L'Iran «répondra fermement» à toute attaque, prévient son président

Le président iranien, Ebrahim Raïssi. (AFP)
Le président iranien, Ebrahim Raïssi. (AFP)
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Publié le Samedi 03 février 2024

L'Iran «répondra fermement» à toute attaque, prévient son président

  • Si un pays, une force cruelle veut intimider (l'Iran), la République islamique répondra fermement", a prévenu M. Raïssi
  • Ces déclarations interviennent après une attaque de drone le 28 janvier, qui a visé une base logistique américaine en plein désert jordanien

TEHERAN: Le président iranien, Ebrahim Raïssi, a lancé vendredi une sévère mise en garde contre toute attaque éventuelle des Etats-Unis en représailles à une frappe qui a tué trois soldats américains en Jordanie, imputée par Washington à un groupe pro-Iran.

"Nous avons dit à maintes reprises que nous ne serions pas à l'origine d'une guerre, mais si un pays, une force cruelle veut intimider (l'Iran), la République islamique répondra fermement", a prévenu M. Raïssi lors d'un déplacement dans la province de Hormozgan (sud).

La "puissance militaire de l'Iran dans la région n'a pas été et n'est pas une menace, quel que ce soit le pays, mais c'est un facteur de sécurité qui fait que les pays de la région peuvent compter sur les forces de la République islamique dans la région et leur faire confiance", a-t-il ajouté.

"Aujourd'hui, l'ennemi n'est pas en mesure de faire quoi que ce soit contre nous, car il sait que nos forces sont puissantes", a encore dit le président iranien.

Ces déclarations interviennent après une attaque de drone le 28 janvier, qui a visé une base logistique américaine en plein désert jordanien, près de la frontière avec la Syrie et l'Irak, tuant trois soldats américains.

Washington l'a imputée à la "Résistance islamique en Irak", une nébuleuse de combattants issus de groupes armés pro-Iran, et promis une réponse, alors que Téhéran réfute toute implication.

Dans le même temps, les Etats-Unis et l'Iran ont plusieurs fois répété qu'ils ne cherchaient pas une "escalade" des tensions au Moyen-Orient, dans le contexte de la guerre à Gaza.

Cette guerre entre l'armée israélienne et le Hamas, déclenchée le 7 octobre, exacerbe les tensions entre Israël et les alliés du mouvement islamiste palestinien, regroupés au sein de ce que l'Iran appelle l'"axe de la résistance".

Celui-ci inclut, outre le Hamas, le mouvement islamiste libanais Hezbollah, des milices irakiennes et les rebelles yéménites Houthis.

Tout en insistant sur son "devoir" de soutenir ce qu'il appelle les "groupes de résistance" dans la région, l'Iran affirme que ces derniers sont "indépendants" dans leurs décisions et leurs actions.


Le Hamas veut la libération du détenu Marwan Barghouthi 

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  • Al-Qahera News a annoncé le début des discussions par l'intermédiaire de l'Egypte sur "les listes des prisonniers palestiniens censés être libérés des prisons israéliennes conformément à l'accord d'échange"
  • Parmi les noms des prisonniers mentionnés dans la liste figurent celui de Marwan Barghouthi ainsi que ceux de figures palestiniennes, Ahmad Saadat, Hassan Salamé et Abbas Al-Sayyed, selon la même source

LE CAIRE: Le Hamas a réclamé la libération de Marwan Barghouthi, le plus célèbre détenu palestinien, dans le cadre des discussions indirectes mardi avec Israël sur la liste des prisonniers palestiniens devant être relâchés en échange des otages israéliens, selon un média d'Etat égyptien.

Depuis lundi, ces pourparlers ont lieu dans la station balnéaire égyptienne de Charm el-Cheikh, sur la base du plan du président américain Donald Trump qui prévoit un cessez-le-feu à Gaza, la libération des otages enlevés durant l'attaque du 7-Octobre en échange de prisonniers palestiniens, le retrait par étapes de l'armée israélienne de Gaza et le désarmement du Hamas.

Al-Qahera News a annoncé le début des discussions par l'intermédiaire de l'Egypte sur "les listes des prisonniers palestiniens censés être libérés des prisons israéliennes conformément à l'accord d'échange".

Parmi les noms des prisonniers mentionnés dans la liste figurent celui de Marwan Barghouthi ainsi que ceux de figures palestiniennes, Ahmad Saadat, Hassan Salamé et Abbas Al-Sayyed, selon la même source.

Ancien haut cadre du parti palestinien Fatah condamné à la perpétuité pour meurtres, Marwan Barghouthi a été arrêté en 2002 par Israël et condamné en 2004. Il est considéré comme un "terroriste" par Israël qui lui a infligé cinq peines de prison à perpétuité pour meurtres, pour son rôle dans la seconde Intifada (soulèvement palestinien entre 2000-2005).

Mais il est qualifié par ses partisans de "Mandela de Palestine", et reste une personnalité politique très populaire dans les Territoires palestiniens selon des sondages locaux.

Dimanche, le mouvement islamiste palestinien avait affirmé sa volonté de parvenir à un accord pour mettre fin à la guerre à Gaza et de procéder à un échange "immédiat" d'otages et de prisonniers avec Israël.


Trump optimiste pour un accord sur Gaza

 Le président américain Donald Trump a évoqué mardi une "réelle chance" pour parvenir à un accord destiné à mettre fin à la guerre à Gaza, le jour où Israël a marqué le deuxième anniversaire de l'attaque la plus meurtrière de son histoire menée par le Hamas. (AFP)
Le président américain Donald Trump a évoqué mardi une "réelle chance" pour parvenir à un accord destiné à mettre fin à la guerre à Gaza, le jour où Israël a marqué le deuxième anniversaire de l'attaque la plus meurtrière de son histoire menée par le Hamas. (AFP)
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  • M. Trump, qui fait pression pour parvenir à un accord, a indiqué qu'une "équipe" américaine était impliquée dans les pourparlers indirects en cours, à Charm el-Cheikh en Egypte, entre négociateurs israéliens et du Hamas
  • Ces discussions sont basées sur un plan annoncé le 29 septembre par le président américain, qui prévoit un cessez-le-feu, la libération des otages enlevés durant l'attaque du 7-Octobre en échange de prisonniers palestiniens

JERUSALEM: Le président américain Donald Trump a évoqué mardi une "réelle chance" pour parvenir à un accord destiné à mettre fin à la guerre à Gaza, le jour où Israël a marqué le deuxième anniversaire de l'attaque la plus meurtrière de son histoire menée par le Hamas.

Dans un communiqué, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a promis la réalisation de tous les objectifs de la guerre contre le mouvement islamiste palestinien Hamas à Gaza, à savoir la libération de "tous les otages" mais aussi "la destruction du pouvoir du Hamas".

M. Trump, qui fait pression pour parvenir à un accord, a indiqué qu'une "équipe" américaine était impliquée dans les pourparlers indirects en cours, à Charm el-Cheikh en Egypte, entre négociateurs israéliens et du Hamas.

Ces discussions sont basées sur un plan annoncé le 29 septembre par le président américain, qui prévoit un cessez-le-feu, la libération des otages enlevés durant l'attaque du 7-Octobre en échange de prisonniers palestiniens, le retrait par étapes de l'armée israélienne de Gaza et le désarmement du Hamas.

"Il y a une réelle chance que nous puissions faire quelque chose" au sujet d'un accord sur Gaza, a déclaré Donald Trump. "Nous voulons que les otages soient libérés immédiatement."

Selon le chef de la diplomatie égyptienne Badr Abdelatty, Steve Witkoff, émissaire de Donald Trump, doit arriver mercredi en Egypte.

Signe des efforts intenses pour aboutir à des résultats, le Premier ministre du Qatar Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani et le chef des services de renseignement turcs Ibrahim Kalin vont eux aussi rejoindre mercredi les pourparlers.

Présent en Egypte, le négociateur en chef du Hamas, Khalil al-Hayya, a déclaré que le mouvement voulait des "garanties" de M. Trump et des médiateurs que la guerre à Gaza "finira une fois pour toutes". "Nous ne faisons pas confiance" à Israël, a-t-il dit.

"Espoir" 

Dans sa réponse au plan Trump, le mouvement islamiste palestinien a accepté de libérer les otages mais réclamé la fin de l'offensive israélienne et le retrait total israélien de Gaza. Il n'a pas mentionné son désarmement, point clé de la proposition.

M. Netanyahu a dit soutenir le plan mais souligné que son armée resterait dans la majeure partie de Gaza et affirmé que le Hamas devrait être désarmé.

A Réïm, sur le site du festival de musique Nova dans le sud d'Israël, où plus de 370 personnes ont été tuées par des commandos du Hamas, des proches des victimes ont observé une minute de silence à 06h29 (03h29 GMT), heure précise du début de l'attaque du Hamas sur le sol israélien le 7 octobre 2023.

"Je suis ici pour être avec elle, car c'est la dernière fois qu'elle était en vie, ici avec son fiancé, Moshé", tué lui aussi ce jour-là, a déclaré à l'AFP Orit Baron, 57 ans, mère de Yuval Baron, une des victimes de la tuerie.

Non loin, dans la bande de Gaza voisine, le bruit des tirs d'artillerie et d'explosions se fait entendre, l'armée israélienne y poursuivant son offensive dévsatatrice lancée il y a deux ans en riposte à l'attaque du 7-Octobre.

A Tel-Aviv, une foule d'Israéliens s'est rassemblée sur l'emblématique "place des Otages", épicentre de la mobilisation pour la libération des captifs.

"C'est important de venir ici. Aujourd'hui, je peux ressentir l'espoir d'un vrai changement", dit Ana Komha, 47 ans.

La journée de commémorations s'est achevée au parc Hayarkon de Tel-Aviv par un rassemblement de plusieurs milliers de personnes, auquel aucun responsable politique n'avait été invité. Anciens otages, proches de victimes et d'otages, se sont succédé sur scène entre plusieurs chansons dans une ambiance recueillie et chargée d'émotion.

"Ils mentent tous" 

Le 7 octobre 2023, couverts par un déluge de roquettes tirées de la bande de Gaza, des milliers de combattants du Hamas percent la barrière de sécurité réputée infranchissable érigée par Israël le long du territoire palestinien, où le mouvement islamiste a pris le pouvoir en 2007.

Ils attaquent des bases militaires et tuent à l'aveugle sur les routes, et jusque dans les maisons des kibboutz les plus proches.

Côté israélien, l'attaque a entraîné la mort de 1.219 personnes, en majorité des civils, selon un bilan établi par l'AFP à partir de données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 47 sont toujours otages à Gaza dont 25 sont mortes selon l'armée.

En riposte, Israël a lancé une campagne militaire qui a dévasté le territoire palestinien, provoqué un désastre humanitaire et fait selon le ministère de la Santé du Hamas, plus de 67.160 morts, en majorité des civils.

Un cadre du Hamas, Fawzi Barhoum, a qualifié mardi l'attaque du 7-Octobre de "réponse historique à l'occupation" israélienne.

Dans la bande de Gaza assiégée, des centaines de milliers de déplacés s'entassent dans des camps de toiles surpeuplés, manquant de tout au milieu des ruines.

L'ONU a déclaré l'état de famine dans une partie de Gaza et ses enquêteurs affirment qu'Israël y commet un génocide. Des affirmations rejetées par Israël.

"Mon rêve est que cette guerre cesse dès maintenant", dit à Gaza Abir Abou Saïd. "Je ne fais plus confiance à personne. Les négociateurs israéliens comme le Hamas, ils mentent tous alors que nous mourons à chaque instant."

 


Liban: deux morts dans des frappes israéliennes dans le sud

Une Libanaise pleure en s'approchant d'une voiture détruite lors d'une attaque israélienne par drone dans le village de Zebdine, au sud du Liban, le 6 octobre 2025. (AFP)
Une Libanaise pleure en s'approchant d'une voiture détruite lors d'une attaque israélienne par drone dans le village de Zebdine, au sud du Liban, le 6 octobre 2025. (AFP)
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  • La veille, deux personnes, dont un survivant de l’explosion de bipeurs de membres du Hezbollah l’an dernier, avaient été tuées dans une frappe israélienne sur la région de Nabatiyé, Israël affirmant alors avoir éliminé un "membre important" du mouvement
  • Dans un communiqué, le ministère a précisé qu’"une frappe de drone israélienne ayant visé une pelleteuse à Yater a fait un mort". Il a ajouté qu’"une autre frappe aérienne à Deir Ames a tué une personne et en a blessé une autre"

BEYROUTH: Deux personnes ont été tuées mardi dans des frappes israéliennes sur le sud du Liban, a indiqué le ministère libanais de la Santé, malgré le cessez-le-feu en vigueur entre Israël et le Hezbollah, soutenu par l’Iran.

Dans un communiqué, le ministère a précisé qu’"une frappe de drone israélienne ayant visé une pelleteuse à Yater a fait un mort". Il a ajouté qu’"une autre frappe aérienne à Deir Ames a tué une personne et en a blessé une autre".

L’armée israélienne n’a pas immédiatement commenté ces informations.

La veille, deux personnes, dont un survivant de l’explosion de bipeurs de membres du Hezbollah l’an dernier, avaient été tuées dans une frappe israélienne sur la région de Nabatiyé, Israël affirmant alors avoir éliminé un "membre important" du mouvement.

Malgré le cessez-le-feu du 27 novembre 2024, qui avait mis fin à plus d’un an de conflit meurtrier, Israël continue de mener des frappes quasi quotidiennes au Liban, affirmant viser des membres du Hezbollah et l’accusant de tenter de reconstituer ses forces.

L’ONU a indiqué début octobre que 103 civils avaient été tués au Liban depuis l’entrée en vigueur de la trêve.

Affaibli par la guerre, qui a fait plus de 4.000 morts au Liban, le Hezbollah, longtemps force politique et militaire dominante, subit désormais de fortes pressions pour remettre ses armes à l’État.

Début septembre, l’armée libanaise a présenté un plan de désarmement du Hezbollah d’ici fin 2025, une initiative vivement critiquée par le mouvement, qui s’y oppose fermement.