Liban : une réfugiée syrienne tuée par une balle perdue lors des tirs de célébration

Les forces de sécurité libanaises patrouillent dans une rue pleine de restaurants où les fêtards célèbrent le réveillon du Nouvel An, à Beyrouth, au Liban, le vendredi 1er janvier 2021 (Photo, AP).
Les forces de sécurité libanaises patrouillent dans une rue pleine de restaurants où les fêtards célèbrent le réveillon du Nouvel An, à Beyrouth, au Liban, le vendredi 1er janvier 2021 (Photo, AP).
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Publié le Samedi 02 janvier 2021

Liban : une réfugiée syrienne tuée par une balle perdue lors des tirs de célébration

  • Lilian Shiito se réveille du coma causé par l'explosion du port de Beyrouth il y a cinq mois
  • Un avion de Middle East Airlines sur le tarmac de l'aéroport de Beyrouth a été touché au moment où des individus tiraient en l'air dans un quartier du sud de Beyrouth

BEYROUTH: Une réfugiée syrienne dans un camp de Baalbeck a été tuée le soir du Nouvel An par une balle perdue lors des tirs sporadiques en l’air constatés le 31 décembre aux alentours de minuit dans différentes régions libanaises pour célébrer l'arrivée de 2021.

Le chef du département des relations publiques des forces de sécurité intérieure au Liban, le colonel Joseph Mousallem, a déclaré à Arab News que «le nombre de blessures causées par des balles perdues était modeste car les gens ont choisi de passer le nouvel an chez eux à cause l'épidémie de la Covid-19 et en raison des mesures prises par les forces de sécurité, qui patrouillaient constamment dans les rues ». «On a demandé aux gens de ne pas rester dehors à l’approche de minuit afin d’éviter les balles perdues», a-t-il insisté.

Selon les rapports de sécurité, la majorité de ceux qui tiraient des balles en l'air étaient dans la région de la Bekaa, ainsi que dans certains camps de réfugiés palestiniens au sud du Liban et dans certains quartiers et banlieues de Beyrouth.

La victime syrienne se nomme Houria Ali Al-Jasem. Elle avait 38 ans. Les premiers rapports de sécurité ont indiqué que d'autres personnes ont été blessées par des balles perdues dans plusieurs régions notamment à Baalbek, à proximité de l'aéroport de Beyrouth et à Tripoli.

Le président et directeur général de Middle East Airlines Mohamad El-Hout a pour sa part déclaré à Arab News que trois avions de la compagnie stationnés à l’aéroport de Beyrouth avaient été touchés par des balles perdues.

«L'équipe d'ingénierie a inspecté tous les avions à l'aube avant le décollage. Ils ont également retiré du service l'avion touché par balle», a révélé El-Hout.

Il a appelé les autorités à «renforcer leur contrôle sur la zone entourant l'aéroport et dans d'autres zones afin d’empêcher ces pratiques inacceptables».

L'Agence nationale de presse libanaise a affirmé que «les camps palestiniens de Rashidieh, de Borj El-Chmali et d'El-Buss à proximité de Tyr ont été témoins de coups de feu violents à l'occasion du Nouvel An».

La députée de Beyrouth, Rola Al-Tabash, a condamné cette pratique. «Tirer des balles au-dessus des têtes des gens, n'est ni de la virilité ni de l'héroïsme», avoue-t-elle «C'est tout simplement un phénomène arriéré et criminel».

 « Tirer des balles au-dessus des têtes des gens, n'est ni de la virilité ni de l'héroïsme….c'est tout simplement un phénomène arriéré et criminel »

Rola Al-Tabash, députée de Beyrouth

Al-Tabash a appelé les services de sécurité et les instances judiciaires à «frapper fort» en disant: «Il n'est pas du tout juste que nous soyons tous otages de certains hors-la-loi».

Accidents de la route

Par ailleurs, une personne est décédée et 12 ont été blessées dans 10 accidents de la route entre jeudi soir et vendredi matin, selon des informations.

La pandémie de la Covid-19 a provoqué l'annulation de plusieurs événements pour célébrer le Nouvel An. Plusieurs personnes contactées par Arab News ont avoué qu'elles avaient annulé leurs projets en restant confinées chez elles.

Le ministère de la Santé a annoncé jeudi que 3 507 nouveaux cas et 12 décès ont été enregistrés dans les 24 heures précédentes.

Des sources sanitaires au Liban ont également noté une augmentation du nombre de personnes ayant recours aux réseaux sociaux pour demander de l'aide afin que leurs proches soient hospitalisés, le taux d'occupation des salles de soins intensifs à Beyrouth ayant atteint les 95%.

Le ministère de la Santé a ainsi confirmé que les zones dans lesquelles les rassemblements de Noël avaient eu lieu ont connu le plus grand nombre de nouvelles infections.

La conseillère en santé publique Petra Khoury a indiqué que «le nombre d'infections de la Covid-19 a dépassé toutes les prévisions. Le Liban est au bord une phase très difficile, particulièrement en janvier et en février. Il n'y a pas de lits disponibles en soins intensifs et le problème devient très complexe, d’où la nécessite d’un changement radical dans le comportement des citoyens».

Dans des nouvelles plus heureuses, les autorités ont annoncé vendredi que la citoyenne libanaise de 26 ans, Lilian Shiito, qui était dans le coma depuis le 4 août à la suite des blessures lors de l'explosion du port de Beyrouth, s'est réveillée de son état comateux.

Shiito a donné naissance à son premier enfant six semaines seulement avant de souffrir d'une fracture du crâne et d'une hémorragie interne lors de l'explosion. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Vision 2030: le Cabinet remercie les agences impliquées

Le prince héritier d'Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, assiste à la session du Cabinet, mardi. (SPA)
Le prince héritier d'Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, assiste à la session du Cabinet, mardi. (SPA)
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  • Le Conseil des ministres a souligné que la sécurité du Moyen-Orient exigeait d'accélérer la recherche d'une solution juste et globale à la question palestinienne
  • Le Conseil a affirmé que le Royaume poursuivait ses efforts pour accélérer le redressement économique de la République arabe syrienne

RIYAD: Le Conseil des ministres a salué les efforts des agences gouvernementales ayant contribué aux avancées réalisées dans le cadre de la Vision saoudienne 2030, alors que le Royaume se rapproche de l’atteinte de ses objectifs clés, a rapporté mardi l’Agence de presse saoudienne (SPA).

D’après le rapport annuel 2024 de la Vision, 93% des principaux indicateurs de performance ont été entièrement ou partiellement atteints depuis le lancement de l’initiative il y a neuf ans.

Le ministre des Médias, Salman al-Dosari, a précisé que le cabinet avait discuté de la troisième et dernière phase de la Vision 2030, qui débutera en 2026. Cette phase visera à pérenniser l’impact des transformations déjà engagées tout en exploitant de nouvelles opportunités de croissance.

Le Conseil des ministres a également salué le don généreux d’un milliard de riyals saoudiens (266,6 millions de dollars; 1 dollar = 0,88 euro) effectué par le prince héritier Mohammed ben Salmane, destiné à soutenir des projets de logement pour les bénéficiaires saoudiens éligibles et les familles dans le besoin.

Le cabinet a souligné que ce don illustre l’engagement constant du prince héritier à améliorer la qualité de vie des citoyens, ainsi que son intérêt soutenu pour le secteur du logement et les initiatives visant à offrir des logements décents aux familles méritantes à travers le Royaume.

Le prince Mohammed a également informé le Conseil de sa rencontre avec le roi Abdallah II de Jordanie, ainsi que de ses échanges avec le Premier ministre indien Narendra Modi.

Le cabinet a salué les résultats de la deuxième réunion du Conseil de partenariat stratégique saoudo-indien, soulignant le développement continu des relations économiques, commerciales et d’investissement entre les deux pays.

Le Conseil des ministres a souligné que la sécurité du Moyen-Orient exigeait d'accélérer la recherche d'une solution juste et globale à la question palestinienne, conformément aux résolutions de la légitimité internationale, à l'initiative de paix arabe et à la création d'un État palestinien indépendant le long des frontières de 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale.

Le Conseil a affirmé que le Royaume poursuivait ses efforts pour accélérer le redressement économique de la République arabe syrienne et a renouvelé son appel aux institutions financières régionales et internationales pour qu'elles reprennent et étendent leurs opérations dans le pays.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'Arabie saoudite condamne les actions d'Israël à Gaza devant la CIJ

 Le représentant du Royaume, Mohamed Saud Alnasser, s'exprime devant la Cour. (Capture d'écran)
Le représentant du Royaume, Mohamed Saud Alnasser, s'exprime devant la Cour. (Capture d'écran)
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  • Tel-Aviv "continue d'ignorer" les décisions de la Cour internationale de justice, déclare le représentant du Royaume
  • M. Alnasser a ajouté qu'"Israël a transformé Gaza en un tas de décombres", soulignant la dévastation généralisée et les souffrances infligées aux civils.

DUBAI : L'Arabie saoudite a condamné mardi devant la Cour internationale de justice la campagne militaire israélienne en cours à Gaza, l'accusant de défier les décisions internationales et de commettre de graves violations des droits de l'homme.

S'exprimant devant la Cour, le représentant du Royaume, Mohamed Saud Alnasser, a déclaré qu'Israël "continue d'ignorer les ordres de la Cour" et a insisté sur le fait que "rien ne justifie les violations commises par Israël à Gaza".

M. Alnasser a ajouté qu'"Israël a transformé Gaza en un tas de décombres", soulignant la dévastation généralisée et les souffrances infligées aux civils.

Ses remarques ont été formulées au deuxième jour des audiences de la CIJ sur les obligations humanitaires d'Israël à l'égard des Palestiniens, qui se déroulent dans le cadre d'un blocus israélien total de l'aide à la bande de Gaza, qui dure depuis plus de 50 jours.

Ces audiences s'inscrivent dans le cadre d'efforts plus larges visant à déterminer si Israël a respecté les responsabilités juridiques internationales dans sa conduite lors de la guerre contre Gaza.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


Syrie: neuf morts dans des affrontements entre forces de sécurité et combattants druzes près de Damas

Mardi matin, quelques commerces ont ouvert leurs portes mais les rues de Jaramana, au sud-est de Damas, à majorité druze mais compte également des familles chrétiennes, étaient quasiment désertes, ont rapporté des habitants. (AFP)
Mardi matin, quelques commerces ont ouvert leurs portes mais les rues de Jaramana, au sud-est de Damas, à majorité druze mais compte également des familles chrétiennes, étaient quasiment désertes, ont rapporté des habitants. (AFP)
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  • Dans un communiqué, les autorités religieuses druzes locales ont "vivement dénoncé l'attaque armée injustifiée contre Jaramana (...) qui a visé les civils innocents", faisant assumer aux autorités syriennes "l'entière responsabilité "
  • "La protection de la vie, de la dignité et des biens des citoyens est l'une des responsabilités les plus fondamentales de l'Etat et des organismes de sécurité", a ajouté le communiqué

DAMAS: Neuf personnes ont été tuées dans des affrontements entre les forces de sécurité syriennes et des combattants de la minorité druze à Jaramana, dans la banlieue de Damas, sur fond de tension confessionnelle, selon un nouveau bilan mardi d'une ONG.

Ces violences interviennent un mois après des massacres qui ont visé la minorité alaouite, faisant des centaines de morts, dans le pays où la coalition islamiste qui a pris le pouvoir en décembre est scrutée par la communauté internationale.

Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), "les forces de sécurité ont lancé un assaut" contre la banlieue à majorité druze de Jaramana, après la publication sur les réseaux sociaux d'un message vocal attribué à un druze et jugé blasphématoire envers l'islam.

L'OSDH, basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un solide réseau de sources en Syrie, a précisé que six combattants locaux de Jaramana et trois "assaillants" avaient été tués.

Plusieurs habitants de Jaramana joints au téléphone par l'AFP ont indiqué avoir entendu des échanges de tirs dans la nuit.

"Nous ne savons pas ce qui se passe, nous avons peur que Jaramana devienne un théâtre de guerre", a affirmé Riham Waqaf, une employée d'une ONG terrée à la maison avec son mari et ses enfants.

"On devait emmener ma mère à l'hôpital pour un traitement, mais nous n'avons pas pu" sortir, a ajouté cette femme de 33 ans.

Des combattants locaux se sont déployés dans les rues et aux entrées de la localité, demandant aux habitants de rester chez eux, a dit à l'AFP l'un de ces hommes armés, Jamal, qui n'a pas donné son nom de famille.

"Jaramana n'a rien connu de tel depuis des années". La ville est d'habitude bondée, mais elle est morte aujourd'hui, tout le monde est à la maison", a-t-il ajouté.

Mardi matin, quelques commerces ont ouvert leurs portes mais les rues de Jaramana, au sud-est de Damas, à majorité druze mais compte également des familles chrétiennes, étaient quasiment désertes, ont rapporté des habitants.

 "Respecter l'ordre public" 

Dans un communiqué, les autorités religieuses druzes locales ont "vivement dénoncé l'attaque armée injustifiée contre Jaramana (...) qui a visé les civils innocents", faisant assumer aux autorités syriennes "l'entière responsabilité de ce qui s'est produit et de toute aggravation de la situation".

"La protection de la vie, de la dignité et des biens des citoyens est l'une des responsabilités les plus fondamentales de l'Etat et des organismes de sécurité", a ajouté le communiqué.

Il a dénoncé dans le même temps "toute atteinte au prophète Mahomet" et assuré que le message vocal était fabriqué "pour provoquer la sédition".

Le ministère de l'Intérieur a souligné mardi "l'importance de respecter l'ordre public et de ne pas se laisser entraîner dans des actions qui perturberaient l'ordre public".

Il a ajouté qu'il enquêtait sur le message "blasphématoire à l'égard du prophète" Mahomet pour identifier l'auteur et le traduire en justice.

Les druzes, une minorité ésotérique issue de l'islam, sont répartis notamment entre le Liban, la Syrie et Israël.

Dès la chute du pouvoir de Bachar al-Assad le 8 décembre en Syrie, après plus de 13 ans de guerre civile, Israël multiplié les gestes d'ouverture envers cette communauté.

Début mars, à la suite d'escarmouches à Jaramana, Israël avait menacé d'une intervention militaire si les nouvelles autorités syriennes s'en prenaient aux druzes.

Ces propos ont été immédiatement rejetés par les dignitaires druzes, qui ont réaffirmé leur attachement à l'unité de la Syrie. Leurs représentants sont en négociation avec le pouvoir central à Damas pour parvenir à un accord qui permettrait l'intégration de leurs groupes armés dans la future armée nationale.

Depuis que la coalition islamiste dirigée par Ahmad al-Chareh, qui a été proclamé président intérimaire, a pris le pouvoir, la communauté internationale multiplie les appels à protéger les minorités.

Début mars, les régions du littoral dans l'ouest de la Syrie ont été le théâtre de massacres qui ont fait plus de 1.700 tués civils, en grande majorité des alaouites, selon l'OSDH.