Début du couvre-feu renforcé pour 6 millions de Français

«Les premiers mois de l’année seront difficiles», avec une épidémie qui pèsera «au moins jusqu’au printemps», avait prévenu le chef de l'Etat jeudi dans ses voeux aux Français (Photo, AFP)
«Les premiers mois de l’année seront difficiles», avec une épidémie qui pèsera «au moins jusqu’au printemps», avait prévenu le chef de l'Etat jeudi dans ses voeux aux Français (Photo, AFP)
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Publié le Samedi 02 janvier 2021

Début du couvre-feu renforcé pour 6 millions de Français

  • «On a rajouté deux heures de couvre-feu, on aura surement un impact dans le bon sens dans 15 jours-trois semaines, mais probablement très modeste»
  • «C'est ahurissant (...) Il n'y a rien qui a été organisé», s'est emporté vendredi soir sur LCI Martin Blachier, médecin de santé publique

PARIS: Couvre-feu dès 18H pour une partie du pays et toujours 20H pour le reste des Français: le premier week-end de l'année commence sous de sombres auspices et toujours des critiques contre les lenteurs de la campagne de vaccination. 

Pour faire face à des chiffres épidémiologiques inquiétants dans l'est du pays et éviter une nouvelle flambée de l'épidémie, le couvre-feu est désormais renforcé dans 15 départements. 

Hautes-Alpes, Alpes-Maritimes, Ardennes, Doubs, Jura, Marne, Haute-Marne, Meurthe-et-Moselle, Meuse, Moselle, Nièvre, Haute-Saône, Saône-et-Loire, Vosges et Territoire de Belfort: dès samedi, environ 6 millions de Français ne pourront plus sortir de chez eux après 18h, sauf dérogations. 

« On a rajouté deux heures de couvre-feu, on aura surement un impact dans le bon sens dans 15 jours-trois semaines, mais probablement très modeste », a estimé samedi sur BFMTV Frédéric Adnet, chef des urgences de l'hôpital Avicennes de Bobigny. 

Certains élus du Grand Est réclamaient d'ailleurs des mesures plus restrictives, jusqu'à des reconfinements locaux. Comme le maire PS de Nancy Mathieu Klein: « Le couvre-feu est une mesure qui me semble relativement tardive et peut-être insuffisante mais espérons qu'il produise des effets », a-t-il insisté samedi sur Franceinfo. 

Quelques uns sont toutefois plus hostiles à cette nouvelle mesure. « C'est une contrainte supplémentaire que nous imposons à nos commerçants, à nos entreprises, qui va mettre l'économie un peu plus à plat », a regretté sur BFMTV le président LR du département des Alpes-Maritimes Charles-Ange Ginesy. 

Après deux confinements de plusieurs semaines depuis le printemps, le renforcement des restrictions pourraient ne pas s'arrêter là. 

« Si la situation était amenée à se dégrader davantage dans certains territoires, on prendra les décisions qui s'imposent », a averti vendredi le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal sur TFI, en réponse notamment à une question sur la possibilité de reconfinements. 

Les derniers chiffres de Santé Publique France publiés vendredi soir montrent une légère baisse du nombre de patients hospitalisés et en réanimation, comme les quelques jours précédents, mais le nombre de nouveaux cas par jour est toujours important, avec près de 20 000 quotidiens ces deux derniers jours. 

« Fiasco » 

« Les premiers mois de l’année seront difficiles », avec une épidémie qui pèsera « au moins jusqu’au printemps », avait prévenu le chef de l'Etat jeudi dans ses voeux aux Français. 

Emmanuel Macron a toutefois également exprimé son « espoir » pour 2021 avec le vaccin, promettant qu'il ne laisserait pas une « lenteur injustifiée s'installer » alors que les critiques sur ce point ne faiblissent pas. 

« Toute la communauté soignante ne comprend pas pourquoi il y a un tel écart avec l'Allemagne: l'Allemagne vaccine 20.000 personnes par jour, nous sommes à 50 personnes vaccinées par jour », a dénoncé samedi sur BFMTV le Pr Mehdi Mejdoubi, du centre hospitalier de Valenciennes. « Il faut lancer les vaccinodromes, c'est la seule solution pour vacciner rapidement", a-t-il plaidé. 

Pour tenter de rassurer, le ministre de la Santé Olivier Véran a annoncé jeudi que les soignants de 50 ans et plus pourraient être vaccinés dès lundi, avançant leur tour de plusieurs semaines. Mais cela n'a pas suffi à calmer les critiques. 

« C'est ahurissant (...) Il n'y a rien qui a été organisé », s'est emporté vendredi soir sur LCI Martin Blachier, médecin de santé publique. « Si jamais on voulait rater la campagne de vaccination on ne s'y serait pas pris autrement », a-t-il ajouté, dénonçant « le plus grand fiasco qu'on aura jamais eu dans le domaine de la santé », « fiasco sur le plan logistique et de la communication ». 

Les critiques portent notamment sur les procédures mises en place dans les Ehpads, où la vaccination a commencé en premier, avec une visite pré-vaccinale pour déceler d'éventuelles contre-indications et recueillir le consentement de la personne. 

Le Conseil scientifique a dit cette semaine craindre un probable rebond « incontrôlé » dans les prochaines semaines, notamment à l'occasion des fêtes de fin d'année.  

L'organisation de fêtes clandestines pour le réveillon du Nouvel An a d'ailleurs provoqué une certaine inquiétude, en particulier une rave party géante à Lieuron, en Bretagne. 

La fête sauvage commencée jeudi soir, avec environ 2.500 fêtards rassemblés dans des hangars, s'est achevée samedi matin sous l'oeil et les contrôles des forces de l'ordre. Plus de 800 verbalisations ont effectuées, a indiqué la préfecture d'Ille-et-Vilaine. 


Suppression de deux jours fériés : le gouvernement confirme viser un rendement de 4,2 milliards d'euros dès 2026

Dans ce courrier, il souhaite « porter en projet de loi de finances pour 2026 une mesure de suppression du caractère férié de deux jours : le lundi de Pâques et le 8 mai », pour les salariés du secteur privé comme du public (Photo AFP)
Dans ce courrier, il souhaite « porter en projet de loi de finances pour 2026 une mesure de suppression du caractère férié de deux jours : le lundi de Pâques et le 8 mai », pour les salariés du secteur privé comme du public (Photo AFP)
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  • Dans ce courrier, il souhaite « porter en projet de loi de finances pour 2026 une mesure de suppression du caractère férié de deux jours : le lundi de Pâques et le 8 mai », pour les salariés du secteur privé comme du public.
  • Le gouvernement invite les partenaires sociaux à lui faire savoir d'ici au 1er septembre s'ils souhaitent engager une négociation, qui devra le cas échéant se conclure au plus tard le 30 septembre.

PARIS : Selon le document d'orientation adressé aux partenaires sociaux et consulté par l'AFP dimanche, le gouvernement vise un rendement de 4,2 milliards d'euros dès 2026 pour le budget de l'État avec la suppression de deux jours fériés.

Dans ce courrier, il souhaite « porter en projet de loi de finances pour 2026 une mesure de suppression du caractère férié de deux jours : le lundi de Pâques et le 8 mai », pour les salariés du secteur privé comme du public. Il ajoute que le choix des deux jours concernés peut encore être « discuté ».

Le gouvernement invite les partenaires sociaux à lui faire savoir d'ici au 1er septembre s'ils souhaitent engager une négociation, qui devra le cas échéant se conclure au plus tard le 30 septembre.

Le dispositif est calqué sur celui de la journée de solidarité : les salariés mensualisés et les agents publics ne seront pas rémunérés davantage pour ces nouvelles heures de travail, et en contrepartie, les employeurs du secteur privé s'acquitteront d'une contribution qui sera affectée au budget de l'État.

Le 15 juillet, le Premier ministre François Bayrou avait évoqué la suppression de deux jours fériés pour participer à l'effort budgétaire.

Les modalités de mise en œuvre de cette mesure, présentée comme un levier pour augmenter le volume annuel de travail, produire davantage et renforcer la compétitivité économique de la France, doivent encore être précisées.

Ce document d'orientation a été envoyé samedi aux partenaires sociaux, en même temps que la « lettre de cadrage » sur l'assurance chômage. Cette feuille de route fixe le cadre de la négociation d'une nouvelle réforme, avec l'objectif d'atteindre « 2 à 2,5 milliards d'euros » d'économies par an de 2026 à 2029.  


La canicule s'étend sur presque toute la moitié sud du pays

Un homme se protège du soleil à l'ombre sur la plage du lac du Bourget, à Le Bourget-du-Lac, dans le centre-est de la France, le 8 août 2025, alors que la température atteint 35 degrés Celsius. (Photo de JEAN-PHILIPPE KSIAZEK / AFP)
Un homme se protège du soleil à l'ombre sur la plage du lac du Bourget, à Le Bourget-du-Lac, dans le centre-est de la France, le 8 août 2025, alors que la température atteint 35 degrés Celsius. (Photo de JEAN-PHILIPPE KSIAZEK / AFP)
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  • « Dimanche, dans la continuité des jours précédents, la chaleur va encore monter d'un cran dans le sud », a prévenu samedi le service national de prévisions.
  • Selon un bulletin actualisé de Météo-France, plus de la moitié de l'Hexagone, soit 46 départements du centre et du sud du pays, seront placés en vigilance orange lundi.

BORDEAUX, FRANCE : La vague de chaleur, la deuxième de l'été à toucher la France, s'étend dimanche à presque toute la moitié sud du pays, avec 42 départements placés en vigilance orange canicule par Météo-France.

« Dimanche, dans la continuité des jours précédents, la chaleur va encore monter d'un cran dans le sud », a prévenu samedi le service national de prévisions.

Le thermomètre devrait ainsi grimper « fréquemment » jusqu'à 40 °C, voire les dépasser dans l'Hérault, le Var et le sud des départements de l'Ardèche et de la Drôme, a-t-il prévenu.

Au plus chaud de la journée, 42 °C sont également attendus à Nîmes et 40 °C à Perpignan, avec des pointes à 38 °C à Bordeaux et Toulouse dans l'après-midi.

De la Charente-Maritime aux Alpes-Maritimes, en passant par les Pyrénées-Atlantiques et le Jura, 42 départements de la moitié sud du pays sont en vigilance orange canicule.

Cet épisode, qui nécessite « une vigilance particulière, notamment pour les personnes sensibles ou exposées », pourrait encore s'intensifier en début de semaine, a souligné Météo-France.

Samedi, le mercure a atteint 42,2 °C à Tiranges, en Haute-Loire, et 39 °C à Lyon, dans une région où il devrait « légèrement » baisser dimanche, d'après le dernier bulletin de prévision.

Après une première vague de chaleur cette année, du 19 juin au 4 juillet, il s'agit de la 51e enregistrée en France depuis 1947. 

Pic « entre lundi et mardi » 

Selon un bulletin actualisé de Météo-France, plus de la moitié de l'Hexagone, soit 46 départements du centre et du sud du pays, seront placés en vigilance orange lundi. Les Deux-Sèvres, la Vienne, la Creuse et la Haute-Corse passeront à ce niveau d'alerte dès dimanche midi.

Seule la Corse-du-Sud est annoncée en jaune dans la moitié sud de l'Hexagone.

« Le pic est attendu entre lundi et mardi » pour cette canicule, qui « devrait durer jusqu'en fin de semaine prochaine », a écrit Météo-France.

Selon le prévisionniste, qui observe « une accélération de la survenue des vagues de chaleur » liée au changement climatique, le pays n'a connu que deux étés sans ce type d'épisode au cours des 16 dernières années.

Parallèlement, l'institut a classé le Vaucluse en risque « très élevé » pour les incendies dimanche. Dix départements du pourtour méditerranéen et de son arrière-pays, ainsi que cinq autres du centre-ouest, seront en danger « élevé ».

Dans l'Aude, le gigantesque incendie qui a parcouru 16 000 hectares au cours de la semaine, dont 13 000 ont brûlé selon la Sécurité civile, ne devrait pas être « maîtrisé » avant dimanche soir, en raison de conditions météorologiques « se rapprochant de celles du jour de départ de l'incendie », ont prévenu les pompiers. Un vent sec et chaud souffle à 50 km/h sur fond de canicule.

De son côté, la SNCF a supprimé plusieurs allers-retours sur les lignes Intercités Bordeaux-Marseille, Paris-Limoges-Toulouse et Paris-Clermont, craignant des « pannes potentielles de climatisation » sur ses wagons les plus anciens, en raison de la hausse des températures.


Taxe aérienne : le patron de Ryanair menace de réduire ses capacités en France en cas de nouvelle hausse

Les membres du personnel navigant attendent d'embarquer à bord d'un avion de la compagnie aérienne low-cost irlandaise Ryanair à l'aéroport Berlin-Brandebourg de Schoenefeld, près de Berlin, le 4 avril 2024. (Photo de David GANNON / AFP)
Les membres du personnel navigant attendent d'embarquer à bord d'un avion de la compagnie aérienne low-cost irlandaise Ryanair à l'aéroport Berlin-Brandebourg de Schoenefeld, près de Berlin, le 4 avril 2024. (Photo de David GANNON / AFP)
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  • « Vous avez cette situation folle où votre gouvernement augmente la taxe de solidarité sur les billets d'avion (TSA), qui est passée de 2,63 euros à 7,40 euros par billet en mars 2025 », a déclaré le patron de Ryanair.
  • « Je ne tolère pas ces manières de faire », a répondu Philippe Tabarot, ministre français des Transports.

PARIS : Le patron de Ryanair, première compagnie aérienne à bas prix européenne, Michael O'Leary, a menacé samedi de réduire « encore » ses capacités en France si le gouvernement décidait d'une nouvelle hausse de la taxe aérienne, suscitant une réponse agacée du ministre des Transports.

« Vous avez cette situation folle où votre gouvernement augmente la taxe de solidarité sur les billets d'avion (TSA), qui est passée de 2,63 euros à 7,40 euros par billet en mars 2025 », commence Michael O'Leary dans une interview au quotidien Le Parisien, qualifiant cette hausse d'« injustifiée » pour « un secteur qui ne rapporte pas beaucoup d'argent ».

Il affirme avoir proposé un plan à la France pour doubler le trafic annuel d'ici 2030, « mais seulement si le gouvernement supprime les taxes ». « Sinon, nous avons des alternatives moins coûteuses ailleurs. Et si la réponse de la France à cela est d'augmenter de nouveau les impôts, alors nous réduirons encore notre capacité ici », menace le patron de la compagnie irlandaise.

« Je ne tolère pas ces manières de faire », a répondu Philippe Tabarot, ministre des Transports, sollicité par Le Parisien. « Du dialogue, oui, mais pas de menace », ajoute-t-il, accusant Ryanair de ne pas assumer d'avoir « doublé ses bénéfices en une année ».

Le ministre, qui s'était dit personnellement « réservé » à l'idée d'inscrire la hausse de la taxe dans la durée en mars, dénonce la communication « violente » de Ryanair « pour essayer de s'exonérer de ses obligations sociales et fiscales ».

En réponse à l'augmentation de la taxe de solidarité sur les billets d'avion, la compagnie irlandaise a annoncé, fin juillet, une réduction de 13 % de sa capacité en France, soit 750 000 sièges en moins. Elle a également décidé de déserter trois aéroports régionaux (Strasbourg, Bergerac et Brive) pour l'hiver. Fin mars, Michael O'Leary avait pourtant assuré qu'il ne supprimerait pas de desserte régionale.

« Plutôt que de donner des leçons sur la manière dont le gouvernement prépare son prochain budget, il ferait mieux de s'occuper du service que Ryanair rend à ses clients », a ajouté Philippe Tabarot, évoquant des conflits sociaux et des décisions de justice.

Le patron de Ryanair a quant à lui critiqué le contrôle aérien français, « le moins efficace d'Europe », et les grèves « récréatives » des contrôleurs avant les week-ends, qui, selon lui, leur permettent d'obtenir trois jours de congés supplémentaires et entraînent des « annulations sur les survols » du territoire français, car Paris « surprotège les vols domestiques ».

Une charge qualifiée par le ministre de « caricature à l'excès sur certains comportements qui peuvent exister, pour une minorité seulement ».