L'équipe de Navalny accuse la Russie de cacher son corps pour «couvrir» les «tueurs»

Des photographies et des fleurs sont déposées devant l'ambassade de Russie à Londres le 16 février 2024, à la suite de l'annonce du décès de l'opposant russe Alexeï Navalny (Photo, AFP).
Des photographies et des fleurs sont déposées devant l'ambassade de Russie à Londres le 16 février 2024, à la suite de l'annonce du décès de l'opposant russe Alexeï Navalny (Photo, AFP).
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Publié le Samedi 17 février 2024

L'équipe de Navalny accuse la Russie de cacher son corps pour «couvrir» les «tueurs»

  • Les proches d'Alexeï Navalny ont qualifié samedi les autorités russes de «tueurs» cherchant à «couvrir leurs traces» en refusant de leur remettre son corps
  • En dépit de la sévère répression et de mises en garde, des centaines de Russes ont participé à des petits rassemblements samedi dans plusieurs villes pour rendre hommage à ce célèbre détracteur du Kremlin

MOSCOU: Les proches d'Alexeï Navalny ont qualifié samedi les autorités russes de "tueurs" cherchant à "couvrir leurs traces" en refusant de leur remettre son corps, le Kremlin gardant le silence malgré les accusations de l'Occident et des rassemblements en hommage à l'opposant.

En dépit de la sévère répression et de mises en garde, des centaines de Russes ont participé à des petits rassemblements samedi dans plusieurs villes pour rendre hommage à ce célèbre détracteur du Kremlin, mort la veille à 47 ans dans une prison de l'Arctique russe. Depuis vendredi, la police a procédé à 231 arrestations lors de ces événements, selon l'ONG spécialisée OVD-Info.

Les autorités sont sur le qui-vive, à un mois de la présidentielle qui doit voir M. Poutine reconduit en l'absence de toute opposition.

L'équipe d'Alexeï Navalny a affirmé que les autorités refusaient de rendre la dépouille à sa mère, arguant que la cause de son décès n'avait pas été établie.

"Il est évident que les tueurs veulent couvrir leurs traces. C'est pourquoi ils ne remettent pas le corps d'Alexeï et le cachent même à sa mère", a-t-elle écrit sur Telegram.

Un avocat de l'opposant, venu voir les enquêteurs, a été informé "qu'un nouvel examen histologique (avait) été effectué" et que les résultats "devraient être connus la semaine prochaine", a écrit la porte-parole du défunt, Kira Iarmich.

"Il est évident qu'ils mentent et font tout leur possible pour ne pas avoir à remettre le corps", a-t-elle ajouté.

La porte-parole a indiqué dans une vidéo en ligne que la mère de l'opposant, Lioudmila Navalnaïa, s'était rendue samedi, avec un avocat, dans la colonie pénitentiaire IK-3 dans la région arctique de Iamal et qu'un "document officiel" lui avait été remis confirmant le décès.

"Alexeï Navalny a été tué", a indiqué Mme Iarmich qui s'est exilée, comme de très nombreux opposants, pour échapper à la prison. "Sa mort est intervenue le 16 février à 14H17 locales (09H17 GMT), selon le document officiel".

Lapidaire

Les autorités carcérales russes avaient annoncé vendredi, par un communiqué lapidaire, que le célèbre militant, emprisonné depuis trois ans, était mort dans la colonie pénitentiaire où il purgeait une peine de 19 ans de détention.

L'homme de 47 ans, à la santé fragilisée par un empoisonnement et son emprisonnement, se serait "senti mal après une promenade" et aurait "perdu connaissance", ont-elles expliqué. Elles ont assuré que tout avait été fait pour le réanimer et que les causes du décès étaient "en train d'être établies".

Aucun détail n'a filtré depuis, et Vladimir Poutine n'a pas dit un mot sur la disparition de cette personnalité politique majeure, un décès qui intervient à un mois de la présidentielle des 15-17 mars qui doit voir le maître du Kremlin reconduit, en l'absence de toute opposition.

Celle-ci a été décimée par la répression, en particulier depuis le début de l'assaut russe contre l'Ukraine il y a deux ans.

Les pays occidentaux, eux, ont dénoncé d'une même voix la "responsabilité" du régime russe.

Le président américain Joe Biden, "scandalisé", a accusé son homologue russe d'être "responsable". Un message martelé par tous les dirigeants occidentaux.

Autant d'accusations que le Kremlin a jugées vendredi "absolument inacceptables".

Vladimir Poutine reste lui silencieux, bien qu'il ait été informé. Il est apparu samedi à la télévision à un évènement du groupe gazier Gazprom.

«N'abandonnez pas»

Alliée du Kremlin, le ministère chinois des Affaires étrangères, en revanche, n'a pas commenté cette "affaire interne à la Russie".

Si les autorités russes sont silencieuses sur les circonstances de la mort de l'opposant et que les médias d'Etat n'évoquent qu'à peine son décès, elles ont en revanche mis en garde la population contre toute manifestation.

Malgré des arrestations, des Russes défilaient samedi dans plusieurs villes pour déposer des fleurs notamment sur des monuments à la mémoire des dissidents victimes des répressions politiques à l'époque soviétique.

Samedi à la mi-journée, une quinzaine de Moscovites ont été arrêtés par la police lors d'un rassemblement au pied d'un monument à la mémoire des répressions soviétiques, a indiqué le média indépendant russe Sota.

Peu après, des journalistes de l'AFP y ont été témoins d'une nouvelle arrestation. Mais en début d'après-midi, les badauds pouvaient, sous haute surveillance policière, approcher le monument en y déposant fleurs et messages.

"N'abandonnez pas !", "Nous n'oublierons jamais, nous nous rendrons jamais, la Russie sera libre", pouvait-on lire sur les feuilles de papiers essaimées parmi les fleurs au pied du "mur de deuil" près de l'avenue Sakharov, traditionnel lieu de rassemblements de l'opposition et artère portant le nom d'un célèbre dissident soviétique.

«En bonne santé»

Alexeï Navalny purgeait une peine de 19 ans pour "extrémisme" dans une colonie pénitentiaire reculée de l'Arctique, dans des conditions très difficiles. Les procès qui lui avaient été intentés avaient été largement dénoncés comme étant une manière de le punir pour son opposition à Vladimir Poutine.

Jeudi, l'opposant avait participé par vidéo à deux audiences devant un tribunal de la région de Vladimir et ne s'était pas plaint de sa santé, d'après l'agence de presse d'Etat Ria Novosti.

Sa mère a déclaré avoir vu son fils lundi "en bonne santé et d'humeur joyeuse", dans un message sur Facebook cité par le journal indépendant Nova Gazera.

Sa disparition prive de sa figure de proue une opposition exsangue après des années de répression.

Répression

La prison n'avait pas entamé la détermination d'Alexeï Navalny. Au cours des audiences de ses procès et dans des messages diffusés par l'intermédiaire de son équipe, il n'a jamais cessé de conspuer Vladimir Poutine.

Dans son procès pour "extrémisme", il avait fustigé "la guerre la plus stupide et la plus insensée du XXIe siècle", évoquant l'offensive russe contre l'Ukraine débutée le 24 février 2022.

Et dans un message le 1er février diffusé par son équipe, l'opposant avait appelé à des manifestations partout en Russie pendant l'élection présidentielle.

Nombre d'opposants ont été emprisonnés ou poussés à l'exil ces dernières années et la répression s'est encore accrue depuis 2022.


Des survivants après une frappe américaine au large du Venezuela 

Le Pentagone n'a pas immédiatement répondu aux sollicitations de l'AFP concernant le nombre de survivants et leur état de santé. (AFP)
Le Pentagone n'a pas immédiatement répondu aux sollicitations de l'AFP concernant le nombre de survivants et leur état de santé. (AFP)
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  • Les Etats-Unis ont déployé plusieurs navires militaires dans la zone ces dernières semaines et lancé une série de frappes navales meurtrières contre des bateaux supposés transporter de la drogue
  • Mais la dernière attaque jeudi a laissé des survivants parmi les personnes à bord, selon des télévisions comme CBS, CNN et NBC, citant des responsables américains anonymes

WASHINGTON: Une frappe menée jeudi par l'armée américaine contre un navire dans les Caraïbes a laissé des survivants, selon des médias américains, une première depuis que Washington cible des embarcations de trafiquants de drogue vénézuéliens présumés.

Les Etats-Unis ont déployé plusieurs navires militaires dans la zone ces dernières semaines et lancé une série de frappes navales meurtrières contre des bateaux supposés transporter de la drogue.

Mais la dernière attaque jeudi a laissé des survivants parmi les personnes à bord, selon des télévisions comme CBS, CNN et NBC, citant des responsables américains anonymes.

Le Pentagone n'a pas immédiatement répondu aux sollicitations de l'AFP concernant le nombre de survivants et leur état de santé.

Au moins 27 personnes au total ont été tuées lors de frappes similaires dans les Caraïbes. Caracas accuse Washington de vouloir orchestrer un changement de régime au Venezuela.

Le président américain Donald Trump a indiqué mercredi avoir autorisé des actions clandestines de la CIA et envisager des frappes sur le territoire vénézuélien. "Nous envisageons certainement des opérations terrestres maintenant, car nous contrôlons très bien la mer", a-t-il précisé.

Ces propos ont déclenché la colère de Caracas, qui s'est insurgé contre "les coups d'Etats fomentés" par la principale agence américaine de renseignement extérieur.

Mercredi, la police de Trinité-et-Tobago, archipel au large du Venezuela, a indiqué à l'AFP enquêter sur la possibilité que deux ressortissants trinidadiens figurent parmi les six personnes tuées lors d'une frappe américaine annoncée mardi par Donald Trump.


Ouverture du procès de l'Afghan qui a attaqué au couteau des enfants en Allemagne

Les enquêteurs n'avaient pas identifié de mobile politique ou religieux à cette attaque et ont aussitôt pointé la santé mentale du suspect. Mais elle est venue s'ajouter à une série d'actes meurtriers dont les auteurs présumés étaient des étrangers ou avaient des motivations islamistes. (AFP)
Les enquêteurs n'avaient pas identifié de mobile politique ou religieux à cette attaque et ont aussitôt pointé la santé mentale du suspect. Mais elle est venue s'ajouter à une série d'actes meurtriers dont les auteurs présumés étaient des étrangers ou avaient des motivations islamistes. (AFP)
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  • Pendant six jours d'audience qui s'étaleront jusqu'au 30 octobre à Aschaffenbourg, en Bavière, les débats tourneront autour de l'état mental d'Enamullah O
  • Commis en pleine campagne législative, son acte a choqué une opinion publique allemande déjà critique d'un accueil jugé trop généreux des migrants

BERLIN: Son geste avait horrifié l'Allemagne, durci le débat sur l'immigration et fait le jeu de l'extrême droite: le procès d'un Afghan de 28 ans qui avait attaqué un groupe d'enfants au couteau, tuant l'un d'entre eux et un adulte, s'est ouvert jeudi.

Pendant six jours d'audience qui s'étaleront jusqu'au 30 octobre à Aschaffenbourg, en Bavière, les débats tourneront autour de l'état mental d'Enamullah O., une expertise ayant conclu à son irresponsabilité pénale en raison de troubles psychiatriques.

Au lieu d'une procédure pénale classique, le tribunal a donc ordonné une procédure de sûreté, à l'issue de laquelle un probable placement en établissement psychiatrique remplacera la peine de prison.

Le parquet a demandé l'internement permanent de l'accusé.

Commis en pleine campagne législative, son acte a choqué une opinion publique allemande déjà critique d'un accueil jugé trop généreux des migrants. Il a aussi mis en lumière les limites du règlement européen dit de Dublin, car Enamullah O. aurait dû être expulsé dès 2023 vers la Bulgarie, son pays d'entrée dans l'Union européenne.

Le 22 janvier 2025, deux éducatrices employées par un jardin d'enfants promènent cinq enfants, à bord d'une grande poussette collective, dans un parc de cette ville bavaroise.

Ils sont soudain attaqués par un homme qui les avait suivis.

Un enfant âgé de deux ans, d'origine marocaine, reçoit plusieurs coups de couteau à la gorge et sur le haut du corps. Une fillette du même âge, d'origine syrienne, est elle gravement blessée au cou.

Essayant de le tenir à distance, une des éducatrices est projetée au sol, le bras cassé. Deux hommes de 41 et 72 ans accourent pour s'interposer et reçoivent eux aussi des coups de couteau.

L'accusé s'enfuit à l'arrivée d'autres passants, avant d'être arrêté peu après. Le garçon et l'homme de 41 ans décèdent sur place.

Les enquêteurs n'avaient pas identifié de mobile politique ou religieux à cette attaque et ont aussitôt pointé la santé mentale du suspect. Mais elle est venue s'ajouter à une série d'actes meurtriers dont les auteurs présumés étaient des étrangers ou avaient des motivations islamistes.

"Remigration" 

Le drame a remis la politique migratoire au cœur de la campagne électorale.

"Remigration maintenant!", avait demandé la cheffe de file de l'Alternative pour l'Allemagne (AfD), Alice Weidel. Un mot employé par l'extrême droite pour appeler à l'expulsion massive d'étrangers.

Devant l'émotion suscitée, les conservateurs de Friedrich Merz avaient été accusés de franchir un pas dans le rapprochement avec l'extrême droite du pays en tentant ensemble de faire adopter une proposition de loi sur l'immigration, du jamais vu dans l'Histoire post-1945 du pays.

Son initiative avait déclenché de vastes manifestations et M. Merz avait dû se défendre de toute idée d'alliance avec l'AfD.

Mais depuis son accession au poste de chancelier au printemps, il a assumé une ligne dure sur l'immigration pour enrayer la progression de l'extrême droite, désormais au coude à coude avec sa formation dans les sondages.

 


Madagascar: le président contesté écarte toute démission

Le président malgache, Andry Rajoelina, a écarté lundi soir toute démission en appelant à "respecter la Constitution", dans sa première prise de parole depuis un lieu inconnu, après le ralliement ce weekend des militaires à la contestation qui agite le pays. (AFP)
Le président malgache, Andry Rajoelina, a écarté lundi soir toute démission en appelant à "respecter la Constitution", dans sa première prise de parole depuis un lieu inconnu, après le ralliement ce weekend des militaires à la contestation qui agite le pays. (AFP)
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  • Elu en 2018, puis réélu en 2023 pour un mandat de cinq ans lors d'un scrutin boycotté par l'opposition, M. Rajoelina n'a pu faire diffuser son allocution par la télévision publique TVM après l'arrivée d'un "groupe de soldats armés" au siège de la chaîne
  • D'après RFI, il a embarqué dimanche "à bord d'un avion militaire français pour La Réunion, avant de partir vers une autre destination avec sa famille"

ANTANANARIVO: Le président malgache, Andry Rajoelina, a écarté lundi soir toute démission en appelant à "respecter la Constitution", dans sa première prise de parole depuis un lieu inconnu, après le ralliement ce weekend des militaires à la contestation qui agite le pays.

Lors de ce direct diffusé sur les réseaux sociaux mais pas à la télévision publique malgache, M. Rajoelina s'est dit dans un "lieu sûr" après une "tentative de meurtre", sans plus de précisions sur sa localisation.

Est-il encore dans le pays, ou parti à l'étranger, comme l'a indiqué lundi la radio française RFI? Cette incertitude nourrit la confusion sur cette île très pauvre de l'Océan indien où de nouvelles scènes de joie ont eu lieu lundi dans la capitale Antananarivo entre militaires et des milliers de manifestants appelant à son départ.

"Il n'y a qu'une seule issue pour résoudre ces problèmes, c'est de respecter la Constitution en vigueur dans le pays", a affirmé le président de 51 ans, rejetant de fait les appels à la démission du mouvement de contestation né le 25 septembre.

Elu en 2018, puis réélu en 2023 pour un mandat de cinq ans lors d'un scrutin boycotté par l'opposition, M. Rajoelina n'a pu faire diffuser son allocution par la télévision publique TVM après l'arrivée d'un "groupe de soldats armés" au siège de la chaîne.

D'après RFI, il a embarqué dimanche "à bord d'un avion militaire français pour La Réunion, avant de partir vers une autre destination avec sa famille". "Je ne confirme rien aujourd'hui", a répondu à ce sujet depuis l'Egypte le président français, Emmanuel Macron, disant sa "grande préoccupation" pour Madagascar.

Des remises de peine ont été accordées lundi par décret présidentiel à une série de personnes parmi lesquelles le Franco-Malgache Paul Maillot Rafanoharana, emprisonné depuis 2021 pour tentative de coup d'Etat, et point de crispation entre les deux pays.

Ce weekend, une unité militaire, le Capsat, qui avait joué un rôle majeur dans le coup d'État en 2009 qui a porté au pouvoir M. Rajoelina, à la suite déjà d'une mobilisation populaire, a appelé les forces de sécurité à "refuser de tirer" sur les manifestants, avant de rejoindre ces derniers dans le centre de la capitale.

"Plus de dinosaures" 

"C'est tout bizarre, vu qu'on était habitués à toujours être pourchassés et bombardés par des gaz lacrymogènes", a témoigné auprès de l'AFP Finaritra Manitra Andrianamelasoa, 24 ans. Cet étudiant en droit figurait parmi les milliers de manifestants ayant rejoint lundi la place du 13-mai dans une ambiance de fête.

Marchant au rythme d'une fanfare, le cortège a enflé à mesure qu'il approchait de ce lieu symbolique de l'histoire politique malgache, baptisé en hommage aux tués d'un soulèvement populaire en 1972 ayant conduit au départ du premier président.

"Au tout début, ce qu'on demandait, c'était l'électricité, la liberté de s'exprimer, mais on attend actuellement sa démission", a asséné Steven Mandimbiarivong Rasolonjanahary, 19 ans, un autre étudiant en droit.

"On attend sa démission mais le connaissant, je ne crois pas qu'il va dire ça", pronostiquait avec succès Rotsinasandratra Lucas Hantamalala, étudiante de 20 ans. "Plus de dinosaures politiques s'il vous plaît, on en a assez vus", exhorte-t-elle.

Des soldats ont accompagné samedi dans le centre-ville de la capitale malgache des milliers de manifestants, les rejoignant à nouveau dimanche pour un rassemblement en hommage aux personnes tuées au cours des plus de deux semaines de manifestations.

Départ du président du Sénat 

Le mouvement de contestation, qui dénonçait au départ les coupures incessantes d'eau et d'électricité, s'est mué depuis en une contestation plus large du président Rajoelina et de son clan.

Le Conseil sécurité de l'Union africaine "rejette catégoriquement toute tentative de changement anticonstitutionnel du gouvernement dans le pays", a-t-il averti lundi dans un communiqué qui "exhorte toutes les unités des forces armées malgaches à "s'abstenir de toute ingérence dans les affaires politiques".

Les manifestants ont obtenu ce weekend le départ du décrié président du Sénat Richard Ravalomanana, ancien commandant de gendarmerie.

Surnommé "Général Bomba" pour son recours généreux aux grenades lacrymogènes lors de la crise de 2009, Richard Ravalomanana était accusé par les contestataires d'être un des principaux acteurs de la répression des manifestations ces dernières semaines.

Quant au troisième homme vilipendé par la rue, l'homme d'affaires et proche du chef de l'Etat Maminiaina Ravatomanga, il a fui dimanche matin à l'île Maurice voisine, comme l'a confirmé le gouvernement mauricien.

Au moins 22 personnes ont été tuées au début des manifestations et plus d'une centaine blessées, d'après un bilan des Nations unies.

Madagascar, île à la population très démunie, a une longue histoire de soulèvements populaires suivis par la mise en place de gouvernements militaires de transition.

Au moins 80% des 32 millions d'habitants de Madagascar vivent avec moins de 15.000 ariary par jour (2,80 euros), le seuil de pauvreté de la Banque mondiale.