Les pourparlers afghans reprennent, dans un contexte plombé par les violences

Un colonne de fumée s'élève à la suite d'une explosion visant le convoi du vice-président afghan Amrullah Saleh à Kaboul le 9 septembre 2020 (Photo, AFP)
Un colonne de fumée s'élève à la suite d'une explosion visant le convoi du vice-président afghan Amrullah Saleh à Kaboul le 9 septembre 2020 (Photo, AFP)
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Publié le Dimanche 03 janvier 2021

Les pourparlers afghans reprennent, dans un contexte plombé par les violences

  • «Les discussions vont être très compliquées et prendront du temps», a prévenu l'un des négociateurs du gouvernement, Ghulam Farooq Majroh
  • «Avec ces assassinats, les talibans cherchent à diviser la population et générer des critiques et du ressentiment contre les services de sécurité du gouvernement»

KABOUL: Une nouvelle série de négociations entre les talibans et le gouvernement afghan reprend mardi au Qatar, dans un contexte cependant plombé par les violences qui s'aggravent en Afghanistan, et en particulier une vague d'assassinats. 

Les discussions de paix interafghanes, qui avaient débuté le 12 septembre, avaient été suspendues jusqu'au 5 janvier. Elles n'ont à ce stade permis aucune percée notoire, même si les deux parties sont parvenues à une avancée relative, en se mettant finalement d'accord sur l'objet des prochains échanges. 

Les négociateurs du gouvernement afghan plaident pour un cessez-le-feu permanent et pour le maintien du système de gouvernance actuel, qui avait été mis en place quand les talibans avaient été évincés du pouvoir par l'invasion emmenée par les Etats-Unis en 2001. 

« Les discussions vont être très compliquées et prendront du temps », a prévenu l'un des négociateurs du gouvernement, Ghulam Farooq Majroh. « Mais nous espérons parvenir aussi vite que possible à un résultat car les gens sont fatigués de cette guerre sanglante ». 

Les talibans n'ont fait aucun commentaire avant la reprise des discussions. 

Début décembre, les négociateurs des deux parties avaient décidé de faire une pause après des mois de rencontres qui s'embourbaient dans des désaccords sur l'organisation des discussions et sur des interprétations religieuses. 

« Aucune sécurité à Kaboul » 

Ces discussions interafghanes prennent la suite de l'accord entre les talibans et les Etats-Unis signé en février 2020, dans lequel les Américains s'engagent à retirer leurs troupes du pays d'ici mai. 

Malgré les négociations, l'Afghanistan est en proie à une recrudescence des violences, les talibans ayant mené ces dernières semaines des attaques quasi-quotidiennes contre les forces gouvernementales. 

L'Afghanistan a été le théâtre d'une série d'assassinats ciblés de personnalités, notamment de journalistes, hommes politiques ou religieux, défenseurs des droits de l'homme. 

Un vice-gouverneur de la province de Kaboul et cinq reporters ont notamment été tués depuis novembre. 

Les autorités ont imputé ces attaques aux talibans, mais l'organisation Etat islamique en a revendiqué certaines. 

« Avec ces assassinats, les talibans cherchent à diviser la population et générer des critiques et du ressentiment contre les services de sécurité du gouvernement », a déclaré Javid Faisal, le porte-parole du Conseil de sécurité nationale. « Mais ces meurtres ne font que souder les gens ». 

Nishank Motwani, vice-directeur de l'Afghanistan Research and Evaluation Unit, un cercle de réflexion indépendant basé à Kaboul, a estimé que les talibans ne revendiqueraient jamais ces assassinats politiques, mais qu'ils entendaient néanmoins démontrer à leurs cadres qu'ils « sont toujours les mêmes et qu'ils n'ont pas changé ». 

En 2020, les talibans ont perpétré plus de 18 000 attaques, a affirmé cette semaine aux parlementaires le chef des renseignements afghans, Ahmad Zia Siraj. 

Au cours des neuf premiers mois de l'année, 2 177 civils ont été tués et 3 822 blessés, selon la Mision d'aide des Nations unies en Afghanistan. 

Dans le pays, rares sont ceux qui semblent croire en une amélioration de la situation, malgré la reprise des pourparlers. 

« Il n'y a aucune sécurité à Kaboul », peste Jamshid Mohammad, un habitant de la capitale. « Pendant combien de temps encore allons-nous devoir enterrer nos proches? » 


Trump assure que l'économie va décoller mais reconnaît un risque de récession

Des camions transportant des conteneurs sont vus au port de Los Angeles le 30 avril 2025 dans le quartier de San Pedro à Los Angeles, en Californie. Dans le port de Los Angeles, la valse des grues déchargeant les conteneurs acheminés d'Asie par d'immenses navires s'est déréglée ces derniers jours : ce baromètre de l'économie américaine tourne au ralenti en raison de la guerre commerciale lancée par le président américain Donald Trump. (AFP)
Des camions transportant des conteneurs sont vus au port de Los Angeles le 30 avril 2025 dans le quartier de San Pedro à Los Angeles, en Californie. Dans le port de Los Angeles, la valse des grues déchargeant les conteneurs acheminés d'Asie par d'immenses navires s'est déréglée ces derniers jours : ce baromètre de l'économie américaine tourne au ralenti en raison de la guerre commerciale lancée par le président américain Donald Trump. (AFP)
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  • Donald Trump a assuré vendredi que ses choix politiques allaient, au bout du compte, doper l'économie américaine, tout en reconnaissant l’existence d'un risque de récession dans un premier temps
  • Le produit intérieur brut des Etats-Unis s'est contracté au premier trimestre 2025 (-0,3% en rythme annualisé), pour les débuts du second mandat du président

WASHINGTON: Donald Trump a assuré vendredi que ses choix politiques allaient, au bout du compte, doper l'économie américaine, tout en reconnaissant l’existence d'un risque de récession dans un premier temps.

Le produit intérieur brut des Etats-Unis s'est contracté au premier trimestre 2025 (-0,3% en rythme annualisé), pour les débuts du second mandat du président, selon des chiffres publiés mercredi.

"C'est une période de transition, et je pense que ça va super bien se passer", a déclaré Donald Trump à la chaîne NBC News, selon un extrait diffusé vendredi d'un entretien à paraître entièrement dimanche.

Interrogé sur le risque d'une récession aux Etats-Unis, le président américain a répondu que "tout peut se passer."

"Mais je pense que nous allons avoir la plus grande économie de l'histoire de notre pays. Je pense que nous allons observer le plus grand boom économique de l'histoire", a-t-il déclaré à NBC.

Le milliardaire républicain a déclenché une guerre commerciale en imposant d'importants droits de douane à de très nombreux pays, faisant initialement chuter les cours à Wall Street.

Mais les marchés ont terminé vendredi la semaine en hausse après des chiffres de l'emploi meilleurs qu'attendu.


Vatican: la cheminée sur la chapelle Sixtine installée en vue du conclave

Le Vatican a installé vendredi une cheminée au sommet de la chapelle Sixtine en vue du conclave qui débutera le 7 mai. (AFP)
Le Vatican a installé vendredi une cheminée au sommet de la chapelle Sixtine en vue du conclave qui débutera le 7 mai. (AFP)
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  • Les cardinaux du monde entier ont été rappelés à Rome à la suite du décès du pape François, mort le 21 avril à l'âge de 88 ans
  • À l'issue de chaque session de vote des cardinaux réunis à l'intérieur de la chapelle, les bulletins sont brûlés dans un poêle

CITE DU VATICAN: Le Vatican a installé vendredi une cheminée au sommet de la chapelle Sixtine en vue du conclave qui débutera le 7 mai, a constaté une journaliste de l'AFP.

À l'issue de chaque session de vote des cardinaux réunis à l'intérieur de la chapelle, les bulletins sont brûlés dans un poêle. La cheminée, visible depuis la place Saint-Pierre, émet alors une fumée noire si aucun pape n'a été élu, ou une fumée blanche en cas d'élection, par ajout de produits chimiques.

Les cardinaux du monde entier ont été rappelés à Rome à la suite du décès du pape François, mort le 21 avril à l'âge de 88 ans.

Les 133 "Princes de l'Eglise" âgés de moins de 80 ans et donc habilités à élire son successeur - il y en a 135 mais deux se sont fait porter pâle - se réuniront à partir du 7 mai pour commencer à voter en secret, au cours d'un processus qui devrait durer plusieurs jours.

Le premier jour, ils voteront une fois, puis deux fois le matin et deux fois l'après-midi.

Pour qu'un cardinal soit élu, il doit obtenir la majorité des deux tiers requise, soit au moins 89 voix.

Si aucun candidat n'obtient suffisamment de voix lors du premier vote du matin, les cardinaux procéderont à un second vote, et ce n'est qu'à ce moment-là qu'il y aura de la fumée.

Il en va de même pour la session de l'après-midi : si un pape est élu lors du premier vote, il y aura de la fumée blanche, mais si ce n'est pas le cas, les cardinaux procéderont à un second vote sans brûler les bulletins.

Après trois journées sans résultat, le scrutin est interrompu pour une journée de prières. Puis d'autres séries de scrutins sont organisées jusqu'à l'élection définitive.


Washington condamne les violences contre les Druzes en Syrie

Le ministre syrien des Affaires étrangères, Asaad al-Shaibani, rencontre d'autres diplomates au siège des Nations Unies à New York, le 29 avril 2025. (Getty Images via AFP)
Le ministre syrien des Affaires étrangères, Asaad al-Shaibani, rencontre d'autres diplomates au siège des Nations Unies à New York, le 29 avril 2025. (Getty Images via AFP)
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  • Vendredi dernier, le ministre syrien des Affaires étrangères, Assaad al-Chaibani, a hissé le drapeau de son nouveau pays au siège des Nations unies, marquant ainsi un nouveau chapitre après le renversement, en décembre, de Bachar al-Assadr
  • Les Etats-Unis ont confirmé par ailleurs jeudi avoir rencontré le chef de la diplomatie syrienne et ont appelé les autorités intérimaires à prendre des mesures contre le sectarisme, alors que la minorité druze est victime d'une flambée de violence

WASHINGTON: Les Etats-Unis ont condamné jeudi les violences contre la communauté druze en Syrie, parlant d'actes "répréhensibles et inacceptables".

"Les violences récentes et la rhétorique incendiaire visant les membres de la communauté druze en Syrie sont répréhensibles et inacceptables", a déclaré Tammy Bruce, porte-parole du département d'Etat, dans un communiqué.

"Les autorités intérimaires doivent faire cesser les combats, tenir les auteurs de violences et de dommages aux civils responsables de leurs actes et assurer la sécurité de tous les Syriens", a-t-elle ajouté.

Le plus influent chef religieux druze en Syrie s'en est pris au pouvoir du président Ahmad al-Chareh jeudi, dénonçant une "campagne génocidaire" contre sa communauté, après que des affrontements confessionnels ont fait plus de 100 morts en début de semaine selon une ONG.

Les Etats-Unis ont confirmé par ailleurs jeudi avoir rencontré le chef de la diplomatie syrienne et ont appelé les autorités intérimaires à prendre des mesures contre le sectarisme, alors que la minorité druze est victime d'une flambée de violence.

Vendredi dernier, le ministre syrien des Affaires étrangères, Assaad al-Chaibani, a hissé le drapeau de son nouveau pays au siège des Nations unies, marquant ainsi un nouveau chapitre après le renversement, en décembre, du dirigeant de longue date Bachar al-Assad.

La porte-parole du département d'Etat a confirmé que des représentants américains avaient rencontré la délégation syrienne à New York mardi.

Elle a indiqué que les Etats-Unis ont exhorté les autorités post-Assad à "choisir des politiques qui renforcent la stabilité", sans fournir d'évaluation sur les progrès accomplis.