Des experts en explosifs irakiens neutralisent une mine posée dans un pétrolier

Le pétrolier se trouvait dans les eaux internationales à environ 52 km au large des côtes et approvisionnait un autre navire en carburant (Shutterstock/Archives).
Le pétrolier se trouvait dans les eaux internationales à environ 52 km au large des côtes et approvisionnait un autre navire en carburant (Shutterstock/Archives).
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Publié le Samedi 02 janvier 2021

Des experts en explosifs irakiens neutralisent une mine posée dans un pétrolier

  • La découverte de la mine sur le petrolier intervient dans un contexte de tensions accrues entre l’Iran et les États-Unis
  • Les alliés des USA dans le Golfe craignent des attaques les promesses de Téhéran de venger Soleimani

JEDDAH: Des experts irakiens en explosifs travaillaient d’arrache-pied vendredi afin de désamorcer une grande mine découverte sur un pétrolier dans le Golfe Arabique et d’évacuer son équipage.

Cela est arrivé un jour après que deux sociétés de sécurité privées ont déclaré que les marins craignaient avoir trouvé une mine à patelle sur le MT Pola, un pétrolier exhibant un drapeau libérien au large du port irakien de Bassorah.

Une mine à patelle est un type de mine navale qui se fixe sur le côté d'un navire, généralement par un plongeur-membre des forces spéciales. Elle explose plus tard et peut endommager considérablement un navire.

La découverte est intervenue dans un contexte de tensions accrues entre l’Iran et les États-Unis dans les derniers jours de l’administration du président Donald Trump.

L’Amérique a déjà effectué des survols de bombardiers B-52 tout en envoyant un sous-marin nucléaire dans le Golfe Arabique sur ce que les responsables de l’administration Trump décrivent comme la possibilité d'une attaque iranienne à l'occasion du premier anniversaire de la frappe de drones américains à Bagdad qui a tué le général Qassem Soleimani, un haut général iranien, avec un haut responsable de milice irakien.

Le commandant en chef des gardiens de la révolution paramilitaires iraniens a affirmé que son pays était tout à fait préparé à riposter à toute pression militaire américaine, selon les paroles du général Hossein Salami lors de son discours dans une réunion commémorant l'anniversaire de la mort de Soleimani.

«Aujourd'hui, nous n'avons aucun problème, aucune préoccupation ou appréhension à affronter des forces puissantes. Nous donnerons nos derniers mots à nos ennemis sur le champ de bataille», a indiqué Salami, sans mentionner directement les États-Unis.

Les États-Unis et leurs alliés du Golfe ont été avertis de se préparer aux attaques terroristes menées par l'Iran après que Téhéran ait multiplié les menaces de vengeance.

Le Dr Hamdan Al-Shehri, analyste politique et spécialiste des relations internationales, a révélé qu'une attaque terroriste iranienne contre les États-Unis ou l'un de leurs alliés dans le Golfe ou au Yémen est «fort possible».

Toutefois, il a signalé que toute attaque serait sans doute limitée en raison de la volonté des États-Unis de contrer le régime de Téhéran.

Al-Shehri a déclaré à Arab News que les États-Unis, plus que toute autre puissance mondiale, devaient intensifier leur action de dissuasion afin de mettre fin au comportement agressif de l’Iran.

Les États-Unis endurent des actions terroristes iraniennes depuis 1977, lorsque leur ambassade à Téhéran a été prise d’assaut par une milice iranienne, a-t-il expliqué.

«Le silence des États-Unis depuis plus de 40 ans a permis à l'Iran de s’accroitre, de déployer des milices et des cellules terroristes, et même d'améliorer ses relations avec plusieurs pays, qui soutiennent désormais Téhéran dans sa pratique du terrorisme et son défi à l’encontre des États-Unis.

Majid Rafizadeh, universitaire de Harvard et expert en affaires iraniennes, a avoué que: «tout cela n’est qu’une attitude politique et que même les déclarations des leaders iraniens ne sont que de simples paroles plutôt que des actions concrètes. L'Iran tente de sauver la face de l'une des pires humiliations qu'il ait subies depuis sa création en 1979».

Pendant ce temps-là, l'Iran a informé l'agence de surveillance nucléaire de l'ONU qu'il a l'intention d'enrichir l'uranium jusqu'à 20% de pureté, un niveau qu'il avait atteint avant son accord de 2015 avec les grandes puissances et qui est supérieur aux 4,5% qu'il a récemment enrichi. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Négociations de paix au Soudan: le chef de l'armée prêt à «collaborer» avec Trump

Le chef de l'armée soudanaise et dirigeant de facto du pays, le général Abdel Fattah al-Burhane, s'est dit prêt à collaborer avec le président américain Donald Trump, au moment où les négociations pour un cessez-le-feu menées par les Etats-Unis sont à l'arrêt. (AFP)
Le chef de l'armée soudanaise et dirigeant de facto du pays, le général Abdel Fattah al-Burhane, s'est dit prêt à collaborer avec le président américain Donald Trump, au moment où les négociations pour un cessez-le-feu menées par les Etats-Unis sont à l'arrêt. (AFP)
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  • Le général al-Burhane "a affirmé la volonté du Soudan de travailler avec le président Trump, son secrétaire d'État (Marco Rubio) et son envoyé pour la paix au Soudan (Massad Boulos)"
  • Ce voyage était destiné à discuter de l'initiative présentée par le dirigeant saoudien au président américain lors d'une récente visite officielle à Washington, selon une source gouvernementale soudanaise

PORT-SOUDAN: Le chef de l'armée soudanaise et dirigeant de facto du pays, le général Abdel Fattah al-Burhane, s'est dit prêt à collaborer avec le président américain Donald Trump, au moment où les négociations pour un cessez-le-feu menées par les Etats-Unis sont à l'arrêt.

Le général al-Burhane "a affirmé la volonté du Soudan de travailler avec le président Trump, son secrétaire d'État (Marco Rubio) et son envoyé pour la paix au Soudan (Massad Boulos)", a déclaré le ministère des Affaires étrangères pro-armée dans un communiqué publié à l'issue d'un déplacement officiel à Ryad, à l'invitation du prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane.

Ce voyage était destiné à discuter de l'initiative présentée par le dirigeant saoudien au président américain lors d'une récente visite officielle à Washington, selon une source gouvernementale soudanaise.

Les négociations de paix menées par les Etats-Unis avec le groupe de médiateurs du Quad (réunissant Egypte, Arabe Saoudite et Emirats) sont à l'arrêt depuis que le général al-Burhane a affirmé que la dernière proposition de trêve transmise par M. Boulos était "inacceptable", sans préciser pourquoi.

Le militaire avait alors fustigé une médiation "partiale" et reproché à l'émissaire américain de reprendre les éléments de langage des Emirats, accusés d'armer les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR).

Abou Dhabi nie régulièrement fournir des armes, des hommes et du carburant aux FSR, malgré des preuves fournies par des rapports internationaux et enquêtes indépendantes.

De leur côté, les FSR ont annoncé qu'ils acceptaient la proposition de trêve mais les attaques sur le terrain n'ont pas pour autant cessé au Kordofan, région au coeur de combats intenses.

Pour l'instant, aucune nouvelle date de négociations n'a été fixée, que ce soit au niveau des médiateurs du Quad ou de l'ONU qui essaie parallèlement d'organiser des discussions entre les deux camps.

Le Soudan est déchiré depuis avril 2023 par une guerre opposant l'armée, qui contrôle le nord et l'est du pays - aux FSR, dominantes dans l'ouest et certaines zones du sud.

Depuis la prise du dernier bastion de l'armée dans la vaste région voisine du Darfour, les combats se sont intensifiés dans le sud du pays, au Kordofan, région fertile, riche en pétrole et en or, charnière pour le ravitaillement et les mouvements de troupes.

Le conflit, entré dans sa troisième année, a fait plusieurs dizaines de milliers de morts, déraciné des millions de personnes et provoqué ce que l'ONU qualifie de "pire crise humanitaire au monde".

 


Le prince héritier saoudien rencontre le chef du conseil de transition soudanais pour discuter de la sécurité et de la stabilité

Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed bin Salman a rencontré lundi à Riyad Abdel Fattah Al-Burhan pour discuter des derniers développements au Soudan et des efforts visant à rétablir la sécurité et la stabilité dans le pays. (SPA)
Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed bin Salman a rencontré lundi à Riyad Abdel Fattah Al-Burhan pour discuter des derniers développements au Soudan et des efforts visant à rétablir la sécurité et la stabilité dans le pays. (SPA)
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  • La réunion a eu lieu au palais Al-Yamamah, où le prince héritier s'est entretenu avec le président du Conseil de souveraineté transitoire du Soudan et sa délégation
  • Au cours des entretiens, les deux parties ont passé en revue la situation au Soudan, ses implications régionales et les efforts visant à assurer la sécurité et la stabilité dans le contexte de la crise persistante que traverse le pays

RIYADH : Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane a rencontré Abdel Fattah Al-Burhan à Riyad lundi pour discuter des derniers développements au Soudan et des efforts visant à restaurer la sécurité et la stabilité dans le pays, a rapporté l'Agence de presse saoudienne.

La réunion a eu lieu au palais Al-Yamamah, où le prince héritier s'est entretenu avec le président du Conseil de souveraineté transitoire du Soudan et sa délégation.

Au cours des entretiens, les deux parties ont passé en revue la situation au Soudan, ses implications régionales et les efforts visant à assurer la sécurité et la stabilité dans le contexte de la crise persistante que traverse le pays, a ajouté SPA.

Le ministre saoudien de la défense, le prince Khalid ben Salmane, le ministre des affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan, le ministre d'État et conseiller à la sécurité nationale, Musaed bin Mohammed Al-Aiban, le ministre des finances, Mohammed Al-Jadaan, et l'ambassadeur saoudien au Soudan, Ali Hassan Jaafar, ont également assisté à la réunion.


Cisjordanie: 25 immeubles d'habitation menacés de destruction dans un camp de réfugiés

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  • "Nous avons été informés par la coordination militaire et civile que l'occupation (Israël, NDLR) procédera à la démolition de 25 bâtiments le jeudi 18 décembre"
  • "Il n'y a aucune nécessité militaire à mener ces démolitions", a affirmé à l'AFP Roland Friedrich, responsable de l'agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) en Cisjordanie

TULKAREM: L'armée israélienne va démolir 25 immeubles d'habitation du camp de réfugiés de Nour Chams, dans le nord de la Cisjordanie, ont indiqué lundi à l'AFP des responsables locaux.

Abdallah Kamil, le gouverneur de Tulkarem où se situe le camp, a déclaré à l'AFP avoir été informé par le Cogat --l'organisme du ministère de la Défense israélien supervisant les activités civiles dans les Territoires palestiniens-- que les démolitions interviendraient d'ici la fin de la semaine.

"Nous avons été informés par la coordination militaire et civile que l'occupation (Israël, NDLR) procédera à la démolition de 25 bâtiments le jeudi 18 décembre", a indiqué à l'AFP Faisal Salama, responsable du comité populaire du camp de Tulkarem, proche de celui de Nour Chams, précisant qu'une centaine de familles seraient affectées.

Le Cogat n'a pas répondu dans l'immédiat aux sollicitations de l'AFP, l'armée israélienne indiquant se renseigner.

"Il n'y a aucune nécessité militaire à mener ces démolitions", a affirmé à l'AFP Roland Friedrich, responsable de l'agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) en Cisjordanie.

Il estime qu'elles s'inscrivent "dans une stratégie plus large visant à modifier la géographie sur le terrain", qualifiant la situation de "tout simplement inacceptable".

"Crise" 

La Cisjordanie est occupée par Israël depuis 1967.

Début 2025, l'armée israélienne y a lancé une vaste opération militaire visant selon elle à éradiquer des groupes armés palestiniens, en particulier dans les camps de réfugiés du nord, comme ceux de Jénine, Tulkarem et Nour Chams.

Au cours de cette opération, l'armée a détruit des centaines de maisons dans les camps, officiellement pour faciliter le passage des troupes.

Selon M. Friedrich, environ 1.600 habitations ont été totalement ou partiellement détruites dans les camps de la région de Tulkarem, entraînant "la crise de déplacement la plus grave que la Cisjordanie ait connue depuis 1967".

Lundi, une vingtaine de résidents de Nour Chams, tous déplacés, ont manifesté devant des véhicules militaires blindés bloquant l'accès au camp, dénonçant les ordres de démolition et réclamant le droit de rentrer chez eux.

"Toutes les maisons de mes frères doivent être détruites, toutes! Et mes frères sont déjà à la rue", a témoigné Siham Hamayed, une habitante.

"Personne n'est venu nous voir ni ne s'est inquiété de notre sort", a déclaré à l'AFP Aïcha Dama, une autre résidente dont la maison familiale de quatre étages, abritant environ 30 personnes, figure parmi les bâtiments menacés.

Disparaître 

Fin novembre, l'ONG Human Rights Watch a indiqué qu'au moins 32.000 personnes étaient toujours déplacées de chez elles dans le cadre de cette opération.

Comme des dizaines d'autres, le camp de Nour Chams a été établi au début des années 1950, peu après la création d'Israël en 1948, lorsque des centaines de milliers de Palestiniens ont fui ou été expulsés de leurs foyers.

Avec le temps, ces camps se sont transformés en quartiers densément peuplés, où le statut de réfugié se transmet de génération en génération.

De nombreux habitants ont affirmé à l'AFP ces derniers mois qu'Israël cherchait à faire disparaître les camps, en les transformant en quartiers des villes qu'ils jouxtent, afin d'éliminer la question des réfugiés.

Nour Chams a longtemps été un lieu relativement paisible où vivaient dans des maisons parfois coquettes des familles soudées entre elles.

Mais depuis quelques années, des mouvements armés s'y sont implantés sur fond de flambées de violence entre Palestiniens et Israéliens et de précarité économique.