Hommage aux victimes françaises du Hamas: LFI au centre d'une nouvelle polémique

Le fondateur de La France Insoumise, Jean-Luc Mélenchon (Photo, AFP).
Le fondateur de La France Insoumise, Jean-Luc Mélenchon (Photo, AFP).
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Publié le Lundi 05 février 2024

Hommage aux victimes françaises du Hamas: LFI au centre d'une nouvelle polémique

  • L'hommage, présidé par Emmanuel Macron, sera rendu au monument pour les victimes du terrorisme sur l'esplanade des Invalides à Paris
  • Plusieurs familles du collectif No Silence ont demandé, dans un courrier adressé mardi dernier au chef de l'Etat, que la présence de LFI soit «interdite»

PARIS: La France insoumise suscite une nouvelle polémique: ses responsables souhaitent se rendre à l'hommage qui sera organisé mercredi pour les victimes françaises de l'attaque du Hamas contre Israël, mais certaines familles refusent la venue du mouvement de gauche radicale.

J'ai "l'intention d'y participer" a fait savoir dimanche sur BFMTV le coordinateur de LFI, Manuel Bompard.

Il est "normal que la nation rende hommage à des victimes", a-t-il ajouté, assurant "partager" la "peine" et le "chagrin" des familles, sans "volonté de mélanger un hommage national à un moment de politique".

La cheffe de file des députés insoumis Mathilde Panot avait déjà indiqué qu'elle se rendrait à la cérémonie, souhaitant que soit rendu hommage "à l’ensemble des victimes françaises de cette guerre au Proche-Orient", donc aussi aux Franco-Palestiniens tués à Gaza par l'armée israélienne.

Selon les autorités françaises, 42 citoyens français ou franco-israéliens ont été tués dans l'attaque perpétrée par le Hamas le 7 octobre.

L'hommage, présidé par Emmanuel Macron, sera rendu, exactement quatre mois après l'assaut du mouvement islamiste palestinien, au monument pour les victimes du terrorisme sur l'esplanade des Invalides à Paris.

Plusieurs familles du collectif No Silence ont demandé, dans un courrier adressé mardi dernier au chef de l'Etat, que la présence du mouvement fondé par Jean-Luc Mélenchon soit "interdite".

"Entre indécence, absence de respect, relativisme et négationnisme, La France Insoumise et ses portes-parole se sont illustrés par des propos gravissimes depuis le pogrom du 7 octobre", accusent-elles dans leur lettre.

LFI a créé la polémique après les attaques, refusant notamment de qualifier le Hamas de groupe "terroriste" et préférant parler de "crimes de guerre".

Le collectif de familles l'accuse aussi de "porter une très lourde responsabilité dans l'explosion de la judéophobie" dans le pays.

Manuel Bompard a défendu son mouvement, estimant que certains passages de leur courrier "paraissent attribuer à La France insoumise des positions qu'elle n'a jamais défendues".

«Signe de repentance»

La venue des responsables de la gauche radicale à cet hommage fait réagir à droite et au sein de la majorité.

Olivier Marleix a dit sur Radio J comprendre l'"émotion" et le "malaise" des familles "tant La France insoumise a banalisé cette attaque terroriste". Le chef de file des députés Les Républicains estime toutefois que le mouvement peut y participer "en signe de repentance".

Au contraire de Xavier Bertrand. "Moralement, ils feraient bien de ne pas venir, par respect pour les victimes (...) Quelle honte", s’est indigné le président LR de la région Hauts-de-France, accusant, lui aussi, les représentants de LFI d'avoir "toujours, par leurs actes, favorisé la montée de l’antisémitisme en France".

Le 7 février, "nous ne devons parler que, et uniquement que, des victimes des attaques terroristes du Hamas. Ne nous laissons pas prendre ce moment", a commenté de son côté la porte-parole du gouvernement, Prisca Thevenot, sur LCI.

"Est-ce que la France insoumise n'a que pour seule compétence l'indécence et l'insolence? Oui, et encore oui. Ils passent leur temps à faire de la provocation sans solution et du buzz médiatique pour servir une seule chose: leur ego", a-t-elle fustigé.

L'attaque du Hamas, d'une violence et d'une ampleur inédites dans l'histoire d'Israël, a entraîné la mort d'environ 1.140 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP à partir de données officielles israéliennes.

En réaction, Israël a déclenché une offensive aérienne et terrestre sur Gaza, qui a fait plus de 27.000 morts, en grande majorité des femmes, des enfants et des adolescents, selon un dernier bilan du ministère de la Santé du Hamas.

Dimanche, une délégation d'élus français essentiellement issus de la gauche, dont l'insoumis Eric Coquerel, s'est rendue au poste-frontière de Rafah entre l'Egypte et le territoire palestinien. La veille, ils avaient appelé à "un cessez-le-feu durable, permanent et immédiat" à Gaza.


Entretien Barrot - Barrack sur les dossiers syrien et libanais

L’Envoyé spécial américain pour la Syrie, Thomas Barrack. (AFP)
L’Envoyé spécial américain pour la Syrie, Thomas Barrack. (AFP)
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  • Le ministre et son interlocuteur américain ont également évoqué les avancées récentes dans les discussions entre les autorités syriennes de transition et les Forces démocratiques syriennes
  • Concernant le Liban, les discussions ont porté sur le soutien international aux Forces armées libanaises (FAL), dans le cadre de la mise en œuvre du plan de désarmement présenté le 5 septembre devant le Conseil des ministres

PARIS: Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot s’est entretenu lundi avec l’Envoyé spécial américain pour la Syrie, Thomas Barrack, afin d’évoquer la situation régionale, notamment en Syrie et au Liban, ainsi que les perspectives de coopération internationale pour la stabilité du Proche-Orient.

Sur la Syrie

Les deux responsables ont réaffirmé leur soutien à la transition politique en cours en Syrie et à la relance socio-économique du pays. Ils ont souligné l’importance d’une coordination étroite entre les acteurs régionaux et internationaux, ainsi qu’avec les autorités syriennes de transition, afin de faciliter la réintégration progressive de la Syrie dans son environnement régional et dans le système économique mondial.

Le ministre et son interlocuteur américain ont également évoqué les avancées récentes dans les discussions entre les autorités syriennes de transition et les Forces démocratiques syriennes. La France et les États-Unis ont convenu de maintenir leur coordination et de poursuivre leurs efforts en faveur d’un dialogue constructif, notamment pour la mise en œuvre de l’accord du 10 mars et la consolidation du cessez-le-feu du 7 octobre.
Les deux parties ont souligné que seule une solution politique négociée permettra l’unification durable de la Syrie et l’intégration de l’ensemble de ses régions dans le processus de transition nationale.

Sur le Liban

Concernant le Liban, les discussions ont porté sur le soutien international aux Forces armées libanaises (FAL), dans le cadre de la mise en œuvre du plan de désarmement présenté le 5 septembre devant le Conseil des ministres. Les deux responsables ont insisté sur la nécessité pour l’armée libanaise de montrer des résultats concrets et mesurables, notamment dans ses opérations au sud du Litani, tout en clarifiant ses besoins prioritaires.

Le ministre a réaffirmé l’engagement du président de la République à mobiliser la France pour l’organisation, en novembre à Riyad, d’une conférence internationale de soutien aux FAL. Il a par ailleurs sollicité l’appui des États-Unis pour assurer le succès de cette initiative, qui vise à renforcer les capacités de l’armée libanaise et à consolider la stabilité du pays.

Sur le plan économique, les deux responsables ont appelé les autorités libanaises à respecter leurs engagements, notamment en adoptant une loi sur la répartition des pertes bancaires et en concluant un accord avec le FMI. La France a indiqué être prête à accueillir à Paris une conférence consacrée à la reconstruction et au redressement économique du Liban dès que les conditions seront réunies.

Rapprochement entre le Liban et la Syrie

Le ministre et l’Envoyé spécial américain ont salué le rapprochement en cours entre Beyrouth et Damas, illustré par la visite du ministre syrien des Affaires étrangères à Beyrouth le 10 septembre. Ils ont souligné que ce dialogue contribue à renforcer la souveraineté et la stabilité régionale, et ont encouragé les deux pays à poursuivre sur cette voie.

Cessez-le-feu à Gaza et perspectives de paix

Enfin, les deux responsables ont évoqué la mise en œuvre du cessez-le-feu à Gaza et le plan de paix régional, estimant que ces développements doivent ouvrir la voie à une nouvelle dynamique de paix entre Israël et ses voisins. En ligne avec la Déclaration de New York, la France a réaffirmé son soutien à tous les efforts de dialogue visant à consolider la stabilité et la coexistence dans la région.


Vol au Louvre: la direction du musée défend la qualité des vitrines fracturées

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  • "Le musée du Louvre affirme que les vitrines installées en décembre 2019 représentaient un progrès considérable
  • Le journal satirique affirme que "le vol des bijoux de la Couronne, survenu le 19 octobre au matin, aurait sans doute pu être évité si le musée du Louvre n’avait pas changé les vitrines qui les abritaient pour d’autres prétendument plus sécurisées"

PARIS: La direction du Louvre a défendu mardi auprès de l'AFP la qualité des vitrines qui abritaient les joyaux dérobés dimanche dans la galerie d'Apollon, réagissant à un article du Canard enchaîné qui affirme qu'elles sont "apparemment plus fragiles que les anciennes".

"Le musée du Louvre affirme que les vitrines installées en décembre 2019 représentaient un progrès considérable en termes de sécurité tant le degré d'obsolescence des anciens équipements était avéré et aurait mené, sans remplacement, à retirer les œuvres de la vue du public", a déclaré la direction du musée parisien.

Le journal satirique affirme que "le vol des bijoux de la Couronne, survenu le 19 octobre au matin, aurait sans doute pu être évité si le musée du Louvre n’avait pas changé les vitrines qui les abritaient pour d’autres prétendument plus sécurisées".

Il n'a fallu dimanche aux malfaiteurs que quelques minutes pour pénétrer dans la galerie d'Apollon hissés sur un monte-charge, fracturer très rapidement à la disqueuse deux des trois nouvelles vitrines installées fin 2019 pour abriter les précieux bijoux, et repartir en emportant huit joyaux dans leur fuite.

Le Canard Enchaîné affirme qu'une ancienne vitrine blindée installée dans la galerie dans les années 1950 et dotée d'un système lui permettant de disparaître "à la première alerte" dans un coffre-fort aurait sans doute permis d'éviter le vol si elle avait été maintenue en place.

La direction du Louvre assure toutefois que ce système ancien, doté d'un nouveau mécanisme dans les années 1980, "était devenu inopérant et obsolète, avec des phénomènes de blocage dans la descente des volets latéraux". "Plusieurs accidents ont été déplorés", mettant "en danger les œuvres", selon le musée.

Trois nouvelles vitrines "présentant toutes les garanties nécessaires", dont les deux fracturées dimanche, avaient donc été commandées à l'issue d'études lancées en 2014, ajoute la direction.


Nicolas Sarkozy est en prison, une première historique

L'ancien président Nicolas Sarkozy est en prison, près d'un mois après sa condamnation pour association de malfaiteurs dans le procès libyen, une détention inédite dans l'histoire de la République. Ici, main dans la main avec son épouse Carla Bruni. (AFP)
L'ancien président Nicolas Sarkozy est en prison, près d'un mois après sa condamnation pour association de malfaiteurs dans le procès libyen, une détention inédite dans l'histoire de la République. Ici, main dans la main avec son épouse Carla Bruni. (AFP)
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  • "Il y est pour un minimum de trois semaines ou d'un mois" comme il a déposé une demande de mise en liberté, a dit son avocat Christophe Ingrain
  • Le Brésilien Lula ou le Sud-Africain Jacob Zuma ont dormi en prison après avoir quitté le pouvoir. Mais ce n'était arrivé à aucun ancien chef d'Etat de l'Union européenne

PARIS: L'ancien président Nicolas Sarkozy est en prison, près d'un mois après sa condamnation pour association de malfaiteurs dans le procès libyen, une détention inédite dans l'histoire de la République.

"Il y est pour un minimum de trois semaines ou d'un mois" comme il a déposé une demande de mise en liberté, a dit son avocat Christophe Ingrain devant les portes de la prison parisienne de la Santé, après y avoir laissé son client. La cour d'appel de Paris a deux mois pour statuer sur cette demande de mise en liberté, déposée immédiatement après l'incarcération.

Le Brésilien Lula ou le Sud-Africain Jacob Zuma ont dormi en prison après avoir quitté le pouvoir. Mais ce n'était arrivé à aucun ancien chef d'Etat de l'Union européenne.

Salué par les vivats de ses supporters quand il a quitté son domicile de l'ouest parisien vers 09H15, Nicolas Sarkozy, 70 ans, est arrivé une vingtaine de minutes plus tard à la Santé, après avoir été suivi par une noria de caméras et de photographes à moto. Sa voiture a patienté quelques minutes près du haut mur carcéral avant que l'ex-président ne pénètre dans l'enceinte de la seule prison parisienne.