2021, ou la voie vers plus d'incertitude, selon les experts

2020 a été l'année de la plus grande récession économique en près d'un siècle, d'un effondrement rapide mais dramatique du commerce mondial et de l'année la plus tumultueuse pour le pétrole en 50 ans. 2021 semble susceptible d'apporter plus d'incertitude (Photo, AFP / Archives).
2020 a été l'année de la plus grande récession économique en près d'un siècle, d'un effondrement rapide mais dramatique du commerce mondial et de l'année la plus tumultueuse pour le pétrole en 50 ans. 2021 semble susceptible d'apporter plus d'incertitude (Photo, AFP / Archives).
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Publié le Samedi 02 janvier 2021

2021, ou la voie vers plus d'incertitude, selon les experts

  • La plupart des analystes conviennent qu'il existe une corrélation directe entre la fin de la pandémie de la Covid-19 et la reprise de la croissance
  • L'espoir reste que 2021 verra une continuité dans le réarrangement fondamental de l'économie mondiale, à un rythme plus lent

DUBAI: L'année qui vient de s'écouler était le Grand Accélérateur. À la même époque l'année dernière, les experts prévoyaient un léger ralentissement de la croissance économique mondiale, des tensions persistantes dans les schémas commerciaux mondiaux et une période délicate mais négociable pour les marchés pétroliers, car les sources renouvelables sont loin de satisfaire la demande.

2020 a été l'année de la plus grande récession économique en près d'un siècle, d'un effondrement rapide mais dramatique du commerce mondial, et l'année la plus tumultueuse pour le pétrole en 50 ans. La pandémie de la Covid-19 a provoqué des tendances négatives de l'économie mondiale, les aggravant de plus en plus.

Au Moyen-Orient, en particulier parmi les pays exportateurs de pétrole, le schéma était le même. La contraction économique et la chute des recettes pétrolières ont aggravé les pressions budgétaires qui s'étaient déjà accumulées. Les gouvernements ont dû vivre avec un niveau d'endettement plus élevé qu'ils ne l'auraient souhaité, tout en puisant dans leurs réserves pendant la récession. Heureusement, la plupart d'entre eux ont encore de profonds moyens financiers.

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La contraction économique et la chute des revenus pétroliers pendant la pandémie de la Covi-19 ont aggravé les pressions budgétaires qui s'étaient déjà accumulées au Moyen-Orient (Photo, AFP / Archives).

Dans ce contexte d'imprévisibilité, il serait téméraire de faire des projections fermes sur ce que 2021 apportera.

Ellen Wald, consultante et auteure du livre «Saudi Inc», a écrit: «La vérité est qu'en ce réveillon du Nouvel An, nous accrochons un nouveau calendrier et nous nous dirigeons vers le futur sans aucune certitude».

Les variables sont nombreuses, mais la plus importante reste l'évolution de la pandémie et l'efficacité (ou non) des mesures pour la combattre. Le coronavirus est le facteur déterminant de l'économie mondiale car la plupart des analystes conviennent qu'il existe une corrélation linéaire directe entre la fin de la pandémie et la reprise de la croissance économique.

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QUELQUES CHIFFRES

En 2021

  • 5,2% - Projection du FMI sur la croissance du PIB mondial en 2021.
  • 6,4% - Prévisions de Morgan Stanley sur la croissance du PIB mondial.
  • 4.6 - Projection d’IHS Markit de la croissance du PIB mondial.
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Le cabinet-conseil IHS Markit estime qu'il y a de la lumière au bout du tunnel: «Quoique le virus de la Covid-19 restera avec nous tout au long de 2021, le développement et le déploiement rapides des vaccins permettront certainement une transition vers une nouvelle économie post-pandémique. Ainsi, nous entamons 2021 avec un mélange de prudence et d'espoir».

D'un autre côté, il semble peu probable que le monde soit en mesure de déclarer officiellement la fin de la pandémie en 2021. L'Organisation mondiale de la santé a publié sa catégorie la plus élevée - «urgence de santé publique de portée internationale» - en janvier dernier alors qu'il y avait moins de 100 cas dans le monde, et il semble pratiquement impossible que les taux de mortalité retombent à ce niveau cette année.

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Les pèlerins musulmans ont convergé vers le mont Arafat en Arabie saoudite pour la saison du hajj de cette année, le plus petit des temps modernes et un contraste frappant avec les foules massives des années précédentes (Photo, AFP / Archives).

Malgré les marchés mondiaux encouragés par le déploiement rapide des vaccins, les défis financiers et logistiques signifient qu'il faudra beaucoup de temps avant que les vaccins n'atteignent la totalité, voire la plupart, de la population mondiale- à condition que les gens puissent être persuadés de se faire vacciner.

Dans ce contexte, les prévisionnistes économiques se débattent toujours. Le Fonds monétaire international - le guide le plus largement accepté sur la santé de l'économie mondiale - prédit que le PIB mondial rebondira à 5,2% de croissance en 2021, après un effondrement de 4,4% lors du «grand confinement», mais admet toutefois que «les prévisions reposent sur la santé publique et les facteurs économiques qui sont par nature difficiles à prévoir.

Consommateurs moteurs

D'autres experts sont moins prudents. Morgan Stanley, la banque d'investissement américaine, croit que le rebond économique sera de 6,4% dans le monde cette année. Son économiste en chef, Chetan Ahya, a affirmé: «Nous pensons que les consommateurs ont été le moteur de la reprise et que la croissance des investissements et la tolérance au risque du secteur privé sont les caractéristique principales de toute reprise auto-entretenue, vont rebondir également».

Ahya a en outre ajouté: «D'ici mars ou avril, nous nous attendons à ce que toutes les zones géographiques et tous les secteurs de l'économie mondiale rejoignent la reprise, avec une croissance impressionnante de 9% du PIB en Chine qui est à l'origine de l’éclosion du virus».

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Certains experts estiment qu'une reprise économique mondiale est possible, la croissance du PIB en Chine jouant le rôle principal (Photo, AFP / Archives).

Ce point de vue optimiste n'est pas du tout partagé par tous les chroniqueurs. «Les vents contraires à une croissance robuste à court terme comprennent les confinements liés à la Covid-19 au début de 2021, la prudence persistante des consommateurs et des entreprises, la diminution du soutien budgétaire et les tensions realatives à la hausse de la dette publique et privée», a déclaré IHS Markit tout en réduisant ses propres prévisions du PIB à 4,6% en 2021.

Pour l'autre grand moteur de la croissance mondiale - les États-Unis - les signaux sont plus confus. Le FMI a prédit que le PIB américain chuterait de 4,3% en 2020 avant de récupérer 3,1% cette année. Mais cette prévision a été faite avant les élections de novembre, qui ont toujours la capacité d'avoir un impact réel sur l'économie américaine.

L'Europe reste le problème potentiel en 2021, en proie à l'impact du Brexit et à la récente flambée de nouvelles souches de virus. Une forte baisse de 8,3% en 2020, selon le FMI, ne sera que partiellement compensée par une hausse de 5,2% en 2021.

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La Grande-Bretagne a annoncé jeudi 24 décembre 2020 qu'un accord été obtenu sur les relations futures du pays avec l'Union européenne, après des pourparlers de dernière minute à peine quelques jours avant la date limite (Photo, AFP / Archives).

Optimisme sur une reprise saoudienne

Pour le Moyen-Orient, le FMI a prédit une baisse de 4,1% suivie d'une augmentation de 3% en 2021, l'Arabie saoudite ayant baissé de 5,4% en 2020 avant de récupérer 3,1%, à peu près en ligne avec les hypothèses formulées dans le budget de décembre du Royaume.

D'autres chroniqueurs sont plus optimistes quant au rythme de la reprise saoudienne. Nasser Saidi, expert en économie, a déclaré à Arab News qu'il envisageait une croissance du PIB de 3,5% pour le Royaume cette année, la reprise après les périodes de confinements ayant coïncidé avec les mesures de diversification de la stratégie relative à la Vision 2030 pour réduire la dépendance au pétrole.

L'un des débats dans le Royaume en 2020 était de savoir si le gouvernement avait pris suffisamment de mesures de relance budgétaire dans le but de lutter contre les effets de la pandémie.

Bien que le montant destiné pour relancer l’économie était faible par rapport à d'autres pays du G20, le contre-argument est que les décideurs saoudiens ont pris des mesures si rapides afin de ralentir la propagation du virus et que les interventions fiscales drastiques adoptées par d'autres pays étaient infructueuses.

Saidi est totalement d'accord de cette stratégie. «les décideurs saoudiens n'avaient pas vraiment besoin d'injecter autant d’argent que les autres pays du G20», a-t-il souligné.

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Une photo fournie par le ministère saoudien des médias le 25 juillet 2020 montre des voyageurs, portants des masques en raison de la pandémie du coronavirus, attendant en fille leurs bagages à l'aéroport de Djeddah pendant l’arrivée du premier groupe de pèlerins (Photo, AFP / Archives).

L'autre grand impondérable en 2021 est de savoir si les conditions favorables des marchés financiers de l'année dernière peuvent se poursuivre. Certains pessimistes ont passé une grande partie de l'année écoulée à anticiper une importante correction des marchés financiers mondiaux, qui ont continué de grimper à de nouveaux niveaux au moment où l'économie mondiale s'enfonçait dans le marasme.

L'indice S&P, le principal baromètre de la prospérité des actions mondiales, a semblé défier la gravité, terminant l'année de 15% plus haut avec un nouveau record sans précédent. Les sceptiques ont souligné qu'une grande partie de cette augmentation était due aux plans de relance du gouvernement qui ont atteint plus de 11 billions de dollars dans le monde au cours de l'année.

Ils ont également souligné que la majeure partie de l'augmentation de la valeur des actions était due à la performance d'une poignée de sociétés technologiques américaines comme Apple et Amazon, qui ont exploité le nouveau monde de la distanciation sociale et des télécommunications pendant cette pandémie. Il semble que peu de choses contredisent l'argument selon lequel ces entreprises ont déjà atteint une nouvelle normalité post-pandémique et que la hausse de leurs propres capitaux se poursuivra en 2021.

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Pour l'autre grand moteur de la croissance mondiale - les États-Unis - les signaux et les signes de reprise économique sont un peu plus déroutants (Photo, AFP / Archives).

En Arabie saoudite, les marchés financiers ont également nagé à contre-courant de la vague du confinement en 2020. Le Tadawul, par exemple, a connu l'une de ses meilleures années de son histoire en générant de grosses sommes dans les offres publiques initiales. Dans un contexte de reprise économique en cours et de l’amélioration des revenus pétroliers, la plupart des analystes boursiers estiment que cette tendance à la hausse se poursuit cette année, alors que le rythme des privatisations devrait s'accélérer.

Pour le Royaume, comme toujours, beaucoup dépend de la prospérité des marchés mondiaux de l'énergie. Il y avait des signes de rééquilibrage et de reprise du pétrole brut à la fin de l'année, l'alliance OPEP + se révélant efficace pour limiter l'offre et mettre un nouveau plancher sous les prix de 50 dollars le baril ont été maintenus pendant la majeure partie de décembre. Certains analystes pensent qu'il pourrait atteindre 65 $ en 2021.

Si le coronavirus a conduit à la «grande réinitialisation» - selon les mots du fondateur du Forum économique mondial Klaus Schwab – à ce moment-là, les prévisionnistes économiques doivent espérer que 2021 verra ce réarrangement fondamental de l'économie mondiale se poursuivre, mais à un rythme plus lent. L'année qui vient de s'écouler a été suffisamment troublante pour durer une décennie.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Les investissements espagnols en Arabie saoudite dépassent les trois milliards de dollars

Le ministre des Affaires municipales, rurales et du Logement du Royaume, Majed al-Hogail, a assisté, le 17 avril, à l’inauguration du Forum des affaires saoudo-espagnol. (Agence de presse saoudienne)
Le ministre des Affaires municipales, rurales et du Logement du Royaume, Majed al-Hogail, a assisté, le 17 avril, à l’inauguration du Forum des affaires saoudo-espagnol. (Agence de presse saoudienne)
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  • Le forum a mis en lumière les possibilités financières saoudo-espagnoles et le renforcement des partenariats dans les domaines des technologies de construction, des villes intelligentes et de la planification urbaine
  • Le ministre a insisté sur le rôle du forum dans l’exploration des perspectives d’investissement et le renforcement de la coopération et des partenariats efficaces

RIYAD: Les investissements espagnols en Arabie saoudite ont dépassé les trois milliards de dollars (1 dollar = 0,94 euro) au cours des dix dernières années. En effet, les relations bilatérales ont contribué au développement de secteurs vitaux, selon un haut responsable. 

Le ministre des Affaires municipales, rurales et du Logement du Royaume, Majed al-Hogail, a assisté, le 17 avril, à l’inauguration du Forum des affaires saoudo-espagnol, organisé par le Conseil des chambres saoudiennes et le Conseil des affaires saoudo-espagnol. 

M. Al-Hogail a souligné, dans son discours d’ouverture, que les relations bilatérales entre le Royaume et le pays européen au cours des soixante-dix dernières années ont abouti à des résultats favorables, renforçant le développement, les investissements et les progrès dans divers secteurs comme la construction, le génie civil, la finance, l’énergie et le dessalement de l’eau, comme le rapporte l’agence de presse saoudienne. 

Il explique que les investissements bilatéraux sont en plein essor. Les investissements espagnols dans le Royaume ont dépassé les trois milliards de dollars au cours de la dernière décennie, dont 40% dans l’immobilier. 

Le forum, organisé à Madrid, a mis en lumière les possibilités financières saoudo-espagnoles et le renforcement des partenariats dans les domaines des technologies de construction, des villes intelligentes et de la planification urbaine. 

Le ministre a insisté sur le rôle du forum dans l’exploration des perspectives d’investissement et le renforcement de la coopération et des partenariats efficaces, en particulier dans les secteurs municipal et du logement. 

Il soutient que l’Arabie saoudite et l’Espagne sont témoins de progrès rapides en matière de développement, rendant les investissements et les échanges commerciaux de plus en plus attrayants. 

Majed al-Hogail souligne l’importance de la coopération continue et de l’échange d’expertise dans ce secteur crucial, déclarant que le Royaume accueille favorablement la collaboration avec des partenaires internationaux performants et la mise à profit de leur expertise. 

Il a également annoncé la signature d’un accord de développement immobilier avec une société de développement espagnole pour mettre en place des unités résidentielles au sein des communautés intégrées et des banlieues, dans le but de porter le taux d’accession à la propriété à 70% d’ici à 2030. 

Il a exprimé la volonté du ministère de renforcer les partenariats avec les promoteurs et les investisseurs dans les secteurs de la construction, des routes, du recyclage, de l’ingénierie et du conseil. 

À la suite du forum, auquel ont participé la princesse Haïfa bent Abdelaziz al-Mogrin, ambassadrice en Espagne, et Khalid al-Hogail, président du Conseil d’affaires saoudo-espagnol, le ministre s’est entretenu avec Teresa Ribera, vice-Première ministre espagnole et ministre de la Transition écologique et des Défis démographiques. 

Ils ont discuté de la coopération en matière de développement urbain, d’urbanisation et d’utilisation de l’intelligence artificielle dans la construction de villes durables, comme le rapporte l’agence de presse saoudienne. 

M. Al-Hogail met en lumière les efforts de l’Arabie saoudite pour améliorer les normes dans les domaines de la municipalité et du logement, notamment le projet «Bahja», qui vise à améliorer la qualité de vie dans les villes saoudiennes et l’initiative «Banlieues vertes», qui vise à planter plus d’1,3 million d’arbres dans cinquante zones résidentielles. 

Majed al-Hogail a également rencontré le président de l’association espagnole des entrepreneurs et concessionnaires d’infrastructures, Julian Nunez, pour passer en revue les principales possibilités d’investissement dans le secteur immobilier saoudien. 

Au cours d’une visite de trois jours précédant le forum, le ministre a rencontré des dirigeants de grandes entreprises espagnoles pour explorer les possibilités de collaboration. 

Cette tournée fait partie d’une initiative plus large du Royaume visant à favoriser les partenariats internationaux qui améliorent ses capacités urbaines et infrastructurelles, rapporte l’agence de presse saoudienne. 

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com 


L'UE veut mieux exploiter sa taille face à la Chine et aux Etats-Unis

Le rapporteur du rapport de haut niveau sur l'avenir du marché unique Enrico Letta (à gauche) et le président du Conseil européen Charles Michel s'adressent à la presse alors qu'ils arrivent pour assister à un sommet du Conseil européen au siège de l'UE à Bruxelles, le 18 avril 2024 ( Photo, AFP).
Le rapporteur du rapport de haut niveau sur l'avenir du marché unique Enrico Letta (à gauche) et le président du Conseil européen Charles Michel s'adressent à la presse alors qu'ils arrivent pour assister à un sommet du Conseil européen au siège de l'UE à Bruxelles, le 18 avril 2024 ( Photo, AFP).
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  • Le Vieux continent, en déclin démographique, perd pied dans la course mondiale à l'innovation, qu'il s'agisse de batteries ou d'intelligence artificielle
  • L'UE est engluée dans la stagnation

BRUXELLES: L'Union européenne est en voie de déclassement face à la Chine et aux Etats-Unis et doit réagir vite pour exploiter pleinement le potentiel de son marché de 450 millions d'habitants, un chantier qu'ouvrent les dirigeants de l'UE jeudi à Bruxelles.

Le marché unique a plus de trente ans et il a aidé à faire naître des géants européens dans la chimie, l'aéronautique ou l'automobile. Mais il souffre d'angles morts. La finance, les télécoms, l'énergie ou la défense restent des secteurs morcelés par des réglementations nationales divergentes qui pénalisent la compétitivité.

"Il n'y a pas de temps à perdre car le fossé entre l'UE et les Etats-Unis est de plus en plus grand", a lancé l'ancien chef du gouvernement italien Enrico Letta, auteur d'un rapport sur l'avenir du marché intérieur discuté jeudi matin par les chefs d'Etat et de gouvernement de l'UE réunis en sommet à Bruxelles.

"La question fondamentale est d'éviter les fragmentations, il y a des obstacles qui sont là depuis des années et des années. Il faut pousser (ce sujet) aujourd'hui parce que le décrochage est là", a-t-il ajouté.

Déclin démographique 

Le Vieux continent, en déclin démographique, perd pied dans la course mondiale à l'innovation, qu'il s'agisse de batteries ou d'intelligence artificielle.

Son industrie est frappée par la hausse des prix de l'énergie depuis l'invasion russe de l'Ukraine. Elle ploie sous une concurrence étrangère bénéficiant de subventions massives et de réglementations allégées.

L'UE est engluée dans la stagnation. Sa croissance a plafonné en 2023 à 0,4%, contre 2,5% aux Etats-Unis et 5,2% en Chine.

"Un changement radical, c'est ce dont nous avons besoin", a lancé mardi l'ex-président de la Banque centrale européenne (BCE), Mario Draghi, régulièrement cité comme successeur potentiel à Ursula von der Leyen pour diriger la Commission européenne et qui doit remettre à l'été un rapport sur la compétitivité.

Les Vingt-Sept cherchent à définir les orientations stratégiques du prochain mandat de cinq ans qui s'ouvrira après les élections européennes de juin.

« Un volume financier gigantesque »

"Il y a un volume financier gigantesque, l'épargne des Européens, et aujourd'hui une partie substantielle de cette épargne sort de l'UE et n'est pas mobilisée pour soutenir l'innovation", a souligné le président du Conseil européen, Charles Michel.

Or, l'Europe est face à un mur d'investissements. Rien que pour sa mue écologique et numérique, elle doit investir plus de 620 milliards d'euros par an, selon la Commission. A cela s'ajoutent les dépenses militaires pour soutenir l'Ukraine face à la Russie, un effort évalué par la BCE à 75 milliards d'euros par an.

L'Union des marchés de capitaux doit aider à franchir ce "mur" en canalisant l'épargne vers l'économie réelle.

La réunion de jeudi doit donner une nouvelle impulsion politique à ce projet enlisé depuis 10 ans dans des débats techniques, sur fond d'intérêts nationaux divergents.

Les petits pays refusent de se voir imposer une supervision financière européenne poussée notamment par la France qui abrite à Paris l'Autorité européenne des marchés financiers (ESMA). L'harmonisation de la fiscalité ou du droit des faillites constituent aussi des casse-tête jusqu'ici insurmontables.

"Nous devons éviter de surbureaucratiser, surréglementer et aussi surcentraliser, comme certains Etats le préconisent", a affirmé le Premier ministre du Luxembourg Luc Frieden.

En janvier, à Davos, le président français Emmanuel Macron avait aussi appelé à mobiliser des fonds publics à travers un nouvel emprunt commun européen, après le plan de relance historique à 800 milliards d'euros initié en 2020.

Mais l'idée est rejetée par les pays dits "frugaux" du nord de l'Europe, comme l'Allemagne, la Suède ou les Pays-Bas, qui refusent d'être mis à contribution pour financer les besoins des pays du sud plus endettés.

"Ce dont nous n'avons pas besoin, c'est d'une nouvelle dette européenne commune", a répété la semaine dernière le ministre allemand des Finances, Christian Lindner. "Le sujet n'est pas sur la table", a d'ailleurs affirmé un diplomate de l'UE avant le sommet.


La production de pétrole brut saoudien a atteint un sommet de 7 mois en février

Étant l’un des principaux producteurs de pétrole au monde, l’Arabie saoudite joue un rôle crucial dans l’approvisionnement de ces produits raffinés pour répondre à la demande énergétique mondiale (Shutterstock)
Étant l’un des principaux producteurs de pétrole au monde, l’Arabie saoudite joue un rôle crucial dans l’approvisionnement de ces produits raffinés pour répondre à la demande énergétique mondiale (Shutterstock)
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  • Les exportations de brut du Royaume ont augmenté à 6,32 millions de bpj ou 0,32 pour cent
  • En tant que l’un des principaux producteurs de pétrole au monde, l’Arabie saoudite joue un rôle crucial dans l’approvisionnement de ces produits raffinés pour répondre à la demande énergétique mondiale. 

RIYAD : La production de pétrole brut de l’Arabie saoudite a atteint un sommet de 9,01 millions de barils par jour en février, sur sept mois, selon les données de la Joint Organizations Data Initiative. 

Cela représente une augmentation de 55000 bpj ou 0,61% par rapport au mois précédent.  

En outre, les données indiquent que les exportations de brut du Royaume ont augmenté à 6,32 millions de bpj, reflétant une augmentation mensuelle de 0,32 pour cent.  

Au début d’avril, l’Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés, l’OPEP+, ont choisi de maintenir leur politique de production actuelle inchangée, les prix du pétrole ayant atteint un sommet de cinq mois.  

Menée par l’Arabie saoudite et la Russie, l’OPEP+ a prolongé les réductions volontaires de production de 2,2 millions de bpj jusqu’en juin pour soutenir le marché. La décision a été prise lors de la 53e réunion du Comité ministériel mixte de suivi, le 3 avril.

Les prix du pétrole ont bondi en raison des contraintes d’approvisionnement, des attaques contre les infrastructures énergétiques russes et des conflits au Moyen-Orient, le pétrole brut Brent dépassant 89 dollars le baril.  

Cette prolongation des réductions, parallèlement aux réductions volontaires annoncées en avril 2023, y compris les réductions de 500000 bpj de l’Arabie saoudite et de la Russie, s’étend maintenant jusqu’en décembre de cette année. 

À la suite de cette décision, malgré l’augmentation mensuelle, la production brute reste inférieure d’environ 14 pour cent aux niveaux observés au cours du même mois de l’année dernière. 

La prochaine réunion du CGSM est prévue pour le 1 juin. 

Production de raffinerie 

Pendant ce temps, la production de pétrole brut de raffinerie, qui représente le volume traité de pétrole brut produisant de l’essence, du diesel, du carburéacteur et du mazout de chauffage, a atteint un sommet de cinq mois. Il a augmenté de 10% par rapport au mois précédent, atteignant 2,68 millions de bpj, selon les données de JODI. Cela a également marqué une augmentation de 10 pour cent par rapport aux 2,44 millions de bpj enregistrés au cours de la même période l’année dernière. 

En tant que l’un des principaux producteurs de pétrole au monde, l’Arabie saoudite joue un rôle crucial dans l’approvisionnement de ces produits raffinés pour répondre à la demande énergétique mondiale. 

En février, le diesel, qui représente 38 % de la production totale, a reculé de 7 % pour s’établir à 1,02 million de barils par jour, sa part étant passée de 45 % en janvier. L’aviation à moteur ou le carburéacteur ont conservé une part de 22 %, avec une augmentation de 11 % pour atteindre 597000 bpj. Pendant ce temps, le mazout, qui représente 17 pour cent de la production totale de la raffinerie, a connu une légère hausse de 0,22 pour cent, totalisant 455000 bpj. 

À l’inverse, les exportations des raffineries ont atteint un sommet en 10 mois, atteignant 1,39 million de barils par jour, soit une augmentation mensuelle de 12 %. L’augmentation la plus significative a été observée dans les huiles moteur et aviation, en hausse de 45 pour cent à 275000 bpj. Les exportations de mazout ont suivi avec une augmentation de 38 pour cent à 219000 bpj, tandis que le diesel a connu une augmentation de 13 pour cent à 629000 bpj. 

En février, 62 % de la production de diesel de raffinerie a été exportée, ce qui représente le pourcentage le plus élevé en huit mois. Le mazout et l’essence automobile et aviation ont emboîté le pas avec des pourcentages d’exportation de 48 % et 46 % respectivement. 

Utilisation directe de brut 

La consommation directe de pétrole brut par l’Arabie saoudite, impliquant l’utilisation de pétrole sans processus de raffinage substantiel, a connu une augmentation de 52000 bpj en février, soit une augmentation de 17 pour cent par rapport au mois précédent. La combustion directe totale pour le mois s’est élevée à 360000 bpj. 

Le ministère de l’Énergie vise à renforcer les contributions du gaz naturel et des sources renouvelables dans le cadre de l’objectif du Royaume d’atteindre un mix énergétique optimal, hautement efficace et rentable. 

Il s’agit de remplacer le combustible liquide par du gaz naturel et d’intégrer les énergies renouvelables pour constituer environ 50 % du mix énergétique de la production d’électricité d’ici 2030. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com