L'échec des discussions avec Ottawa, signe des défis post-Brexit pour Londres

Les importations de fromages britanniques vers le Canada et les exportations de bœuf canadien vers le Royaume-Uni restent des points de blocage majeurs, a indiqué à l'AFP une source proche des négociations. (Photo Oli Scarff AFP)
Les importations de fromages britanniques vers le Canada et les exportations de bœuf canadien vers le Royaume-Uni restent des points de blocage majeurs, a indiqué à l'AFP une source proche des négociations. (Photo Oli Scarff AFP)
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Publié le Samedi 27 janvier 2024

L'échec des discussions avec Ottawa, signe des défis post-Brexit pour Londres

  • L'ex-hôte de Downing Street Boris Johnson, avait appelé à quitter l'UE en promettant que le Royaume-Uni aurait plus de potentiel économique en faisant cavalier seul, vantant son concept de «Global Britain», ou «Grande-Bretagne planétaire»
  • L'accès des fromages britanniques au Canada a expiré fin décembre et certains de ces produits sont à présent exposés à des droits de douane de 245%, ce qui ne les rend plus compétitifs sur le marché» canadien

LONDRES : L'échec de discussions commerciales avec le Canada, qui achoppent sur le versant agricole après deux années de négociations, montre que Londres peine à réaliser ses promesses d'un commerce florissant pour le Royaume-Uni après sa sortie de l'Union Européenne.

«Nous avons toujours dit que nous ne négocierions que des accords qui sont dans l'intérêt des Britanniques», a commenté un porte-parole du Premier ministre, réagissant à l'annonce jeudi soir de la «pause» des discussions.

Le parti d'opposition travailliste, qui bénéficie d'une large avance dans les sondages en vue des prochaines élections législatives, a fustigé «un nouvel échec important des conservateurs à honorer leurs promesses».

Si Joe Maher, de Capital Economics, estime que cela «n'est pas de bon augure pour les perspectives du Royaume-Uni concernant la signature de nouveaux accords commerciaux», Jonathan Portes, professeur d'économie et politiques publiques à King's College London, juge que l'impact «direct» sur la balance commerciale britannique est «mineur» car le Canada est un partenaire commercial relativement mineur pour le Royaume-Uni.

Mais le blocage des négociations canado-britanniques «illustre la difficulté d'obtenir des accords même avec des pays +amis+» et «les limites de la stratégie commerciale» post-brexit du gouvernement, ajoute M Portes, interrogé par l'AFP.

L'ex-hôte de Downing Street Boris Johnson, avait appelé à quitter l'UE en promettant que le Royaume-Uni aurait plus de potentiel économique en faisant cavalier seul, vantant son concept de «Global Britain», ou «Grande-Bretagne planétaire».

Depuis sa sortie effective de l'Union européenne (UE) et du marché unique européen au 1er janvier 2021, le Royaume-Uni a notamment conclu des traités commerciaux avec l'UE et d'autres États européens, mais aussi avec des pays plus lointains comme l'Australie, la Nouvelle-Zélande ou Singapour — sans parvenir à en nouer un, tant espéré, avec les États-Unis.

«La principale raison» de l'échec des pourparlers est «que le Royaume-Uni n'est pas prêt à accepter du boeuf traité aux hormones» comme le souhaitent les Canadiens, remarque Keith Pilbeam, professeur à l'université City London, interrogé par l'AFP.

Un accord provisoire entre le Canada et le Royaume-Uni, qui préservait une grande partie de l'Accord économique commercial global (AECG ou CETA pour l'acronyme en anglais) entre le Canada et l'UE, a été mis en place en 2021.

Mais l'accès des fromages britanniques au Canada dans le cadre de ce traité a expiré fin décembre et certains de ces produits sont à présent exposés à des droits de douane de

245% «ce qui ne les rend plus compétitifs sur le marché» canadien font valoir les Chambres de commerce britanniques (BCC).

- «Montée du protectionnisme» -

Les dispositions sur les règles et les procédures d'origine doivent par ailleurs expirer en mars avec des conséquences pour les exportateurs de voitures britanniques, qui risquent de se retrouver frappés de droits de douane s'ils exportent leurs véhicules vers le Canada, poursuivent les BCC.

William Bain, directeur des politiques pour les BCC, fait toutefois valoir que l'échec des tractations entre Londres et Ottawa s'inscrit dans une «montée du protectionnisme à travers le monde et que les exportateurs en subissent les conséquences».

Il mentionne notamment des discussions commerciales qui n'ont pas abouti entre l'UE et l'Australie.

«Le Canada demandait trop et offrait trop peu», déplore Minette Batters, la présidente du principal syndicat agricole britannique, le NFU, qui déplore notamment qu'Ottawa «a fait des tentatives répétées pour forcer le Royaume-Uni à changer ses règles de sécurité alimentaire».

Pour David Henig, du Centre européen pour la politique économique internationale, le Royaume-Uni a choisi de protéger ses normes alimentaires et vétérinaires après la fureur des agriculteurs britanniques dans la foulée de l'accord de libre-échange avec l'Australie.

Les agriculteurs britanniques s'étaient inquiétés de la concurrence des produits australiens, comme le bœuf et l'agneau, moins chers avec un élevage plus industriel aux normes sanitaires plus souples.

La NFU et les BCC ont cependant applaudi en mars la conclusion d'un accord pour rejoindre le partenariat de libre-échange transpacifique CPTPP, y voyant la possibilité de «nouvelles opportunités d'exportation».

M. Bain espère que l'échec des négociations entre Londres et le Canada n'empêchera pas ce dernier de ratifier l'entrée du Royaume-Uni dans le CPTPP mais rappelle que la «priorité pour nos membres» reste d'«améliorer la relation» commerciale avec «notre partenaire le plus important, l'Union européenne».


Le PIF en passe d’atteindre 1 000 milliards de dollars d’actifs d’ici la fin de l’année, selon Al-Rumayyan

M. Al-Rumayyan a indiqué que le fonds a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de favoriser la diversification économique. (Argaam)
M. Al-Rumayyan a indiqué que le fonds a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de favoriser la diversification économique. (Argaam)
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  • Les actifs du PIF ont triplé depuis 2015 et devraient atteindre 1 000 milliards de dollars d’ici la fin de l’année, avec plus de 100 entreprises créées pour diversifier l’économie
  • Une nouvelle stratégie du fonds, centrée sur six secteurs clés dont le tourisme, la logistique et l’énergie renouvelable, vise à renforcer la transformation économique du Royaume

RIYAD : Yasir Al-Rumayyan, gouverneur du Fonds public d’investissement (PIF), a déclaré que les actifs du fonds ont triplé depuis 2015, ajoutant que l’objectif d’atteindre 1 000 milliards de dollars d’actifs d’ici la fin de cette année est presque atteint.

Le PIF constitue la pierre angulaire de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite. Son effectif est passé d’environ 40 employés en 2015 à quelque 4 000 aujourd’hui, et le fonds dispose désormais de bureaux dans plusieurs grandes capitales mondiales.

Al-Rumayyan a indiqué que le PIF a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de stimuler la diversification économique.

Il a révélé qu’une nouvelle stratégie du PIF sera annoncée prochainement, celle-ci étant actuellement dans les dernières étapes d’approbation. Cette stratégie se concentrera sur six secteurs clés : le tourisme, les voyages et le divertissement, le développement urbain, la fabrication avancée et l’innovation, la logistique, l’énergie renouvelable et NEOM.

Cet axe stratégique, a-t-il souligné, permettra au fonds de hiérarchiser ses investissements selon des calendriers précis : « Nous ne voulons pas aborder tous les investissements avec le même niveau de priorité, » a-t-il ajouté.

Al-Rumayyan a également mis en avant le succès du PIF dans la relance de la King Abdullah Economic City, qui fait partie de son portefeuille. Il a expliqué que le PIF a augmenté sa participation de minoritaire à majoritaire, transformant une entreprise restée largement inactive pendant près de deux décennies en un pôle dynamique attirant ports, entreprises et industries automobiles, entre autres.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Beautyworld Middle East : le savoir-faire français entre innovation, luxe et clean beauty

Beautyworld Middle East a accueilli 86 marques françaises réunies sous la bannière Choose France. (Photo: ANFR)
Beautyworld Middle East a accueilli 86 marques françaises réunies sous la bannière Choose France. (Photo: ANFR)
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  • Le pavillon français à Beautyworld Middle East 2025 a mis en avant 86 marques, illustrant l’excellence et l’innovation françaises dans le secteur de la beauté et des cosmétiques
  • Face à un marché du Golfe en forte croissance, les entreprises françaises — entre tradition, technologie et durabilité — confirment leur capacité à répondre aux nouvelles attentes d’un secteur en expansion

DUBAÏ : Du 27 au 29 octobre, Beautyworld Middle East a accueilli 86 marques françaises réunies sous la bannière Choose France. Organisé par Business France, le pavillon met en lumière le savoir-faire français dans les domaines de la beauté, des cosmétiques et du bien-être, allant des soins de la peau et de la parfumerie aux produits en marque blanche et innovations technologiques.

Dans ce cadre, cinq marques françaises se distinguent par leur approche innovante et leur capacité à séduire le marché du Golfe, en pleine expansion.

Atelier du Savon : l’excellence des ingrédients naturels

Frédéric Brunel-Acquaviva, PDG de l’Atelier du Savon, dirige une manufacture spécialisée dans les savons et cosmétiques naturels, située dans le sud de la France. L’entreprise commercialise ses propres marques, mais réalise également des productions en marque blanche pour des hôtels et distributeurs au Moyen-Orient.

« La cosmétique française est reconnue pour sa qualité ; nos partenaires souhaitent intégrer des ingrédients locaux comme la luffa, l’huile de figue de barbarie ou l’huile de date », précise-t-il.

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L’Atelier du Savon (Photo: ANFR)

Trois ans après sa première participation à Dubaï, l’entreprise continue d’innover grâce à un laboratoire de R&D interne.

Le Laboratoire des Granions : le collagène au cœur de l’innovation

Créé en 1948, le Laboratoire des Granions est un acteur majeur des compléments alimentaires en France. Ilias Kadi, responsable export, met en avant le succès du Collagène Eternity, un collagène à bas poids moléculaire pour une meilleure assimilation.

Présent dans plus de 16 000 pharmacies en France et exporté dans 50 pays, le laboratoire combine expertise pharmaceutique et innovation afin de répondre aux besoins d’un marché international exigeant.

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Le Laboratoire des Granions (Photo: ANFR)

Onérique : le skincare émotionnel

Fondée par Glorimar Primera-Riedweg, Onérique se distingue par une approche sensorielle et émotionnelle du soin. « Chaque produit doit éveiller des sensations positives dès le premier contact », explique la fondatrice. La marque présente trois produits phares au salon : des perles de soin à base d’algues marines, un exfoliant et une crème mousse hydratante.

Présente à Beautyworld Middle East, Onérique cherche à développer des partenariats aux Émirats arabes unis et en Arabie saoudite.

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Onérique ​​​​​​(Photo: ANFR)

L’Officine du Monde : la nigelle au service du bien-être

La marque française, fondée par Olivier Decazes et par la Dr Rita Massoud, pharmacienne franco-égyptienne, exploite les vertus millénaires de la nigelle pour concevoir des compléments alimentaires et cosmétiques. Grâce à la thymoquinone, principe actif anti-inflammatoire de la plante, l’entreprise propose des solutions pour la peau, le confort articulaire ou la régulation de la glycémie entre autres.

« Tout est formulé par un pharmacien, avec des ingrédients importés d’Inde, d’Égypte, d’Éthiopie et de Tunisie. Et Tous les produits sont fabriqués en France », souligne Mr. Decazes.

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L’Officine du Monde (Photo: ANFR)

Creation Parfums Paris 26 : la passion du parfum sur mesure

Virginie Smadja, fondatrice de Creation Parfums Paris 26, conçoit des parfums en private label pour des clients dans le monde entier, notamment dans les pays du Golfe.

« Chaque client peut avoir des demandes différentes, ce qui rend le métier fascinant », explique-t-elle.

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"Just Together" (Photo: Instagram)

Dernièrement, elle a lancé son propre parfum, Just Together, alliant la tradition de l’Oud à des fragrances plus fraîches et sucrées, inspirées de la French touch. Pour Virginie, « ce n’est plus un métier, mais une véritable passion.»

Un marché régional en pleine expansion

Le salon met en évidence le rôle stratégique du Moyen-Orient, et plus particulièrement des Émirats arabes unis, dans l’univers de la beauté et du luxe. Évalué à 8,5 milliards USD en 2024, le marché des cosmétiques dans la région affiche une croissance soutenue de près de 6 % par an, portée par une demande accrue en innovation, qualité et durabilité.

Véritable plateforme de rayonnement pour l’ensemble du Golfe, les Émirats s’imposent comme un carrefour incontournable pour les marques internationales.

La présence française à Beautyworld Middle East illustre parfaitement cette dynamique : entre parfumerie, soins high-tech et cosmétiques écoresponsables, les entreprises tricolores confirment leur savoir-faire unique et leur capacité à allier héritage, excellence et innovation au service des nouvelles attentes du marché.


Delta Airlines renforce son partenariat avec l’Arabie saoudite avant le lancement de sa ligne vers Riyad

Ed Bastian, PDG de Delta Airlines, s'adresse à Asharq Bloomberg en marge du forum Future Investment Initiative à Riyad. (Capture d'écran)
Ed Bastian, PDG de Delta Airlines, s'adresse à Asharq Bloomberg en marge du forum Future Investment Initiative à Riyad. (Capture d'écran)
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  • Cette collaboration intervient alors que Delta s’apprête à inaugurer en octobre prochain son tout premier vol direct entre son hub d’Atlanta et Riyad
  • Le PDG Ed Bastian a expliqué que la priorité initiale serait de capitaliser sur les opportunités d’investissement croissantes du Royaume pour attirer les voyageurs d’affaires

RIYAD : Delta Airlines a conclu un nouveau partenariat avec le ministère saoudien du Tourisme visant à stimuler la demande touristique et à renforcer la notoriété du Royaume sur le marché américain, a confirmé le directeur général de la compagnie.

Cette collaboration précède le lancement du premier vol direct de Delta entre Atlanta et Riyad en octobre prochain, marquant une étape clé dans l’expansion de son réseau au Moyen-Orient.

S’exprimant en marge du Future Investment Initiative Forum à Riyad, Ed Bastian a souligné que l’objectif initial est de tirer parti des opportunités d’investissement croissantes du Royaume afin d’attirer une clientèle d’affaires.

À plus long terme, Delta souhaite également séduire une nouvelle génération de touristes américains, intéressés par les destinations émergentes d’Arabie saoudite, telles que le projet de la mer Rouge et le quartier historique de Diriyah.

« Le Royaume est devenu une destination attractive pour une nouvelle génération de voyageurs », a affirmé Bastian, évoquant un changement de perception chez les visiteurs occidentaux à l’égard de l’Arabie saoudite comme destination touristique.

Pour renforcer son engagement régional, le dirigeant a révélé la signature d’un protocole d’accord avec Riyadh Air, posant les bases d’une coopération dans les domaines du partage de codes et de la coordination des destinations.

Ce partenariat devrait évoluer avec le temps, s’étendant à des projets communs en matière d’exploitation, de maintenance et de technologie, illustrant un resserrement des liens entre les secteurs aéronautiques américain et saoudien.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com