Suffira-t-il à Biden de jouer la carte anti-Trump pour se faire réélire?

L'ancien président américain Donald Trump regarde une vidéo du président Joe Biden lors d'un rassemblement à la Miami-Dade Country Fair and Exposition, le 6 novembre 2022 à Miami, en Floride. (AFP)
L'ancien président américain Donald Trump regarde une vidéo du président Joe Biden lors d'un rassemblement à la Miami-Dade Country Fair and Exposition, le 6 novembre 2022 à Miami, en Floride. (AFP)
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Publié le Vendredi 19 janvier 2024

Suffira-t-il à Biden de jouer la carte anti-Trump pour se faire réélire?

  • Il s'agira, selon un chercheur, de "choisir entre deux candidats dont les électeurs américains connaissent déjà les bilans et le style de gouvernement"
  • Les analystes s'accordent pour dire que l'élection se jouera sur quelques réservoirs de voix dans des circonscriptions disputées

WASHINGTON: Le principal argument de campagne de Joe Biden tient en une phrase: "Votez pour moi, parce que je ne suis pas Donald Trump." Mais lui suffira-t-il de dépeindre la menace que représente son grand rival pour rester à la Maison Blanche?

La victoire retentissante lundi de l'ancien président républicain au premier round des primaires de son parti, en Iowa, a le mérite de "clarifier" la situation, selon Abou Amara, avocat et stratège démocrate.

"Cela révèle les enjeux de l'élection: ce ne sera pas seulement un débat autour de programmes politiques. Ce sera une lutte à propos de la démocratie", dit-il.

Plus Donald Trump concentrera l'attention, mieux ce sera pour le démocrate de 81 ans.

C'est du moins le pari de l'équipe de campagne de Joe Biden. Elle a récemment conclu, selon une étude menée en interne et rendue publique par la chaîne CNN, que trois quarts des électeurs indécis ne réalisaient pas encore que l'ancien président était le grand favori pour l'investiture de son parti.

De grandes figures démocrates utilisent désormais ouvertement le vocabulaire de la peur, face à un possible retour au pouvoir du magnat de 77 ans animé, il le dit lui-même, d'un désir de "vengeance".

«Terrifiée»

L'ancienne Première dame Michelle Obama s'est dite récemment "terrifiée", et la vice-présidente Kamala Harris a dit avoir "sacrément peur", en ajoutant: "Mais il ne faut pas fuir devant ce qui nous fait peur, il faut se battre contre."

Avant même que la campagne ne commence, Joe Biden, très impopulaire, handicapé auprès des électeurs par son âge, demandait régulièrement: "Ne me comparez pas à Dieu tout-puissant, comparez-moi à ce qu'il y a en face."

En face, il y a donc Donald Trump, avec ses nombreuses poursuites judiciaires, son refus de reconnaître sa défaite en 2020, ses menaces contre les migrants et contre ses adversaires politiques...

Dans les heures et les jours suivant les "caucus" de l'Iowa, ces assemblées locales d'électeurs républicains qui ont donc plébiscité l'ancien homme d'affaires, l'équipe de campagne de Joe Biden a multiplié les appels aux dons.

Dans un de ces courriers électroniques, le gouverneur démocrate de Californie Gavin Newsom juge que le succès de Donald Trump dans l'Iowa, un Etat rural et très conservateur, est "le plus grand moment de la campagne de réélection de Joe Biden jusqu'ici". Entre les deux hommes, c'est, écrit-il, "le jour et la nuit."

La campagne "ne portera pas sur le programme" du démocrate, d'ailleurs inexistant pour l'instant, prédit William Galston, expert de l'institut de recherches Brookings.

«Pas suffisant»

Il s'agira, selon le chercheur, de "choisir entre deux candidats dont les électeurs américains connaissent déjà les bilans et le style de gouvernement", puisqu'ils les ont vus à l'oeuvre.

Le raisonnement ne vaut pas toutefois pour certains électeurs, ceux qui n'étaient que de tous jeunes adolescents pendant la présidence de Donald Trump (2017-2021) et qui n'en ont pas forcément un souvenir marquant.

Les primo-votants avaient joué un rôle clé pour porter Joe Biden au pouvoir en 2020. Auprès d'eux, "la démocratie est un message nécessaire mais pas suffisant", reconnaît Abou Amara, appelant les démocrates à se "pencher sérieusement" sur cet électorat.

Les analystes s'accordent pour dire que l'élection, en raison des particularités du mode de scrutin indirect aux Etats-Unis, se jouera sur quelques réservoirs de voix dans des circonscriptions disputées.

Pendant que Joe Biden martèlera au niveau national son message sur la démocratie, sa campagne ciblera au niveau local certains électorats avec des messages plus concrets: droit à l'avortement auprès des femmes, effacement de la dette étudiante auprès des jeunes, prestations sociales auprès des seniors, droits civiques auprès des Afro-américains...

Le tout en s'appuyant sur des relais tels que la vice-présidente Kamala Harris, l'ancien président Barack Obama, ou des responsables démocrates dans certains Etats particulièrement stratégiques, tels que la gouverneure du Michigan Gretchen Whitmer ou le sénateur de Géorgie Raphael Warnock.


Le réalisateur hollywoodien Rob Reiner et sa femme retrouvés morts à leur domicile

Le réalisateur américain Rob Reiner et son épouse Michele Singer ont été retrouvés morts à leur domicile dans le sud de la Californie, ont rapporté dimanche les médias américains NBC et CNN. (AFP)
Le réalisateur américain Rob Reiner et son épouse Michele Singer ont été retrouvés morts à leur domicile dans le sud de la Californie, ont rapporté dimanche les médias américains NBC et CNN. (AFP)
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  • D'abord acteur dans des séries télévisées dans les années 1970, Bob Reiner a commencé sa carrière comme réalisateur en 1984 avec le film "Spinal Tap" sur un groupe de rock imaginaire
  • Il restera l'auteur de nombreux films cultes, notamment "Quand Harry rencontre Sally" mais aussi "Stand by me" ou encore "Misery"

LOS ANGELES: Le réalisateur américain Rob Reiner et son épouse Michele Singer ont été retrouvés morts à leur domicile dans le sud de la Californie, ont rapporté dimanche les médias américains NBC et CNN.

La police de Los Angeles a fait état de deux personnes retrouvées mortes dans la maison du réalisateur du film "Quand Harry rencontre Sally", mais n'a pas confirmé publiquement leur identité, lors d’une conférence de presse dimanche soir.

Selon la chaîne NBC, le couple serait mort des suites de coups de couteau.

Rob Reiner était âgé de 78 ans.

D'abord acteur dans des séries télévisées dans les années 1970, Bob Reiner a commencé sa carrière comme réalisateur en 1984 avec le film "Spinal Tap" sur un groupe de rock imaginaire. Il restera l'auteur de nombreux films cultes, notamment "Quand Harry rencontre Sally" mais aussi "Stand by me" ou encore "Misery".

Retrouvant parfois son rôle de comédien, il était apparu récemment dans la série "The Bear".

"C'est avec une profonde tristesse que nous annonçons le décès tragique de Michele et Rob Reiner. Nous sommes bouleversés par cette perte soudaine et nous demandons le respect de notre vie privée en cette période incroyablement difficile", a annoncé la famille du couple dans un communiqué cité par la revue Variety.

"C'est une perte immense pour notre ville et notre pays. L'héritage de Rob Reiner est profondément ancré dans la culture et la société américaines", a déclaré la maire de Los Angeles, Karen Bass sur son compte X.

Elle a salué "son oeuvre créative ainsi que son engagement pour la justice sociale et économique" qui "ont transformé la vie d'innombrables personnes".

"Acteur, réalisateur, producteur, scénariste et militant politique engagé, il a toujours mis ses talents au service des autres", a ajouté Mme Bass.


L'Australie en deuil après un attentat antisémite qui a fait 15 morts sur une plage de Sydney

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  • Sur cette plage mythique de Bondi prisée par des Australiens et des touristes du monde entier, des effets personnels sont encore sur le sable taché de sang
  • "Ce que nous avons vu hier était un acte purement maléfique, antisémite et terroriste sur nos rives", a proclamé le Premier ministre Anthony Albanese en déposant des fleurs sur ce lieu baigné par le Pacifique

SYDNEY: L'Australie est en deuil lundi au lendemain d'un attentat antisémite perpétré par un père et son fils qui ont ouvert le feu sur un millier de personnes rassemblées sur une plage de Sydney pour la fête juive de Hanouka, faisant 15 morts, dont une enfant, et 42 blessés.

Sur cette plage mythique de Bondi prisée par des Australiens et des touristes du monde entier, des effets personnels sont encore sur le sable taché de sang, une vingtaine d'heures après une tuerie de dix minutes qui a provoqué une onde de choc dans cet immense pays d'Océanie et à l'international.

"Ce que nous avons vu hier était un acte purement maléfique, antisémite et terroriste sur nos rives", a proclamé le Premier ministre Anthony Albanese en déposant des fleurs sur ce lieu baigné par le Pacifique.

L'Australie, qui n'avait pas été frappée par une telle tuerie depuis 1996, a mis tous ses drapeaux en berne, a ordonné M. Albanese, qui a proposé aussi une législation encore plus stricte sur les armes à feu.

Dès dimanche, il avait dénoncé "une attaque ciblée contre les juifs australiens, au premier jour de Hanouka", la fête juive des "lumières" qui se tient durant neuf jours en décembre. Et il avait jugé que l'attentat visait "tous les Australiens".

Le chef de la police locale, Mal Lanyon, a précisé que ses enquêteurs avaient "découvert un engin explosif artisanal dans une voiture liée au criminel décédé", l'un des deux tireurs, le père, abattu par la police.

Et son fils, grièvement blessé, a fait l'objet d'une enquête du renseignement australien en 2019 pour des liens avec le groupe jihadiste Etat islamique (EI), a révélé la chaîne publique australienne ABC.

"Dix minutes" 

L'attentat a meurtri dimanche vers 18H45 (07H45 GMT) l'immense plage de Bondi, la plus connue d'Australie et à l'étranger, envahie par des milliers de promeneurs, nageurs et surfeurs en ce début d'été austral.

"Nous avons entendu les coups de feu (...) Dix minutes de détonations incessantes", a déclaré à l'AFP Camilo Diaz, étudiant chilien de 25 ans.

Timothy Brant-Coles, touriste britannique, a confié à l'AFP avoir vu "deux tireurs vêtus de noir et armés de fusils semi-automatiques".

"C'est allé très vite", a confié aussi à l'AFP un Français de 23 ans, Alban Baton, qui s'est réfugié dans la chambre froide d'une épicerie.

Les assaillants étaient Sajid Akram, 50 ans, entré grâce à un visa en Australie en 1998 et qui avait un permis pour le port de six armes, et son fils Naveed Akram, 24 ans, né dans le pays, selon la police de la Nouvelle-Galles-du-Sud, Etat dont Sydney est la capitale.

Le père a été abattu par des policiers, le fils est hospitalisé dans un état critique, selon la police et la presse.

Sur la colline verdoyante surplombant la plage, un journaliste de l'AFP a vu lundi encore une poussette, des sacs et des serviettes laissés par les gens qui ont couru se mettre à l'abri. Depuis la nuit de dimanche à lundi, ce quartier d'habitude très animé a été bouclé.

"Héros" 

Le Premier ministre Albanese, tout comme le président américain Donald Trump, ont salué des "héros" qui sont intervenus dimanche.

Une vidéo virale sur les réseaux sociaux montre un homme sur un parking se précipiter par derrière sur un assaillant, l'agripper et lui arracher son arme, avant de le mettre en joue et de le faire fuir.

Nombre de dirigeants mondiaux ont condamné avec force un attentat qui a tué 15 personnes âgées de dix ans pour une fillette, à 87 ans, un Français de 27 ans, Dan Elkayam, un rabbin de 41 ans né à Londres, Eli Schlanger, et Alex Kleytman, un survivant de la Shoah né en UKraine.

On compte au moins 42 blessés.

Donald Trump a fustigé un attentat "purement antisémite".

La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a assuré que "l"Europe se tenait aux côtés de l'Australie et des communautés juives partout dans le monde".

En Israël, le président Isaac Herzog a parlé d'une "attaque très cruelle contre des juifs" perpétrée par "d'ignobles terroristes".

Son Premier ministre Benjamin Netanyahu, qui dénonce la résurgence de l'antisémitisme dans le monde depuis le massacre du 7 octobre 2023 et la guerre dans la bande de Gaza, a fustigé un "cancer qui se propage lorsque les dirigeants restent silencieux et n'agissent pas".

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky, le Premier ministre britannique Keir Starmer et le président français Emmanuel Macron ont fait part de leur solidarité.

Le Conseil national des imams australien a appelé "tous les Australiens, y compris la communauté musulmane australienne, à se serrer les coudes dans l'unité, la compassion et la solidarité".

Une série d'attaques antisémites a semé la peur chez les juifs d'Australie depuis plus de deux ans et Canberra a accusé Téhéran d'être à l'origine de deux de ces actes et a expulsé il y a quatre mois l'ambassadeur iranien.

 

 


Tirs sur la plage de Bondi à Sydney, deux suspects arrêtés

La police australienne a annoncé l'arrestation de deux personnes après des tirs dimanche sur la célèbre plage de Bondi à Sydney, les services de secours faisant état de huit hospitalisations et le Premier ministre dénonçant un événement "choquant et bouleversant". (AFP)
La police australienne a annoncé l'arrestation de deux personnes après des tirs dimanche sur la célèbre plage de Bondi à Sydney, les services de secours faisant état de huit hospitalisations et le Premier ministre dénonçant un événement "choquant et bouleversant". (AFP)
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  • "Il y a eu une fusillade, deux tireurs vêtus de noir et armés de fusils semi-automatiques", a déclaré ce touriste, Timothy Brant-Coles, ajoutant avoir vu aussi plusieurs personnes blessées par balle
  • "Nous pouvons seulement vous dire que nous avons soigné plusieurs personnes sur place et qu'à ce stade, huit personnes ont été transportées vers différents hôpitaux de Sydney", a déclaré à l'AFP un porte-parole du service d'ambulance

SYDNEY: La police australienne a annoncé l'arrestation de deux personnes après des tirs dimanche sur la célèbre plage de Bondi à Sydney, les services de secours faisant état de huit hospitalisations et le Premier ministre dénonçant un événement "choquant et bouleversant".

Un témoin, un touriste britannique, a raconté à l'AFP avoir vu "deux tireurs vêtus de noir" sur cette plage, la plus célèbre d'Australie, prise d'assaut durant le week-end par des foules de touristes, nageurs et surfeurs.

"Il y a eu une fusillade, deux tireurs vêtus de noir et armés de fusils semi-automatiques", a déclaré ce touriste, Timothy Brant-Coles, ajoutant avoir vu aussi plusieurs personnes blessées par balle.

"Nous pouvons seulement vous dire que nous avons soigné plusieurs personnes sur place et qu'à ce stade, huit personnes ont été transportées vers différents hôpitaux de Sydney", a déclaré à l'AFP un porte-parole du service d'ambulance de l'Etat de Nouvelle-Galles du Sud.

La police de l'Etat a annoncé sur les réseaux sociaux que deux suspects avaient été interpellés, sans plus de détails.

Selon le journal Sydney Morning Herald, un tireur présumé a été atteint par balles par la police et un autre a été arrêté.

"Les scènes à Bondi sont choquantes et bouleversantes", a écrit le Premier ministre australien Anthony Albanese dans un communiqué publié sur les réseaux sociaux. "Mes pensées vont à toutes les personnes affectées", a-t-il ajouté.

La police avait initialement annoncé un "incident en cours" sur la plage et ordonné au public d'éviter le secteur et de "se mettre à l'abri".