Deux humanitaires français tués en Ukraine dans un bombardement russe

Emmanuel Macron a dénoncé vendredi «un acte lâche et indigne» après la mort de deux humanitaires français, tués jeudi en Ukraine par une frappe russe. (AFP)
Emmanuel Macron a dénoncé vendredi «un acte lâche et indigne» après la mort de deux humanitaires français, tués jeudi en Ukraine par une frappe russe. (AFP)
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Publié le Vendredi 02 février 2024

Deux humanitaires français tués en Ukraine dans un bombardement russe

  • Les deux victimes ont péri lors d'un frappe sur Beryslav, petite commune située sur la rive nord du fleuve Dniepr, près de la ligne de front
  • Trois autre Français ont également été blessés dans l'incident, selon le Quai d'Orsay

PARIS: Deux humanitaires français ont été tués jeudi dans le sud de l'Ukraine lors d'un bombardement russe, Paris dénonçant un acte de "barbarie" de Moscou.

Les deux victimes ont péri lors d'un frappe sur Beryslav, petite commune située sur la rive nord du fleuve Dniepr, près de la ligne de front, a communiqué vendredi le ministère français des Affaires étrangères.

Trois autre Français ont également été blessés dans l'incident, selon le Quai d'Orsay.

Oleksandr Prokoudine, le gouverneur de la région de Kherson (Sud), où se trouve Beryslav, avait jeudi soir fait état de deux "volontaires" Français tués et trois blessés, ainsi qu'un Ukrainien blessé par cette frappe.

Vendredi, le nouveau chef de la diplomatie français, Stéphane Séjourné, a affirmé sur X qu'ils étaient bien "humanitaires". "Deux humanitaires français ont payé leur engagement auprès des Ukrainiens de leur vie. Trois sont blessés", a écrit M. Séjourné, dénonçant la "barbarie russe".

"Deux humanitaires français ont été tués en Ukraine par une frappe russe", a ensuite réagi sur X Emmanuel Macron. "Un acte lâche et indigne", a estimé le président français, dont la "solidarité va à tous les bénévoles qui s'engagent pour aider les populations."

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a également salué sur les réseaux sociaux la mémoire des deux "courageux" humanitaires français qui "aidaient les gens", fustigeant une "terreur russe" qui ne tient pas compte de la "nationalité des victimes".

L'ONG suisse Eper (Entraide protestante suisse, Heks en allemand) a de son côté annoncé avoir perdu deux collaborateurs lors d'une "attaque mortelle" dans le Sud ukrainien.

"Un groupe de collaboratrices et de collaborateurs a été attaqué (...) durant une intervention humanitaire. À cette occasion, deux des collègues estimés de l'équipe ont perdu la vie tragiquement et d'autres collaboratrices et collaborateurs ont été blessés", a indiqué dans un communiqué l'ONG.

Attaque «injustifiable»

Si la nationalité française des victimes n'est pas précisée dans ce texte, plusieurs sources avaient indiqué jeudi soir à l'AFP que l'Entraide protestante suisse avait bien eu deux salariés français tués et trois blessés à Beryslav.

L'Eper, qui "condamne fermement cette attaque brutale et injustifiable" constituant "une grave violation du droit international humanitaire", a par ailleurs expliqué qu'elle travaillait "d'arrache-pied pour évacuer ses collègues blessés en toute sécurité".

Beryslav, qui comptait environ 12 000 habitants avant la guerre, est située sur la rive nord du fleuve, près de la ligne de front. Le 27 janvier, une personne y avait été tuée par un explosif lancé par un drone russe.

Les deux humanitaires français s'ajoutent à la liste de plusieurs civils français tués en Ukraine depuis le début de la guerre il, y a deux ans. Arman Soldin, un journaliste de l'AFP, a été tué en mai 2023 lors d'une attaque de roquettes russes dans l'est du pays, près de Bakhmout.

Avant lui, Pierre Zakrzewski, caméraman franco-irlandais de Fox News avait été tué mi-mars 2022 au nord-ouest de Kiev après l'attaque de son véhicule et Frédéric Leclerc-Imhoff, journaliste pour BFMTV, avait tué fin mai 2022 alors qu'il suivait une mission humanitaire dans l'est du pays.

Les tensions entre la France et la Russie s'exacerbent depuis des semaines, notamment depuis l'annonce en janvier par le président Macron de nouvelles livraisons d'armes à Kiev.

Dans la foulée, Paris avait dénoncé une campagne de désinformation russe autour de la mort de dizaines de présumés "mercenaires" français lors d'un bombardement à Kharkiv (Nord-Est), évoquant une "nouvelle manipulation grossière russe".

L'AFP avait ensuite réussi à parler à trois victimes présumées de cette frappe, trois membres français de la légion internationale ukrainienne, dont un se trouvait en France pour soins, tous bien vivants.


Les députés approuvent la mise en place d'une taxe de deux euros pour les «petits colis»

L'Assemblée nationale a approuvé mercredi la mise en place d'une taxe de deux euros ciblant les "petits colis" d'une valeur inférieure à 150 euros d'origine extra-européenne, qui servira à financer les dispositifs pour contrôler ces produits. (AFP)
L'Assemblée nationale a approuvé mercredi la mise en place d'une taxe de deux euros ciblant les "petits colis" d'une valeur inférieure à 150 euros d'origine extra-européenne, qui servira à financer les dispositifs pour contrôler ces produits. (AFP)
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  • La mesure a suscité de vifs débats, le Rassemblement national dénonçant une "taxe sur la consommation populaire et les classes moyennes"
  • Ces discussions interviennent alors que la plateforme de commerce en ligne d'origine chinoise Shein est sous le feu des critiques, accusée de vendre de nombreux produits non conformes et illicites

PARIS: L'Assemblée nationale a approuvé mercredi la mise en place d'une taxe de deux euros ciblant les "petits colis" d'une valeur inférieure à 150 euros d'origine extra-européenne, qui servira à financer les dispositifs pour contrôler ces produits.

208 députés contre 87 ont approuvé cette mesure proposée par le gouvernement dans le cadre de l'examen en première lecture du budget de l'Etat. Le RN a voté contre, la gauche, la coalition gouvernementale et le groupe ciottiste UDR, allié de Marine Le Pen, pour.

La mesure a suscité de vifs débats, le Rassemblement national dénonçant une "taxe sur la consommation populaire et les classes moyennes", quand la ministre Amélie de Montchalin (Comptes publics) a défendu une "redevance" destinée à contrôler des produits souvent "dangereux".

Ces discussions interviennent alors que la plateforme de commerce en ligne d'origine chinoise Shein est sous le feu des critiques, accusée de vendre de nombreux produits non conformes et illicites.

"Ce n'est pas une taxe pour empêcher la concurrence déloyale chinoise, c'est une taxe sur la consommation populaire et les classes moyennes", a dénoncé le député Jean-Philippe Tanguy (RN).

"Faire croire aux Français qu'en taxant les petits colis, vous arriverez à augmenter de manière spectaculaire le nombre de contrôles, c'est se moquer du monde", a renchéri la présidente du groupe, Marine Le Pen, soulignant que "l'année dernière, 0,125 % de colis ont été vérifiés".

La France insoumise s'est également dite soucieuse des répercussions de la taxe sur les consommateurs, exigeant pour les protéger que les plateformes soient taxées directement et non les colis, et menaçant de voter contre la mesure.

Le gouvernement a déposé un amendement destiné à répondre à cette préoccupation, permettant que la taxe soit payée via "le tuyau de la TVA", qui est "alimenté par les plateformes". Cela a convaincu LFI de soutenir la proposition gouvernementale.

La taxe devrait rapporter environ 500 millions d'euros, destinés selon Mme de Montchalin à financer l'achat de scanners pour contrôler les colis et embaucher des douaniers.

Elle s'est félicitée que la France mette en oeuvre la taxe "dès le 1er janvier", comme la Belgique, les Pays-Bas, le Luxembourg, neuf mois plus tôt que les autres pays de l'UE.

"Ceux qui ce soir ne voteront pas cette taxe (...) n'ont pas choisi la France, ils n'ont pas choisi nos commerçants, ils auront choisi la Chine et sa submersion", a-t-elle tonné.

Elle a par ailleurs rappelé que les ministres des Finances de l'Union européenne se sont accordés la semaine dernière pour supprimer l'exonération de droits de douane dont bénéficient ces petits colis.

Juste avant minuit, les députés ont en revanche supprimé un autre article du projet de loi, visant à fiscaliser l'ensemble des produits à fumer, avec ou sans tabac ou nicotine.

"Nous sommes 700. 000 personnes à avoir réussi à arrêter de fumer grâce à la cigarette électronique", une alternative efficace pour "sauver des vies" qui est "bien moins dangereuse que la cigarette", a argumenté le député Renaissance Pierre Cazeneuve. Parmi elles, de nombreux députés, dont lui-même.


Macron fustige les «bourgeois des centres-villes» qui financent «parfois» le narcotrafic

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  • Emmanuel Macron a également insisté sur "la nécessité d'avoir une approche interministérielle du très local à l'international"
  • La question est au centre du débat public depuis l'assassinat jeudi à Marseille de Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic

PARIS: Le président Emmanuel Macron a estimé mercredi lors du Conseil des ministres que ce sont "parfois les bourgeois des centres-villes qui financent les narcotrafiquants", selon des propos rapportés par la porte-parole du gouvernement Maud Bregeon lors de son compte-rendu.

Le chef de l'État a appuyé "l'importance d'une politique de prévention et de sensibilisation puisque, je reprends ses mots, +c'est parfois les bourgeois des centres-villes qui financent les narcotrafiquants+", a précisé Maud Bregeon, ajoutant: "on ne peut pas déplorer d'un côté les morts et de l'autre continuer à consommer le soir en rentrant du travail".

Emmanuel Macron a également insisté sur "la nécessité d'avoir une approche interministérielle du très local à l'international". La question est au centre du débat public depuis l'assassinat jeudi à Marseille de Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic.

 


Amiante dans les écoles: plus de 50 personnes et sept syndicats portent plainte à Marseille

Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire. (AFP)
Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire. (AFP)
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  • "La grande majorité des établissements scolaires en France, construits avant son interdiction en 1997, présentent encore à ce jour de l’amiante dans de nombreux éléments du bâti", rappelle dans un communiqué l'avocate Julie Andreu
  • Or, la vétusté de certains d'entre eux aggrave l'exposition à l'amiante et selon l'avocate, "les responsables concernés (collectivités locales) n’ont pas pris les mesures qui s’imposent"

MARSEILLE: Ils sont parents d'élèves, enseignants, agents municipaux: une cinquantaine de personnes, toutes exposées à l'amiante dans des écoles des Bouches-du-Rhône, vont déposer mercredi à Marseille une plainte contre X pour "mise en danger délibérée de la vie d'autrui".

Sept syndicats et trois associations de victimes de l'amiante sont aussi plaignants dans ce dossier, qui concerne 12 établissements scolaires, la plupart à Marseille.

"La grande majorité des établissements scolaires en France, construits avant son interdiction en 1997, présentent encore à ce jour de l’amiante dans de nombreux éléments du bâti", rappelle dans un communiqué l'avocate Julie Andreu, qui représente ces plaignants d'une douzaine d'établissements scolaires et dont la plainte va être déposée à 14h.

Or, la vétusté de certains d'entre eux aggrave l'exposition à l'amiante et selon l'avocate, "les responsables concernés (collectivités locales) n’ont pas pris les mesures qui s’imposent".

Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire.

"Une collègue est décédée en avril 2024 des suites d’un cancer lié à l’amiante, reconnu comme maladie professionnelle", a expliqué dans un dossier de presse le collectif stop amiante éducation, dans lequel sont réunis les syndicats et associations plaignants.

Le collectif dénonce "de nombreuses défaillances", notamment une absence d'information sur l'amiante, malgré les obligations réglementaires, ou encore une absence de protection pendant les travaux.

En mars, les syndicats enseignants avaient révélé que plus de 80% des bâtiments scolaires en France étaient potentiellement concernés par la présence d'amiante.

Un rapport du Haut Conseil de la Santé Publique publié en 2014, prévoit que d’ici 2050, 50.000 à 75.000 décès par cancer du poumon dus à l’amiante aient lieu, auxquels s’ajoutent jusqu'à 25.000 décès par mésothéliome (un autre type de cancer).