Deux ans de guerre: L'Ukraine sur la défensive et au défi face aux assauts russes

L'armée ukrainienne, éreintée par une contre-offensive ratée, se retrouve arc-boutée en défense (Photo, AFP).
L'armée ukrainienne, éreintée par une contre-offensive ratée, se retrouve arc-boutée en défense (Photo, AFP).
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Publié le Lundi 12 février 2024

Deux ans de guerre: L'Ukraine sur la défensive et au défi face aux assauts russes

  • Sur la ligne de front, entre pluie et neige, l'hiver, le deuxième pour de nombreux soldats, a usé les organismes et le moral des troupes
  • La ville de Bakhmout est tombée en mai après des mois de combats sanglants, puis la contre-offensive estivale de Kiev a échoué

KIEV: A l'aube d'une troisième année de guerre, l'armée ukrainienne, éreintée par une contre-offensive ratée, se retrouve arc-boutée en défense, confrontée à un front figé et des Russes plus nombreux et mieux armés.

Alors que le 24 février 2022 marquera le deuxième anniversaire de l'invasion russe, le président ukrainien Volodymyr Zelensky, conscient que la situation peut devenir critique, a confié à un nouveau commandant en chef, Oleksandre Syrsky, la mission de reconstruire ses légions pour à terme pouvoir libérer les régions sous contrôle russe, et dans l'intervalle ne pas en perdre de nouvelles.

"Le temps du renouveau, c'est maintenant", a affirmé M. Zelensky, réclamant à son général en chef "un plan d'action réaliste et détaillé" pour 2024, avec l'ambition de libérer les 20% du territoire ukrainien occupés, objectif affiché de la présidence.

"2024 ne peut être un succès pour l'Ukraine qu'en cas de changements", a-t-il ajouté.

D'autant que sur la ligne de front, entre pluie et neige, l'hiver, le deuxième pour de nombreux soldats, a usé les organismes et le moral des troupes.

Fatigués

"Les gars sont très fatigués. Moralement, physiquement, ils n'en peuvent plus. Parce que depuis deux ans, nous n'avons pas vu le bout du tunnel", lâchait à l'AFP en janvier un soldat en position près de Koupiansk (nord-est), une des zones où les Russes lancent des attaques sans relâche depuis des mois.

Fin 2022, le moral avait été dopé par le succès des offensives de Kharkiv (nord-est) et Kherson (sud). En revanche, 2023 et les débuts de cette année auront été une succession de déceptions sur le terrain.

La ville de Bakhmout est tombée en mai après des mois de combats sanglants, puis la contre-offensive estivale de Kiev a échoué, ne permettant la reprise que de quelques villages au prix de pertes très importantes.

Les unités ukrainiennes se sont fracassées sur de solides défenses russes, et désormais ce sont les forces de Moscou qui mènent des attaques constantes, surtout à Avdiïvka.

Cité symbole

Cette cité ouvrière sur le front Est est devenue le nouveau symbole de la résistance ukrainienne. Depuis octobre dernier, les forces russes attaquent et bombardent massivement pour conquérir cette ville, aujourd'hui fortement détruite, où vivent encore quelque 900 civils - contre 30.000 avant la guerre.

L'étau se resserre lentement et une retraite n'est plus à exclure. Le maire, Vitaly Barabach y a décrit ces derniers jours une situation "critique" dans certains quartiers et admis qu'y avaient lieu de premiers combats de rue.

Déjà en novembre, l'armée russe envoyait ses hommes "par vagues", subissant des pertes massives, au vu des "champs jonchés de cadavres" décrits par des soldats qui défendaient la ville, où l'AFP s'était rendue à l'époque.

Seule bonne nouvelle des derniers mois: la mer Noire. L'Ukraine peut se targuer d'avoir fait battre en retraite la puissante flotte russe à l'aide de missiles et de drones maritimes notamment, repoussant l'armada du Kremlin et ouvrant un couloir crucial pour l'exportation des céréales ukrainiennes.

Des hommes et des armes

En deux ans, l'armée ukrainienne a aussi subi des pertes dont l'ampleur est gardée secrète, mais qui sont évaluées par les Américains à quelque 70.000 morts et jusqu'à 120.000 blessés.

Aujourd'hui, elle peine à trouver des volontaires pour le front. Pourtant, il est urgent de remplacer les pertes. En outre, des vétérans commencent à revendiquer un droit à la démobilisation.

La Russie, pays plus peuplé, plus riche et autoritaire, semble elle regarnir ses rangs par un savant mélange de propagande patriotique, de coercition et d'incitations financières.

En Ukraine, le débat sur la mobilisation fait rage et le gouvernement a dû revoir son projet de loi sur la question.

"Nos unités manquent de personnel. Nous avons besoin de jeunes, de moins de 40 ans. Et le plus important, c'est d'être motivé", déclarait à l'AFP fin décembre un commandant de bataillon près de Bakhmout.

L'armée voulait 500.000 mobilisés supplémentaires, mais le président Zelensky n'a pas validé.

Côté armements, la situation est incertaine en raison des tergiversations américaines, sur fond de campagne électorale, quant à la poursuite de l'aide à l'Ukraine. Depuis des mois, 60 milliards de dollars d'assistance sont bloqués.

Les Européens ont débloqué, non sans difficulté, une nouvelle enveloppe de 50 milliards d'euros, mais ils sont très en retard s'agissant des livraisons d'obus d'artillerie.

Or sans aide, avec une industrie militaire balbutiante et bombardée, l'Ukraine ne saura répliquer au potentiel d'une Russie dont toute l'économie est tournée vers l'effort de guerre.

Conquérir les cieux

Kiev pourra en revanche compter cette année sur les avions de combat F-16, réclamés pendant des mois et que les Occidentaux ont fini par donner.

Cette nouvelle arme doit participer à compenser le manque cruel d'artillerie, primordiale pour freiner les assauts russes et mener des offensives.

L'Ukraine doit aussi démultiplier sa production de drones, une arme devenue indispensable.

Enfin, pour tenir, Kiev réclame aussi à ses alliés des moyens de défense aérienne. En novembre, Volodymyr Zelensky notait que si les Russes "contrôlent tout le ciel, nous ne pouvons pas avancer".

"En 2024, la priorité est de chasser la Russie du ciel car celui qui contrôle le ciel déterminera quand et comment la guerre va se finir", a martelé en janvier le chef de la diplomatie ukrainienne, Dmytro Kouleba.


La CPI rejette un appel d'Israël contestant sa compétence

La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant. (AFP)
La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant. (AFP)
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  • Dans un document de 44 pages publié lundi, les juges ont maintenu leur décision d'enquêter sur des faits survenus dans le territoire palestinien après l'attaque meurtrière du 7 octobre 2023, perpétrée contre Israël par le groupe militant palestinien Hamas
  • Le porte-parole de la diplomatie israélienne Oren Marmorstein a indiqué, dans un message sur X, rejeter la décision, accusant la CPI de "politisation" et de "mépris flagrant des droits souverains des Etats non parties"

LA HAYE: La Cour pénale internationale a rejeté lundi une demande en appel d'Israël qui contestait sa compétence pour enquêter sur des crimes présumés dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre contre le Hamas.

La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant.

Ils sont soupçonnés de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité à Gaza. Famine, meurtre et persécution font partie des chefs d'accusation.

Dans un document de 44 pages publié lundi, les juges ont maintenu leur décision d'enquêter sur des faits survenus dans le territoire palestinien après l'attaque meurtrière du 7 octobre 2023, perpétrée contre Israël par le groupe militant palestinien Hamas.

Le porte-parole de la diplomatie israélienne Oren Marmorstein a indiqué, dans un message sur X, rejeter la décision, accusant la CPI de "politisation" et de "mépris flagrant des droits souverains des Etats non parties".

La Cour examine actuellement une autre contestation israélienne de sa compétence, en plus d'une demande de récusation du procureur Karim Khan.

Elle a dit non en juillet à une demande d'Israël de rejet des mandats d'arrêts, ainsi qu'à l'appel de cette décision en octobre.

Créée en 2002, la CPI poursuit des individus accusés des pires atrocités tels que les crimes de guerre, les crimes contre l'humanité et le génocide.

Israël n'adhère pas au traité de Rome ayant institué la CPI, ce qui ne les empêche pas d'introduire des contestations juridiques auprès de la Cour.

La Cour avait déjà statué en 2021 que sa compétence territoriale s'étendait à Gaza.

Les accusations de génocide commis par Israël envers les Palestiniens dans la bande de Gaza se sont multipliées depuis le début de la guerre, le 7 octobre 2023, après l'attaque du Hamas contre Israël ayant coûté la vie à 1.221 personnes côté israélien, principalement des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles.

Les représailles israéliennes à Gaza ont depuis fait plus de 70.000 morts, selon les chiffres du ministère de la Santé du territoire palestinien contrôlé par le Hamas, que l'ONU considère comme fiables.

Sous fortes pressions américaines, une trêve fragile est en vigueur depuis le 10 octobre.

 


Un pilote de ligne dit avoir évité une collision avec un avion militaire américain au large du Venezuela

Cette capture d'écran tirée d'une vidéo publiée par la procureure générale américaine Pam Bondi sur son compte X le 10 décembre 2025 montre ce que Mme Bondi décrit comme l'exécution d'un « mandat de saisie d'un pétrolier utilisé pour transporter du pétrole sanctionné provenant du Venezuela et d'Iran » au large des côtes vénézuéliennes le 10 décembre. Photo d'illustration. (AFP)
Cette capture d'écran tirée d'une vidéo publiée par la procureure générale américaine Pam Bondi sur son compte X le 10 décembre 2025 montre ce que Mme Bondi décrit comme l'exécution d'un « mandat de saisie d'un pétrolier utilisé pour transporter du pétrole sanctionné provenant du Venezuela et d'Iran » au large des côtes vénézuéliennes le 10 décembre. Photo d'illustration. (AFP)
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  • Ce signalement intervient sur fond de tensions entre les Etats-Unis et le Venezuela, l'armée américaine ayant mobilisé d'importantes forces aux alentours de la République bolivarienne
  • Le gouvernement américain reproche notamment au président vénézuélien, Nicolas Maduro, réélu en 2024 à l'issue d'un scrutin aux résultats contestés par la communauté internationale, de contrôler un vaste trafic de stupéfiants

NEW YORK: La compagnie américaine JetBlue a annoncé lundi avoir fait état aux autorités d'un incident en vol, l'un de ses pilotes ayant affirmé avoir dû modifier sa trajectoire pour éviter une collision avec un avion ravitailleur de l'armée américaine, au large du Venezuela.

Ce signalement intervient sur fond de tensions entre les Etats-Unis et le Venezuela, l'armée américaine ayant mobilisé d'importantes forces aux alentours de la République bolivarienne.

Le gouvernement américain reproche notamment au président vénézuélien, Nicolas Maduro, réélu en 2024 à l'issue d'un scrutin aux résultats contestés par la communauté internationale, de contrôler un vaste trafic de stupéfiants.

Le dirigeant a toujours réfuté ces allégations, affirmant que Washington s'en servait comme d'un prétexte pour le renverser et mettre la main sur les immenses réserves de pétrole du pays.

Vendredi, l'un des pilotes d'un vol JetBlue assurant la liaison entre l'île caribéenne de Curaçao et New York, a signalé, par radio au contrôle aérien, avoir dû interrompre son ascension après détection d'un avion ravitailleur de l'US Air Force.

Toujours selon le pilote, dont la conversation avec les contrôleurs a été enregistrée et est disponible sur le site LiveATC.net, l'appareil militaire n'avait pas activé son transpondeur, l'émetteur-récepteur qui permet au trafic aérien de le repérer.

"On a failli avoir une collision", explique le pilote. "C'est scandaleux."

"Scandaleux", lui répond le contrôleur aérien. "Vous avez tout à fait raison."

Sollicité par l'AFP, JetBlue a salué l'initiative de l'équipage ayant "rapporté promptement cet incident" à sa hiérarchie, qui en a fait état "aux autorités fédérales". La compagnie américaine "contribuera à toute enquête" sur les circonstances de ce chassé-croisé.

Le commandement militaire américain dédié à cette région, l'US Southern Command, a expliqué à l'AFP "étudier" le dossier, tout en rappelant que "la sécurité (demeurait sa) priorité absolue".

Fin novembre, l'Agence de régulation de l'aviation civile, la FAA, avait demandé aux vols opérant dans la région où se trouve le Venezuela de "faire preuve de prudence".

Elle avait justifié cet avis par "une détérioration des conditions de sécurité et du renforcement de l'activité militaire au Venezuela et dans ses environs".

La FAA avait évoqué des "menaces qui pourraient présenter un risque pour les appareils (commerciaux) à toutes altitudes, que ce soit en vol, à l'atterrissage et au décollage".

 


Le réalisateur hollywoodien Rob Reiner et sa femme retrouvés morts à leur domicile

Le réalisateur américain Rob Reiner et son épouse Michele Singer ont été retrouvés morts à leur domicile dans le sud de la Californie, ont rapporté dimanche les médias américains NBC et CNN. (AFP)
Le réalisateur américain Rob Reiner et son épouse Michele Singer ont été retrouvés morts à leur domicile dans le sud de la Californie, ont rapporté dimanche les médias américains NBC et CNN. (AFP)
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  • D'abord acteur dans des séries télévisées dans les années 1970, Bob Reiner a commencé sa carrière comme réalisateur en 1984 avec le film "Spinal Tap" sur un groupe de rock imaginaire
  • Il restera l'auteur de nombreux films cultes, notamment "Quand Harry rencontre Sally" mais aussi "Stand by me" ou encore "Misery"

LOS ANGELES: Le réalisateur américain Rob Reiner et son épouse Michele Singer ont été retrouvés morts à leur domicile dans le sud de la Californie, ont rapporté dimanche les médias américains NBC et CNN.

La police de Los Angeles a fait état de deux personnes retrouvées mortes dans la maison du réalisateur du film "Quand Harry rencontre Sally", mais n'a pas confirmé publiquement leur identité, lors d’une conférence de presse dimanche soir.

Selon la chaîne NBC, le couple serait mort des suites de coups de couteau.

Rob Reiner était âgé de 78 ans.

D'abord acteur dans des séries télévisées dans les années 1970, Bob Reiner a commencé sa carrière comme réalisateur en 1984 avec le film "Spinal Tap" sur un groupe de rock imaginaire. Il restera l'auteur de nombreux films cultes, notamment "Quand Harry rencontre Sally" mais aussi "Stand by me" ou encore "Misery".

Retrouvant parfois son rôle de comédien, il était apparu récemment dans la série "The Bear".

"C'est avec une profonde tristesse que nous annonçons le décès tragique de Michele et Rob Reiner. Nous sommes bouleversés par cette perte soudaine et nous demandons le respect de notre vie privée en cette période incroyablement difficile", a annoncé la famille du couple dans un communiqué cité par la revue Variety.

"C'est une perte immense pour notre ville et notre pays. L'héritage de Rob Reiner est profondément ancré dans la culture et la société américaines", a déclaré la maire de Los Angeles, Karen Bass sur son compte X.

Elle a salué "son oeuvre créative ainsi que son engagement pour la justice sociale et économique" qui "ont transformé la vie d'innombrables personnes".

"Acteur, réalisateur, producteur, scénariste et militant politique engagé, il a toujours mis ses talents au service des autres", a ajouté Mme Bass.