La pandémie accentue les pertes financières des Palestiniens

Selon les Nations unies, la Covid-19 a aggravé la situation économique déplorable des Palestiniens, qui allait de mal en pis bien avant que la pandémie ne sévisse. (AFP)
Selon les Nations unies, la Covid-19 a aggravé la situation économique déplorable des Palestiniens, qui allait de mal en pis bien avant que la pandémie ne sévisse. (AFP)
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Publié le Samedi 02 janvier 2021

La pandémie accentue les pertes financières des Palestiniens

  • Le ministre palestinien de l'Économie, Khaled Al-Osaily, évalue les pertes financières à environ 3 milliards de dollars
  • Les estimations réalisées par les Palestiniens indiquent que 300 000 travailleurs ont déjà perdu leur emploi

GAZA: Début 2020, le PIB de la Palestine était prévu de croître de 2,4 %, contre près de 1 % en 2019 - soit la plus faible croissance depuis 2014. Cependant, la pandémie de Covid-19, conjuguée au refus de l'Autorité palestinienne d'accepter les recettes fiscales en provenance d'Israël, a empêché ces prévisions de se concrétiser.

En mars, l'Autorité palestinienne (AP) siégeant en Cisjordanie et dirigée par le président Mahmoud Abbas a déclaré l'état d'urgence dans une tentative de contenir la propagation de la Covid-19. Cependant, la situation a été bien plus difficile à accepter par le Hamas, qui a fini par imposer des mesures encore plus strictes en août, suite à l'apparition de la Covid -19 dans la bande de Gaza.

Le ministre palestinien de l'Économie, Khaled Al-Osaily, a évalué les pertes financières à environ 3 milliards de dollars, approfondissant ainsi les difficultés financières dont souffre l'AP en raison d'un déficit du budget public estimé à 1,4 milliard de dollars.

M. Al-Osaily a déclaré à Arab News que les mesures préventives étaient nécessaires pour protéger la santé des habitants, mais qu'elles alourdissaient dans le même temps le « fardeau » pesant sur l'économie.

M. Al-Osaily prévoyait une baisse de la croissance de plus de 11 %, chiffre avancé dans le rapport de suivi économique de la Banque mondiale publié en juin.

Selon ce rapport, plus de 121 000 travailleurs ont perdu leur emploi. Les estimations réalisées par les Palestiniens indiquent que 300 000 travailleurs ont déjà perdu leur emploi, que ce soit totalement ou partiellement, et que la réalité à Gaza est bien plus sombre. Selon l'Association des hommes d'affaires de Gaza, les pertes économiques provoquées par la pandémie sont estimées à plus d'un milliard de dollars.

Le président de la Fédération générale des syndicats palestiniens, Sami Al-Amsi, a confié à Arab News que « L'état d'urgence imposé par la pandémie a conduit entre 100.000 et 160.000 travailleurs à rejoindre l'armée des chômeurs ».

Selon le suivi assuré par la Fédération, le taux de chômage en 2020 a franchi la barre des 80 %. « Le coronavirus a fait des victimes parmi les travailleurs, et je n'exagère pas si je dis qu'on ne trouve plus un seul travailleur à son poste », toujours selon M. Al-Amsi.

L’économie comme moyen de pression politique

La pandémie a coïncidé avec la crise des recettes fiscales, qui a débuté en mai lorsque l'AP a décidé de rompre ses relations avec Israël, ce qui a exacerbé encore plus la situation. Cette dernière crise a brusquement pris fin lorsque l'AP a décidé, fin novembre, de rétablir ses relations avec Israël et d'accepter cet argent. L'AP dépense 120 à 150 millions de dollars par mois en frais de fonctionnement.

Les taxes qu'Israël perçoit sur les biens et les marchandises importés de l'étranger dans les territoires palestiniens constituent environ 60 % du budget général de l'AP et représentent plus de 700 millions de shekels (environs 218 millions de dollars par mois). Israël perçoit une commission de 3 % sur ces taxes, comme le prévoit le protocole économique de Paris.

Selon les experts, deux facteurs ont amené l'AP à revenir sur sa décision de couper les liens avec Israël : la victoire de Joe Biden aux élections présidentielles américaines, et l'incapacité de l'Autorité à remplir ses obligations économiques.

Par ailleurs, les 2,5 milliards de shekels (environs 778 millions de dollars) que l'AP a reçus d'Israël en taxes ont contribué à relancer la fragile économie palestinienne à la suite d'une baisse de 80 % de ses revenus financiers, selon Nasr Abdel Kareem, professeur d'économie à l'université de Birzeit.

« Israël était conscient depuis le départ de l'importance de l'économie. Il a donc gardé la carte en main pour exercer une pression politique sur l'Autorité palestinienne », explique-t-il à Arab News

L'économiste Osama Nofal estime que les choses ne sont pas censées s'améliorer dans un avenir proche:

« La réalité économique avant la pandémie était en train de se détériorer et de frôler l'effondrement, avec des taux de pauvreté et de chômage sans précédent. La pandémie est venue aggraver cette réalité », déclare M. Nofal à Arab News.

« L'économie mettra au moins trois ans pour se redresser et même pour atteindre les niveaux enregistrés en 2019 », ajoute M. Nofal. « Même si le monde arrive à vaincre le coronavirus en début d'année, la relance du cycle économique se fera (encore) attendre ».

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com.


Israël rejette une enquête de l'ONU l'accusant de «génocide» à Gaza

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
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  • "Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué
  • Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens

JERUSALEM: Israël a "rejeté catégoriquement" mardi le rapport d'une commission d'enquête internationale indépendante des Nations unies qui l'accuse de commettre un "génocide" dans la bande de Gaza depuis octobre 2023.

"Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.

Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens, mettant en cause le Premier ministre Benjamin Netanyahu et d'autres responsables israéliens.

En riposte à une attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, Israël a lancé une offensive dans la bande de Gaza qui a fait des dizaines de milliers de morts et détruit une grande partie du territoire palestinien, où le mouvement islamiste palestinien a pris le pouvoir en 2007.

La commission, qui ne s'exprime pas au nom de l'ONU et est vivement critiquée par Israël, est arrivée "à la conclusion qu'un génocide se produit à Gaza et continue de (s'y) produire", a déclaré à l'AFP sa présidente, Navi Pillay.

Elle a conclu que les autorités et les forces de sécurité israéliennes avaient commis "quatre des cinq actes génocidaires" définis par la Convention de 1948 pour la prévention et la répression du crime du génocide.

A savoir: "meurtre de membres du groupe; atteinte grave à l'intégrité physique ou mentale de membres du groupe; soumission intentionnelle du groupe à des conditions d'existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle; et mesures visant à entraver les naissances au sein du groupe".

Cette commission a conclu que le président israélien, Isaac Herzog, Benjamin Netanyahu et l'ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant, avaient "incité à commettre un génocide et que les autorités israéliennes (n'avaient) pas pris de mesures" pour les en empêcher.

Le ministère des Affaires étrangères israélien a accusé les auteurs du rapport de "servir de relais au Hamas", affirmant qu'ils étaient "connus pour leurs positions ouvertement antisémites — et dont les déclarations horribles à l'égard des Juifs ont été condamnées dans le monde entier."

L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien.

L'ONU y a déclaré la famine, ce qu'Israël dément.


«Gaza brûle», déclare le ministre israélien de la Défense après des frappes intenses

Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
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  • "Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas"
  • "Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée"

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza.

"Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas", a déclaré M. Katz sur X.

"Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée", a-t-il ajouté.

 


Le Qatar est le seul pays capable d'être un médiateur concernant Gaza, souligne Rubio

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  • Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza
  • "Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar"

TEL-AVIV: Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza, malgré une frappe israélienne ciblant des dirigeants du Hamas dans l'émirat.

"Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar," a déclaré M. Rubio aux journalistes alors qu'il se rendait à Doha depuis Israël.