Ukraine: les attaques russes se multiplient sur le front Est et Sud

Des sauveteurs retirent les décombres d'une école détruite lors d'une attaque nocturne de missiles contre la ville de Slоviansk, dans la région de Donetsk, au milieu de l'invasion russe de l'Ukraine, le 18 février 2024 (Photo, AFP).
Des sauveteurs retirent les décombres d'une école détruite lors d'une attaque nocturne de missiles contre la ville de Slоviansk, dans la région de Donetsk, au milieu de l'invasion russe de l'Ukraine, le 18 février 2024 (Photo, AFP).
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Publié le Mardi 20 février 2024

Ukraine: les attaques russes se multiplient sur le front Est et Sud

  • Ce soulèvement a également marqué le début de l'annexion de la Crimée par la Russie
  • Les forces de Moscou continuent aussi leurs bombardements quasi quotidiens

KIEV: L'Ukraine a fait état mardi de dizaines d'attaques russes sur le front Est et Sud, au lendemain de l'aveu du président ukrainien d'une situation "extrêmement difficile" pour ses forces, privées de munitions et d'aide américaine, après bientôt deux ans de guerre.

Ces offensives surviennent au moment où l'Ukraine célèbre le 10e anniversaire de la mort de dizaines de manifestants à Kiev, lors de la révolution de la dignité, ou révolution de Maïdan, qui a conduit à la chute des dirigeants du pays soutenus par Moscou.

Ce soulèvement a également marqué le début de l'annexion de la Crimée par la Russie dans le sud de l'Ukraine et d’un mouvement séparatiste pro-russe dans l'est du pays.

"Cela fait 10 ans depuis (le début) des tentatives visant à nous détruire et à détruire notre indépendance", a déclaré mardi le président ukrainiens Volodymyr Zelensky sur Facebook.

"Mais nous avons tenu bon il y a dix ans et nous continuons de le faire aujourd'hui", a-t-il ajouté.

La Russie "a cherché à faire de nous sa colonie, mais n'a pas atteint son objectif. Nous gagnerons", a de son côté déclaré le chef de l'administration présidentielle, Andriï Iermak.

84 attaques 

Dans son compte-rendu matinal mardi, l'état-major ukrainien a relevé pas moins de 84 attaques russes enregistrées lors des dernières 24 heures, assurant que toutes ont été "repoussées" par l'armée ukrainienne.

Ces attaques interviennent dans la foulée de la prise samedi par les forces de Moscou de la ville d'Avdiïvka, dans la région de Donetsk, à quelques jours du début de la troisième année de guerre depuis l'invasion de l'Ukraine lancée par la Russie le 24 février 2022.

Si l'activité russe s'est nettement réduite autour d'Avdiïvka même --9 attaques relevées--, en revanche 21 attaques ont notamment eu lieu près de Mariïnka, au sud-ouest d'Avdiïvka, 14 dans la zone de Bakhmout (est) et 11 dans la région de Zaporijjia (sud).

Dans la zone d'Avdiïvka, "les Russes se regroupent, ils ont atteint leurs objectifs tactiques" et "ils transféreront probablement des unités vers d'autres secteurs", avait souligné lundi le porte-parole de l'armée ukrainienne Dmytro Lykhovy.

"La situation est extrêmement difficile en plusieurs points de la ligne de front, où les troupes russes ont concentré un maximum de réserves", a reconnu lundi soir le président ukrainienne Volodymyr Zelensky.

"Elles mettent à profit le retard dans l'aide à l'Ukraine", a-t-il ajouté, alors que Kiev, privée d'une aide militaire américaine cruciale de 60 milliards de dollars, actuellement bloquée au Congrès.

Kiev manque de munitions d'artillerie, de défense antiaérienne ou encore d'armes de longue portée. L'armée peine aussi à regarnir ses rangs, après l'échec de sa contre-offensive de l'été 2023.

Le président Zelensky a dans ce contexte remercié mardi la Suède qui a annoncé une nouvelle aide militaire à l'Ukraine, sous forme d'équipements d'un montant d'environ 633 millions d'euros.

En déplacement au Japon, le Premier ministre ukrainien Denys Chmygal a dit mardi être confiant que le Congrès américain débloquera l'aide tant attendue.

"Je crois que les Etats-Unis soutiendront également l'Ukraine, comme l'Union européenne, comme le Japon, comme tous les pays du G7, le FMI et toutes les organisations financières internationales", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse à Tokyo.

Besoin de tout 

"Nous ne pouvons donc pas parler de fatigue, car c'est une guerre existentielle. Vous ne pouvez pas être fatigué lorsque vous vous battez pour votre avenir, pour votre vie... pour l'ordre sécuritaire mondial", a-t-il déclaré, interrogé sur "la lassitude de l'Ukraine".

Sur le terrain, Sviataslav Iaremenko, qui avait combattu contre les séparatistes dès 2014 puis a rejoint de nouveau l'armée après l'invasion du 24 février 2022, confie à l'AFP qu'"après deux ans de guerre, la fatigue s'est accumulée".

"Je pense qu'on doit continuer de combattre encore pendant plusieurs années", a-t-il dit, "ça dépendra de combien nos partenaires occidentaux vont nous aider".

"Nous avons beaucoup de besoins: blindés, armes, munitions. On a besoin de tout", assène le militaire, rencontré à Kostiantynivka, ville de l'Est non-loin du front.

Les forces de Moscou continuent aussi leurs bombardements quasi quotidiens sur des zones éloignées des combats.

Cinq civils ont ainsi été tués par une frappe russe sur un village de la région de Soumy, située dans le nord-est de l'Ukraine et frontalière de la Russie, a annoncé mardi l'armée ukrainienne.

Et la défense aérienne a de son côté annoncé avoir détruit 23 drones explosifs Shahed de conception iranienne, lancés dans la nuit de lundi à mardi par la Russie sur différentes régions d'Ukraine.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.