Pays-Bas: coup dur pour Wilders dans sa quête d'un gouvernement majoritaire

Le dirigeant d'extrême droite néerlandais Geert Wilders, qui s'efforce de former un gouvernement aux Pays-Bas, a subi un revers lundi (Photo, AFP).
Le dirigeant d'extrême droite néerlandais Geert Wilders, qui s'efforce de former un gouvernement aux Pays-Bas, a subi un revers lundi (Photo, AFP).
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Publié le Lundi 12 février 2024

Pays-Bas: coup dur pour Wilders dans sa quête d'un gouvernement majoritaire

  • Wilders tente de rallier à sa cause d'autres partis, avec un manifeste climatosceptique, islamophobe et anti-européen
  • Il espère pouvoir former une coalition à quatre avec le parti libéral VVD, le parti agricole BBB et le parti centriste Nouveau contrat social

LA HAYE: Le dirigeant d'extrême droite néerlandais Geert Wilders, qui s'efforce de former un gouvernement aux Pays-Bas, a subi un revers lundi, l'homme supervisant les négociations ayant déclaré qu'il n'y avait actuellement aucune voie vers un accord.

Depuis sa victoire électorale surprise en novembre, qui a provoqué une onde de choc dans toute l'Europe, M. Wilders tente de rallier à sa cause d'autres partis, avec un manifeste climatosceptique, islamophobe et anti-européen.

Il espère pouvoir former une coalition à quatre avec le parti libéral VVD, le parti agricole BBB et le parti centriste Nouveau contrat social (NSC) dirigé par Pieter Omtzigt, champion de la lutte contre la corruption.

Mais l'atmosphère des négociations s'est avérée délétère dès le début, les chefs de partis s'envoyant régulièrement des piques sur les réseaux sociaux et affichant des divergences fondamentales sur des politiques considérées comme anticonstitutionnelles, prônées par le Parti de la liberté (PVV) de M. Wilders.

Dans un rapport très attendu publié lundi, Ronald Plasterk, ancien ministre chargé de superviser les pourparlers, a déclaré que les divergences entre le NSC et le PVV étaient trop grandes pour être comblées.

"Il existe certainement des différences significatives entre les quatre partis sur différents sujets", a affirmé M. Plasterk, dont le rapport suggère que les partis ont fait peu de progrès dans leurs discussions pour forger une coalition.

"Il n'est pas non plus possible de faire des compromis sur un sujet, dans la mesure où la volonté des partis de faire des concessions dépend des autres qui feront eux-mêmes des concessions", a-t-il écrit.

La situation avait atteint son paroxysme mardi lorsque le NSC s'est brusquement retiré des négociations sans prévenir les autres chefs de parti, selon ces derniers. La raison officielle invoquée pour justifier son départ est l'état lamentable des finances publiques néerlandaises, qui aurait "choqué" M. Omtzigt, réputé prudent sur ces questions.

Ce retrait soudain avait été mal accueilli par Ronald Plasterk. Affirmant en avoir pris connaissance via WhatsApp, il s'est indigné d'un manque de respect.

Le NSC a déclaré qu'il serait prêt à apporter son soutien à un gouvernement minoritaire au cas par cas, mais ne fournirait pas de ministres.

L'écart entre ce parti et le PVV en matière d'État de droit est "trop grand", a déclaré le NSC, cité dans le rapport de M. Plasterk, qui sera débattu au Parlement mercredi.

M. Plasterk a soulevé qu'il n'était pas impossible qu'un accord puisse éventuellement être conclu, mais pas sous sa direction.

"Je recommande de nommer un nouveau négociateur possédant une vaste expérience administrative et politique", a-t-il déclaré.

«Sans issue»

"C'est un véritable casse-tête", a déclaré à l'AFP René Cuperus, chercheur à l'Institut Clingendael.

Le travailliste Frans Timmermans patiente dans les coulisses. L'alliance de son parti et des Verts est arrivée deuxième lors des élections, mais pour l'ancien vice-président de la Commission européenne, obtenir suffisamment de soutien pour former un gouvernement s'annonce difficile.

Mais M. Plasterk a noté que la participation d'autres parties aux futurs pourparlers "pourrait très bien être utile".

Le dernier recours serait de retourner aux urnes, mais un tel scénario rebute les partis politiques, qui seront accaparés au printemps par une autre échéance importante, celle des élections du mois de juin au Parlement européen.

Et si l'on en croit les sondages, seul le PVV pourrait tirer profit de nouvelles législatives.

Dans ce chaos, quelles sont les chances pour M. Wilders de devenir Premier ministre? "Je ne pense pas que ce soit vraiment une option réalisable car ce serait un tel scandale pour les Pays-Bas au niveau international", observe René Cuperus, ajoutant toutefois qu'il ne semble pas y avoir actuellement beaucoup de bonnes alternatives.

"Ce sera un désastre avec Wilders et un désastre sans Wilders. Nous sommes dans une situation sans issue", estime-t-il.

Quoi qu'il arrive, le processus ne sera pas rapide. Mark Rutte, Premier ministre libéral démissionnaire, a mis 271 jours à forger son gouvernement.


Israël appelle les Iraniens à évacuer les zones proches de sites militaires

Des soldats et des membres d'une équipe de recherche et de sauvetage se rassemblent près de voitures endommagées dans la ville de Tamra, dans le nord d'Israël, à la suite d'une attaque à la roquette lancée par l'Iran dans la nuit du 15 juin 2025. (Photo par AHMAD GHARABLI / AFP)
Des soldats et des membres d'une équipe de recherche et de sauvetage se rassemblent près de voitures endommagées dans la ville de Tamra, dans le nord d'Israël, à la suite d'une attaque à la roquette lancée par l'Iran dans la nuit du 15 juin 2025. (Photo par AHMAD GHARABLI / AFP)
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  • L'armée a « demandé à toutes les personnes se trouvant actuellement dans des installations militaires en Iran, ou à proximité, d'évacuer immédiatement les lieux, précisant que leur vie était en danger ».
  • Le communiqué ne précise pas de coordonnées géographiques et n'est accompagné d'aucune carte permettant de localiser ces zones.

JERUSALEM : Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a déclaré dimanche dans un communiqué de son bureau avoir ordonné à l'armée israélienne d'émettre des avis d'évacuation à l'intention des habitants de Téhéran vivant à proximité de sites militaires.

Après cet ordre, l'armée israélienne a appelé les Iraniens à évacuer les zones « à proximité d'installations militaires » dans un communiqué publié sur le réseau social X en persan et en arabe.

L'armée a « demandé à toutes les personnes se trouvant actuellement dans des installations militaires en Iran, ou à proximité, d'évacuer immédiatement les lieux, précisant que leur vie était en danger ».

Le communiqué ne précise pas de coordonnées géographiques et n'est accompagné d'aucune carte permettant de localiser ces zones, contrairement aux communiqués de l'armée israélienne adressés aux Palestiniens de la bande de Gaza, où elle est en guerre contre le mouvement islamiste Hamas.

Cette décision fait partie d'un plan « visant à faire pression sur le régime » en créant des déplacements de population, a déclaré à l'AFP une source sécuritaire israélienne.


La Russie s'apprête à construire la première centrale nucléaire du Kazakhstan

Une vue aérienne montre le village d'Ulken (au premier plan) et le site proposé pour la centrale nucléaire près du village d'Ulken, situé sur les rives du lac Balkhash, à environ 400 kilomètres au nord d'Almaty, le 22 septembre 2024. (Photo de Ruslan PRYANIKOV / AFP)
Une vue aérienne montre le village d'Ulken (au premier plan) et le site proposé pour la centrale nucléaire près du village d'Ulken, situé sur les rives du lac Balkhash, à environ 400 kilomètres au nord d'Almaty, le 22 septembre 2024. (Photo de Ruslan PRYANIKOV / AFP)
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  • « Rosatom a été désigné chef de file du consortium international pour la construction de la première centrale nucléaire au Kazakhstan », a indiqué l'agence kazakhe pour l'énergie atomique.
  • Le Kazakhstan, immense ex-république soviétique et allié de Moscou, est le premier producteur mondial d'uranium (43 %) et le troisième fournisseur d'uranium naturel de l'Union européenne.

ALMATY, KAZAKHSTAN : Le géant russe du nucléaire Rosatom sera le principal constructeur de la première centrale nucléaire du Kazakhstan, ont annoncé samedi les autorités de ce pays d'Asie centrale, premier producteur mondial d'uranium, un chantier que convoitaient la France, la Chine et la Corée du Sud.

« Rosatom a été désigné chef de file du consortium international pour la construction de la première centrale nucléaire au Kazakhstan », a indiqué l'agence kazakhe pour l'énergie atomique.

Le Kazakhstan, immense ex-république soviétique et allié de Moscou, est le premier producteur mondial d'uranium (43 %) et le troisième fournisseur d'uranium naturel de l'Union européenne, mais souffre d'un manque cruel d'électricité pour sa consommation intérieure.

L'agence kazakhe dit désormais « étudier la question de l'obtention de financements publics à l'exportation aux dépens de la Fédération de Russie, conformément aux propositions de Rosatom ». 

Rosatom a salué la décision kazakhe dans un communiqué et promis « la construction d'une centrale nucléaire selon le projet le plus avancé et le plus efficace au monde, basé sur des technologies russes ».

« Les réacteurs VVER-1200 de troisième génération combinent des solutions techniques éprouvées avec les systèmes de protection active et passive les plus récents. Ces derniers ont été développés en stricte conformité avec les normes internationales de sécurité », a ajouté la société.

Rosatom (Russie), China National Nuclear Corporation (Chine), EDF (France) et Korea Hydro & Nuclear Power (Corée du Sud) faisaient partie des quatre entreprises pressenties.

L'agence ajoute qu'elle « continuera à travailler avec des partenaires étrangers pour former un consortium international efficace », sans donner plus de précisions. 

Ce projet de consortium international, qui n'a jamais été spécifié, s'inscrit dans la volonté du dirigeant kazakh Kassym-Jomart Tokaïev de maintenir de bonnes relations avec les grandes puissances.

Moscou, puissance historique en Asie centrale, a ainsi remporté cet appel d'offres aux dépens de la Chine, désormais incontournable dans la région. Cette annonce intervient quelques jours avant la venue du président chinois Xi Jinping au Kazakhstan pour un sommet « Asie centrale-Chine ».

La centrale, dont la construction a été validée lors d'un référendum sans surprise à l'automne, doit être bâtie près du village abandonné d'Ulken, dans le sud du pays, sur les bords du lac Balkhach, le deuxième plus grand d'Asie centrale.

En Ouzbékistan voisin, le géant russe Rosatom va construire une petite centrale nucléaire et a proposé au Kirghizistan un projet similaire.


Zelensky a déclaré espérer que le conflit Iran-Israël ne réduirait pas l'aide à l'Ukraine

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky observe pendant une conférence de presse avec le ministre allemand de la Défense à l'issue de leurs discussions à Kiev le 12 juin 2025, dans le contexte de l'invasion russe de l'Ukraine. (Photo de Sergei SUPINSKY / AFP)
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky observe pendant une conférence de presse avec le ministre allemand de la Défense à l'issue de leurs discussions à Kiev le 12 juin 2025, dans le contexte de l'invasion russe de l'Ukraine. (Photo de Sergei SUPINSKY / AFP)
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  • Il a souligné que « l'escalade de la situation au Moyen-Orient entraînera une augmentation de l'aide à Israël », potentiellement aux dépens de l'Ukraine.
  • M. Zelensky a aussi estimé que l'aide européenne à l'Ukraine avait « ralenti » sur fond de désengagement partiel initié par Donald Trump, qui affirme vouloir trouver une issue au conflit le plus rapidement possible.

KIEV : Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a déclaré espérer que la série de frappes menées par Israël et l'Iran l'un contre l'autre n'aboutirait pas à une diminution de l'aide occidentale à l'Ukraine pour faire face à l'invasion russe.

« Nous aimerions que l'aide à l'Ukraine ne diminue pas pour cette raison. La dernière fois, cela a été un facteur qui a ralenti l'aide à l'Ukraine », a indiqué M. Zelensky lors d'une conférence de presse menée vendredi et diffusée samedi.

Il a souligné que « l'escalade de la situation au Moyen-Orient entraînera une augmentation de l'aide à Israël », potentiellement aux dépens de l'Ukraine.

M. Zelensky a aussi estimé que l'aide européenne à l'Ukraine avait « ralenti » sur fond de désengagement partiel initié par Donald Trump, qui affirme vouloir trouver une issue au conflit le plus rapidement possible.

« La coalition des volontaires est en train de ralentir (...) Cette situation a montré que l'Europe n'a pas encore décidé de rester aux côtés de l'Ukraine sans les États-Unis », a-t-il déclaré. 

« Lorsque les Européens ont rejoint avec énergie la coalition des volontaires, ils ont constaté que cette énergie n'existait pas aux États-Unis », a-t-il poursuivi, reconnaissant que « des doutes commencent à surgir » au sein des alliés européens de l'Ukraine.

Samedi, dans un message sur X, le dirigeant ukrainien a également appelé les États-Unis à « changer de ton » avec la Russie, alors que Donald Trump a rétabli les contacts avec Moscou après son retour à la Maison-Blanche.

« À l'heure actuelle, le ton du dialogue entre les États-Unis et la Russie semble trop conciliant. Soyons honnêtes : cela n'arrêtera pas Poutine. Ce qu'il faut, c'est changer de ton », a plaidé M. Zelensky, appelant au contraire à renforcer les sanctions envers Moscou.

Le dirigeant ukrainien a par ailleurs assuré que l'offensive russe dans la région de Soumy (nord) avait été stoppée, alors que la Russie y avait revendiqué la capture d'une nouvelle localité la veille. 

Selon M. Zelensky, une incursion ukrainienne dans la région russe de Koursk a conduit les forces russes à scinder leur contingent en deux pour mener l'offensive sur la région de Soumy, ce qui les a empêchées d'avancer plus profondément vers la capitale régionale du même nom.

Les forces russes se trouvent actuellement à une vingtaine de kilomètres de la ville de Soumy. Samedi, elles ont également revendiqué la capture de la localité de Zeleny Kout, dans la région de Donetsk, à l'est du pays.

Le président ukrainien a également démenti que les forces de Moscou aient pénétré dans la région de Dnipropetrovsk (centre-est), qu'elles ont annoncé attaquer début juin.

Il a enfin annoncé que l'Ukraine « travaillait sur la possibilité de produire en série des missiles balistiques », sans donner plus de détails.