Le casque de réalité virtuelle d'Apple à 3500 dollars arrive dans les magasins américains

Le nouveau casque Apple Vision Pro est présenté lors de la conférence mondiale des développeurs Apple le 5 juin 2023 à Cupertino, en Californie. (AFP)
Le nouveau casque Apple Vision Pro est présenté lors de la conférence mondiale des développeurs Apple le 5 juin 2023 à Cupertino, en Californie. (AFP)
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Publié le Samedi 03 février 2024

Le casque de réalité virtuelle d'Apple à 3500 dollars arrive dans les magasins américains

  • Les testeurs se disent fascinés par la qualité de l'image et la facilité d'utilisation: il suffit de fixer des yeux une application et de taper des doigts pour l'ouvrir ou la fermer
  • «Le casque a les caractéristiques typiques d'un produit de première génération: il est lourd, la batterie s'épuise rapidement et aïe les personas...», a résumé un journaliste

SAN FRANCISCO: Les magasins américains d'Apple commenceront vendredi à vendre le Vision Pro, le casque de réalités mixte (augmentée et virtuelle) à 3 499 dollars du géant des technologies, son premier nouveau produit majeur depuis l'arrivée de la montre connectée Apple Watch il y a neuf ans.

"Le Vision Pro est un appareil révolutionnaire", a assuré Tim Cook jeudi, "avec des années d'avance" sur ses concurrents.

Les lunettes à réalité augmentée et les casques de réalité virtuelle ou mixte ne sont pourtant pas nouveaux.

Meta (Facebook, Instagram), voisin d'Apple dans la Silicon Valley, a ainsi largement contribué à faire émerger ce marché avec ses casques Quest et ses lunettes Ray-Ban, et aussi l'idée que l'avenir d'internet serait dans une sorte de "métavers", où se mélangent nos environnements physique et numérique.

Mais les entreprises, experts et particuliers qui croient à ce futur attendaient avec impatience le premier appareil d'Apple. Car la marque à la pomme a la réputation de ne lancer que des produits ultra perfectionnés, qui donnent le "la" au reste de l'industrie.

Les premières critiques sont cependant mitigées, surtout étant donné le prix prohibitif.

C'est un "produit impressionnant, qui a nécessité de nombreuses années de travail et des milliards de dollars d'investissement", mais "même après l'avoir essayé, je n'ai toujours aucune idée de qui va s'en servir et pour quoi faire", a écrit le New York Times.

«Personas»

Les testeurs se disent fascinés par la qualité de l'image et la facilité d'utilisation: il suffit de fixer des yeux une application et de taper des doigts pour l'ouvrir ou la fermer.

Mais ils s'agacent que la batterie soit encombrante et se moquent des "personas", ces étranges avatars photoréalistes qui représentent les utilisateurs lors de visioconférences.

"Le casque a les caractéristiques typiques d'un produit de première génération: il est lourd, la batterie s'épuise rapidement et aïe les personas...", a résumé Joanna Stern, journaliste du Wall Street Journal.

"Mais sans ces défauts, on peut imaginer qu'il sera plus agréable de porter ce casque que de tenir un téléphone devant son visage", a-t-elle précisé. "Et pour travailler et regarder des films, c'est vraiment pas mal."

Dans le cadre d'une vaste campagne de promotion, le patron d'Apple, Tim Cook, est apparu jeudi en couverture de Vanity Fair, portant le Vision Pro. Sa présentation initiale, en juin, avait suscité des critiques car il avait dévoilé l'appareil sans jamais l'essayer.

Le fabricant de l'iPhone présente le casque comme sa première incursion dans le domaine du "spatial computing" ou "informatique spatiale".

Il permet de disposer des écrans virtuels de différentes taille autour de soi, pour travailler, discuter avec des amis ou regarder des vidéos.

«Que le début»

Critiqué pour le manque d'applications disponibles sur le Vision Pro - leur nombre était récemment évalué à 150 - Apple a mis les bouchées doubles et annoncé, jeudi, qu'il en comptait maintenant plus de 600.

"Ces applications incroyables vont changer notre façon de vivre le divertissement, la musique et les jeux", a promis Susan Prescott, vice-présidente d'Apple chargée des relations avec les développeurs au niveau mondial.

Des plateformes très populaires, comme Netflix ou YouTube, ont choisi de ne pas concevoir d'applications ad-hoc pour le Vision Pro pour le moment, contrairement à Disney, qui doit fournir 150 films en 3D dès le lancement.

Le Vision Pro peut être testé sur rendez-vous dans les magasins Apple aux États-Unis, pour aider les consommateurs à prendre en main le nouvel objet.

Les analystes de Wedbush Securities s'attendent à ce qu'Apple vende environ 600 000 unités cette année.

"Ce n'est que le début pour Vision Pro", estime Dan Ives, l'un des experts de ce cabinet d'études.

"La prochaine version du Vision Pro coûtera beaucoup moins cher, autour de 2 000 dollars", prédit-il. "Nous pensons également que les futurs modèles ressembleront à des lunettes de soleil et qu'ils offriront un éventail de fonctionnalité beaucoup plus vaste aux utilisateurs."


Automobile: les équipementiers français pressent Bruxelles d'imposer un contenu local

 Trois des plus gros équipementiers automobiles français ont demandé à Bruxelles d'imposer l'obligation d'un contenu local dans les véhicules, lors des annonces attendues mardi sur la révision de l'interdiction de vendre des voitures neuves autres que tout électriques, selon une lettre consultée lundi. (AFP)
Trois des plus gros équipementiers automobiles français ont demandé à Bruxelles d'imposer l'obligation d'un contenu local dans les véhicules, lors des annonces attendues mardi sur la révision de l'interdiction de vendre des voitures neuves autres que tout électriques, selon une lettre consultée lundi. (AFP)
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  • Les équipementiers européens "contribuent pour 75% à la valeur d'un véhicule et représentent 1,7 million d'emplois" en Europe
  • Mais "les surcapacités mondiales, les importations subventionnées (par le pays exportateur, NDLR) et un déséquilibre commercial accru érodent les fondations de notre industrie"

PARIS: Trois des plus gros équipementiers automobiles français ont demandé à Bruxelles d'imposer l'obligation d'un contenu local dans les véhicules, lors des annonces attendues mardi sur la révision de l'interdiction de vendre des voitures neuves autres que tout électriques, selon une lettre consultée lundi.

Dans cette missive adressée à la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et datée du 12 décembre, les dirigeants des équipementiers Valeo, Forvia et OPmobility demandent à la Commission "des mesures claires sur le contenu local lors des annonces du 16 décembre".

Les équipementiers européens "contribuent pour 75% à la valeur d'un véhicule et représentent 1,7 million d'emplois" en Europe, mais "les surcapacités mondiales, les importations subventionnées (par le pays exportateur, NDLR) et un déséquilibre commercial accru érodent les fondations de notre industrie", écrivent Christophe Périllat (Valeo), Martin Fisher (Forvia) et Félicie Burelle (OPmobility).

"Les perspectives actuelles indiquent que 350.000 emplois et 23% de la valeur ajoutée des automobiles dans l'UE sont en danger d'ici 2030 si des mesures fortes ne sont pas prises de manière urgente", ajoutent-ils.

Ces équipementiers soutiennent "la position des ministres français en faveur de +flexibilités ciblées+ dans la réglementation sur (les émissions de) CO2 si elle est assortie de conditions de critères de contenu local, dans l'intérêt des emplois, du savoir-faire dans l'automobile" et de "l'empreinte carbone" en Europe.

Les constructeurs automobiles européens et l'Allemagne notamment réclament depuis des semaines de nets assouplissements dans l'interdiction de vendre des voitures neuves thermiques ou hybrides prévue à partir de 2035.

Les annonces de la Commission sont attendues mardi après-midi.

La semaine dernière, plusieurs ministres français avaient envoyé une lettre aux commissaires européens pour dire qu'ils acceptaient des "flexibilités ciblées", à condition qu'elles s'accompagnent d'une règlementation incitative à la production en Europe.

"On est prêt à faire preuve de flexibilité", avait ensuite expliqué Roland Lescure, ministre français de l'Economie. "Si vous voulez vendre encore un peu de moteurs thermiques en 2035 très bien, mais il faut qu’ils soient faits en Europe", avec "au moins 75% de la valeur ajoutée faite en Europe", avait-il ajouté.


Espagne: amende de 64 millions d'euros contre Airbnb pour avoir publié des annonces de logements interdits

Le gouvernement espagnol a annoncé lundi avoir infligé une amende de 64 millions d'euros à la plateforme Airbnb pour avoir notamment publié des annonces de logements interdits, une infraction qualifiée de "grave", en pleine crise du logement dans le pays. (AFP)
Le gouvernement espagnol a annoncé lundi avoir infligé une amende de 64 millions d'euros à la plateforme Airbnb pour avoir notamment publié des annonces de logements interdits, une infraction qualifiée de "grave", en pleine crise du logement dans le pays. (AFP)
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  • L'amende qui vise Airbnb et atteint précisément 64.055.311 euros est "définitive", a précisé dans un communiqué le ministère de la Consommation
  • "Des milliers de familles vivent dans la précarité à cause de la crise du logement, tandis que quelques-uns s'enrichissent grâce à des modèles économiques qui expulsent les gens de chez eux"

MADRID: Le gouvernement espagnol a annoncé lundi avoir infligé une amende de 64 millions d'euros à la plateforme Airbnb pour avoir notamment publié des annonces de logements interdits, une infraction qualifiée de "grave", en pleine crise du logement dans le pays.

En Espagne, les plateformes de location de courte durée suscitent un vif débat, surtout dans les grandes villes touristiques, où de nombreux habitants leur reprochent de contribuer à la flambée des loyers.

L'amende qui vise Airbnb et atteint précisément 64.055.311 euros est "définitive", a précisé dans un communiqué le ministère de la Consommation, ajoutant que la plateforme basée aux Etats-Unis devait désormais "corriger les manquements constatés en supprimant les contenus illégaux".

"Des milliers de familles vivent dans la précarité à cause de la crise du logement, tandis que quelques-uns s'enrichissent grâce à des modèles économiques qui expulsent les gens de chez eux", a critiqué le ministre de la Consommation, Pablo Bustinduy, cité dans le communiqué.

"Aucune entreprise en Espagne, aussi grande ou puissante soit-elle, n'est au-dessus des lois", a-t-il poursuivi.

L'Espagne a accueilli en 2024 un nombre record de 94 millions de visiteurs, ce qui en fait la deuxième destination touristique dans le monde derrière la France. Ce chiffre pourrait être battu cette année.

Mais si le tourisme est un moteur de l'économie, de nombreux Espagnols dénoncent la congestion des infrastructures, la disparition des commerces traditionnels, remplacés par des boutiques touristiques, et surtout la flambée des loyers, les propriétaires de logements se tournant vers la location touristique, y compris sur Airbnb, nettement plus rentable.

Face à cette poussée de colère, plusieurs régions et municipalités ont annoncé des mesures ces derniers mois, à l'image de la mairie de Barcelone (nord-est), qui a promis de ne pas renouveler les licences de quelque 10.000 appartements touristiques, qui expireront en novembre 2028.

 


La RATP se cherche un ou une présidente

Cette photographie montre le logo de la société française de transports publics RATP, sur un bâtiment à Paris, le 3 mars 2025. (AFP)
Cette photographie montre le logo de la société française de transports publics RATP, sur un bâtiment à Paris, le 3 mars 2025. (AFP)
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  • Après le départ de Jean Castex à la SNCF, l’Élysée s’apprête à nommer rapidement le nouveau président ou la nouvelle présidente de la RATP
  • Plusieurs profils circulent, tandis que la régie fait face à d’importants défis

PARIS: Après le départ de Jean Castex à la SNCF, la RATP se cherche un ou une présidente, dont la nomination pourrait intervenir "rapidement", selon des sources concordantes.

L'annonce se fera par communiqué de l'Elysée en vertu de l'article 13 de la Constitution qui prévoit que le président de la République nomme aux emplois civils et militaires de l'Etat.

Suivront, deux semaines plus tard, deux auditions de l'impétrant devant les sénateurs, puis devant les députés. Les parlementaires ont la possibilité de s'opposer au candidat d'Emmanuel Macron s'ils réunissent trois cinquième de leurs votes cumulés contre le nom choisi par l'Elysée.

En revanche, si le candidat est adoubé par le Parlement, son nom est proposé en conseil d'administration comme nouvel administrateur, puis confirmé dans la foulée par un décret suivant le conseil des ministres.

Depuis l'arrivée de l'ancien Premier ministre Jean Castex à la tête de la SNCF début novembre, les rumeurs se multiplient sur le nom de celui ou celle qui sera chargé de lui succéder aux commandes de la Régie autonome des transports parisiens, vieille dame créée le 21 mars 1948 et désormais plongée dans le grand bain de l'ouverture à la concurrence.

Les articles de presse pèsent les différents "profils" pressentis, politiques ou techniques qui pourraient "faire le job".

Les noms qui reviennent le plus souvent sont ceux de Xavier Piechaczyk, président du directoire du distributeur d'électricité RTE et ex-conseiller énergie-transport de Jean-Marc Ayrault et François Hollande, Alain Krakovitch, actuel directeur des TGV et Intercités à SNCF Voyageurs, Jean-François Monteils, président du directoire de la Société des grands projets (SGP) et selon la Tribune, Valérie Vesque-Jeancard, présidente de Vinci Airways et directrice déléguée de Vinci Airports.

"Si le nom sort de l'Elysée avant la fin de l'année, cela permettrait au PDG de prendre ses fonctions fin janvier-début février" souligne un fin connaisseur des milieux ferroviaires qui requiert l'anonymat.

- "Aller vite" -

"Une entreprise industrielle comme la RATP ne peut pas rester sans pilote très longtemps" souligne une autre source, proche du dossier, qui requiert aussi l'anonymat, avant d'ajouter "il faut aller vite, car c'est aussi une boite politique, la RATP".

Une entreprise aux enjeux d'autant plus complexes, que malgré son ancrage initial parisien, la RATP dépend du financement de la région Ile-de-France pour ses matériels, s'étend de plus en plus loin dans la banlieue, voire en métropole, et gère des réseaux de transports dans 16 pays sur les cinq continents.

En France, elle est notamment pressentie pour gérer les transports ferroviaires régionaux autour de Caen en Normandie à partir de 2027 après avoir répondu - via sa filiale RATP Dev - à des appels d'offre d'ouverture à la concurrence.

A Paris, la RATP est en train d'introduire progressivement de nouveaux matériels sur son réseau. Le nouveau métro MF19 construit par Alstom, ira d'abord sur la ligne 10 puis sept autres lignes (7 bis, 3 bis, 13 d'ici 2027, puis 12, 8, 3 et 7 d'ici 2034).

L'ensemble du processus prendra une dizaine d'années environ de travaux de modernisation sur les lignes concernées: beaucoup d'ingénierie fine à organiser pour réaliser les travaux pendant la nuit sans interrompre le trafic diurne et de désagréments pour les voyageurs.

A échéance plus lointaine, le ou la future patronne devra déterminer la stratégie du groupe dans les nouvelles ouvertures à la concurrence qui se dessinent: les tramway en 2030 puis le métro en 2040.

Sur le réseau de bus francilien, où la RATP a d'ores et déjà perdu son monopole, elle est parvenue à conserver l'exploitation de 70% des lignes d'autobus qu'elle gérait à l'issue des dernières vagues d'appels d'offre de mise en concurrence qui se sont achevées cet automne.

En particulier, elle continue d'exploiter via RATP Dev tous les bus de Paris intra-muros et a engagé un processus de verdissement de sa flotte de bus, financé par Ile-de-France Mobilités (IDFM), l'autorité organisatrice des transports.

Ses concurrents Keolis (filiale de la SNCF), Transdev et l'italien ATM ont pris les rênes le 1er novembre des lignes remportées.