Iran: Quatre hommes exécutés pour espionnage en faveur d'Israël

Les deux pays se livrent depuis des années une guerre larvée (Photo, AFP).
Les deux pays se livrent depuis des années une guerre larvée (Photo, AFP).
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Publié le Mardi 30 janvier 2024

Iran: Quatre hommes exécutés pour espionnage en faveur d'Israël

  • Selon l'agence judiciaire, ces quatre hommes avaient été recrutés par le Mossad
  • Ils avaient été condamnés à mort en septembre 2023

PARIS: Quatre membres de la minorité kurde d'Iran, accusés d'espionnage pour le compte d'Israël, ont été pendus lundi, malgré la campagne menée en leur faveur par des organisations de défense des droits humains, qui avaient qualifié leur procès d'inéquitable.

Les quatre condamnés avaient été arrêtés le 23 juillet 2022 alors qu'ils préparaient une opération contre un centre du ministère de la Défense à Ispahan, grande ville du centre de l'Iran, pour le compte du Mossad, a précisé l'agence Mizan Online de l'Autorité judiciaire.

Le ministère du Renseignement avait alors annoncé avoir "identifié un réseau d'agents de l'organisation sioniste d'espionnage, dont tous les membres avaient été arrêtés", selon Mizan.

Condamnés à mort en septembre 2023, ils ont été pendus lundi à l'aube.

Selon l'agence judiciaire, ces quatre hommes avaient été recrutés par le Mossad, le service de renseignement extérieur d'Israël, "environ un an et demi avant l'opération". Ils avaient ensuite été envoyés dans des pays africains pour "des stages d'entraînement dans les centres militaires de ces pays". Des officiers du Mossad étaient présents à ces formations, a précisé l'agence.

Des officiers du Mossad étaient présents à ces formations, a précisé l'agence, qui n'a pas fait état de leur appartenance à l'ethnie kurde, très discriminée au sein de la République islamique et dont les membres sont condamnés à mort de manière disproportionnée, selon plusieurs organisations de défense des droits humains.

L'exécution des quatre hommes, tous âgés de moins de 30 ans, semblait imminente, alors que leurs proches avaient été convoqués dimanche pour une dernière rencontre avant leur pendaison à la prison de Ghezel Hesar, dans la ville de Karaj, proche de Téhéran.

Elle survient dans un contexte de recrudescence des pendaisons en Iran, où, selon les mêmes ONG, deux personnes ont été exécutées en moyenne chaque jour de janvier.

D'après Amnesty international, qui décrit les quatre hommes comme des "dissidents kurdes iraniens", la peine capitale avait été prononcée à leur encontre "à l'issue d'un procès secret manifestement inéquitable". Ils avaient également été contraints à des "aveux" à la télévision iranienne, selon Amnesty.

L'Iran a aussi "harcelé et intimidé sans relâche leurs familles pour avoir défendu leurs proches", a ajouté l'ONG.

65 exécutions en 2024

Leur exécution "est fondée sur des aveux obtenus sous la torture et sans procès équitable. Elle est considérée comme une exécution extrajudiciaire", a déclaré Mahmood Amiry-Moghaddam, directeur du groupe Iran Human Rights (IHR), basé en Norvège, qui évalue à 65 le nombre de détenus déjà pendus en 2024.

"Je ne pardonnerai ni n'oublierai ce qui s'est passé aujourd'hui!", a commenté sur X Joanna Taimasi, l'épouse d'un des quatre hommes, qui vit désormais hors d'Iran et a fait campagne ces derniers jours pour que leur vie soit épargnée.

Agés de 26 à 28 ans et originaires de régions à population kurde de l'ouest de l'Iran, ils avaient été "privés de leurs droits fondamentaux à une représentation juridique, à des visites et même à la communication avec leurs familles", a dénoncé l'association de défense des droits des Kurdes Hengaw.

"Même selon les normes de la République islamique d'Iran, les exigences minimales d'un procès équitable n'avaient pas été respectées dans leur cas", a regretté Hengaw.

Dans une lettre ouverte, 20 groupes de défense des droits humains, dont l'IHR, ont exhorté la Haute-Commissaire adjointe aux droits de l'homme de l'ONU, Nada Al-Nashif, à "reconsidérer" sa visite prévue en Iran vendredi, compte tenu de l'augmentation "alarmante" du nombre d'exécutions et du risque que ce voyage puisse être utilisé comme une "outil de propagande" par Téhéran.

Les mêmes critiques ont été formulées la semaine dernière après que Mohammad Ghobadlou a été pendu, alors que ce jeune Iranien souffrait de "problèmes mentaux" et que le jugement le concernant avait été annulé.

Iran et Israël se livrent depuis des années une guerre larvée.

Israël accuse l'Iran - qui dément - de vouloir acquérir la bombe atomique et dit chercher par tous les moyens à l'en empêcher. Israël veut aussi contrer l'influence de l'Iran au Moyen-Orient.

Téhéran l'accuse en retour d'être à l'origine d'une série de sabotages et d'assassinats visant son programme nucléaire.

En août 2023, l'Iran avait affirmé avoir déjoué un projet "très complexe" initié par le Mossad de "sabotage" de son industrie de missiles balistiques. Quelques mois plus tôt, en février, Téhéran avait accusé Israël d'être responsable d'une attaque par drones d'un site militaire à Ispahan.


Netanyahu annonce fermer la chaîne Al-Jazeera en Israël

Netanyahu a annoncé la décision sur X (Photo, AFP).
Netanyahu a annoncé la décision sur X (Photo, AFP).
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JERUSALEM: Le gouvernement israélien a "décidé à l'unanimité" de "fermer en Israël" la chaîne qatarie Al-Jazeera, a annoncé le Premier ministre Benjamin Netanyahu dans un message sur X, sans autre détail sur les mesures prises.

Le ministre israélien de la Communication Shlomo Karhi a affirmé sur X avoir "aussitôt signé l'injonction contre Al-Jazeera" qui "entre en vigueur immédiatement".

Il a ajouté avoir fait en sorte qu'Al-Jazeera "ne puisse plus opérer depuis Israël" et accusé la chaîne de "menacer la sécurité" du pays.

Un ordre de saisie du matériel de la chaîne, signé par M. Karhi, a été publié dans la foulée.

Selon ce document, instruction est donnée de saisir "les équipements servant à diffuser les contenus de la chaîne", détaillés dans une liste dans laquelle figurent notamment les caméras, microphones, tables de montage, serveurs informatiques, ordinateurs, équipements de transmission et téléphones portables.


Le Hamas dit vouloir continuer à négocier une trêve avec Israël

Des Palestiniens déplacés à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, emballent leurs affaires suite à un ordre d'évacuation de l'armée israélienne, le 6 mai 2024, dans le cadre du conflit entre Israël et le mouvement palestinien Hamas. (Photo par AFP)
Des Palestiniens déplacés à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, emballent leurs affaires suite à un ordre d'évacuation de l'armée israélienne, le 6 mai 2024, dans le cadre du conflit entre Israël et le mouvement palestinien Hamas. (Photo par AFP)
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  • «Après le dernier cycle de négociations au Caire, la direction du mouvement mène des consultations internes et avec d'autres groupes» palestiniens, a déclaré un porte-parole du mouvement islamiste palestinien, Abdel Latif Al-Qanou
  • L'armée israélienne a enjoint lundi les habitants à évacuer de plusieurs quartiers de l'est de Rafah, avertissant que l'armée s'apprêtait à y mener une opération militaire

TERRITOIRES PALESTINIENS : Le Hamas a indiqué lundi avoir l'intention de continuer à négocier une trêve dans la bande de Gaza, alors même qu'Israël a demandé aux habitants d'évacuer certains quartiers de Rafah, ville du sud du territoire palestinien, avant une possible opération militaire.

«Après le dernier cycle de négociations au Caire, la direction du mouvement mène des consultations internes et avec d'autres groupes» palestiniens, a déclaré à l'AFP un porte-parole du mouvement islamiste palestinien, Abdel Latif Al-Qanou. «Nous allons continuer les négociations de façon positive et ouverte pour parvenir à un accord (...) qui prévoie un cessez-le-feu illimité».

L'armée israélienne a enjoint lundi les habitants à évacuer de plusieurs quartiers de l'est de Rafah, avertissant que l'armée s'apprêtait à y mener une opération militaire.

Une médiation Egypte-Qatar-Etats-Unis tente depuis plusieurs mois d'arracher une trêve entre Israël et le Hamas dans la bande de Gaza, censée notamment prévoir une pause dans les combats et la libération de détenus palestiniens des prisons israéliennes contre celle d'otages israéliens enlevés par le mouvement palestinien lors de son attaque sans précédent dans le sud d'Israël le 7 octobre, qui a déclenché la guerre.

Un cycle de négociations indirectes a pris fin dimanche au Caire, sans avancée. Le Hamas réclame que l'accord de trêve prévoie la fin de l'offensive israélienne dans la bande de Gaza, ce que refuse Israël qui se dit déterminé à anéantir le Hamas. Le Hamas et le gouvernement israélien se renvoient mutuellement la responsabilité de l'absence de percée dans ces négociations.

Faisant fi des appels internationaux à la retenue, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, répète à l'envi sa détermination à mener une offensive terrestre d'ampleur sur Rafah, où se terrent selon lui les derniers bataillons du Hamas.

Les Nations unies ainsi que de nombreuses capitales et ONG redoutent qu'une telle attaque se solde par un bain de sang. Selon l'ONU, 1,2 million de civils sont massés, à Rafah.

L'attaque du 7 octobre a entraîné la mort, côté israélien, de plus de 1.170 personnes, en majorité des civils, selon un bilan de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes.

Durant l'attaque, plus de 250 personnes ont été enlevées et 128 restent captives à Gaza, dont 35 sont mortes, selon l'armée.

Depuis le 7 octobre, l'offensive militaire israélienne sur la bande de Gaza a fait près de 34.700 morts, majoritairement des civils, selon les dernières données du ministère de la Santé du gouvernement de Gaza, tenu par le Hamas.


L’autorité saoudienne Nazaha révèle les détails de cas de corruption récents

Un porte-parole de l’Autorité saoudienne de surveillance et de lutte contre la corruption, mieux connue sous le nom de «Nazaha», a fait part dimanche des détails de plusieurs procédures pénales sur lesquelles elle a récemment enquêté. (Photo fournie)
Un porte-parole de l’Autorité saoudienne de surveillance et de lutte contre la corruption, mieux connue sous le nom de «Nazaha», a fait part dimanche des détails de plusieurs procédures pénales sur lesquelles elle a récemment enquêté. (Photo fournie)
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  • Présentant vingt des cas de corruption les plus importants, le porte-parole a déclaré que des procédures judiciaires avaient été engagées contre tous les auteurs
  • Nazaha entend poursuivre toute personne qui, dans le Royaume, serait impliquée dans le détournement de fonds publics ou reconnue coupable d’abus d’autorité

RIYAD: Un porte-parole de l’Autorité saoudienne de surveillance et de lutte contre la corruption, mieux connue sous le nom de «Nazaha», a fait part dimanche des détails de plusieurs procédures pénales sur lesquelles elle a récemment enquêté.

Présentant vingt des cas de corruption les plus importants, il a déclaré que des procédures judiciaires ont été engagées contre tous les auteurs.

Dans l’une de ces affaires, deux employés de la Banque centrale ont été arrêtés pour avoir reçu des sommes d’argent d’un résident en échange du dépôt de plus de 7,3 millions de riyals saoudiens, ou SAR (1 SAR = 0,25 euro), sans vérifier la source, sur des comptes bancaires qui appartenaient à des entités commerciales sur une période de deux ans. Le résident en question a également été arrêté.

Dans une autre affaire, un agent de sécurité qui travaillait au département général de la circulation a été arrêté pour avoir reçu 387 000 SAR du propriétaire d’un bureau de services publics, également arrêté, en échange de la modification illégale des données essentielles d’un groupe de véhicules.

Par ailleurs, un troisième cas de corruption fait la lumière sur l’employé d’un hôpital universitaire. Il avait été arrêté pour avoir empoché 100 000 SAR de la part de citoyens en échange d’une promesse de les nommer à des postes à l’université.

Nazaha entend continuer de travailler pour identifier et poursuivre toute personne qui, dans le Royaume, serait impliquée dans le détournement de fonds publics, reconnue coupable d’abus d’autorité à des fins personnelles ou accusée de nuire de toute autre manière à l’intérêt public.

L’autorité saoudienne a souligné que les coupables seraient tenus pour responsables et poursuivis. Elle a ajouté qu’il n’y aurait pas de délai de prescription pour de tels crimes.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com