Au large de la Corne de l'Afrique, le spectre d'un réveil de la piraterie somalienne

Cette région somalienne à la pointe de la Corne de l'Afrique, baignée au nord par le golfe d'Aden et à l'est par l'océan Indien, est un repaire historique de piraterie. (AFP)
Cette région somalienne à la pointe de la Corne de l'Afrique, baignée au nord par le golfe d'Aden et à l'est par l'océan Indien, est un repaire historique de piraterie. (AFP)
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Publié le Mercredi 14 février 2024

Au large de la Corne de l'Afrique, le spectre d'un réveil de la piraterie somalienne

  • Depuis mi-décembre, l'agence de sécurité maritime britannique (UKMTO) a recensé six incidents au large des côtes somaliennes
  • En 2023, le pôle d'expertise français de sûreté maritime MICA Center avait relevé 9 incidents de piraterie au large de la Somalie, une «nouveauté» depuis plusieurs années

NAIROBI: Un navire arraisonné, emmené avec son équipage en Somalie et depuis, aucune nouvelle: l'attaque le 14 décembre du vraquier MV Ruen a réveillé le spectre de la piraterie qui a semé la terreur au large de la Corne de l'Afrique entre 2005 et 2012.

Cette attaque menée à 380 milles marins (700 km) à l'est de l'île yéménite de Socotra est le premier détournement réussi par des pirates somaliens depuis celui du tanker Aris 13 en 2017, lui-même inédit depuis 2012.

Elle est le cas le plus extrême d'une menace qui s'est accrue dans cette zone de l'océan Indien, sur une route commerciale majeure, soulignent des experts interrogés par l'AFP, qui jugent toutefois une résurgence à grande échelle peu probable.

Depuis mi-décembre, l'agence de sécurité maritime britannique (UKMTO) a recensé six incidents au large des côtes somaliennes, allant de l'approche par des hommes armés (AK-47, lance-roquettes) au détournement de navire.

La tendance s'est amorcée l'an dernier. En 2023, le pôle d'expertise français de sûreté maritime MICA Center avait relevé 9 incidents de piraterie au large de la Somalie, une "nouveauté" depuis plusieurs années.

Les actes les plus significatifs "se sont concentrés sur la fin de l'année, presque de manière concomitante à ce qui s'est passé dans la partie mer Rouge, golfe d'Aden et Bab el-Mandeb", détaille à l'AFP le capitaine de frégate Éric Jaslin, commandant du MICA Center.

Depuis mi-novembre, les rebelles yéménites Houthis mènent des attaques dans cette zone sur des navires liés à Israël, en représailles à sa guerre menée contre le Hamas à Gaza après l'attaque du 7 octobre.

"Presque au même moment, on a commencé à observer des phénomènes de piraterie contre des boutres au large du Puntland", souligne Eric Jaslin.

Cette région somalienne à la pointe de la Corne de l'Afrique, baignée au nord par le golfe d'Aden et à l'est par l'océan Indien, est un repaire historique de piraterie.

«Terrain de chasse»

"Plusieurs détournements de dhows (boutres typiques de l'océan Indien) l'an dernier ont alerté certains observateurs sur le fait que des groupes de pirates somaliens pourraient être en train de se rééquiper avec des moyens permettant des attaques loin en mer", souligne Timothy Walker, chercheur à l'Institut des études de sécurité (ISS).

Selon le modus operandi traditionnel des pirates, la saisie de bateaux de pêche (boutres motorisés, chalutiers) pouvant parcourir de grandes distances permet d'obtenir un "vaisseau-mère", d'où sont ensuite lancées des opérations avec des embarcations plus maniables.

Avec les attaques houthis, "beaucoup de navires ralentissent (à l'approche de la Corne de l'Afrique, ndlr), attendant des instructions pour passer ou non par la mer Rouge. Ça crée un terrain de chasse", souligne Timothy Walker.

Ce "terrain de chasse" s'est ouvert avec le déplacement de certaines forces navales de l'océan Indien vers la mer Rouge.

Des élections sensibles en décembre/janvier au Puntland ont également détourné l'attention des forces de sécurité locales des côtes vers l'intérieur des terres, souligne Omar Mahmood, chercheur à l'International Crisis Group.

"Ces deux raisons, sur terre et en mer, ont fourni une opportunité pour ces groupes criminels qui ont toujours été là", ajoute-t-il.

La Force de police maritime du Puntland (PMPF) n'a pas répondu aux sollicitations de l'AFP.

Conflits de pêche ou piraterie ? 

A Eyl, fief pirate du Puntland, on estime que ces attaques sont exagérées.

Les habitants reconnaissent des incidents liés à la pêche illégale, problème récurrent dans l'océan Indien. De nombreux bateaux venus notamment d'Asie du Sud-Est, d'Iran, voire d'Europe viennent pêcher sans autorisation dans ces eaux, épuisant une des rares sources de revenus des habitants.

"La raison pour laquelle les pirates réapparaissent est la pêche illégale généralisée sur la côte", affirme Ahmed Abdi Nuh, un chef coutumier.

Même si elles ne visent pas des navires de commerce, les attaques sur des bateaux de pêche peuvent relever de la piraterie, selon la définition de l'ONU.

Cet "argument de type Robin des Bois, selon lequel ils combattent la pêche illégale" a souvent été utilisé par le passé par les pirates capturés, souligne Timothy Walker.

Entre le 29 janvier et le 2 février, quatre bâteaux de pêche ont été libérés par les marines indienne et seychelloise après avoir été détournés, parfois à plus de 800 milles marins (1.500 km) des côtes.

"Plus on s'éloigne de la Somalie, moins il est probable qu'il y ait une connexion avec un scénario de pêche", estime Hans Tino Hansen, PDG de la société danoise de renseignement et sécurité maritimes Risk Intelligence.

Dissuasion 

Ces attaques n'augurent pas pour autant d'un retour en force des pirates somaliens, estiment les experts interrogés, soulignant l'importance de la réponse des forces internationales pour dissuader toute amplification du phénomène.

Après un pic en 2011, les actes de piraterie ont fortement diminué avec le déploiement de batiments de guerre internationaux (opération "Atalanta" de l'UE, force internationale CTF-151, marine indienne...), la création de la PMPF ou l'installation de gardes armés à bord de navires commerciaux.

Ces opérations militaires sont toujours en place et, contrairement aux années 2000, les navires marchands sont conscients des risques et rompus aux procédures de sécurité.

Pour Omar Mahmood, "il s'agit plus probablement d'une flambée que d'une résurgence à grande échelle".

A Eyl, on ne croit pas à un retour à "l'âge d'or" de la piraterie.

"Il y a des navires de guerre qui patrouillent en mer", souligne Ahmed Siyad, un pêcheur: "Je ne pense pas qu'un pirate sensé prendrait ce risque".


Atteint d'une bronchite, le pape reçoit chez lui

Le pape François, 88 ans, tiendra à son domicile les réunions prévues  au Vatican ces deux prochains jours car il souffre d'une bronchite, a annoncé jeudi le Saint Siège. (AFP)
Le pape François, 88 ans, tiendra à son domicile les réunions prévues  au Vatican ces deux prochains jours car il souffre d'une bronchite, a annoncé jeudi le Saint Siège. (AFP)
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  • Le chef de l'Eglise catholique avait demandé mercredi matin à un assistant de lire son catéchisme lors de son audience hebdomadaire, disant qu'il avait un "méchant rhume" qui lui donnait "des difficultés" à parler
  • "Il le lira mieux que moi", a plaisanté le pape. Il avait également semblé un peu essoufflé lors de sa prière dominical de l'Angélus

CITE DU VATICAN: Le pape François, 88 ans, tiendra à son domicile les réunions prévues  au Vatican ces deux prochains jours car il souffre d'une bronchite, a annoncé jeudi le Saint Siège.

Le chef de l'Eglise catholique avait demandé mercredi matin à un assistant de lire son catéchisme lors de son audience hebdomadaire, disant qu'il avait un "méchant rhume" qui lui donnait "des difficultés" à parler.

"Il le lira mieux que moi", a plaisanté le pape. Il avait également semblé un peu essoufflé lors de sa prière dominical de l'Angélus.

"A cause de la bronchite dont il souffre ces derniers jours, et afin de poursuivre son activité, le vendredi 7 et le samedi 8 février, les audiences du pape François auront lieu à la Casa Santa Marta", a indiqué le Vatican dans un communiqué.

La Casa Santa Marta est une maison d'hôte dans laquelle le pape vit dans des pièces modestes.

Le pontife argentin, élu pape en 2013, a eu divers problèmes de santé ces dernières années : douleurs au genou et à la hanche, inflammation du colon, opération pour une hernie...

François, dont une partie d'un poumon a été retirée lorsqu'il était jeune, avait été hospitalisé pendant trois nuits en 2023 à cause d'une bronchite, qui avait soignée à l'aide d'antibiotiques.

 


Grèce: nouvelles secousses sismiques au large de Santorin, dont l'une supérieure à 5

Sept tremblements de terre successifs d'une magnitude supérieure à 4 ont été enregistrés jeudi entre 02H23 GMT et 03H36 GMT par l'Institut géodynamique d'Athènes, l'autorité de référence en matière d'analyse sismique en Grèce. (AFP)
Sept tremblements de terre successifs d'une magnitude supérieure à 4 ont été enregistrés jeudi entre 02H23 GMT et 03H36 GMT par l'Institut géodynamique d'Athènes, l'autorité de référence en matière d'analyse sismique en Grèce. (AFP)
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  • L'île célèbre dans le monde entier a été placée "en état d'urgence", a annoncé la Protection civile grecque. Une mesure qui restera en vigueur jusqu'au 3 mars
  • Sept tremblements de terre successifs d'une magnitude supérieure à 4 ont été enregistrés jeudi entre 02H23 GMT et 03H36 GMT par l'Institut géodynamique d'Athènes, l'autorité de référence en matière d'analyse sismique en Grèce

ATHENES: Une nouvelle série de secousses a frappé l'île grecque de Santorin entre mercredi soir et jeudi, dont l'une de magnitude supérieure à 5, s'inscrivant dans une vague sismique qui déconcerte les scientifiques.

L'île célèbre dans le monde entier a été placée "en état d'urgence", a annoncé la Protection civile grecque. Une mesure qui restera en vigueur jusqu'au 3 mars, et permettra de "faire face aux besoins extraordinaires et de gérer les conséquences de l'activité sismique de ces derniers temps", selon la même source.

Sept tremblements de terre successifs d'une magnitude supérieure à 4 ont été enregistrés jeudi entre 02H23 GMT et 03H36 GMT par l'Institut géodynamique d'Athènes, l'autorité de référence en matière d'analyse sismique en Grèce.

Cela fait suite à un séisme de magnitude 5,2, le plus fort depuis le week-end, qui a été enregistré mercredi soir.

Entre le 26 janvier et le 4 février, plus de 7.700 tremblements de terre ont été répertoriés dans la zone maritime entre Santorin et sa voisine Amorgos, également touristique, selon le laboratoire de sismologie de l'Université d'Athènes (EKPA).

Les experts n'ont pas encore été en mesure de donner une estimation définitive de la fin de cette activité sismique qui n'a fait jusqu'ici ni victime ni dégât.

Mais ils insistent sur le fait qu'elle est sans précédent.

Malgré les dernières secousses successives, "l'intensité diminue mais elle n'est pas encore stabilisée", a assuré le directeur de recherche de l'Institut géodynamique, Athanassios Ganas, à la télévision publique ERT.

"Nous sommes à mi-parcours", a ajouté le directeur adjoint de l'institut, Vassilis Karastathis, sur la même chaîne.

De son côté, le porte-parole du gouvernement Pavlos Marinakis a assuré que "tout le mécanisme d'Etat est mobilisé" afin de prévenir tout problème éventuel.

Il a annoncé qu'une plateforme digitale, "mysafetyplan", serait lancée prochainement pour informer la population sur les séismes ou autres catastrophes naturelles dans le pays.

Plus de 11.000 habitants et travailleurs saisonniers ont quitté Santorin depuis dimanche par voie maritime et aérienne, les opérateurs ayant renforcé les liaisons par ferries et par avion.

Les experts soulignent que la région n'a pas connu une telle activité sismique depuis le début des relevés en 1964.

"Le scénario le plus probable est que l'activité sismique continue pendant des jours ou semaines à la même intensité", a estimé Efthymios Lekkas, directeur de l'Autorité grecque de planification et de protection contre les séismes, sur ERT.

Mondialement connue, Santorin repose sur un volcan qui est entré en éruption pour la dernière fois en 1950, mais un comité d'experts a affirmé lundi que les secousses actuelles "ne sont pas liées à une activité volcanique".

Cependant, des équipes de secours ont été envoyées dans la région par mesure de précaution et des capteurs sismiques supplémentaires ont été déployés.

Efthymios Lekkas a averti mercredi qu'il y avait cinq zones à risque de glissements de terrain éventuels sur Santorin, une île qui souffre de problèmes de surtourisme en été, notamment à cause des nombreux bateaux de croisière qui font escale dans la caldeira.

"Nous examinons ces cinq zones (...) afin de prendre des mesures qui réduiront l'exposition au danger", a assuré M. Lekkas, soulignant que le port, Athinios, par lequel transitent "1,5 million de touristes chaque année" est une zone "de haut risque".

"Nous proposons aux gardes-côtes et à la police des actions pour réduire le nombre de personnes qui traversent cette zone", a-t-il ajouté.

Il a rappelé que "le risque d'éboulement de terrain est élevé sur presque toute la longueur des pentes de la caldeira de Santorin", compte tenu du "grand nombre de personnes qui visitent l'île pendant au moins huit mois chaque année".

Santorin a attiré environ 3,4 millions de visiteurs en 2023.

Les écoles de plus d'une douzaine d'îles des Cyclades ont été fermées par précaution jusqu'à vendredi, incitant de nombreuses familles avec enfants à quitter Santorin jusqu'à ce que la situation s'améliore.


Nouvelle fusillade liée au trafic de drogue à Bruxelles

Jeudi matin, le procureur a confirmé qu'une nouvelle fusillade avait eu lieu dans la nuit au même endroit, sans évoquer d'éventuelles victimes. (AFP)
Jeudi matin, le procureur a confirmé qu'une nouvelle fusillade avait eu lieu dans la nuit au même endroit, sans évoquer d'éventuelles victimes. (AFP)
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  • Une nouvelle fusillade liée au trafic de drogue s'est produite dans la nuit de mercredi à jeudi près d'une station de métro de la commune bruxelloise d'Anderlecht, portant à trois le total sur 24 heures, selon le procureur de la capitale belge
  • "On peut regretter qu'en l'espace de 24 heures on ait trois fusillades, une à Saint-Josse et deux à Clémenceau c'est totalement inacceptable", a déclaré jeudi matin le procureur, Julien Moinil, à la radio publique francophone

BRUXELLES: Une nouvelle fusillade liée au trafic de drogue s'est produite dans la nuit de mercredi à jeudi près d'une station de métro de la commune bruxelloise d'Anderlecht, portant à trois le total sur 24 heures, selon le procureur de la capitale belge.

"On peut regretter qu'en l'espace de 24 heures on ait trois fusillades, une à Saint-Josse et deux à Clémenceau c'est totalement inacceptable", a déclaré jeudi matin le procureur, Julien Moinil, à la radio publique francophone.

Selon plusieurs médias, une personne a été blessée à la jambe lors d'un échange de tirs survenu vers 03H30 (02H30 GMT) aux abords de la station de métro Clémenceau à Anderlecht.

C'est là que des tirs au fusil d'assaut avaient déjà eu lieu mercredi vers 06H00, filmés par une caméra de vidéosurveillance. Cela a conduit à une vaste opération de police pour rechercher au moins deux suspects armés chacun d'un fusil de type Kalachnikov. Ces deux hommes sont toujours en fuite.

Jeudi matin, le procureur a confirmé qu'une nouvelle fusillade avait eu lieu dans la nuit au même endroit, sans évoquer d'éventuelles victimes.

"Une descente de police est en cours, je ne vais pas trop commenter pour préserver l'investigation", a dit le magistrat.

Il a souligné que les trois fusillades survenues depuis mardi soir --celle de Saint-Josse a fait deux blessés selon les médias-- avaient toutes eu lieu sur des points de vente de drogue.

Ces échanges de tirs seraient liés à des rivalités de territoire.

"Nous avons pu observer sur certaines vidéos des agissements suspects qui laissent penser qu'il s'agit de représailles pour conquérir des territoires", a poursuivi M. Moinil.

Il s'est aussi dit "choqué" par la découverte d'un impact de balle "dans la chambre d'un enfant" dans une rue voisine de l'une des fusillades.

Mercredi le bourgmestre d'Anderlecht Fabrice Cumps avait appelé à des renforts de police dans la capitale.

Il faut "une mobilisation générale pour occuper le terrain et faire en sorte que les trafiquants n'aient plus droit de cité", a lancé cet élu socialiste.