-courriers”.

M. Martins a déclaré que les différents pays du Moyen-Orient ont la possibilité de saisir l’important potentiel du marché sur l’ensemble de la chaîne de valeur, tout en améliorant la productivité et l’efficacité des opérations.

“En s’appuyant sur les connaissances et les meilleures pratiques mondiales, le secteur de l’aviation au Moyen-Orient peut adapter ses stratégies pour relever les défis locaux tout en apportant des améliorations significatives”, a-t-il ajouté.

L’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis volent haut

L’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis sont les principaux moteurs de cette croissance, puisqu’ils représentent 60 % du marché de l’aviation de la région, selon l’analyse d’Oliver Wyman.

L’Arabie saoudite est en tête pour les voyages intérieurs, représentant 45 % du nombre total de sièges, tandis que les Émirats arabes unis se concentrent sur le trafic international.

Un récent rapport de l’Association internationale du transport aérien (IATA) a souligné la croissance du secteur de l’aviation au Moyen-Orient, la demande de passagers ayant augmenté de 9,6 % d’une année sur l’autre en janvier.

L’IATA a également noté que la capacité des transporteurs aériens de la région a augmenté de 4,4 % par rapport au même mois de l’année dernière.

Cependant, la demande de fret aérien a connu une baisse de 8,4 % en janvier.

Les avions à fuselage étroit vont dominer la flotte

L’expansion de la flotte du Moyen-Orient sera dominée par les avions à fuselage étroit, dont le nombre devrait atteindre 1 190 d’ici 2035, soit une augmentation de 75,25 % par rapport à 2025.

Leur part dans la flotte totale de la région passera de 43 % à 47 %. L’un des principaux avantages des avions à fuselage étroit est leur rendement énergétique supérieur. Leur conception optimisée et leur poids plus léger en font une option plus respectueuse de l’environnement, idéale pour les compagnies aériennes cherchant à réduire leurs émissions de carbone et leur consommation de carburant.

Le nombre d’avions à fuselage large dans la région devrait atteindre 1 307 d’ici 2035, enregistrant une hausse de 63,17 % par rapport à 2025. Par ailleurs, la flotte de turbopropulseurs au Moyen-Orient devrait s’élever à 37 d’ici 2035, suivie par les jets régionaux, dont le nombre atteindra 23.

Perspectives mondiales

L’analyse prévoit que la flotte mondiale dépassera les 38 300 avions d’ici 2035, les problèmes de production incitant les compagnies aériennes à retarder le retrait des avions les plus anciens, ce qui augmente l’âge moyen de la flotte.

Les avions à fuselage étroit devraient conserver leur position dominante, leur part passant de 62 % à 68 % d’ici 2035.

Le rapport souligne que les régions émergentes comme la Chine, l’Inde et le Moyen-Orient sont sur le point de conquérir une plus grande part du marché mondial de l’aviation, reflétant ainsi l’évolution de la dynamique de l’industrie.

La flotte aérienne commerciale de l’Inde devrait enregistrer un taux de croissance annuel composé de 8,5 % entre 2025 et 2035.
Le rapport prévoit que la production d’avions atteindra 1 800 unités en 2025, puis 2 200 en 2029 et un peu plus de 2 400 en 2035.

En décembre, un rapport distinct de l’IATA prévoyait que le bénéfice net de l’industrie aéronautique atteindrait 36,6 milliards de dollars en 2025, contre 31,5 milliards de dollars en 2024.

L’organisme industriel a également estimé que le nombre de passagers atteindrait 5,2 milliards en 2025, soit une augmentation de 6,7 % par rapport à 2024, et que c’est la première fois que le nombre de voyageurs dépasse la barre des 5 milliards.

L’IATA prévoit également que les volumes de fret augmenteront de 5,8 % d’une année sur l’autre pour atteindre 72,5 millions de tonnes en 2025.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


France: 1,7 milliard d'euros seront investis dans la défense 

Des investisseurs publics français, comme la Caisse des dépôts et BpiFrance, verseront 1,7 milliard d'euros pour renforcer les fonds propres des entreprises de la Défense, a annoncé jeudi le ministre français de l'Economie Eric Lombard, dans un contexte de réarmement de l'Union européenne.(AFP)
Des investisseurs publics français, comme la Caisse des dépôts et BpiFrance, verseront 1,7 milliard d'euros pour renforcer les fonds propres des entreprises de la Défense, a annoncé jeudi le ministre français de l'Economie Eric Lombard, dans un contexte de réarmement de l'Union européenne.(AFP)
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  • Des investisseurs et des entreprises de défense sont réunis jeudi au ministère pour réfléchir aux meilleures façons pour les premiers de financer les seconds afin de monter en cadence dans le cadre de l'effort national de défense
  • Cette nouvelle situation est engendrée par l'évolution de la position américaine vis-à-vis de l'Ukraine et la menace russe

PARIS: Des investisseurs publics français, comme la Caisse des dépôts et BpiFrance, verseront 1,7 milliard d'euros pour renforcer les fonds propres des entreprises de la Défense, a annoncé jeudi le ministre français de l'Economie Eric Lombard, dans un contexte de réarmement de l'Union européenne.

"Les investisseurs publics investiront 1,7 milliard d'euros de capital qui, grâce aux co-investissements avec les investisseurs privés, nous permettent d'investir en fait jusqu'à 5 milliards d'euros de fonds propres additionnels en soutien du secteur", a précisé le ministre, en ouverture d'un colloque réunissant investisseurs et industriels de la défense sur le financement du secteur à Paris.

Des investisseurs et des entreprises de défense sont réunis jeudi au ministère pour réfléchir aux meilleures façons pour les premiers de financer les seconds afin de monter en cadence dans le cadre de l'effort national de défense.

Cette nouvelle situation est engendrée par l'évolution de la position américaine vis-à-vis de l'Ukraine et la menace russe.

M. Lombard a ajouté qu'il était "responsable" d'investir dans le secteur de la défense, appelant les investisseurs privés à dépasser leur "frilosité" dans ce domaine.

"Certains considèrent que le financement de notre défense ne serait pas cohérent avec une politique environnementale, sociale et de gouvernance ambitieuse. Cette vision est fausse", a déclaré M. Lombard.

"L'investissement dans le secteur de la défense est un investissement responsable. Il est d'autant plus responsable que cet investissement protège notre souveraineté et les principes que nous portons: la démocratie, la liberté, le développement durable", a-t-il poursuivi, applaudi par la salle.

Selon le ministre, "il n'y a pas d'armes controversées. Il y a des armements qui sont proscrits par les textes et par les traités internationaux. (...) Le reste est autorisé", a-t-il développé.

Prenant la parole à la suite du ministre de l'Economie, son collègue des Armées Sébastien Lecornu a insisté: "produire des armes, ce n'est pas sale".

La base industrielle et technologique de défense (BITD) française est composée de neuf grands groupes, à l'image de Thales ou Safran, autour desquels s'organisent 4.500 entreprises, petites et moyennes, dont 800 identifiées comme stratégiques ou critiques, selon le ministère de l'Economie.