A Nice, l'enlèvement rocambolesque d'une hôtelière jugé aux assises

Héritière notamment du Grand Hôtel de Cannes, un palace de la Croisette longtemps géré par son mari --qui, contrairement au propriétaire du Negresco, à Nice, avait choisi d'en dynamiter la façade Belle Epoque pour la reconstruire dans un style années 1960--, Jacqueline Veyrac a toujours aspiré à la discrétion (Photo, AFP)
Héritière notamment du Grand Hôtel de Cannes, un palace de la Croisette longtemps géré par son mari --qui, contrairement au propriétaire du Negresco, à Nice, avait choisi d'en dynamiter la façade Belle Epoque pour la reconstruire dans un style années 1960--, Jacqueline Veyrac a toujours aspiré à la discrétion (Photo, AFP)
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Publié le Dimanche 03 janvier 2021

A Nice, l'enlèvement rocambolesque d'une hôtelière jugé aux assises

  • «C'est un dossier rocambolesque», convient Corentin Delobel, l'avocat de M. Serena qui comparaît notamment pour «complicité d'enlèvement et tentative d'extorsion en bande organisée»
  • Une factrice est témoin et le pharmacien prévient la police. Nerveux, l'un des ravisseurs menace de la tuer si elle ne se tait pas

NICE: Un restaurateur à la retraite italien rancunier, un ancien militaire sans ressource, un ex-paparazzi devenu détective et quelques voyous...: 14 hommes comparaissent lundi à Nice (sud) pour l'enlèvement rocambolesque en 2016 de Jacqueline Veyrac, 80 ans, une richissime hôtelière de la Côte d'Azur. 

Principal protagoniste jugé par la cour d'assises des Alpes-Maritimes, un retraité de la restauration italien ruiné, Giuseppe Serena, 67 ans, évincé par la victime pour sa mauvaise gestion du restaurant gastronomique La Réserve en 2007. 

Accusé d'avoir commandité le crime pour financer un nouvel établissement avec l'argent de la rançon, accablé pendant l'enquête par ses complices présumés, M. Serena vouait une rancune tenace à Mme Veyrac, et à Nice, il sera aussi jugé, avec deux co-accusés, pour une précédente tentative d'enlèvement de l'hôtelière, commise en 2013. 

En détention provisoire depuis plus de 4 ans, il a toujours nié les faits.  

« C'est un dossier rocambolesque », convient Corentin Delobel, l'avocat de M. Serena qui comparaît notamment pour « complicité d'enlèvement et tentative d'extorsion en bande organisée ». « Les autres se servent de lui comme bouc émissaire car il avait un contentieux avec Mme Veyrac. Il n'y aucun élément objectif à charge », dit-il.  

Héritière notamment du Grand Hôtel de Cannes, un palace de la Croisette longtemps géré par son mari --qui, contrairement au propriétaire du Negresco, à Nice, avait choisi d'en dynamiter la façade Belle Epoque pour la reconstruire dans un style années 1960--, Jacqueline Veyrac a toujours aspiré à la discrétion. 

Ce lundi 24 octobre 2016, vers 12H00, elle sort de la pharmacie, dans le quartier bourgeois et passant de Nice où elle habite et où sa famille possède plusieurs appartements. 

Son garage est derrière chez elle, et c'est là que deux hommes masqués fondent sur elle et l'embarquent dans un Kangoo blanc, volé et conduit par un troisième ravisseur.  

48 heures de calvaire  

Une factrice est témoin et le pharmacien prévient la police. Nerveux, l'un des ravisseurs menace de la tuer si elle ne se tait pas. On lui prend son sac et le code de son portable. 

Le calvaire va durer 48 heures pour Mme Veyrac et sa famille. Ligotée au fond du véhicule stationné dans un quartier des collines de Nice, elle est forcée à boire un médicament destiné à l'endormir, empêchée d'aller aux toilettes. Elle tente à plusieurs reprises d'appeler à l'aide, frappe contre les portes, hurle, en vain. Ses liens sont resserrés et elle parvient seulement au bout de la deuxième nuit à se détacher et à attirer la curiosité d'un voisin qui la libère.  

L'enquête qui débute à ce moment va faire émerger tous les ingrédients d'un téléfilm -- si l'on met de côté le traumatisme subi par la victime. 

Parmi les personnages de l'affaire, un ancien militaire anglais sans ressource, Philipp Duton, 52 ans, qui a reconnu son implication. Egalement poursuivi pour la tentative d'enlèvement de 2013, il a réclamé la rançon de 5 millions d'euros dont il espérait 10%, et dont M. Serena devait prendre la moitié. 

Apparaît aussi dans le dossier un ancien paparazzi niçois devenu détective privé, Luc Goursolas, 50 ans, qui a reconnu avoir posé des balises sur la voiture de Mme Veyrac. Il assure avoir été sollicité pour la filature d'un amant infidèle de M. Serena et n'avoir jamais adhéré au projet criminel. 

Trois hommes gravitant dans le quartier sensible niçois des Moulins et aux surnoms hauts en couleur -- « Longo », « Sans dent » et « Ali les yeux bleus » -- sont accusés du kidnapping et nient en bloc. Un quatrième, surnommé « L'Hindou », est accusé d'avoir servi d'intermédiaire et présenté le chef de l'équipe à M. Serena. 

Deux Italiens, dont un jugé aussi pour la tentative d'enlèvement de 2013, apparaissent également dans l'enquête, accusés d'avoir fait des repérages. Enfin, cinq autres accusés, composant une autre équipe distincte chargée de la séquestration, ont été confondus par des traces d'ADN retrouvées dans la voiture.  

Un dernier mis en cause, mineur au moment des faits, a quant à lui été renvoyé devant un tribunal pour enfants. 


Macron et von der Leyen inciteront lundi les chercheurs étrangers à choisir l'Europe

Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques »
  • « Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

PARIS : À Paris, le président Emmanuel Macron et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen participeront lundi à une conférence pour vanter les mérites de l'Europe auprès des chercheurs étrangers, notamment américains, confrontés à « un certain nombre de menaces », a annoncé l'Élysée mercredi.

Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques », ont affirmé ses services à la presse.

Le message de cette rencontre sera « très clair » : « Choose Science, Choose Europe ».

Selon son entourage, il s'agit de dire, « dans un moment où les libertés académiques connaissent un certain nombre de reculs ou de menaces, que l'Europe est un continent attractif et que l'innovation, l'attractivité, la science et la recherche sont des éléments essentiels pour la croissance européenne ».

Le chef de l'État aura à cette occasion un entretien avec la présidente de la Commission européenne, qui participera à la conférence. 

Le 18 avril, Emmanuel Macron avait donné rendez-vous le 5 mai aux chercheurs « du monde entier ». Sur le réseau X, il les avait invités à « choisir la France et l'Europe », dans une tentative d'attirer les chercheurs américains menacés par la politique de Donald Trump.

« Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

Parallèlement, le gouvernement a lancé une plateforme baptisée « Choose France for Science », présentée comme « une première étape pour préparer l'accueil des chercheurs internationaux ».

Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier, chercheurs et universités sont dans le collimateur de son gouvernement et redoutent pour leur avenir, entre libertés académiques et de recherche menacées et financements réduits.

De plus en plus de chercheurs ou d'aspirants chercheurs réfléchissent donc à quitter le pays, considéré jusqu'ici comme le paradis de la recherche dans nombre de domaines.

En France, dès début mars, le ministre chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Philippe Baptiste, a demandé aux universités de réfléchir à des moyens de les accueillir. 


« La France ne se définit ni par une race, ni par une religion », affirme Macron

Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • « La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République.
  • Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

AUBAGNE, FRANCE : lors d'une cérémonie militaire commémorant la bataille de Camerone, à Aubagne, où est basé le commandement de la Légion étrangère, Emmanuel Macron a affirmé  mercredi que « la France ne se définit ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée ».

« La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République devant plusieurs dizaines de légionnaires réunis pour commémorer la bataille de Camerone, qui s'est déroulée le 30 avril 1863 au Mexique.

« La France se définit par une volonté chaque jour recommencée d'accomplir de grandes choses avec une poignée de notre terre dans la main. Un rêve d'universel, un idéal, cette solidarité, cette fidélité à la patrie », a poursuivi M. Macron, qui s'est déplacé à Aubagne (Bouches-du-Rhône) pour commémorer cet événement fondateur de la Légion étrangère, célébré chaque année par tous les régiments. 

M. Macron a prononcé ce discours après avoir reçu mardi des représentants d'institutions musulmanes qui ont dénoncé le « climat islamophobe ambiant » et demandé au président de la République des « actes concrets » pour protéger les musulmans, après le meurtre d'un fidèle dans une mosquée du Gard.

À Aubagne, le président a passé en revue les troupes de la Légion étrangère, la force combattante de l'armée de terre qui compte plus de 9 500 hommes.

Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

L'hymne national a été joué et deux avions Rafale ont survolé la cérémonie à laquelle ont assisté les élus locaux et plusieurs centaines de spectateurs.

La cérémonie de Camerone, qui est une fête de la Légion, commémore une bataille survenue à Camerone, dans l'État de Veracruz, dans l'est du Mexique, au cours de laquelle 62 légionnaires français ont résisté à 2 000 soldats mexicains lors de l'expédition française au Mexique. 

Le président Macron a décrit la bataille menée par une « poignée de légionnaires assiégés par 2 000 ennemis » qui ont « tenu une position pendant 11 heures », saluant une « histoire de courage insensé ».

Chargés de protéger le passage d'un convoi de ravitaillement pour les troupes françaises assiégeant la ville de Puebla, les légionnaires retranchés dans une hacienda du village de Camaron de Tejeda avaient fait le serment de se battre jusqu'à la mort.

Après une journée d'affrontement, les derniers encore en état de combattre refusèrent de se rendre et chargèrent les Mexicains à la baïonnette. 


Panneaux solaires, spatial, pharmacie : neuf projets d'usines reçoivent des subventions France 2030

Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
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  • Neuf nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.
  • Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines ».

PARIS : La giga-usine Holosolis de cellules photovoltaïques en Moselle, ainsi qu'un site de chimie verte en Martinique : 9 nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.

Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines », destiné à soutenir les projets d'ouverture d'usines des start-up et PME industrielles innovantes, indique un communiqué.

À l'exception d'un projet de ferme aquacole écoresponsable « Mangrove » en Bretagne et d'un projet de chimie verte SHB Biotech en Martinique pour la production d'ingrédients naturels à partir de co-produits agricoles, les projets retenus s'inscrivent géographiquement dans la moitié est de la France. 

L'usine de la société française Holosolis, annoncée en grande pompe lors du sommet Choose France de 2023 pour produire des cellules et modules photovoltaïques à Hambach en Moselle, figure sur la liste. Le montant de l'aide n'a pas été divulgué.

Holosolis, dont l'actionnaire principal est InnoEnergy (institut européen d'innovation et de technologie), est un consortium européen de partenaires engagés dans la transition énergétique et la réindustrialisation. Il réunit la société d'investissement immobilier Idec, l'industriel breton Armor Group, le spécialiste français de l'agrivoltaïsme TSE et le groupe allemand Heraeus. Son usine, un investissement de 851 millions d'euros susceptible de générer 1 700 emplois, a obtenu un permis de construire en janvier.

Autre projet soutenu : celui du groupe Bordet en Bourgogne Franche-Comté qui se lance dans la production de carbone végétal pour remplacer les matières fossiles dans l'industrie chimique ou la cimenterie, grâce à un procédé de pyrolyse. 

Un autre projet de chimie est soutenu : Separative (SEP30), une société auvergnate bardée de brevets qui propose des solutions innovantes pour réduire la consommation d'énergie et l'empreinte carbone de l'industrie pharmaceutique.

Dans le secteur de la santé, InBrain Pharma, également aidée, est basée dans les Hauts-de-France et développe une technologie de perfusion cérébrale (Percepar) permettant l'administration ciblée de médicaments pour corriger les troubles des maladies neurologiques. En Île-de-France, Vertikale propose une solution qui miniaturise les bioprocédés et simplifie la production de médicaments biologiques.

Dans le secteur spatial, France 2030 a accordé une subvention à la société Latitude, basée dans le Grand Est, qui développe un micro-lanceur (Zephyr).

Enfin, dans l'agroalimentaire, l'entreprise de biotechnologie Mycophyto, située à Grasse, qui développe des solutions biologiques (biostimulants, bio-intrants) pour tous types de cultures, reçoit également une subvention.