Inde: Macron et Modi affichent leur bonne entente, les liens de défense renforcés

Sous un soleil contrarié par un voile de pollution, chars russes T-90, cavalerie à dos de chameau, infanterie, marins et aviateurs se sont succédé sur un pas très martial. (AFP).
Sous un soleil contrarié par un voile de pollution, chars russes T-90, cavalerie à dos de chameau, infanterie, marins et aviateurs se sont succédé sur un pas très martial. (AFP).
Des commandos de la Force centrale de sécurité industrielle indienne (CISF) font une démonstration de leurs compétences lors des célébrations du Jour de la République à l'aéroport international de Chennai, le 26 janvier 2024. (AFP).
Des commandos de la Force centrale de sécurité industrielle indienne (CISF) font une démonstration de leurs compétences lors des célébrations du Jour de la République à l'aéroport international de Chennai, le 26 janvier 2024. (AFP).
Un chien renifleur de la Central Industrial Security Force (CISF) indienne fait une démonstration de ses compétences lors des célébrations du Jour de la République à l'aéroport international de Chennai, le 26 janvier 2024. (AFP).
Un chien renifleur de la Central Industrial Security Force (CISF) indienne fait une démonstration de ses compétences lors des célébrations du Jour de la République à l'aéroport international de Chennai, le 26 janvier 2024. (AFP).
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Publié le Samedi 27 janvier 2024

Inde: Macron et Modi affichent leur bonne entente, les liens de défense renforcés

  • Emmanuel Macron était l'invité d'honneur de l'homme fort de l'Inde pour la fête de la Constitution indienne, entrée en vigueur le 26 janvier 1950, deux ans après l'indépendance
  • Emmanuel Macron a remonté la grande avenue conduisant à l'India Gate, l'Arc-de-Triomphe au coeur de la capitale indienne, dans un carrosse tiré par six chevaux et une garde d'honneur en grand apparat

NEW DELHI: Un défilé militaire, avec légionnaires et chasseurs Rafale, et de nouveaux projets industriels : le Premier ministre Narendra Modi et le président français Emmanuel Macron ont affiché vendredi leur volonté de renforcer "l'alliance de défense inédite" entre leurs deux pays à l'occasion de la fête nationale indienne.

Dans une déclaration commune, ils ont martelé leur "engagement à continuer à approfondir" ce partenariat.

Cette "aventure" est possible "car on a là une démocratie qui partage nombre de nos valeurs", a renchéri le président Macron devant la communauté française de New Delhi, loin des accusations de dérive autoritaire de l'Inde.

Le chef de l'Etat était l'invité d'honneur de l'homme fort de l'Inde pour la fête de la Constitution indienne, entrée en vigueur le 26 janvier 1950, deux ans après l'indépendance.

Les deux dirigeants ont assisté côte-à-côte à la parade selon un cérémonial mêlant tradition de l'Empire britannique et symboles de l'Inde contemporaine.

Emmanuel Macron a remonté la grande avenue conduisant à l'India Gate, l'Arc-de-Triomphe indien, dans un carrosse tiré par six chevaux et une garde d'honneur en grand apparat.

Après l'hymne indien et 21 coups de canon, un contingent de la Légion étrangère, célèbre pour son pas cadencé et ses képis blancs, a ouvert le défilé, suivi d'un survol de deux chasseurs Rafale français.

Sous un voile de pollution, cavalerie à dos de chameau, infanterie et figures militaires à moto se sont ensuite succédé dans un défilé entrecoupé de séquences très folkloriques. L'armée indienne, équipée à 60% de matériel russe, avait aussi sorti ses Mig-29 et Soukhoï-30.

Un hub en Asie

Loin de Paris, Emmanuel Macron a continué de suivre la crise du monde agricole qui menace de bloquer toute la France.

Narendra Modi, qui avait été l'invité d'honneur pour le défilé militaire du 14 juillet à Paris, lui a rendu la pareille six mois plus tard.

Le dirigeant nationaliste hindou, déterminé à propulser l'Inde sur la scène internationale, entend aussi transformer son pays en grande puissance industrielle en ligne avec son slogan "Make in India".

La France lorgne de son côté de nouveaux contrats avec l'Inde, de la défense à l'énergie nucléaire, en passant si nécessaire par des transferts de technologies, fortement sollicités par son partenaire.

"Nous allons continuer de consolider notre alliance avec un objectif, être au rendez-vous du +Make in India+ mais le faire en échangeant de manière sereine des technologies, en faisant au fond de l'Inde un hub de production pour tous nos partenariats de la région", a résumé Emmanuel Macron.

L'Inde a déjà acheté 36 Rafale français et est en négociation pour en acquérir 26 autres. Mais elle souhaite développer sa base industrielle de défense à travers des coentreprises.

De l'aéronautique de défense aux véhicules autonomes et à la cyberdéfense, une feuille de route a été établie pour produire plus ensemble en Inde, a annoncé le ministère indien des Affaires étrangères.

«Message passé»

Le constructeur Airbus et le conglomérat indien Tata Group ont conclu de leur côté un accord pour l'assemblage d'hélicoptères H125 Ecureuil en Inde à l'hrizon 2026.

A la fois première puissance démographique (1,43 milliard d'habitants) et cinquième économie du monde, l'Inde est un poids lourd incontournable et de plus en plus courtisé.

La France entend de son côté être un acteur de la zone Asie-Pacifique et une puissance d'équilibre entre le Nord et le Sud.

Les organisations de défense des droits de l'Homme ont exhorté le président Macron à mettre ce sujet sur la table, dont la répression des minorités religieuses, notamment musulmane.

Le chef de l'Etat a conclu son déplacement par une visite du mausolée du maître du soufisme indien Nizammudin, symbole de la diversité religieuse. Le soufisme se définit comme un courant ascétique et mystique de l'islam.

Le cas de la journaliste française Vanessa Dougnac, menacée d'expulsion pour des articles jugés "malveillants", a aussi été évoqué.

"J'ai fait passer les messages sur votre consoeur, pour clarifier les choses et pour que la liberté de la presse soit totalement respectée", a assuré le chef de l'Etat.


Un homme tué par balles près de Grenoble

Un homme non identifié et porteur de deux impacts de balles a été retrouvé mort dans la nuit de mardi à mercredi à Echirolles, en périphérie de Grenoble, a indiqué la police. (AFP)
Un homme non identifié et porteur de deux impacts de balles a été retrouvé mort dans la nuit de mardi à mercredi à Echirolles, en périphérie de Grenoble, a indiqué la police. (AFP)
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  • L'homme a été retrouvé par une passante, vers 02H00, gisant inanimé au sol dans une mare de sang
  • La Division de la criminalité organisée et spécialisée (DCOS, ex-PJ) a été saisie de l'enquête

GRENOBLE: Un homme non identifié et porteur de deux impacts de balles a été retrouvé mort dans la nuit de mardi à mercredi à Echirolles, en périphérie de Grenoble, a indiqué la police.

L'homme a été retrouvé par une passante, vers 02H00, gisant inanimé au sol dans une mare de sang, la mâchoire brisée, avec une trottinette à ses pieds. En arrêt cardio-respiratoire, il a été déclaré décédé sur place par le SAMU.

Deux impacts de balles dans son dos et dans sa mâchoire ont été relevés par la suite par le médecin légiste, selon même la source.

La Division de la criminalité organisée et spécialisée (DCOS, ex-PJ) a été saisie de l'enquête.


«Mieux vaut être un homme en politique»: quand les députés testent le programme Evars

En plein débat budgétaire, les associations veulent convaincre les élus de débloquer des moyens pour ces séances, qu'elles évaluent à 620 millions d’euros par an. (AFP)
En plein débat budgétaire, les associations veulent convaincre les élus de débloquer des moyens pour ces séances, qu'elles évaluent à 620 millions d’euros par an. (AFP)
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  • Prévu dans la loi depuis 2001 et doté d'un contenu depuis la rentrée, le programme d'Education à la vie affective, relationnelle et sexuelle (Evars) aborde, de façon adaptée à chaque âge, la santé reproductive, la prévention, l’égalité filles-garçons
  • A l'Assemblée, une petite vingtaine de députés, sur 577, ont répondu mardi après-midi à l'invitation de Marie-Charlotte Garin (écologiste), Véronique Riotton (EPR) et le Collectif pour une véritable éducation à la sexualité

PARIS: "Mieux vaut être un homme, en politique, qu’une femme". Comme des collégiens ou des lycéens, des députés ont suivi une séance d'Evars, un programme proposé aux élèves pour notamment remettre en cause les stéréotypes sexistes.

Prévu dans la loi depuis 2001 et doté d'un contenu depuis la rentrée, le programme d'Education à la vie affective, relationnelle et sexuelle (Evars) aborde, de façon adaptée à chaque âge, la santé reproductive, la prévention, l’égalité filles-garçons, la lutte contre les violences sexistes et sexuelles, ainsi que les questions d’orientation et d’identité sexuelles.

A l'Assemblée, une petite vingtaine de députés, sur 577, - principalement de la gauche au centre-droit - ont répondu mardi après-midi à l'invitation de Marie-Charlotte Garin (écologiste), Véronique Riotton (EPR) et le Collectif pour une véritable éducation à la sexualité (Planning familial, Sidaction, Fédération des centres d' information sur les droits des femmes et des familles...) qui milite depuis 2023 pour la généralisation de ces séances.

"Nous voulons faire de la pédagogie auprès des députés pour qu’ils deviennent nos ambassadeurs dans les territoires", explique Marie-Charlotte Garin, en signalant que les députés reçoivent des courriers de parents opposés au programme, notamment de l'association Parents vigilants.

"Nous voulons faire vivre ces séances aux députés pour leur donner des arguments, il y a beaucoup de fantasmes autour de ce programme", observe Mme Riotton, présidente de la Délégation aux droits des femmes.

"On galère" 

Après une première partie sur des sujets à destination des CP (vocabulaire des parties intimes, prévention des violences sexuelles), le Planning familial propose ensuite aux élus de tester "la rivière du doute", outil utilisé cette fois au collège pour réfléchir aux stéréotypes sexistes.

"Je vais vous dire une affirmation et ceux qui sont d'accord se placent à gauche, ceux qui sont contre à droite: +Il vaut mieux être un homme en politique qu’une femme+, lance sa présidente Sarah Durocher.

Chez les députés présents, six sont d'accord. Et comme en classe, le dialogue s’engage.

"Je dis oui, mais c’est ce qu’il faut changer", commence Jean-Francois Rousset (EPR).

"C'est plus difficile d'être une femme, on galère, c'est difficile de se faire entendre", confirme Soumya Bourouaha (GDR). "Il y a beaucoup à changer et ça ne viendra pas des hommes" , renchérit une autre élue.

Second stéréotype: "Les hommes savent naturellement prendre la parole en public. D'accord ou pas?"

"Qu'ils soient compétents ou pas, la réalité montre qu’ils osent plus", remarque Anne-Cécile Violland (Horizons). "Tout à l'heure, j’ai pris spontanément la parole et je ne m’en suis même pas aperçu", constate Jean-Francois Rousset.

 "Sujet politique" 

"Nous voulons que ce programme devienne un sujet politique, dont s'emparent les députés. Il permet d'éviter les LGBTphobies, les féminicides, les maladies sexuellement transmissibles, c'est bénéfique pour les individus et collectivement", plaide Sarah Durocher.

En plein débat budgétaire, les associations veulent convaincre les élus de débloquer des moyens pour ces séances, qu'elles évaluent à 620 millions d’euros par an.

Depuis 2001, la loi impose trois séances annuelles d’information et d’éducation à la sexualité dans les écoles, collèges et lycées, mais elles n’ont jamais été généralisées.

Saisi par le Planning familial, Sidaction et SOS Homophobie, le tribunal administratif de Paris a reconnu mardi que l’État avait manqué à ses obligations, en tardant jusqu'en février dernier pour adopter le programme Evars. Dans son jugement, il écarte les arguments avancés par le ministère de l'Education qui avait fait valoir "la sensibilité du sujet et les controverses qu'il suscite" pour expliquer ce retard.

Les trois associations demandent "la reconnaissance" du "rôle central des associations" dans sa mise en œuvre". "Nous avons formé 150.000 jeunes dans 3.600 établissements, mais nous avons refusé autant de demandes faute de moyens", explique la présidente du Planning.

Pour Sandrine Josso (Horizons), "les députés devraient aussi suivre une formation sur les violences sexistes et sexuelles. Il en existe une depuis 2022 et personne n’y va".


Ukraine: Zelensky accueilli par Macron à Paris pour faire le point sur les négociations

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a été accueilli lundi par son homologue français Emmanuel Macron au palais présidentiel de l'Elysée pour faire le point sur les intenses négociations en cours pour tenter de mettre fin à la guerre en Ukraine. (AFP)
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a été accueilli lundi par son homologue français Emmanuel Macron au palais présidentiel de l'Elysée pour faire le point sur les intenses négociations en cours pour tenter de mettre fin à la guerre en Ukraine. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a été accueilli lundi par son homologue français Emmanuel Macron au palais présidentiel de l'Elysée
  • Cette nouvelle visite en France, la dixième depuis le début de l'invasion russe de l'Ukraine en février 2022, intervient au lendemain de discussions entre délégations américaine et ukrainienne en Floride

PARIS: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a été accueilli lundi par son homologue français Emmanuel Macron au palais présidentiel de l'Elysée pour faire le point sur les intenses négociations en cours pour tenter de mettre fin à la guerre en Ukraine, a constaté un journaliste de l'AFP.

Cette nouvelle visite en France, la dixième depuis le début de l'invasion russe de l'Ukraine en février 2022, intervient au lendemain de discussions entre délégations américaine et ukrainienne en Floride, et à la veille d'une rencontre à Moscou entre l'émissaire de Donald Trump, Steve Witkoff, et le président russe Vladimir Poutine.