Une centaine d'agriculteurs interpellés en France, l'UE lâche du lest

Des piétons debout sur un pont regardent les tracteurs agricoles français arrivant près de Chilly-Mazarin, au sud de Paris, le 31 janvier 2024, alors que les agriculteurs français maintiennent des barrages routiers sur les principales autoroutes menant à Paris dans le cadre de manifestations nationales organisées par plusieurs agriculteurs (Photo d'Emmanuel Dunand / AFP).
Des piétons debout sur un pont regardent les tracteurs agricoles français arrivant près de Chilly-Mazarin, au sud de Paris, le 31 janvier 2024, alors que les agriculteurs français maintiennent des barrages routiers sur les principales autoroutes menant à Paris dans le cadre de manifestations nationales organisées par plusieurs agriculteurs (Photo d'Emmanuel Dunand / AFP).
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Publié le Mercredi 31 janvier 2024

Une centaine d'agriculteurs interpellés en France, l'UE lâche du lest

  • Mercredi à la mi-journée, plus de 80 blocages, 4 500 engins et 6 000 manifestants étaient recensés dans le pays
  • Le mouvement de colère ne se limite pas à la France, avec des manifestations en Allemagne, en Pologne, en Roumanie ou en Belgique ces dernières semaines

PARIS: Une centaine d'agriculteurs ont été interpellés mercredi en France où, comme dans de nombreux pays voisins, notamment l'Italie, la colère gronde dans le monde rural contre l'Union européenne, ce qui a contraint Bruxelles à lâcher du lest.

Après une intrusion en fin d'après-midi dans une "zone de stockage" du marché de Rungis, plus grand marché de produit frais du monde et point crucial d'approvisionnement de la capitale française, 79 personnes ont été interpellées. Cela s'ajoute aux 15 interpellations survenues un peu plus tôt pour "entrave à la circulation" près de Rungis, au sud de Paris.

Ces interpellations sont les premières d'un mouvement monté d'un cran depuis lundi en France, où des agriculteurs bloquent avec leurs tracteurs plusieurs autoroutes menant à Paris et provoquent une nouvelle crise sociale un an après la très contestée réforme des retraites.

Mercredi à la mi-journée, plus de 80 blocages, 4 500 engins et 6 000 manifestants étaient recensés dans le pays, selon une source policière. Réputé pour sa fermeté, le ministre de l'Intérieur français Gérald Darmanin se montre très compréhensif pour ce qu'il a qualifié de "coups de sang légitimes".

Le mouvement de colère ne se limite pas à la France, avec des manifestations en Allemagne, en Pologne, en Roumanie ou en Belgique ces dernières semaines.

En Italie, des milliers d'agriculteurs, de la Sardaigne au Piémont, ont encore manifesté mercredi. "L'agriculture est en train de mourir", pouvait-on lire à Cuneo, ville du nord du pays traversée par une centaine de tracteurs klaxonnants.

En Espagne, des rassemblements ont été signalés près de Léon et Zamora, dans le nord-ouest. Le ministre espagnol de l'Agriculture a annoncé qu'il recevrait vendredi les trois principaux syndicats agricoles, qui ont promis des "mobilisations" les "prochaines semaines".

Des agriculteurs portugais ont aussi appelé à une mobilisation jeudi matin sur les routes du pays avec des tracteurs et machines agricoles.

Face à la grogne, la Commission européenne a fait des concessions mercredi sur deux sujets principaux : elle propose d'accorder pour 2024 une dérogation "partielle" aux obligations de jachères imposées par la PAC et envisage un mécanisme limitant les importations d'Ukraine, notamment de volaille.

Agriculteurs: le président de la FNSEA appelle «au calme et à la raison»

Le président de la FNSEA, Arnaud Rousseau, auditionné au Sénat, a affirmé mercredi qu'il essayait "d'appeler au calme et à la raison" face à la colère des agriculteurs, estimant que beaucoup de "sujets européens" ne se "règlent pas en trois jours".

Alors que des blocages se poursuivent dans toute la France, M. Rousseau a reconnu que "l'attente est énorme" face au "cumul de normes et de règles". Mais "il y a aussi beaucoup de sujets européens qui ne sont pas des sujets qui se règlent en trois jours. Donc j'essaie d'appeler au calme et à la raison", a-t-il dit devant la Commission des Affaires économiques de la chambre haute.

"On a aujourd'hui un certain nombre de propositions qui ont été adressées au Premier ministre (Gabriel Attal) et sur lesquelles on travaille. Le Premier ministre souhaite aller le plus vite possible", a poursuivi le président de la FNSEA lors de son propos introductif, alors que les syndicats, dont la FNSEA, ont été reçues mardi soir à Matignon pendant près de trois heures.

Le Premimer ministre a de nouveau reçu reçu mercredi matin la Confédération paysanne et la Coordination rurale.

Sans évoquer dans le détail la teneur des échanges, M. Rousseau est néanmoins revenu sur le déplacement de Gabriel Attal sur un blocage autoroutier vendredi, "une belle opération de communication qui s'est finalement traduite par une forme de suragacement", selon lui.

"Beaucoup de gens, en ce moment, critiquent la FNSEA mais je pense que le gouvernement est bien content de nous trouver en ce moment pour savoir avec qui négocier", a-t-il ajouté.

"Je m'honore qu'il n'y ait pas de policiers ou gendarmes blessés", a-t-il encore dit alors que l'étau se resserrait mercredi à Paris ou à Lyon, avec des interpellations près de Rungis. "On essaie de faire en sorte qu'il n'y ait pas de débordements, en tenant une ligne de responsabilité".

«Effort tardif»

Si Paris s'est félicité que Bruxelles ait "répondu aux demandes de la France", cette dérogation intervient "tardivement" et reste "limitée", a regretté le Copa-Cogeca, organisation des syndicats agricoles majoritaires dans l'UE.

Politique européenne trop complexe, revenus trop bas, inflation, concurrence étrangère notamment des produits ukrainiens, flambée des prix du carburant: les mêmes revendications se retrouvent dans la plupart des pays européens confrontés au mécontentement agricole.

"Nous devons dire que certains choix de l'UE sont erronés", a déclaré le ministre de l'Agriculture Francesco Lollobrigida. "Réduire la production alors que la consommation reste identique revient à acheter davantage de ceux qui ne respectent pas tes règles sur le droit du travail et l'environnement".

La colère se cristallise autour de la politique agricole commune (PAC) des Vingt-Sept, jugée par certains déconnectée des réalités.

Mercosur 

Un autre sujet de friction reste en revanche en suspens à Bruxelles: en charge de la politique commerciale des Vingt-Sept, la Commission négocie actuellement un accord de libre-échange avec les pays du Mercosur (Brésil, Argentine, Uruguay, Paraguay) qui inquiète le secteur agricole et dont Paris déclare ne pas vouloir.

Ce traité avec d'importants pays agricoles "n'est pas bon pour nos éleveurs et peut pas, ne doit pas être signé en l'état", a déclaré mercredi le ministre de l'Economie français Bruno Le Maire, se disant prêt à un "bras de fer" avec la Commission.

Le président Emmanuel Macron, qui se refuse "à "tout mettre sur le dos de l'Europe", doit s'entretenir jeudi avec la présidente de la Commission Ursula von der Leyen, en marge d'un sommet européen.


« La France ne se définit ni par une race, ni par une religion », affirme Macron

Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • « La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République.
  • Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

AUBAGNE, FRANCE : lors d'une cérémonie militaire commémorant la bataille de Camerone, à Aubagne, où est basé le commandement de la Légion étrangère, Emmanuel Macron a affirmé  mercredi que « la France ne se définit ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée ».

« La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République devant plusieurs dizaines de légionnaires réunis pour commémorer la bataille de Camerone, qui s'est déroulée le 30 avril 1863 au Mexique.

« La France se définit par une volonté chaque jour recommencée d'accomplir de grandes choses avec une poignée de notre terre dans la main. Un rêve d'universel, un idéal, cette solidarité, cette fidélité à la patrie », a poursuivi M. Macron, qui s'est déplacé à Aubagne (Bouches-du-Rhône) pour commémorer cet événement fondateur de la Légion étrangère, célébré chaque année par tous les régiments. 

M. Macron a prononcé ce discours après avoir reçu mardi des représentants d'institutions musulmanes qui ont dénoncé le « climat islamophobe ambiant » et demandé au président de la République des « actes concrets » pour protéger les musulmans, après le meurtre d'un fidèle dans une mosquée du Gard.

À Aubagne, le président a passé en revue les troupes de la Légion étrangère, la force combattante de l'armée de terre qui compte plus de 9 500 hommes.

Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

L'hymne national a été joué et deux avions Rafale ont survolé la cérémonie à laquelle ont assisté les élus locaux et plusieurs centaines de spectateurs.

La cérémonie de Camerone, qui est une fête de la Légion, commémore une bataille survenue à Camerone, dans l'État de Veracruz, dans l'est du Mexique, au cours de laquelle 62 légionnaires français ont résisté à 2 000 soldats mexicains lors de l'expédition française au Mexique. 

Le président Macron a décrit la bataille menée par une « poignée de légionnaires assiégés par 2 000 ennemis » qui ont « tenu une position pendant 11 heures », saluant une « histoire de courage insensé ».

Chargés de protéger le passage d'un convoi de ravitaillement pour les troupes françaises assiégeant la ville de Puebla, les légionnaires retranchés dans une hacienda du village de Camaron de Tejeda avaient fait le serment de se battre jusqu'à la mort.

Après une journée d'affrontement, les derniers encore en état de combattre refusèrent de se rendre et chargèrent les Mexicains à la baïonnette. 


Panneaux solaires, spatial, pharmacie : neuf projets d'usines reçoivent des subventions France 2030

Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
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  • Neuf nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.
  • Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines ».

PARIS : La giga-usine Holosolis de cellules photovoltaïques en Moselle, ainsi qu'un site de chimie verte en Martinique : 9 nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.

Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines », destiné à soutenir les projets d'ouverture d'usines des start-up et PME industrielles innovantes, indique un communiqué.

À l'exception d'un projet de ferme aquacole écoresponsable « Mangrove » en Bretagne et d'un projet de chimie verte SHB Biotech en Martinique pour la production d'ingrédients naturels à partir de co-produits agricoles, les projets retenus s'inscrivent géographiquement dans la moitié est de la France. 

L'usine de la société française Holosolis, annoncée en grande pompe lors du sommet Choose France de 2023 pour produire des cellules et modules photovoltaïques à Hambach en Moselle, figure sur la liste. Le montant de l'aide n'a pas été divulgué.

Holosolis, dont l'actionnaire principal est InnoEnergy (institut européen d'innovation et de technologie), est un consortium européen de partenaires engagés dans la transition énergétique et la réindustrialisation. Il réunit la société d'investissement immobilier Idec, l'industriel breton Armor Group, le spécialiste français de l'agrivoltaïsme TSE et le groupe allemand Heraeus. Son usine, un investissement de 851 millions d'euros susceptible de générer 1 700 emplois, a obtenu un permis de construire en janvier.

Autre projet soutenu : celui du groupe Bordet en Bourgogne Franche-Comté qui se lance dans la production de carbone végétal pour remplacer les matières fossiles dans l'industrie chimique ou la cimenterie, grâce à un procédé de pyrolyse. 

Un autre projet de chimie est soutenu : Separative (SEP30), une société auvergnate bardée de brevets qui propose des solutions innovantes pour réduire la consommation d'énergie et l'empreinte carbone de l'industrie pharmaceutique.

Dans le secteur de la santé, InBrain Pharma, également aidée, est basée dans les Hauts-de-France et développe une technologie de perfusion cérébrale (Percepar) permettant l'administration ciblée de médicaments pour corriger les troubles des maladies neurologiques. En Île-de-France, Vertikale propose une solution qui miniaturise les bioprocédés et simplifie la production de médicaments biologiques.

Dans le secteur spatial, France 2030 a accordé une subvention à la société Latitude, basée dans le Grand Est, qui développe un micro-lanceur (Zephyr).

Enfin, dans l'agroalimentaire, l'entreprise de biotechnologie Mycophyto, située à Grasse, qui développe des solutions biologiques (biostimulants, bio-intrants) pour tous types de cultures, reçoit également une subvention. 


Le partenariat stratégique franco-saoudien: une dynamique renforcée par la vision 2030

De gauche à droite, l’ancien ambassadeur de France en Arabie Bertrand Besancenot, l’ancien conseiller présidentiel Maurice- Gourdault montagne, et les deux anciens ambassadeurs an Arabie François Gouyette et Frédéric Pouille. (Photo Arlette Khouri)
De gauche à droite, l’ancien ambassadeur de France en Arabie Bertrand Besancenot, l’ancien conseiller présidentiel Maurice- Gourdault montagne, et les deux anciens ambassadeurs an Arabie François Gouyette et Frédéric Pouille. (Photo Arlette Khouri)
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  • L’Ambassadeur d’Arabie Saoudite en France et Monaco Fahad Al-Ruwaily a partagé les chiffres saisissants d’un programme de réformes nationales qui dépasse déjà largement ses objectifs
  • Dans ce contexte de mutation rapide, la relation entre la France et l’Arabie Saoudite s’est hissée à un niveau inédit d’intensité

PARIS: Organisé par l’Ambassadeur d’Arabie Saoudite en France et Monaco Fahad Al-Ruwaily, en collaboration avec le Forum Francophone des Affaires, le deuxième colloque sur « le partenariat stratégique saoudo-français à la lumière de la Vision 2030 » a illustré de manière éclatante la profondeur des transformations en cours au Royaume ainsi que la qualité grandissante des relations bilatérales entre Riyad et Paris. 

S’exprimant à l’ouverture du colloque Al-Ruwaily, a dressé un état des lieux des avancées impressionnantes du Royaume, tout en mettant en lumière les partenariats économiques, culturels, technologiques et diplomatiques qui unissent la France et l’Arabie Saoudite.

À l’occasion du neuvième anniversaire de la Vision 2030 lancée par le prince héritier d’Arabie, Al-Ruwaily a partagé les chiffres saisissants d’un programme de réformes nationales qui dépasse déjà largement ses objectifs initiaux. 

Selon le dernier rapport officiel, 93 % des cibles fixées ont été atteintes ou dépassées, a-t-il indiqué, citant parmi les exemples les plus marquants l’accueil par le royaume de 100 millions de touristes, bien avant l’échéance de 2030.

La diversification économique du pays s’est fortement accélérée, selon Al-Ruwaily le secteur non pétrolier occupe désormais une part croissante du PIB, porté par des investissements massifs dans les infrastructures, les nouvelles technologies, le divertissement ou encore le tourisme. 

Sur le plan social, les réformes en faveur des femmes ont permis d’atteindre un taux d’emploi féminin de plus de 33,5 %, tandis que des opportunités éducatives et professionnelles sont créées pour une jeunesse qui représente 70 % de la population saoudienne.

Ces transformations trouvent aussi leur expression sur la scène internationale, indique l’ambassadeur, Riyad se préparant à accueillir l’Exposition universelle de 2030, puis la Coupe du monde de football en 2034.

Tout cela souligne Al-Ruwaily vient s’ajouter à d’autres événements comme le Rallye Dakar ou les concerts d’artistes internationaux, positionnant le Royaume comme un acteur central de la culture globale.

Au cœur de cette dynamique se trouve le Fonds Public d’Investissement (PIF), véritable bras armé financier de la Vision 2030. 

Les liens d’amitié, de coopération et de partenariat sont plus étroits que jamais, comme l’a rappelé l’Ambassadeur Al-Ruwaily, et la visite d’État du Président Français Emmanuel Macron en décembre dernier a marqué un tournant symbolique, scellé par la signature d’un mémorandum sur le partenariat stratégique entre les deux pays.

Grâce à lui, des projets structurants voient le jour dans des secteurs aussi variés que les fintech, les énergies renouvelables, les biotechnologies ou encore la cybersécurité. 

Le PIF contribue à faire du pays un hub économique et technologique régional, voire mondial.

Des projets comme Neom, ville futuriste en construction dans le nord-ouest du pays, ou AlUla, combinant tourisme de luxe et durabilité environnementale, illustrent cette ambition, et sont le reflet d’un changement de paradigme où l’économie pétrolière laisse place à une société de la connaissance et de l’innovation.

France-Arabie saoudite, une relation en plein essor

Dans ce contexte de mutation rapide, la relation entre la France et l’Arabie Saoudite s’est hissée à un niveau inédit d’intensité. 

Les liens d’amitié, de coopération et de partenariat sont plus étroits que jamais, comme l’a rappelé l’Ambassadeur Al-Ruwaily, et la visite d’État du Président Français Emmanuel Macron en décembre dernier a marqué un tournant symbolique, scellé par la signature d’un mémorandum sur le partenariat stratégique entre les deux pays.

Un des exemples les plus éclatants de cette coopération est le projet d’AlUla, piloté conjointement par une commission royale saoudienne, et l’Agence Française pour le développement d’AlUla (AFALULA).

Prenant la parole lors du colloque, le président d'AFALLA Jean-Yves Le Drian estime que ce projet singulier incarne un modèle de développement culturel, touristique et environnemental durable. 

Le Drian, ancien ministre français de la Défense puis des Affaires étrangères, a souligné l’ambition du Royaume de faire d’AlUla un hub mondial de l’archéologie, tout en y intégrant des dimensions artistiques, économiques et sociales. 

Dans le domaine aérien, la compagnie Saudia a signé en 2024 un accord historique avec Airbus pour l’achat de 105 avions, dont une vingtaine d’A330 annoncés récemment à Toulouse.

Aujourd’hui, indique-t-il, 150 archéologues travaillent sur les sites historiques, et des projets comme la Villa Hegra viendront renforcer l’attractivité du lieu à l’automne prochain.

Le partenariat ne se limite pas au secteur culturel, mais s’étend à la santé, l’aéronautique, les infrastructures et l’environnement. 

La Vision 2030 redéfinit l’identité de l’Arabie saoudite

Mi-avril, le ministre saoudien de la Santé Fahad Aljalajel a effectué une visite officielle en France pour renforcer la coopération dans le domaine médical et pharmaceutique. 

Dans le domaine aérien, la compagnie Saudia a signé en 2024 un accord historique avec Airbus pour l’achat de 105 avions, dont une vingtaine d’A330 annoncés récemment à Toulouse.

Le groupe Suez, représenté au colloque par son directeur des affaires publiques Vincent Menuet, illustre aussi l’engagement du secteur privé français. 

Présent depuis les années 1950 au Moyen-Orient, Suez gère aujourd’hui l’eau et l’assainissement pour des villes stratégiques comme La Mecque, Djeddah et Taïf, couvrant près de 9 millions d’habitants, indique Menuet. 

Suez, ajoute-t-il, est également impliquée dans les projets Neom, et AlUla, avec des solutions intégrées combinant énergie renouvelable, traitement de l’eau et durabilité.

La transformation engagée par la Vision 2030 dépasse largement les objectifs économiques. Elle redéfinit l’identité du Royaume et renforce son ouverture sur le monde. 

Laurent Vigier, président du premier fonds français dédié à l’Arabie Saoudite et actuel directeur exécutif de Five Capital, a souligné que cette vision n’est plus un projet mais une réalité, bâtissant une centralité géopolitique et économique majeure dans le Moyen-Orient.

D’autres intervenants représentant de grands groupes français ont mis l’accent sur l’enthousiasme de la jeunesse saoudienne, le soutien constant de partenaires comme la France, et une capacité d’innovation et de projection rare, qui laissent croire que l’Arabie Saoudite semble désormais prête à jouer un rôle moteur dans la définition du monde de demain.