Algérie: un couloir vert pour l’investissement agricole dans les wilayas du sud

Culture du blé, Algérie. (Fournie)
Culture du blé, Algérie. (Fournie)
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Publié le Jeudi 18 janvier 2024

Algérie: un couloir vert pour l’investissement agricole dans les wilayas du sud

  • L’un des objectifs majeurs de cette initiative est d'accomplir une avancée significative dans la production et la transformation des produits agricoles
  • «Le renforcement du secteur agricole et le développement des infrastructures agricoles figurent parmi les priorités de l'État algérien»

PARIS: Les investisseurs dans les filières agricoles stratégiques dans les wilayas du sud du pays (Sahara) bénéficieront de facilités pour établir un couloir vert: foncier avantageux, autorisations de forage de puits ou encore raccordement au réseau électrique.

Cette décision a été annoncée par Youcef Chorfa, ministre algérien de l’Agriculture et du Développement rural, lors d’un événement intitulé «L’agriculture au sud, un atout majeur de notre sécurité alimentaire», organisé dans la wilaya d’Adrar le 4 décembre 2023. Cette initiative, mise en œuvre par l’Office de développement de l’agriculture industrielle en terres sahariennes (Odas), a pour but d’établir des mégapoles intégrées dans les wilayas du sud. L’un des objectifs majeurs est d'accomplir une avancée significative dans la production et la transformation des produits agricoles.

Pour assurer sa sécurité alimentaire, le gouvernement algérien table sur la multiplication des investissements à travers la mise en place de mesures de facilitation, notamment via le financement des projets agricoles dans les régions du sud. Il s’agit de l’une des recommandations des Assises nationales de l’agriculture de février 2023 qui s’est concrétisée par la signature d’une convention-cadre entre le ministère de l’Agriculture et du Développement rural et l’Association professionnelle des banques et des établissements financiers (Abef).

Couloir vert

Selon le ministère de tutelle, la création du couloir vert pour l’investissement a pour objectif la concrétisation de la stratégie gouvernementale en matière de sécurité alimentaire. Le ministère de l’Énergie et des Mines assure, de son côté, contribuer au programme via l’accélération de l’électrification des exploitations agricoles et la fourniture d’engrais azotiques et autres produits nécessaires pour les cultures agricoles aux exploitants via sa filiale Agro-Alimentaire Activité (AAA).

Le ministère de l’Hydraulique s’engage à simplifier le processus d’obtention des autorisations de forage via la création d’un guichet unique au sein des directions locales des wilayas du sud.

Sécurité alimentaire

Pour assurer sa sécurité alimentaire, le gouvernement algérien table sur la multiplication des investissements à travers la mise en place de mesures de facilitation, notamment via le financement des projets agricoles dans les régions du sud. Il s’agit de l’une des recommandations des Assises nationales de l’agriculture de février 2023 qui s’est concrétisée par la signature d’une convention-cadre entre le ministère de l’Agriculture et du Développement rural et l’Association professionnelle des banques et des établissements financiers (Abef).

Interrogé par Arab News en français sur la stratégie du gouvernement dans le secteur agricole, Amine Boutalebi, directeur du Centre arabo-africain pour l'investissement et le développement (Caaid), affirme que «le renforcement du secteur agricole et le développement des infrastructures agricoles figurent parmi les priorités de l'État algérien». En fournissant la technologie, les ressources, le soutien financier et la logistique aux agriculteurs, le gouvernement va permettre de renforcer et d’augmenter la production nationale et d’améliorer la rentabilité du secteur. Cette stratégie permettra, selon lui, de faire «des progrès importants vers la réalisation de la sécurité alimentaire et l'extension de la souveraineté nationale».

Encouragement de l'innovation

Pour atteindre les objectifs fixés, M. Boutalebi plaide pour «le renforcement et le soutien des différents secteurs économiques associés au secteur agricole, et la prise en compte de la spécificité des régions et des zones concernées par les projets et les investissements agricoles». Ce dernier souligne «l’importance du recours à la technologie et à l'innovation qui vont permettre un développement global dans le domaine agricole».

«L'expansion des surfaces cultivées, le renforcement des capacités de stockage, à travers la réalisation de gigantesques silos pour les céréales, et l’ouverture récente de la Banque nationale des semences figurent parmi les axes majeurs fixés par l'Algérie pour atteindre son objectif», déclare Amine Boutalebi. Il met en avant le rôle de la Banque nationale des semences qui consiste, selon lui, à faire augmenter les rendements des cultures et à maintenir leur qualité et leur spécificité.

Il ajoute que «cet organisme permet de contribuer à la réalisation de la souveraineté nationale et de la sécurité alimentaire et de rompre avec la dépendance à l’importation de semences et de ressources agricoles étrangères». Enfin, le directeur du Caaid rappelle que le pays mise sur le développement de partenariats avec des pays leaders dans la production et l'industrie alimentaire, tels que la Russie, la Chine, l’Italie et la Turquie.


L'Allemagne menacée par la peur des réformes, selon le patron de Deutsche Bank

Le Chancelier allemand Friedrich Merz. (AFP)
Le Chancelier allemand Friedrich Merz. (AFP)
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  • "Le plus grand risque économique pour l'Allemagne n'est pas les droits de douane et autres barrières commerciales, mais notre manque de courage, notre prudence, notre lourdeur"
  • Ce qui nous manque, ce n'est pas la compétence, mais le courage et un engagement clair en faveur du changement"

FRANCFORT: Le président du premier groupe bancaire allemand Deutsche Bank a estimé mercredi que l'Allemagne est moins menacée par les tensions commerciales que par son incapacité à mener des réformes urgentes pour relancer son activité économique en panne.

"Le plus grand risque économique pour l'Allemagne n'est pas les droits de douane et autres barrières commerciales, mais notre manque de courage, notre prudence, notre lourdeur", a déclaré Christian Sewing, également président du lobby des banques privées allemandes (BdB), en ouverture d'un congrès bancaire à Francfort.

"Ce qui nous manque, ce n'est pas la compétence, mais le courage et un engagement clair en faveur du changement", a souligné le banquier, au moment où le gouvernement de coalition mené par le chancelier Friedrich Merz a promis un "automne des réformes" après des débuts poussifs depuis le printemps.

Les dirigeants des partis de la coalition au pouvoir, conservateurs de la CDU-CSU et sociaux-démocrates (SPD), se réunissent mercredi à Berlin pour discuter des réformes à mener dans les mois à venir.

La réunion, qui se tiendra dans l'après-midi à la Chancellerie, a été précédée de déclarations dissonantes entre les ténors de la coalition, notamment sur le besoin de réformer les systèmes sociaux.

Les entreprises réclament aussi des réformes urgentes pour réduire la bureaucratie et abaisser les prix de l'énergie.

"C'est pourquoi nous avons urgemment besoin de l'automne des réformes annoncées, et ce, de manière à ce qu'il mérite vraiment son nom", a lancé M. Sewing.

Berlin a brisé un tabou au printemps en lâchant la bride sur le frein constitutionnel à la dette, afin de permettre le vote de programmes d'investissements en centaines de milliards d'euros pour muscler la défense et moderniser les infrastructures du pays.

"On ne peut pas seulement augmenter la dette et ne pas mettre en place de réforme, les deux doivent aller de pair", a prévenu M. Sewing.

 


TotalEnergies: accord de production sur une zone au large du Nigeria

Photo prise le 14 septembre 2023, montrant le siège et le logo de Total Energy dans le quartier de La Défense, près de Paris. (AFP)
Photo prise le 14 septembre 2023, montrant le siège et le logo de Total Energy dans le quartier de La Défense, près de Paris. (AFP)
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  • TotalEnergies obtient deux permis d’exploration dans le bassin du West Delta
  • L’opération s’inscrit dans la stratégie du groupe visant à développer un portefeuille d’exploration axé sur des projets à faibles coûts techniques et à faibles émissions, tout en poursuivant la croissance de sa production

PARIS: TotalEnergies, en partenariat avec South Atlantic Petroleum, a signé un contrat de partage de production pour deux permis d'exploration au large du Nigeria, qui couvrent une superficie de 2.000 kilomètres carrés, a indiqué le géant pétrolier français mardi.

Ces permis d'exploitation, PPL 2000 et PPL 2001, se situent dans le "bassin prolifique du West Delta", précise le groupe. Le programme comprend le forage d'un puits d'exploration.

TotalEnergies se dit "honorée d'être la première compagnie internationale à se voir attribuer des licences d'exploration lors d'un appel d'offres au Nigeria depuis plus d'une décennie, marquant une nouvelle étape dans notre partenariat de long terme avec le pays", a déclaré Kevin McLachlan, directeur exploitation au sein du groupe pétrolier.

"L'entrée dans ces deux blocs prometteurs" correspond à "notre stratégie qui vise à enrichir notre portefeuille d'exploration de +prospects+ à fort potentiel et prêts à explorer, en vue de générer des développements à faible coût et à faibles émissions (...)", ajoute-t-il.

TotalEnergies est partenaire à 80% et South Atlantic Petroleum à 20%.

Lundi, le groupe français avait annoncé avoir reçu un nouveau permis d'exploration offshore en République du Congo (Congo-Brazzaville), étendant ainsi de 1.000 kilomètres carrés sa zone d'opération au large du pays.

Au Nigeria, TotalEnergies avait annoncé en mai la prochaine cession, au britannique Shell, de sa participation dans un important champ pétrolier en eaux profondes, le champ de Bonga.

TotalEnergies avait alors justifié cette vente par la volonté de "se concentrer sur des actifs à coûts techniques bas et à faibles émissions" et de "baisser le point mort cash", autrement dit réduire ses coûts pour améliorer sa rentabilité.

TotalEnergies prévoit une hausse de sa production d'hydrocarbures d’environ 3% par an jusqu'en 2030.


EDF prolonge la durée de vie de deux centrales nucléaires au Royaume-Uni

Un logo d'EDF est affiché lors de la 8e édition du salon Vivatech des startups et de l'innovation technologique, au parc des expositions de la Porte de Versailles à Paris, le 23 mai 2024. (AFP)
Un logo d'EDF est affiché lors de la 8e édition du salon Vivatech des startups et de l'innovation technologique, au parc des expositions de la Porte de Versailles à Paris, le 23 mai 2024. (AFP)
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  • EDF a annoncé la prolongation jusqu’en 2028 de deux centrales nucléaires au Royaume-Uni après des inspections de sécurité satisfaisantes
  • Ces prolongations visent à garantir l’approvisionnement en électricité bas carbone et à soutenir les objectifs climatiques du Royaume-Uni

LONDRES: L'énergéticien français EDF, qui exploite les cinq centrales nucléaires actuellement en activité au Royaume-Uni, a annoncé mardi prolonger la durée de vie de deux d'entre elles, assurant que cela "contribuera à la sécurité énergétique" du pays.

"Prolonger la durée de vie de ces centrales (...) permettra de garantir l'emploi plus longtemps à plus de 1.000 personnes qui y travaillent et de soutenir les ambitions du Royaume-Uni de disposer d'un approvisionnement en électricité propre et sûr", a fait valoir dans un communiqué le directeur des opérations nucléaires d'EDF au Royaume-Uni, Mark Hartley.

Heysham 1 (nord-ouest de l'Angleterre) et Hartlepool (nord-est) verront leurs durées de vie étendues d'un an, jusqu'en mars 2028, après une prolongation similaire annoncée en décembre dernier, suite à des inspections et évaluations de sécurité satisfaisantes.

EDF avait aussi prolongé en décembre la vie de deux autres centrales nucléaires, Heysham 2 et Torness, qui produiront de l'électricité jusqu'en mars 2030.

La cinquième centrale d'EDF en activité dans le pays, Sizewell B, utilise une technologie différente et "sa durée de vie n'a pas été évaluée dans le cadre de ce processus" mais EDF estime dans son communiqué qu'il existe "de bonnes chances" de prolonger aussi sa durée de vie de 20 ans, jusqu'en 2055.

L'énergéticien français est depuis 2009 l'opérateur du vieillissant parc nucléaire outre-Manche.

Il est parallèlement en charge de la construction de deux autres centrales nucléaires de nouvelle génération de type EPR au Royaume-Uni, Hinkley Point C et Sizewell C. L'entreprise est régulièrement pointée du doigt pour les délais et dérapages de budget de ces projets pharamineux.

Hinkley Point C est en construction et le gouvernement britannique a donné son feu vert en juillet à Sizewell C -- dont le coût avait alors enflé à 38 milliards de livres (44 milliards d'euros).

Depuis le début de la guerre en Ukraine, Londres redouble d'efforts pour se dégager des hydrocarbures et a fait du nucléaire l'une de ses priorités. Une façon aussi d'atteindre ses ambitions climatiques, en complément des immenses champs d'éoliennes construits en mer.

Le gouvernement a promis en juin d'injecter plus de 30 milliards de livres (35 milliards d'euros) pour relancer l'énergie nucléaire dans le pays, pour Sizewell C, mais aussi des petits réacteurs et la recherche sur la technologie prometteuse de la fusion.