Biden et Trump en Géorgie à la veille d'une élection décisive

Deux mois après la présidentielle, Donald Trump refuse toujours de concéder sa défaite face au démocrate Joe Biden, malgré les audits, nouveaux comptages et multiples décisions des tribunaux à son encontre (Photo, AFP).
Deux mois après la présidentielle, Donald Trump refuse toujours de concéder sa défaite face au démocrate Joe Biden, malgré les audits, nouveaux comptages et multiples décisions des tribunaux à son encontre (Photo, AFP).
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Publié le Lundi 04 janvier 2021

Biden et Trump en Géorgie à la veille d'une élection décisive

  • Joe Biden arriverait ainsi à la Maison Blanche avec une Chambre des représentants et un Sénat démocrates, ce qui lui permettrait d'appliquer son programme
  • Tous ces facteurs donnent une situation «vraiment trop serrée pour faire un pronostic»

ATLANTA: Donald Trump et Joe Biden convergent lundi vers la Géorgie pour soutenir leurs candidats dans une double élection sénatoriale décisive, au lendemain de la diffusion d'un enregistrement du milliardaire républicain qui a fait l'effet d'une bombe mais dont l'impact sur le scrutin reste incertain.

Deux mois après la présidentielle, Donald Trump refuse toujours de concéder sa défaite face au démocrate Joe Biden, malgré les audits, nouveaux comptages et multiples décisions des tribunaux à son encontre.

Et dans un appel stupéfiant, Donald Trump a demandé samedi au responsable en charge des élections en Géorgie de «trouver» les bulletins de vote nécessaires pour annuler sa défaite dans cet Etat clé.

Et de marteler que l'élection lui avait été «volée» lors d'une vaste fraude dont il n'a pas apporté de preuves.

Malgré les menaces voilées, le responsable, un républicain, n'a pas cédé. «Nous pensons que nos chiffres sont bons», a répondu Brad Raffensperger au président sortant. 

Un «abus de pouvoir éhonté», a tonné la future vice-présidente Kamala Harris, qui faisait justement campagne en Géorgie. Chez les républicains, de rares voix se sont indignées.

Mais Donald Trump bénéficie d'un grand soutien au sein du Grand Old Party. 

La sénatrice républicaine Kelly Loeffler, qui jouera son siège dans cet Etat mardi, n'a pas répondu à une question sur le scandale lancée à la volée lors d'un acte de campagne. 

Et si la nouvelle ne s'était pas encore répandue auprès des spectateurs, plusieurs électeurs de Donald Trump soutenaient, comme lui, qu'il avait bien remporté l'élection. 

Contrôle du pouvoir

Pancartes électorales, bus de candidats, porte-à-porte et meetings: deux mois après la présidentielle, la Géorgie a retrouvé des airs de campagne d'envergure nationale avant la double sénatoriale de mardi. 

Avec en point culminant la visite lundi du président sortant et du président élu. Une rare concomitance témoignant de l'importance décisive de ce scrutin, qui va déterminer le contrôle du pouvoir à Washington pour les quatre prochaines années. 

La Géorgie n'a pas élu de démocrate au Sénat depuis 20 ans. Mais s'ils réalisent le double exploit, les démocrates Raphael Warnock et Jon Ossoff feront basculer la chambre haute dans leur camp, donnant tous les leviers du pouvoir à Joe Biden. 

Avec alors 50 sièges chacun pour les républicains et les démocrates, la future vice-présidente Kamala Harris aurait le pouvoir de départager les votes, et donc de faire pencher la balance du côté démocrate au Sénat, aujourd'hui à majorité républicaine. 

Joe Biden arriverait ainsi à la Maison Blanche avec une Chambre des représentants et un Sénat démocrates, ce qui lui permettrait d'appliquer son programme.

 «Trump 2020»

Pour soutenir les républicains, Donald Trump donnera lundi soir ce qui devrait être son dernier grand meeting avant de quitter la Maison Blanche le 20 janvier. Le milliardaire devrait être reçu en héros à Dalton, dans une circonscription rurale et conservatrice du nord-ouest de la Géorgie.

Car dans les campagnes, les pancartes «Trump 2020» restent nombreuses. Plus d'ailleurs que celles des sénateurs qu'il vient soutenir: les ex-homme et femme d'affaires Kelly Loeffler, 50 ans, et David Perdue, 71 ans.

Joe Biden sera lui à Atlanta, capitale de la Géorgie. Le président démocrate élu fera campagne avec Raphael Warnock, un pasteur noir âgé de 51 ans, et Jon Ossoff, producteur audiovisuel de 33 ans. 

Le bras droit de Donald Trump, Mike Pence, sera lui dans une région rurale du sud d'Atlanta.

«Trop serrée»

«Tout se joue» lors de l'élection mardi, le «futur de notre pays», a lancé la démocrate Kamala Harris lors d'un meeting à Savannah, grande ville coloniale où elle faisait campagne avec les deux candidats. 

Pour les républicains, c'est aussi l'avenir du pays qui est en jeu. «Nous sommes le pare-feu pour empêcher le socialisme d'arriver en Amérique», a affirmé Kelly Loeffler à ses partisans réunis à Cartersville, petite bourgade coquette. 

Les sondages montrent les candidats au coude-à-coude: Jon Ossoff défiera David Perdue tandis que Raphael Warnock affrontera Kelly Loeffler. 

Sur le papier, les républicains partent favoris dans cet Etat conservateur. Les démocrates s'appuient toutefois sur la victoire le 3 novembre de Joe Biden, une première en Géorgie depuis 1992, pour y croire. 

Tous ces facteurs donnent une situation «vraiment trop serrée pour faire un pronostic», souligne Trey Hood, professeur à l'université de Géorgie. 


Les forces américaines restent «dans une posture défensive» au Moyen-Orient annonce la Maison Blanche

Les forces américaines "sont dans une posture défensive" au Moyen-Orient "et cela n'a pas changé", a indiqué lundi un porte-parole de la Maison Blanche, Alex Pfeiffer, sur X. (AFP)
Les forces américaines "sont dans une posture défensive" au Moyen-Orient "et cela n'a pas changé", a indiqué lundi un porte-parole de la Maison Blanche, Alex Pfeiffer, sur X. (AFP)
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  • "Ce que vous voyez en temps réel, c'est la paix par la force et l'Amérique d'abord. Nous sommes en position défensive dans la région, pour être forts, dans la poursuite d'un accord de paix, et nous espérons certainement que c'est ce qui se passera"
  • "Et le président (Donald) Trump l'a dit clairement, c'est sur la table. La question est de savoir si l'Iran l'acceptera"

WASHINGTON: Les forces américaines "sont dans une posture défensive" au Moyen-Orient "et cela n'a pas changé", a indiqué lundi un porte-parole de la Maison Blanche, Alex Pfeiffer, sur X.

"Nous défendrons les intérêts américains" dans la région, a-t-il ajouté, alors que le conflit entre Israël et l'Iran se poursuit pour la cinquième nuit consécutive.

"Ce que vous voyez en temps réel, c'est la paix par la force et l'Amérique d'abord. Nous sommes en position défensive dans la région, pour être forts, dans la poursuite d'un accord de paix, et nous espérons certainement que c'est ce qui se passera", a déclaré de son côté le ministre de la Défense, Pete Hegseth, interrogé sur la chaîne Fox News.

"Et le président (Donald) Trump l'a dit clairement, c'est sur la table. La question est de savoir si l'Iran l'acceptera", a-t-il ajouté.

Le président américain va écourter sa participation au sommet du G7 au Canada pour rentrer à Washington dans la soirée en raison de la situation au Moyen-Orient, a indiqué la Maison Blanche.

Ces déclarations sur la posture "défensive" des forces américaines surviennent alors que des informations diffusées par des médias israéliens ont fait état d'une supposée participation directe des Américains aux frappes contre l'Iran.

Entretemps, le porte-avions américain Nimitz, qui croisait en mer de Chine méridionale, a mis le cap à l'ouest et prend la direction du Moyen-Orient, a confirmé un responsable du Pentagone.

Il remonte actuellement le détroit de Malacca, entre l'île indonésienne de Sumatra et la Malaisie.

Des sites qui géolocalisent en temps réel les positions des avions dans le monde entier ont identifié pour leur part dans la nuit de dimanche à lundi le mouvement d'une trentaine d'avions ravitailleurs américains, qui ont décollé des Etats-Unis et se sont dirigés vers différentes bases militaires en Europe.

Israël, allié des Etats-Unis, a lancé vendredi une campagne aérienne massive d'une ampleur sans précédent contre l'Iran, en ciblant des centaines de sites militaires et nucléaires, avec l'objectif affiché de l'empêcher de se doter de l'arme nucléaire. L'Iran tire depuis des salves de missiles en riposte.

Le président américain a appelé sur son réseau Truth Social "tout le monde à évacuer Téhéran immédiatement".

"L'Iran aurait dû signer l'+accord+ quand je leur ai dit de signer. Quel dommage et quel gâchis de vies humaines. Pour le dire simplement, L'IRAN NE PEUT PAS AVOIR D'ARME NUCLEAIRE", a-t-il aussi écrit.

Les Etats-Unis aident déjà Israël à intercepter les missiles iraniens visant son territoire.

 

 


Conflit Israël-Iran: Trump quitte prématurément le G7

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  • Le président américain, dont le séjour dans les Rocheuses canadiennes devait se prolonger jusqu'à mardi en fin de journée et se conclure par une conférence de presse, "rentre à Washington pour s'occuper de nombreux sujets importants"
  • Cette annonce vient peu après que Donald Trump a écrit sur son réseau Truth Social: "Tout le monde devrait évacuer Téhéran immédiatement."

KANANASKIS: "A cause de ce qui se passe au Moyen-Orient, le président Trump va partir ce soir après le dîner" avec les autres dirigeants du sommet du G7 au Canada, un jour plus tôt que prévu, a annoncé lundi sa porte-parole Karoline Leavitt sur X.

Le président américain, dont le séjour dans les Rocheuses canadiennes devait se prolonger jusqu'à mardi en fin de journée et se conclure par une conférence de presse, "rentre à Washington pour s'occuper de nombreux sujets importants", a-t-elle déclaré par ailleurs dans un court communiqué.

Cette annonce vient peu après que Donald Trump a écrit sur son réseau Truth Social: "Tout le monde devrait évacuer Téhéran immédiatement."


Trump reproche à Macron de ne pas avoir « compris » ses intentions concernant le conflit Iran-Israël

Le président français Emmanuel Macron, le premier ministre canadien Mark Carney, le président américain Donald Trump et le premier ministre britannique Keir Starmer participent à une photo de groupe devant les Rocheuses canadiennes au Kananaskis Country Golf Course lors du sommet des dirigeants du G7, le 16 juin 2025 à Kananaskis, en Alberta.(Getty Images via AFP)
Le président français Emmanuel Macron, le premier ministre canadien Mark Carney, le président américain Donald Trump et le premier ministre britannique Keir Starmer participent à une photo de groupe devant les Rocheuses canadiennes au Kananaskis Country Golf Course lors du sommet des dirigeants du G7, le 16 juin 2025 à Kananaskis, en Alberta.(Getty Images via AFP)
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  • Donald Trump a assuré lundi que son départ anticipé du G7 n'avait « rien à voir avec un cessez-le-feu » entre Israël et l'Iran.
  • Il a reproché au président français Emmanuel Macron de ne pas avoir « compris » ses intentions.

CALGARY, CANADA : Donald Trump a assuré lundi que son départ anticipé du G7 n'avait « rien à voir avec un cessez-le-feu » entre Israël et l'Iran, et a reproché au président français Emmanuel Macron de ne pas avoir « compris » ses intentions.

« Le président Emmanuel Macron, de France, a dit par erreur, dans le but de faire de la publicité, que j'avais quitté le sommet du G7 au Canada pour retourner à Washington afin de travailler à un cessez-le-feu entre Israël et l'Iran. Faux ! Il n'a aucune idée de la raison pour laquelle je suis maintenant en route pour Washington, mais cela n'a certainement rien à voir avec un cessez-le-feu. C'est beaucoup plus gros que ça », a-t-il tempêté sur son réseau Truth Social.

« Emmanuel ne comprend jamais rien, que ce soit volontairement ou non », a asséné le président américain, peu après avoir quitté le rassemblement des chefs d'État et de gouvernement du G7 dans les Rocheuses canadiennes, un jour plus tôt que prévu.

Le président français avait affirmé plus tôt, lors d'un point presse en marge du sommet, qu'« une offre avait été faite » de la part des Américains pour « une rencontre et des échanges » avec les Iraniens, ajoutant : « Si les États-Unis peuvent obtenir un cessez-le-feu, c'est une très bonne chose. » 

Ces dernières heures, Donald Trump a envoyé des signaux confus sur le conflit en cours entre Israël et l'Iran, alors que les spéculations vont bon train sur un éventuel engagement militaire direct des États-Unis.

Tout en exhortant l'Iran à conclure un « accord » sur son programme nucléaire « avant qu'il ne soit trop tard », il a aussi appelé à « évacuer » Téhéran dans un message particulièrement alarmiste sur Truth Social.

Le gouvernement américain a toutefois assuré que la posture des forces américaines dans la région restait « défensive ».

Selon le site Axios, l'exécutif américain n'a pas abandonné la voie diplomatique et discute d'une possible rencontre entre l'émissaire spécial pour le Moyen-Orient, Steve Witkoff, et le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi.