Sans voitures, la rue de Rivoli se porte bien mais se cherche encore

Des personnes marchent le long de la rue de Rivoli dans le centre de Paris, le 6 septembre 2023. (Photo Miguel Medina AFP)
Des personnes marchent le long de la rue de Rivoli dans le centre de Paris, le 6 septembre 2023. (Photo Miguel Medina AFP)
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Publié le Vendredi 16 février 2024

Sans voitures, la rue de Rivoli se porte bien mais se cherche encore

  • Longue de trois kilomètres, bordée par le jardin des Tuileries et le quartier du Marais, cette rue très largement réservée aux piétons, cyclistes et bus depuis mai 2020 affiche une bonne santé commerciale
  • «Le quartier s'est vidé et les gens ne s'arrêtent plus pour consommer. Cela ne nous a rien rapporté, cela nous a desservis», commente une vendeuse

PARIS : «Que du positif !» La boutique d'accessoires vélo de Sylvain Dauphin profite à fond de la piétonnisation de la rue de Rivoli, au cœur de Paris. Mais nombre de ses voisins contestent l'évolution de l'artère touristique, même si elle reste l'une des plus dynamiques de la capitale.

Longue de trois kilomètres, bordée par le jardin des Tuileries et le quartier du Marais, cette rue très largement réservée aux piétons, cyclistes et bus depuis mai 2020 affiche une bonne santé commerciale, selon une étude du spécialiste de l'immobilier d'entreprise JLL commandée par la Ville.

«Il y a quelques années à cet endroit, c'était quasiment non-stop des embouteillages et des klaxons. Aujourd'hui la rue est apaisée et cela aide, contrairement aux croyances stupides de beaucoup de commerçants qui ont peur de perdre le chiffre», assure Sylvain Dauphin. Lui compte parmi ses clients des Parisiens, habitants de la proche banlieue ainsi que des touristes louant des Airbnb, nombreux à ce niveau de la rue.

Face aux flux ininterrompus de vélos dans les deux sens, il faut faire attention en traversant pour atteindre les commerces. «Les gens ont peur de se faire renverser par les cyclistes, qui ne s'arrêtent jamais!», peste une vendeuse sous couvert d'anonymat.

«Le quartier s'est vidé et les gens ne s'arrêtent plus pour consommer. Cela ne nous a rien rapporté, cela nous a desservis», martèle celle qui travaille dans cette fromagerie depuis près de 20 ans.

- «Diversité» des commerces

Même son de cloche dans une épicerie qui a perdu des habitués. Lorsqu'une cliente remarque que la rue est très bien desservie en transports en commun, une autre lance: «Mais c'est l'apocalypse! Qui va se taper le RER B pour aller acheter du miel?!»

La rue de Rivoli affiche pourtant un taux de vacance des locaux parmi les plus faibles à Paris (5,3%, contre 9,7% à Opéra) en dépit de loyers commerciaux exorbitants, jusqu'à 3.200 euros le mètre carré par an, contre 2.000 boulevard Saint-Germain.

«Cela montre bien que l'aménagement et l'apaisement n'ont pas du tout changé la +commercialité+ de la rue», souligne auprès de l'AFP Nicolas Bonnet-Oulaldj, adjoint communiste à la maire de Paris chargé du commerce, qui se félicite de la «diversité» des enseignes.

Ariel Weil, maire PS de Paris-centre, cite l'exemple de Barcelone et Rome: «quand on redonne la place aux piétons et aux mobilités douces, l’attractivité des artères commerciales s'en trouve renforcée».

L'opposant de droite Aurélien Véron n'est pas de cet avis, estimant que «la dynamique n'est pas homogène» et que «le tourisme est en train de prendre la place des derniers habitants». Il regrette une politique anti-voiture qui exclut selon lui les personnes âgées, familles nombreuses et personnes à mobilité réduite.

- VTC très remontés -

Eléonore de Boysson, présidente de la Samaritaine, se félicite que le grand magasin, qui accueille en son sein l'hôtel 5 étoiles Cheval Blanc, «incarne le dynamisme de ce quartier en passe de redevenir l'un des plus hype». Mais elle espère que l'aménagement de la rue sera amélioré.

«Il n'y a pas de parc de stationnement pour les vélos, les pistes cyclables ne sont pas suffisamment identifiées ni sécurisées et la traversée pour les piétons peut représenter un danger», dit-elle à l'AFP.

A quelques centaines de mètres de là, le Bazar de l'Hôtel de Ville (BHV) est «un exemple typique de commerce qui vit mal», affirme Aurélien Véron. Au début du réaménagement, «les clients râlaient parce qu'ils ne voulaient pas payer le parking» où ils étaient désormais obligés de laisser leur voiture, se souvient un vendeur de meubles. «Cela nous a impactés».

«Notre ambition est de donner un nouveau souffle au BHV et d'en faire le grand magasin des Parisiens», commente auprès de l'AFP un porte-parole de l'enseigne, rachetée en novembre aux Galeries Lafayette par la Société des Grands Magasins.

Les VTC, eux, ne décolèrent pas contre leur exclusion de la liste des véhicules pouvant accéder à la rue de Rivoli. Uber a ainsi déposé fin janvier un recours contre la mairie.


Le "fabriqué en France" s'invite à l'Elysée ce week-end

Le président Emmanuel Macron prononce un discours lors de l'inauguration de l'exposition « Fabrique en France » à l'Élysée, à Paris, le 25 octobre 2024. (AFP)
Le président Emmanuel Macron prononce un discours lors de l'inauguration de l'exposition « Fabrique en France » à l'Élysée, à Paris, le 25 octobre 2024. (AFP)
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  • La 5e édition de l'exposition Fabriqué en France met en avant 123 produits issus de tous les territoires, y compris l’outre-mer, avec une forte représentation de l’industrie et de l’artisanat
  • L’évènement introduit cette année une sélection stratégique de 20 innovations nationales et accueille pour la première fois des produits numériques, dans un contexte plus large de valorisation du savoir-faire français

PARIS: Du veston de berger brodé en Ardèche au ballon dirigeable du Vaucluse, en passant par le fauteuil roulant en bois de Dordogne, 123 produits seront à l'honneur à l'Elysée samedi et dimanche lors de la 5e édition de l'exposition Fabriqué en France.

La tomme de chèvre de Saint-Pierre-et-Miquelon, la vanille Bleue de la Réunion et des bijoux de Mayotte, notamment, mettront en valeur les territoires d'outre-mer pour cet évènement, qui doit être inauguré vendredi en fin d'après-midi par Emmanuel Macron.

Les objets, exposés dans les jardins, les salons et la cour d'honneur du palais de l'Elysée, proviennent de tous les départements de métropole et d'outre-mer. Ils ont été sélectionnés par un jury présidé par le chef pâtissier et chocolatier Pierre Hermé.

Une large majorité (59%) des lauréats appartient au secteur industriel, près d'un tiers à l'artisanat (29%) et le reste à la production alimentaire (10%), selon l'Elysée.

Pour la première fois, deux produits numériques ont également été retenus, dont la messagerie chiffrée Olvid, développée par des experts français en cybersécurité et déployée dans les ministères.

Autre nouveauté de cette édition: une sélection spécifique de 20 produits et services jugés stratégiques pour la nation, conçus par les filières industrielles du Conseil national de l'industrie, sera également présentée au public.

La société Ecotrain, basée en Haute-Garonne, viendra notamment présenter sa navette ferroviaire électrique destinée à circuler sur de petites lignes rurales, menacées d'abandon, pour désenclaver des territoires isolés.

Organisée après le salon Made in France, l'exposition précède aussi la première déclinaison du sommet Choose France dédiée aux investisseurs français, prévue lundi, et "s'inscrit dans une large séquence consacrée aux entreprises et au savoir-faire français" qui se prolongera avec la Semaine de l'industrie (17-23 novembre), souligne l'Elysée.

Gratuite et ouverte au public, l'exposition avait attiré près de 10.000 visiteurs l'an passé, une affluence comparable aux Journées du patrimoine.

Pour cette édition, la billetterie ouverte début novembre a été fermée, l'évènement étant déjà complet, a indiqué l'Elysée.


Un homme tué par balle en plein jour à Marseille

LE centre de Marseille, photo d'illustration. (AFP)
LE centre de Marseille, photo d'illustration. (AFP)
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  • En arrêt cardio-respiratoire à l'arrivée des secours, l'homme d'environ 25 ans, a été grièvement touché au thorax, ont indiqué les marins-pompiers de Marseille
  • Les faits se sont déroulés vers 14H30 dans le quartier populaire de Saint Just, situé à l'est de la ville

MARSEILLE: Un homme a été tué par balle, en plein jour, à proximité de la plus grande salle de concert de Marseille située dans le 4e arrondissement, a-t-on appris auprès de la préfecture de police des Bouches-du-Rhône.

En arrêt cardio-respiratoire à l'arrivée des secours, l'homme d'environ 25 ans, a été grièvement touché au thorax, ont indiqué les marins-pompiers de Marseille à l'AFP, confirmant une information de La Provence.

Les faits se sont déroulés vers 14H30 dans le quartier populaire de Saint Just, situé à l'est de la ville.

Les deux suspects, actuellement recherchés, se seraient enfuis sur un deux-roues, selon une source proche du dossier.

L’identité de la victime n'a pas été confirmée à ce stade, a fait savoir la préfecture de police.

Le lien entre cet homicide et le narcobanditisme n'a pas encore été établi, mais Marseille est régulièrement secouée par des "narchomicides" sur fond de trafic de stupéfiants et de guerre des gangs pour le contrôle des points de vente de drogue dans la seconde ville de France.

Le 9 octobre déjà, un homme avait été mortellement visé par des tirs en plein jour dans un quartier populaire du centre de Marseille, soit très certainement un 14e narchomicide depuis le début de l'année dans les Bouches-du-Rhône, selon un décompte de l'AFP. Deux personnes avaient été interpellées quelques heures après le meurtre, selon le parquet de Marseille.


13-Novembre: recueillement à Paris et Saint-Denis, dix ans après les attentats

Des commémorations sobres et silencieuses devant le Bataclan et les terrasses parisiennes endeuillées, après une cérémonie devant le stade de France: politiques, victimes et proches des disparus se sont recueillis jeudi devant les lieux des attentats du 13-Novembre, dix ans après une nuit d'horreur. (AFP)
Des commémorations sobres et silencieuses devant le Bataclan et les terrasses parisiennes endeuillées, après une cérémonie devant le stade de France: politiques, victimes et proches des disparus se sont recueillis jeudi devant les lieux des attentats du 13-Novembre, dix ans après une nuit d'horreur. (AFP)
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  • "10 ans. La douleur demeure. En fraternité, pour les vies fauchées, les blessés, les familles et les proches, la France se souvient", a posté sur X le président de la République
  • Près des terrasses parisiennes, dans les Xe et XIe arrondissements, où 39 vies ont été fauchées au total, dont 21 devant la seule Belle Equipe, le silence règne, les yeux des personnes présentes sont embués de larmes

PARIS: Des commémorations sobres et silencieuses devant le Bataclan et les terrasses parisiennes endeuillées, après une cérémonie devant le stade de France: politiques, victimes et proches des disparus se sont recueillis jeudi devant les lieux des attentats du 13-Novembre, dix ans après une nuit d'horreur.

Les noms des 92 victimes du Bataclan - dont deux se sont suicidées depuis le massacre - ont résonné boulevard Voltaire, où une foule d'officiels, de familles et de rescapés s'est rassemblée sur le lieu le plus meurtri des attaques jihadistes.

Des membres de la BRI, le visage masqué, sont présents en nombre, dix ans après avoir donné l'assaut contre les terroristes retranchés dans la salle de concert. A eux comme aux autres primo-intervenants, le chef de l'Etat adresse la "reconnaissance" de la Nation. "Vous pouvez être fiers".

Devant les portes du Bataclan, une multitude de bouquets de fleurs ont été déposés au pied d'une plaque où sont gravés les noms des victimes.

Chacun attend son tour pour s'en approcher: certains se croisent, se reconnaissent, s'embrassent, se prennent longuement dans les bras ou échangent un petit mot de réconfort, avant de déposer à leur tour une fleur, une bougie, un signe de mémoire.

"La vie continue" 

"Aujourd'hui, je peux me souvenir, je peux pleurer, je peux me laisser aller, et puis demain, la vie continue", confie Sophie Bouchard-Stech à l'AFP, juste avant le début de la cérémonie. L'Allemande fait le voyage chaque année pour rendre hommage à son mari, tombé sous les balles des jihadistes au Bataclan.

Devant chacun des lieux frappés par les commandos téléguidés par le groupe Etat islamique (EI) cette funeste soirée du 13 novembre 2015, Arthur Dénouveaux et Philippe Duperron, présidents d'associations de victimes, ont déposé des gerbes de fleurs, avant qu'Emmanuel Macron et Anne Hidalgo ne fassent de même, avant d'observer à chaque fois une minute de silence.

"10 ans. La douleur demeure. En fraternité, pour les vies fauchées, les blessés, les familles et les proches, la France se souvient", a posté sur X le président de la République.

Près des terrasses parisiennes, dans les Xe et XIe arrondissements, où 39 vies ont été fauchées au total, dont 21 devant la seule Belle Equipe, le silence règne, les yeux des personnes présentes sont embués de larmes.

Aux alentours, les panneaux publicitaires affichent tous la devise en latin de Paris, "Fluctuat Nec Mergitur" (Il est battu par les flots, mais ne sombre pas).

"Absence immense" 

Les commémorations ont débuté le matin par une cérémonie au stade de France, avec la famille de Manuel Dias, première victime du 13-Novembre, tuée quand trois kamikazes se sont fait exploser devant les portes du stade où se jouait un match amical France-Allemagne.

"Nous n'oublierons jamais; on nous dit de tourner la page dix ans après, mais l'absence est immense", a dit dans un discours poignant sa fille, Sophie Dias, très émue.

Le vendredi 13 novembre 2015, la France a été frappée par les attaques jihadistes les plus meurtrières de son histoire et qui ont profondément marqué le pays.

L'hommage national aux 132 morts et à leurs familles, aux blessés et rescapés, aux forces de secours, doit se conclure par l'inauguration à 18H00 d'un jardin mémoriel au coeur de la capitale.

Ce jardin est fait de grandes stèles et de blocs de granit, évoquant la géographie des différents lieux visés. Des autocars doivent y emmener les familles et les victimes.

La cérémonie orchestrée par Thierry Reboul, déjà à la manœuvre pour l'ouverture des JO-2024, sera retransmise en direct à la télévision et projetée sur grand écran, place de la République à Paris, où un mémorial s'était improvisé il y a dix ans, des Parisiens traumatisés venant y déposer fleurs, bougies et mots.

"Tous ensemble" 

"L'objectif cette année, c'est de se dire +soyons tous ensemble+ (...), célébrons évidemment nos morts mais aussi la force de notre République et de notre culture: les terroristes n'ont pas gagné ce soir-là", a insisté sur RMC Arthur Dénouveaux.

"Nous avons été debout pendant 10 ans, nous serons debout (jeudi). Cette cérémonie sera aussi un acte de résistance", a salué Philippe Duperron, président de l'association "13onze15".

Les commémorations officielles se tiennent sous vigilance renforcée, dans un contexte de menace terroriste "toujours élevée", selon le ministre de l'Intérieur Laurent Nuñez, qui a rappelé sur BFMTV/RMC que "six attentats" avaient été déjoués depuis le début de l'année.

Jeudi soir, Notre-Dame de Paris et les églises parisiennes feront sonner leurs cloches "entre 17H57 et 18H02", a annoncé le diocèse. Des "messes, des veillées, ont lieu dans plusieurs paroisses", a précisé l'archevêque de Paris Laurent Ulrich.