Incendie dans un immeuble de Marseille, un enfant décédé, 11 personnes hospitalisées

Les pompiers des pompiers navals de Marseille se trouvent devant un bâtiment à Marseille, dans le sud de la France, le 30 janvier 2024, après qu'un incendie s'est déclaré plus tôt dans un appartement du Parc Kalliste, tuant un enfant de 7 ans et en blessant grièvement plusieurs autres, selon les pompiers navals locaux. (AFP)
Les pompiers des pompiers navals de Marseille se trouvent devant un bâtiment à Marseille, dans le sud de la France, le 30 janvier 2024, après qu'un incendie s'est déclaré plus tôt dans un appartement du Parc Kalliste, tuant un enfant de 7 ans et en blessant grièvement plusieurs autres, selon les pompiers navals locaux. (AFP)
Short Url
Publié le Mercredi 31 janvier 2024

Incendie dans un immeuble de Marseille, un enfant décédé, 11 personnes hospitalisées

  • Parti d'un appartement au deuxième étage d'une barre qui en compte sept, le sinistre a provoqué la mort d'un enfant de quatre ans par asphyxie dans un autre appartement du 5e étage et blessé neuf autres occupants
  • Mardi soir, 11 personnes étaient toujours hospitalisées dont l'occupant de l'appartement d'où est parti le sinistre, gravement brûlé

MARSEILLE: Un garçonnet a perdu la vie dans un incendie qui s'est déclaré dans une barre d'immeuble d'une cité paupérisée de Marseille, dans la nuit de lundi à mardi. Un drame "qui devait arriver et qui arrivera encore", selon un habitant.

Parti d'un appartement au deuxième étage d'une barre qui en compte sept, au Parc Kalliste, le sinistre a provoqué la mort d'un enfant de quatre ans (bien quatre ans) par asphyxie dans un autre appartement du 5e étage et blessé neuf autres occupants de ce logement dont cinq enfants pour certains dans un "état grave", a détaillé le parquet de Marseille dans un communiqué.

Mardi soir, 11 personnes étaient toujours hospitalisées dont l'occupant de l'appartement d'où est parti le sinistre, gravement brûlé, détaille le parquet qui a ouvert une enquête de flagrance pour homicide et blessures involontaires.

"C'est un drame pour Marseille qui perd un de ses enfants, c'est un jour de tristesse pour les Marseillais", a témoigné Benoît Payan, le maire divers gauche qui s'est déplacé dans cette cité des quartiers populaires du nord de Marseille gangrénée par les trafics de stupéfiants, le chômage et la pauvreté.

Selon le commandant des marins-pompiers de Marseille, arrivés sept minutes après l'alerte à 04h45, l'incendie a pu être éteint en une heure et "l'essentiel des victimes ont probablement été provoquées par les fumées épaisses et toxiques" dégagées par les flammes.

Il y avait énormément de fumées dans la cage d'escalier et l'appartement où a débuté l'incendie a été totalement détruit, a déclaré l'amiral Lionel Mathieu, précisant que huit habitants avaient dû être "extraits de leurs appartements par la grande échelle".

La cité Parc Kalliste, dont le bâtiment A touché par les flammes cette nuit, était à l'origine un ensemble de neuf barres d'immeubles, lors de l'achèvement de sa construction, en 1958, pour reloger les Français revenus d'Indochine. Mais deux de ces barres, la B et la H ont été démolies depuis, à la fin des années 2010, et deux autres devraient bientôt l'être (la G et la I).

Squatteurs et marchands de sommeil 

Très dégradée, largement squattée, cette cité est l'une des plus pauvres de Marseille.

"Ca devait arriver et ça arrivera encore", dénonçait mardi matin un habitant de la cité, Mohamed Yahia-Berrouiguet, professeur de mathématiques à la retraite, décrivant auprès de l'AFP une copropriété privée à la dérive, avec des appartements squattés pouvant accueillir jusqu'à 20 personnes et des T5 "qui se louent jusqu'à 900 euros par des marchands de sommeil".

"Personne ne fait rien pour ce quartier, il n'y a plus rien, même les associations ne sont plus là", s'indignait l'ancien enseignant: "On a fait partir les gens mais les Nigérians reviennent et cassent, mais c'est normal, ils n'ont nulle part où aller".

"Le bâtiment derrière celui où s'est déclaré l'incendie était entièrement squatté (NDLR: le B), donc quand il a été détruit, les squatteurs se sont répartis dans les autres immeubles. Il y a beaucoup de marchands de sommeil ici", a confirmé sur place le député LFI de la circonscription, Sébastien Delogu, en espérant "que l'Etat apportera l'argent pour que la mairie puisse racheter des appartements et les requalifier".

En août 2021, un incendie, probablement d'origine criminelle, avait touché un immeuble en partie squatté, dans la cité HLM des Flamants, également dans les quartiers nord de Marseille, faisant trois morts, de nationalité nigériane.

En juin, Emmanuel Macron avait annoncé un plan de sauvetage exceptionnel visant quatre copropriétés dégradées de Marseille du type de Parc Kalliste.

Avec 40 000 logements considérés comme des taudis, soit 10% du parc immobilier, et autant de personnes en attente de logements sociaux, la deuxième ville de France souffre d'un grave problème de logements insalubres.

"Il y a des branchements électriques sauvages, les compteurs sont piratés", décrivait mardi Patrick, propriétaire depuis 11 ans à Parc Kalliste: "Certains se branchent directement sur le compteur général, ou même parfois sur l'ascenseur, il y a parfois quinze branchements par prise électrique".

"Ici il n'y a aucune loi, les enfants sont abandonnés", regrette M. Yahia-Berrouiguet: "Tout ce qu'ils ont c'est le soleil, et parfois un ballon".


Après «Bloquons tout» et les promesses de «rupture», les syndicats dans la rue jeudi

"Le budget va se décider dans la rue": à l'instar de la CGT, les organisations syndicales appellent à faire grève et manifester jeudi pour contester des mesures budgétaire "brutales" annoncées cet été et que le nouveau Premier ministre n'a pour l'heure pas écartées. (AFP)
"Le budget va se décider dans la rue": à l'instar de la CGT, les organisations syndicales appellent à faire grève et manifester jeudi pour contester des mesures budgétaire "brutales" annoncées cet été et que le nouveau Premier ministre n'a pour l'heure pas écartées. (AFP)
Short Url
  • Après sa rencontre avec Sébastien Lecornu lundi, la cheffe de file de la CGT, Sophie Binet, se montrait plus que jamais déterminée, malgré l'abandon de la suppression de deux jours fériés samedi
  • Dès son arrivée à Matignon, Sébastien Lecornu avait promis des "ruptures sur le fond" et "pas que sur la forme"

PARIS: "Le budget va se décider dans la rue": à l'instar de la CGT, les organisations syndicales appellent à faire grève et manifester jeudi pour contester des mesures budgétaire "brutales" annoncées cet été et que le nouveau Premier ministre n'a pour l'heure pas écartées.

Après sa rencontre avec Sébastien Lecornu lundi, la cheffe de file de la CGT, Sophie Binet, se montrait plus que jamais déterminée, malgré l'abandon de la suppression de deux jours fériés samedi. "(Il) ne s'est engagé à rien du tout. Aucune des mesures catastrophiques du musée des horreurs de M. Bayrou n'est enterrée !", a-t-elle lancé.

Dès son arrivée à Matignon, Sébastien Lecornu avait promis des "ruptures sur le fond" et "pas que sur la forme". Depuis vendredi, il reçoit les syndicats représentatifs - à l'exception de Frédéric Souillot (FO) qui souhaite le rencontrer après le 18. Mais ces derniers maintiennent leur appel à la mobilisation du 18, espérant peser de tout leur poids sur les futures orientations budgétaires.

CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, CFTC, Unsa, FSU et Solidaires seront ainsi unis jeudi dans la rue, pour la première fois depuis le 6 juin 2023 - date de la dernière mobilisation contre la réforme des retraites.

Les mesures avancées cet été sont "d'une brutalité sans précédent", dénonçaient-ils fin août dans un communiqué commun, regrettant que l'ancien gouvernement choisisse "encore une fois de faire payer les travailleuses et les travailleurs, les précaires, les retraité·es, les malades".

Ils pointent "des coupes dans les services publics, (...), une énième réforme de l'assurance chômage, le gel des prestations sociales et celui des salaires des fonctionnaires comme des contractuel·les, la désindexation des pensions de retraites, le doublement des franchises médicales, la remise en cause de la 5ème semaine de congés payés…".

L'abandon de la suppression de deux jours fériés, unanimement décriée par le monde syndical, constitue "une première victoire", qui "confirme que nous sommes en position de force", a estimé Sophie Binet.

Même la CFDT, pourtant peu rompue aux cortèges syndicaux, maintient sa participation: vendredi, Marylise Léon a réaffirmé que son syndicat était "plus que jamais motivé pour aller dans la rue", à l'issue de son entrevue avec Sébastien Lecornu.

"Le budget tel qu'il a commencé à être construit n'est pas compatible avec la justice sociale, fiscale et environnementale donc il y a vraiment besoin de le revoir de fond en comble", a-t-elle estimé lundi sur France Inter.

Sur la durée ? 

Sur la taxation des hauts patrimoines, revenue au cœur du débat, Mme Léon a pourtant apprécié que le Premier ministre dise être conscient de la nécessité de "faire quelque chose".

"Le budget, il va se décider dans la rue", insiste Mme Binet. Ainsi, "il faut faire une démonstration de force jeudi prochain et après", laissant entrevoir une mobilisation dans la durée.

Lundi, la CGT annonçait déjà plus de 220 manifestations, un chiffre encore amené à évoluer.

Les organisations syndicales parviendront-elles à dépasser l'affluence du mouvement citoyen "Bloquons tout" - qui a rassemblé près de 200.000 personnes le 10 septembre selon le ministère de l'Intérieur, sans toutefois parvenir à paralyser le pays ? Les manifestants du 10, parfois méfiants vis-à-vis des syndicats, participeront-ils à cette nouvelle journée ?

Aucune inquiétude côté syndical: "Nous avons déjà d'excellents retours sur la mobilisation de jeudi", assure Frédéric Souillot (FO).

"Nous avons l'objectif d'avoir un million de personnes avec nous", avance de son côté Cyril Chabanier (CFTC).

"La colère sociale est toujours là", abonde Julie Ferrua, co-déléguée générale de Solidaires.

De leur côté, les autorités s'attendent à une mobilisation plus importante que le 10 septembre et craignent la présence de plusieurs centaines de manifestants radicaux dans des cortèges. Une cellule de crise sera ouverte dès mardi au ministère de l'Intérieur.

Après le 18, ce sera le tour des agriculteurs de la FNSEA, le 26 septembre, de mener "une grande journée d'actions" autour des échanges internationaux de produits agricoles.


Lecornu va mettre fin aux "avantages à vie" des ex-ministres dès 2026

Le nouveau Premier ministre français Sébastien Lecornu participe à une réunion alors qu'il visite le centre de santé départemental à Macon, dans le centre-est de la France, le 13 septembre 2025. (AFP)
Le nouveau Premier ministre français Sébastien Lecornu participe à une réunion alors qu'il visite le centre de santé départemental à Macon, dans le centre-est de la France, le 13 septembre 2025. (AFP)
Short Url
  • Le Premier ministre Sébastien Lecornu concrétise une promesse phare pour réduire le « décalage » entre les élites politiques et la réalité des Français, dans un contexte de forte défiance envers sa nomination

PARIS: Fini le chauffeur et la voiture de fonction "à vie" pour les anciens de Matignon: les avantages octroyés aux ex-Premiers ministres seront "supprimés" dès 2026, a annoncé lundi Sébastien Lecornu, concrétisant l'une de ses premières promesses, très symbolique pour l'opinion.

Il n'est "pas concevable" que les anciens ministres "puissent bénéficier d'avantages à vie en raison d'un statut temporaire", a écrit le locataire de Matignon sur X, confirmant la mise en place de cette réforme dès le 1er janvier 2026.

"La protection policière ne sera accordée aux anciens Premiers ministres et ministres de l'Intérieur que pour une durée limitée, et reconduite en fonction de la réalité du risque. Tous les autres moyens mis à disposition des anciens Premiers ministres à vie le seront dorénavant pour une durée limitée", a expliqué M. Lecornu sur ce réseau social.

Sollicité par l'AFP, Matignon a expliqué que le gouvernement avait préparé une "instruction" à destination du Secrétariat général du gouvernement, en vue de revoir le décret du 20 septembre 2019, qui avait déjà restreint les privilèges accordés aux anciens Premiers ministres.

Ces derniers peuvent actuellement se voir octroyer "sur leur demande, un véhicule de fonction et un conducteur automobile", à la charge de l'Etat. Ils peuvent aussi bénéficier d'un "agent pour leur secrétariat particulier" pendant dix ans à compter de la fin de leurs fonctions et au plus tard jusqu'à ce qu'ils atteignent l'âge de 67 ans.

Des avantages qui ne s'appliquent pas pour les "ex" de Matignon lorsque ces derniers disposent déjà de ces privilèges via leur mandat (parlementaire ou local) ou leur fonction publique.

- "Mettre fin aux derniers privilèges" -

Une autre instruction du chef du gouvernement à l'attention de la Direction générale de la police nationale (DGPN) permettra de créer "un cadre" relatif à la "protection policière" des anciens Premiers ministres et ministres de l'Intérieur, a détaillé Matignon.

"On ne peut pas demander aux Français de faire des efforts si ceux qui sont à la tête de l'État n'en font pas. La réforme, ce n'est pas toujours +pour les autres+, cela crée la suspicion", avait lancé Sébastien Lecornu dans un entretien donné à plusieurs titres de la presse régionale durant le week-end.

"Beaucoup de choses ont été réglées pour les anciens présidents de la République. Je vais donc mettre fin aux derniers privilèges", avait-il encore promis, quelques jours seulement après sa prise de fonctions à Matignon, durant laquelle il s'était inquiété du "décalage" observé entre la vie politique et la vie "réelle" des Français.

Le Premier ministre, nommé mardi par Emmanuel Macron après la chute de François Bayrou, met ainsi en musique l'une de ses premières promesses, alors qu'il consulte en parallèle les forces politiques, syndicales et patronales en vue de former un gouvernement susceptible de survivre aux menaces de censure des oppositions.

Il doit aussi batailler contre une opinion publique très défiante vis-à-vis de sa nomination, même si les chiffres de confiance des Français à son égard varient selon les instituts de sondage.

Son prédécesseur, François Bayrou, avait déjà annoncé vouloir passer au crible ces privilèges ministériels: il avait confié fin août une mission à l'ex-député socialiste René Dosière pour identifier les "avantages indus, excessifs, inacceptables" dans un contexte de dérapage des finances publiques.

En réalité, l'économie à espérer de ces annonces est dérisoire par rapport aux dizaines de milliards d'euros recherchées par les gouvernements successifs. Les privilèges accordés au titre du décret de 2019 (chauffeur, secrétariat, véhicule) ont coûté 1,58 million d'euros à l'Etat en 2024, selon le gouvernement.

Un montant auquel il faut ajouter les dépenses de protection policière, évaluées à 2,8 millions d'euros par an dans un rapport parlementaire de 2019.


L’histoire de Donia, arrivée de Gaza à Paris, le quotidien morbide des Gazaouis qui ne veulent que vivre

Marcher la peur au ventre, occultant la faim et la fatigue, enjamber des gravats, des cadavres, marcher dans des égouts, tenir sans espoir aucun, se sachant, comme tous ses semblables, abandonnée par tous. (AFP)
Marcher la peur au ventre, occultant la faim et la fatigue, enjamber des gravats, des cadavres, marcher dans des égouts, tenir sans espoir aucun, se sachant, comme tous ses semblables, abandonnée par tous. (AFP)
Short Url
  • Donia Al-Amal Ismail, poète, journaliste et mère de quatre enfants, habitante de Gaza, arrivée à Paris il y a presque trois mois. Elle raconte son histoire à Arab News en français.
  • Difficile de ne pas se sentir anéantie face à ce visage doux et tendre, à ces yeux verts empreints d’une tristesse insondable.

PARIS: Depuis le début de la guerre à Gaza, les récits qui parviennent à franchir les ruines et le silence imposé sont rares.
Derrière les chiffres et les bilans atones relayés par les médias, il y a des voix : celles de civils qui ont vu leur existence basculer en quelques heures.
Parmi elles, Donia Al-Amal Ismail, poète, journaliste et mère de quatre enfants, habitante de Gaza, arrivée à Paris il y a presque trois mois. Elle raconte son histoire à Arab News en français.
Difficile de ne pas se sentir anéantie face à ce visage doux et tendre, à ces yeux verts empreints d’une tristesse insondable. Donia témoigne de ce que signifie vivre la guerre : vivre avec la peur, la faim, fuir sous les bombes, errer d’un abri de fortune à un autre.
Marcher pour ne pas crever, marcher avec le seul souci de garder en vie ses deux enfants (une fille et un garçon) restés avec elle, les deux autres étant en Égypte.
Marcher la peur au ventre, occultant la faim et la fatigue, enjamber des gravats, des cadavres, marcher dans des égouts, tenir sans espoir aucun, se sachant, comme tous ses semblables, abandonnée par tous.
Son récit, émouvant par-dessus tout, saccadé par de longs silences et des larmes qui coulent spontanément sur les joues, n’en est pas moins ferme : pour elle, indéniablement, Gaza est le foyer des Gazaouis qui feront tout pour reconstruire.