Attaque du 7 octobre: Macron dénonce le «plus grand massacre antisémite de notre siècle»

Emmanuel Macron passe devant les gardes républicains français qui tiennent les portraits des 42 citoyens français tués lors des attaques du Hamas lors d'une cérémonie d'hommage aux victimes de l'attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre dernier, dans la cour de l'Hôtel des Invalides à Paris. 7 février 2024 (Photo, AFP).
Emmanuel Macron passe devant les gardes républicains français qui tiennent les portraits des 42 citoyens français tués lors des attaques du Hamas lors d'une cérémonie d'hommage aux victimes de l'attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre dernier, dans la cour de l'Hôtel des Invalides à Paris. 7 février 2024 (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 07 février 2024

Attaque du 7 octobre: Macron dénonce le «plus grand massacre antisémite de notre siècle»

  • «Le 7 octobre dernier, à l'aube, l'indicible a ressurgi des profondeurs de l'Histoire», a déclaré Macron
  • L'Elysée prévoit de consacrer ultérieurement aussi un «hommage» ou un «temps mémoriel» aux victimes françaises des bombardements israéliens à Gaza

PARIS: Le président Emmanuel Macron a affirmé mercredi que l'attaque menée par le Hamas en Israël le 7 octobre avait été "le plus grand massacre antisémite de notre siècle", lors de l'hommage national aux 42 Français tués par cette "barbarie".

Une émotion intense a envahi la cour d'honneur des Invalides lorsque sont apparus sur un écran géant les 42 portraits souriants et insouciants, tandis que résonnait le Kaddish, chant de deuil composé par Maurice Ravel.

"Les visages des suppliciés du 7 octobre nous tendent un miroir où se reflète un peu de nous", a déclamé le chef de l'Etat, pour qui ce jour-là "l'indicible a ressurgi des profondeurs de l'Histoire".

L'assaut du mouvement islamiste palestinien a entraîné la mort de plus de 1.160 personnes, tuées par balles, brûlées vives ou mutilées, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de données officielles israéliennes.

Une "attaque massive et odieuse", le "plus grand massacre antisémite de notre siècle", a souligné le président de la République. Le plus lourd tribut, aussi, pour la France depuis l'attentat de Nice le 14 juillet 2016 (86 morts et plus de 400 blessés).

Cet hommage, rendu aussi aux six blessés, aux quatre otages libérés et aux trois toujours disparus, est également un rappel: "Leurs vies méritent sans relâche de nous battre contre les idées de haine", a insisté M. Macron, déterminé à "ne rien céder à un antisémitisme rampant" et "désinhibé".

La France compte la première communauté juive d'Europe, avec environ 500.000 personnes, et près de 100.000 ressortissants vivant en Israël, ayant souvent la double nationalité. Une communauté dont de nombreuses personnalités ont assisté à la cérémonie du grand rabbin Haïm Korsia, au président du Crif Yonatan Arfi, en passant par le philosophe Bernard Henri-Lévy ou le chanteur Patrick Bruel.

«Nous luttons chaque jour»

L'archevêque de Paris et le président de la fédération protestante étaient également dans l'assistance, mais pas le recteur de la Grande Mosquée de Paris, en déplacement "à l'étranger".

Après la cérémonie, Emmanuel Macron devait s'entretenir avec les familles, dont beaucoup ont été acheminées depuis Israël par un vol spécial.

"Nous vivons une très longue journée depuis le 7 octobre", a confié mardi Ayala Yahalomi Luzon, sans nouvelles de son frère Ohad, 49 ans, depuis "123 jours", exhortant à "une action concrète pour ramener (les otages) chez eux".

"Nous luttons chaque jour pour (leur) libération", a affirmé le chef de l'Etat dans son discours. Au total, 132 otages sont toujours captifs à Gaza, dont 29 seraient morts selon les autorités israéliennes.

«Grossièretés» et «provocations»

Plusieurs responsables de La France insoumise (LFI) ont assisté à la cérémonie, une présence controversée alors que certaines familles de victimes s'étaient opposées à la venue d'élus du mouvement. En cause notamment, le refus de la direction de LFI de qualifier le Hamas d'organisation terroriste.

Même s'ils ont "le droit d'être présents", leurs propos "qui ont d'une certaine manière justifié ce qui s'est passé" rendent leur présence "indécente", a commenté le président du Crif, Yonatan Arfi.

Le député Aymeric Caron (apparenté LFI) a d'ailleurs été hué à son arrivée aux Invalides, sous les cris de "collabo", "antisémite" ou encore "la honte". L'écologiste Sandrine Rousseau a elle aussi été traitée de "collabo" à la sortie.

Des "grossièretés" et "provocations" dénoncées par le leader insoumis Jean-Luc Mélenchon, qui a salué sur X la "grande dignité" de ses élus.

"Au nom de quoi peut-on me nier le droit à l'émotion et au chagrin ?", avait auparavant lancé Manuel Bompard, présent aux Invalides.

Le coordinateur de LFI a dénoncé au passage un "deux poids, deux mesures" avec Gaza, où plus de 27.500 personnes ont été tuées depuis le début de l'offensive israélienne, selon le ministère de la Santé du Hamas.

Les "destins" des victimes du Hamas "ne sont pas les seuls que le déchirement du Moyen-Orient continue de broyer dans cette tornade de souffrance qu'est la guerre", a déclaré le président de la République dans son discours.

"Toutes les vies se valent, inestimables aux yeux de la France", a-t-il insisté alors que l'Elysée prévoit de consacrer ultérieurement aussi un "hommage" ou un "temps mémoriel" aux victimes françaises des bombardements israéliens à Gaza.

Bousquet et Papon

Plusieurs responsables de La France insoumise (LFI) ont assisté à l'hommage, malgré la controverse autour de leur présence. En cause notamment, le refus de la direction du parti de qualifier le Hamas d'organisation terroriste.

Leurs propos "qui ont d'une certaine manière justifié ce qui s'est passé" rendent leur présence "indécente", a commenté le président du Crif, Yonatan Arfi.

"Leur présence équivalait à celle de Bousquet et Papon au Vel d'Hiv", s'est emporté le député LR Meyer Habib en référence à deux hauts fonctionnaires impliqués dans la déportation de Juifs français durant l'Occupation allemande et à la rafle du Vel d'Hiv en 1942.

Le député Aymeric Caron (apparenté LFI) a été hué à son arrivée aux Invalides, sous les cris de "collabo", "antisémite" ou encore "la honte". L'écologiste Sandrine Rousseau a elle aussi été traitée de "collabo" à la sortie.

Des "grossièretés" et "provocations" dénoncées par le leader insoumis Jean-Luc Mélenchon, qui a salué sur X la "grande dignité" de ses élus.

"Hommage bouleversant (...) Très beau discours du président de la République", a salué de son côté le patron du PS Olivier Faure dans un rare compliment au chef de l'Etat.

"Toutes les vies se valent, inestimables aux yeux de la France", a insisté Emmanuel Macron alors que l'Elysée prévoit de consacrer ultérieurement aussi un "temps mémoriel" aux victimes françaises des bombardements israéliens à Gaza, où plus de 27.500 personnes ont été tuées depuis le début de l'offensive israélienne, selon le ministère de la Santé du Hamas.


Macron et von der Leyen inciteront lundi les chercheurs étrangers à choisir l'Europe

Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques »
  • « Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

PARIS : À Paris, le président Emmanuel Macron et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen participeront lundi à une conférence pour vanter les mérites de l'Europe auprès des chercheurs étrangers, notamment américains, confrontés à « un certain nombre de menaces », a annoncé l'Élysée mercredi.

Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques », ont affirmé ses services à la presse.

Le message de cette rencontre sera « très clair » : « Choose Science, Choose Europe ».

Selon son entourage, il s'agit de dire, « dans un moment où les libertés académiques connaissent un certain nombre de reculs ou de menaces, que l'Europe est un continent attractif et que l'innovation, l'attractivité, la science et la recherche sont des éléments essentiels pour la croissance européenne ».

Le chef de l'État aura à cette occasion un entretien avec la présidente de la Commission européenne, qui participera à la conférence. 

Le 18 avril, Emmanuel Macron avait donné rendez-vous le 5 mai aux chercheurs « du monde entier ». Sur le réseau X, il les avait invités à « choisir la France et l'Europe », dans une tentative d'attirer les chercheurs américains menacés par la politique de Donald Trump.

« Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

Parallèlement, le gouvernement a lancé une plateforme baptisée « Choose France for Science », présentée comme « une première étape pour préparer l'accueil des chercheurs internationaux ».

Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier, chercheurs et universités sont dans le collimateur de son gouvernement et redoutent pour leur avenir, entre libertés académiques et de recherche menacées et financements réduits.

De plus en plus de chercheurs ou d'aspirants chercheurs réfléchissent donc à quitter le pays, considéré jusqu'ici comme le paradis de la recherche dans nombre de domaines.

En France, dès début mars, le ministre chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Philippe Baptiste, a demandé aux universités de réfléchir à des moyens de les accueillir. 


« La France ne se définit ni par une race, ni par une religion », affirme Macron

Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • « La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République.
  • Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

AUBAGNE, FRANCE : lors d'une cérémonie militaire commémorant la bataille de Camerone, à Aubagne, où est basé le commandement de la Légion étrangère, Emmanuel Macron a affirmé  mercredi que « la France ne se définit ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée ».

« La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République devant plusieurs dizaines de légionnaires réunis pour commémorer la bataille de Camerone, qui s'est déroulée le 30 avril 1863 au Mexique.

« La France se définit par une volonté chaque jour recommencée d'accomplir de grandes choses avec une poignée de notre terre dans la main. Un rêve d'universel, un idéal, cette solidarité, cette fidélité à la patrie », a poursuivi M. Macron, qui s'est déplacé à Aubagne (Bouches-du-Rhône) pour commémorer cet événement fondateur de la Légion étrangère, célébré chaque année par tous les régiments. 

M. Macron a prononcé ce discours après avoir reçu mardi des représentants d'institutions musulmanes qui ont dénoncé le « climat islamophobe ambiant » et demandé au président de la République des « actes concrets » pour protéger les musulmans, après le meurtre d'un fidèle dans une mosquée du Gard.

À Aubagne, le président a passé en revue les troupes de la Légion étrangère, la force combattante de l'armée de terre qui compte plus de 9 500 hommes.

Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

L'hymne national a été joué et deux avions Rafale ont survolé la cérémonie à laquelle ont assisté les élus locaux et plusieurs centaines de spectateurs.

La cérémonie de Camerone, qui est une fête de la Légion, commémore une bataille survenue à Camerone, dans l'État de Veracruz, dans l'est du Mexique, au cours de laquelle 62 légionnaires français ont résisté à 2 000 soldats mexicains lors de l'expédition française au Mexique. 

Le président Macron a décrit la bataille menée par une « poignée de légionnaires assiégés par 2 000 ennemis » qui ont « tenu une position pendant 11 heures », saluant une « histoire de courage insensé ».

Chargés de protéger le passage d'un convoi de ravitaillement pour les troupes françaises assiégeant la ville de Puebla, les légionnaires retranchés dans une hacienda du village de Camaron de Tejeda avaient fait le serment de se battre jusqu'à la mort.

Après une journée d'affrontement, les derniers encore en état de combattre refusèrent de se rendre et chargèrent les Mexicains à la baïonnette. 


Panneaux solaires, spatial, pharmacie : neuf projets d'usines reçoivent des subventions France 2030

Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
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  • Neuf nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.
  • Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines ».

PARIS : La giga-usine Holosolis de cellules photovoltaïques en Moselle, ainsi qu'un site de chimie verte en Martinique : 9 nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.

Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines », destiné à soutenir les projets d'ouverture d'usines des start-up et PME industrielles innovantes, indique un communiqué.

À l'exception d'un projet de ferme aquacole écoresponsable « Mangrove » en Bretagne et d'un projet de chimie verte SHB Biotech en Martinique pour la production d'ingrédients naturels à partir de co-produits agricoles, les projets retenus s'inscrivent géographiquement dans la moitié est de la France. 

L'usine de la société française Holosolis, annoncée en grande pompe lors du sommet Choose France de 2023 pour produire des cellules et modules photovoltaïques à Hambach en Moselle, figure sur la liste. Le montant de l'aide n'a pas été divulgué.

Holosolis, dont l'actionnaire principal est InnoEnergy (institut européen d'innovation et de technologie), est un consortium européen de partenaires engagés dans la transition énergétique et la réindustrialisation. Il réunit la société d'investissement immobilier Idec, l'industriel breton Armor Group, le spécialiste français de l'agrivoltaïsme TSE et le groupe allemand Heraeus. Son usine, un investissement de 851 millions d'euros susceptible de générer 1 700 emplois, a obtenu un permis de construire en janvier.

Autre projet soutenu : celui du groupe Bordet en Bourgogne Franche-Comté qui se lance dans la production de carbone végétal pour remplacer les matières fossiles dans l'industrie chimique ou la cimenterie, grâce à un procédé de pyrolyse. 

Un autre projet de chimie est soutenu : Separative (SEP30), une société auvergnate bardée de brevets qui propose des solutions innovantes pour réduire la consommation d'énergie et l'empreinte carbone de l'industrie pharmaceutique.

Dans le secteur de la santé, InBrain Pharma, également aidée, est basée dans les Hauts-de-France et développe une technologie de perfusion cérébrale (Percepar) permettant l'administration ciblée de médicaments pour corriger les troubles des maladies neurologiques. En Île-de-France, Vertikale propose une solution qui miniaturise les bioprocédés et simplifie la production de médicaments biologiques.

Dans le secteur spatial, France 2030 a accordé une subvention à la société Latitude, basée dans le Grand Est, qui développe un micro-lanceur (Zephyr).

Enfin, dans l'agroalimentaire, l'entreprise de biotechnologie Mycophyto, située à Grasse, qui développe des solutions biologiques (biostimulants, bio-intrants) pour tous types de cultures, reçoit également une subvention.