L'Arménie et l'Azerbaïdjan s'accusent de tirs, quatre soldats arméniens tués

Le président azéri Ilham Aliyev quitte un bureau de vote avec sa femme Mehriban Aliyeva après avoir voté lors de l'élection présidentielle anticipée en Azerbaïdjan, dans la ville de Khankendi, dans la région du Karabakh, le 7 février 2024 (Photo, AFP).
Le président azéri Ilham Aliyev quitte un bureau de vote avec sa femme Mehriban Aliyeva après avoir voté lors de l'élection présidentielle anticipée en Azerbaïdjan, dans la ville de Khankendi, dans la région du Karabakh, le 7 février 2024 (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 14 février 2024

L'Arménie et l'Azerbaïdjan s'accusent de tirs, quatre soldats arméniens tués

  • Les tensions restent prégnantes entre les deux pays, Erevan accusant l'Azerbaïdjan d'avoir de nouvelles ambitions territoriales -- ce que Bakou dément fermement
  • Un précédent bilan donné par Erevan faisait état de deux militaires tués dans cet accrochage frontalier

EREVAN: L'Arménie et l'Azerbaïdjan se sont accusés mutuellement mardi d'avoir procédé à des tirs à la frontière entre ces deux pays rivaux du Caucase, un incident qui a fait au moins quatre morts parmi les soldats arméniens selon Erevan.

Les tensions restent prégnantes entre les deux pays, Erevan accusant l'Azerbaïdjan d'avoir de nouvelles ambitions territoriales -- ce que Bakou dément fermement -- depuis la reconquête, en septembre, de la région séparatiste du Haut-Karabakh.

Mardi matin, "les tirs des forces armées azerbaïdjanaises en direction des positions de combat arméniennes près de Nerkin Hand (dans le sud-est de l'Arménie) ont fait quatre morts au combat et un blessé du côté arménien", a dit le ministère arménien de la Défense dans un communiqué.

Un précédent bilan donné par Erevan faisait état de deux militaires tués dans cet accrochage frontalier.

De son côté, le Service azerbaïdjanais des garde-frontières a affirmé que l'armée azerbaïdjanaise avait mené une "opération de vengeance" en réponse à une "provocation" des forces arméniennes commise lundi soir selon Bakou et qui a blessé un soldat azerbaïdjanais.

Selon un communiqué du ministère azerbaïdjanais de la Défense, les forces arméniennes ont tiré à deux reprises lundi soir sur ses positions "en direction du village de Kokhanabi, dans la région de Tovouz" (nord-ouest de l'Azerbaïdjan).

Réélection d'Aliev

A l'issue de l'opération mardi, "le poste militaire d'où provenaient ces tirs (...) a été entièrement détruit", ont assuré les garde-frontières azerbaïdjanais, en promettant une "riposte encore plus sévère" à "chaque provocation" à la frontière entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan.

Le ministère arménien de la Défense a rejeté ces accusations en affirmant qu'elles "ne correspondent pas à la réalité", accusant par ailleurs Bakou de "saper" les efforts pour "la stabilité et la sécurité du Caucase du Sud".

Le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell a lui déploré "les tirs arméniens sur les soldats azerbaïdjanais d'hier", tout en jugeant que "la réaction de l'Azerbaïdjan aujourd'hui semble disproportionnée".

"Le recours à la force nuit aux négociations. Toute violation du cessez-le-feu doit faire l'objet d'une enquête et d'un traitement approprié", a déclaré pour sa part le porte-parole du département d'Etat américain, Matthew Miller, réitérant que Washington était favorable à une paix négociée.

De son côté, le Kremlin a appelé "les deux parties à la retenue".

Cet incident survient quelques jours après la réélection à la tête de l'Azerbaïdjan d'Ilham Aliev, au pouvoir depuis deux décennies dans ce pays riche en hydrocarbures.

L'homme fort de Bakou, âgé de 62 ans, surfe sur sa victoire militaire contre les séparatistes arméniens du Haut-Karabakh, qui a mis fin à trois décennies de sécessionnisme marquées par deux guerres.

En septembre 2023, l'armée azerbaïdjanaise, à la faveur d'une offensive éclair, a pris entièrement le contrôle de cette enclave montagneuse qui était dirigée par des séparatistes arméniens depuis le chute de l'URSS, poussant des dizaines de milliers d'habitants à fuir vers l'Arménie.

Équilibre fragile 

Le président azerbaïdjanais est cependant suspecté par Erevan d'avoir d'autres ambitions territoriales: le contrôle de la région arménienne de Siounik pour relier l'enclave azerbaïdjanaise du Nakhitchevan au reste de l'Azerbaïdjan.

Face à cette crainte, l'Arménie a rejoint officiellement fin janvier la Cour pénale internationale, qui mène des enquêtes et juge les personnes accusées des crimes les plus graves qui touchent l'ensemble de la communauté internationale.

L’Azerbaïdjan nie de son côté toute volonté d'expansion territoriale.

Ces derniers mois, plusieurs cycles de négociations chapeautées séparément, par l'Union européenne, les Etats-Unis et la Russie --allié traditionnel de l'Arménie--, n'ont pas donné de résultats et des incidents armés ont toujours régulièrement lieu à la frontière entre les deux pays.

Fin janvier, le Premier ministre arménien Nikol Pachinian avait affirmé avoir proposé à l'Azerbaïdjan de signer "un pacte de non-agression", dans l'attente d'un traité de paix, quelques semaines après que son homologue azerbaïdjanais, Ilham Aliev, eut assuré ne pas vouloir une "nouvelle guerre".

Début décembre 2023, les deux pays s'étaient engagés à prendre "des mesures concrètes" pour "normaliser" leurs liens. Moins d'une semaine plus tard, ils échangeaient des prisonniers de guerre.


L'Afrique peut devenir une "superpuissance du renouvelable", dit Guterres

Le Secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, s'exprime lors d'une conférence de presse à la 9e Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l'Afrique (TICAD 9) à Yokohama, préfecture de Kanagawa, au sud de Tokyo, le 21 août 2025. (AFP)
Le Secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, s'exprime lors d'une conférence de presse à la 9e Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l'Afrique (TICAD 9) à Yokohama, préfecture de Kanagawa, au sud de Tokyo, le 21 août 2025. (AFP)
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  • L'Afrique a tout pour devenir une "superpuissance du renouvelable", a affirmé jeudi le chef de l'ONU Antonio Guterres
  • Au cours de la dernière décennie, la Chine a massivement investi en Afrique, finançant à coup de milliards de dollars la construction de ports maritimes, de chemins de fer, de routes et d'autres projets d'infrastructures

YOKOHAMA: L'Afrique a tout pour devenir une "superpuissance du renouvelable", a affirmé jeudi le chef de l'ONU Antonio Guterres, en appelant à davantage d'investissements dans l'énergie verte sur ce continent riche en ressources.

"Nous devons mobiliser des financements et des technologies, afin que la richesse naturelle de l'Afrique profite aux populations africaines. Nous devons construire une base florissante pour les énergies renouvelables et leur production à travers le continent", a déclaré M. Guterres lors de la Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l'Afrique (TICAD).

"L'Afrique a tout ce qu'il faut pour devenir une superpuissance du renouvelable, du solaire et de l'éolien aux minéraux critiques qui alimentent les nouvelles technologies", a-t-il affirmé.

"L'énergie verte en Afrique réduit les coûts énergétiques, diversifie les chaînes d'approvisionnement et accélère la décarbonation pour tous", a ajouté le chef de l'ONU, qui s'est exprimé dans le cadre de ce rassemblement de trois jours auquel assistent une cinquantaine de pays africains.

Le Japon souhaite profiter de cette 9e TICAD pour se présenter comme une alternative à la Chine au moment où le continent africain fait face à une crise de la dette et souffre du changement climatique.

Au cours de la dernière décennie, la Chine a massivement investi en Afrique, finançant à coup de milliards de dollars la construction de ports maritimes, de chemins de fer, de routes et d'autres projets d'infrastructures.

Mais les pays africains font désormais face à une "vague" de dettes envers la Chine et les créanciers privés, avait averti en mai l'Institut Lowy, un cercle de réflexion australien.

A cela s'ajoute la réduction de l'aide occidentale, en particulier depuis le démantèlement de l'Agence américaine pour le développement international (USAID) par le président américain Donald Trump.

M. Guterres a également averti que "la dette ne doit pas étouffer le développement" et que l'Afrique a besoin de financements et d'une plus grande capacité de prêt des banques multilatérales de développement.

Parmi les participants, le président du Kenya, William Ruto, a déclaré sur X que son pays était en négociation avec le constructeur automobile japonais Toyota pour la fourniture de 5.000 "véhicules électriques" dans le cadre de l'"engagement du pays envers l'énergie propre".

Dans son discours d'ouverture mercredi, le Premier ministre japonais Shigeru Ishiba a annoncé un plan pour former 30.000 personnes à l'intelligence artificielle en Afrique sur trois ans et pour étudier l'idée d'un partenariat économique Japon-Afrique.

"L'Afrique, avec un âge médian de 19 ans, déborde de vitalité juvénile. La clé pour faire de l'Afrique le prochain centre de croissance est de renforcer les capacités des jeunes et des femmes et de leur assurer un emploi," a déclaré Ishiba.


Pour la Croix-Rouge l'intensification des hostilités par Israël à Gaza «est intolérable»

Le Comité international de la Croix-Rouge juge "intolérable" l'intensification des hostilités dans la bande de Gaza, où l'armée israélienne a lancé ses premières opérations et poursuivi les bombardements, a déclaré son porte-parole jeudi. (AFP)
Le Comité international de la Croix-Rouge juge "intolérable" l'intensification des hostilités dans la bande de Gaza, où l'armée israélienne a lancé ses premières opérations et poursuivi les bombardements, a déclaré son porte-parole jeudi. (AFP)
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  • "Gaza est un espace clos, d'où personne ne peut s'échapper… et où l'accès aux soins de santé, à la nourriture et à l'eau potable diminue", a-t-il souligné, notant également que "pendant ce temps, la sécurité des humanitaires se détériore d'heure en heure"
  • "C'est intolérable", a conclu le porte-parole du CICR, qui participe activement aux opérations humanitaires sur le terrain et qui a aussi été impliqué dans toutes les opérations d'échange d'otages détenus à Gaza

GENEVE: Le Comité international de la Croix-Rouge juge "intolérable" l'intensification des hostilités dans la bande de Gaza, où l'armée israélienne a lancé ses premières opérations et poursuivi les bombardements, a déclaré son porte-parole jeudi.

"L'intensification des hostilités à Gaza signifie plus de morts, plus de déplacements, plus de destructions et plus de panique", a dit Christian Cardon, le porte-parole de l'organisation basée à Genève, dans un message à l'AFP.

"Gaza est un espace clos, d'où personne ne peut s'échapper… et où l'accès aux soins de santé, à la nourriture et à l'eau potable diminue", a-t-il souligné, notant également que "pendant ce temps, la sécurité des humanitaires se détériore d'heure en heure".

"C'est intolérable", a conclu le porte-parole du CICR, qui participe activement aux opérations humanitaires sur le terrain et qui a aussi été impliqué dans toutes les opérations d'échange d'otages détenus à Gaza contre prisonniers palestiniens aux mains des Israéliens.

Depuis le 7-Octobre, le CICR a essayé activement mais en vain d'avoir accès aux otages pris en Israël par le Hamas et ses alliés, lors de l'attaque sans précédent qui a entraîné la mort côté israélien de 1.219 personnes, en majorité des civils.

Quelque 49 otages dont 27 morts sont toujours détenus dans la bande de Gaza.

L'objectif de l'armée israélienne est de prendre la ville de Gaza qu'elle considère comme le dernier grand bastion du Hamas dans le territoire palestinien, après 22 mois de bombardements et de siège.

Ils ont fait plus de 62.000 morts majoritairement des civils, totalement dévasté le petit territoire, où tentent de survivre 2 millions de personnes quasiment privées de nourriture, d'eau et de soins.


Zelensky attend les garanties de sécurité, avant une rencontre avec Poutine

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a affirmé attendre les grandes lignes des garanties de sécurité des Occidentaux pour son pays avant sa première rencontre avec Vladimir Poutine depuis le début de l'invasion russe. (AFP)
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a affirmé attendre les grandes lignes des garanties de sécurité des Occidentaux pour son pays avant sa première rencontre avec Vladimir Poutine depuis le début de l'invasion russe. (AFP)
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  • M. Zelensky a déclaré qu'il souhaitait comprendre "l'architecture des garanties de sécurité d'ici sept à dix jours" devant un groupe de médias dont l'AFP -- des déclarations faites mercredi mais sous embargo jusqu'à jeudi matin
  • Les contacts diplomatiques se sont accélérés ces dernières semaines pour trouver une issue à l'invasion russe lancée en février 2022, pire conflit armé en Europe depuis la Seconde guerre mondiale

KIEV: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a affirmé attendre les grandes lignes des garanties de sécurité des Occidentaux pour son pays avant sa première rencontre avec Vladimir Poutine depuis le début de l'invasion russe.

M. Zelensky a déclaré qu'il souhaitait comprendre "l'architecture des garanties de sécurité d'ici sept à dix jours" devant un groupe de médias dont l'AFP -- des déclarations faites mercredi mais sous embargo jusqu'à jeudi matin.

Une fois que cela sera fait, "nous devrions avoir une réunion bilatérale dans une semaine ou deux", comme le souhaite Donald Trump,  a expliqué M. Zelensky, pour qui ce serait la première rencontre avec son homologue russe depuis 2019.

En fonction de ses résultats, le président américain pourrait ensuite participer à une réunion trilatérale avec les deux dirigeants, selon M. Zelensky.

Les contacts diplomatiques se sont accélérés ces dernières semaines pour trouver une issue à l'invasion russe lancée en février 2022, pire conflit armé en Europe depuis la Seconde guerre mondiale.

Mais l'intensité des hostilités ne faiblit pas et chaque partie semble se préparer à la poursuite des combats.

Les inconnues restent nombreuses tant les positions de Moscou et Kiev sont opposées, notamment sur la question des territoires ukrainiens occupés et sur les garanties de sécurité que Kiev négocie avec ses alliés.

Le président ukrainien a mentionné la Suisse, l'Autriche ou la Turquie pour sa rencontre avec son homologue russe. Il a en revanche écarté la Hongrie restée proche du Kremlin, préférant une "Europe neutre".

Vladimir Poutine semble avoir accepté le principe de cette rencontre, qu'il refusait jusque-là.

Mais ni date ni lieu n'a été annoncé, et Moscou a semblé calmer les ardeurs mercredi en soulignant qu'une telle rencontre devait être "préparée avec le plus grand soin".

Renforcement russe dans le sud 

Trouver un accord sur les garanties de sécurité s'annonce également complexe.

Européens et Américains ont évoqué ces derniers mois différentes possibilités allant de garanties similaires au fameux "article 5" de l'Otan au déploiement d'un contingent militaire en Ukraine ou encore à un soutien en matière de formation, aérien ou naval.

L'Ukraine considère que, même si une issue est trouvée à cette guerre, la Russie tentera encore de l'envahir, d'où l'importance de ces garanties.

Moscou, qui considère l'expansion de l'Otan à ses frontières comme l'une des "causes profondes" ayant mené au conflit, rejette de son côté catégoriquement la plupart de ces éventualités et veut que ses exigences soient prises en compte.

Volodymyr Zelensky a aussi exclu l'idée de Moscou que la Chine soit un garant de sécurité pour l'Ukraine.

"Premièrement, la Chine ne nous a pas aidés à mettre fin à cette guerre dès le début. Deuxièmement, la Chine a aidé la Russie en (lui) ouvrant (son) marché des drones", a-t-il expliqué.

En dépit des réunions diplomatiques, le conflit ne montre aucun signe de ralentissement.

La Russie a ainsi lancé dans la nuit de mercredi à jeudi sa plus grosse attaque de drones et missiles depuis des semaines, faisant un mort et une quinzaine de blessés, selon les autorités locales.

Moscou a utilisé 574 drones et 40 missiles, a affirmé l'armée de l'air ukrainienne.

Volodymyr Zelensky a accusé Moscou de masser des troupes dans la partie occupée de la région de Zaporijjia, dans le sud de l'Ukraine, en vue d'une potentielle offensive.

Selon le dirigeant ukrainien, Moscou transfère vers cette zone ses forces depuis la région russe de Koursk, dont une petite partie avait été occupée par les forces ukrainiennes jusqu'au printemps dernier et où Kiev affirme poursuivre ses attaques.

De son côté, l'Ukraine cherche à augmenter sa production d'armement, une façon de réduire sa dépendance à l'aide des alliés.

Volodymyr Zelensky a affirmé que son pays avait testé avec succès un nouveau missile d'une portée de 3.000 kilomètres appelé Flamingo.

"Il s'agit actuellement de notre missile le plus performant", a-t-il salué, évoquant une production de masse possible d'ici la fin de l'année ou début 2026.