«Le temps de la décision politique est venu»: le gouvernement attendu sur la crise agricole

Le 57e Salon international de l'agriculture (Salon de l'Agriculture) au parc des expositions de la porte de Versailles à Paris, le 22 février 2020 (Photo, AFP).
Le 57e Salon international de l'agriculture (Salon de l'Agriculture) au parc des expositions de la porte de Versailles à Paris, le 22 février 2020 (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 21 février 2024

«Le temps de la décision politique est venu»: le gouvernement attendu sur la crise agricole

  • «Les attentes sont très fortes» à l'approche de l'ouverture du Salon de l'agriculture que le président de la République doit inaugurer samedi, a indiqué le patron de la FNSEA, Arnaud Rousseau
  • Le Premier ministre Gabriel Attal doit, lui, s'exprimer mercredi matin lors d'une conférence de presse dédiée à la crise agricole

PARIS: Le gouvernement a désormais en main toutes les revendications des agriculteurs et "le temps de la décision politique" est venu, affirme mardi le syndicat majoritaire FNSEA qui attend de pied ferme des annonces.

"Les attentes sont très fortes" à l'approche de l'ouverture du Salon de l'agriculture que le président de la République doit inaugurer samedi, a indiqué le patron de la FNSEA, Arnaud Rousseau à l'issue d'un entretien avec Emmanuel Macron.

Pour maintenir la pression jusqu'au bout, la FNSEA et son allié syndical les Jeunes agriculteurs (JA) ont prévu à Paris vendredi soir un "cortège" d'agriculteurs emmenés par quelques tracteurs et se terminant devant les portes du Salon. Une source policière s'attend "à quelque chose de calme et tenu".

Le Premier ministre Gabriel Attal doit, lui, s'exprimer mercredi matin lors d'une conférence de presse dédiée à la crise agricole, notamment pour détailler le contenu du projet de loi d'orientation agricole.

Mardi soir dans le Figaro, il a annoncé le lancement d'une mission parlementaire sur une évolution de la loi Egalim afin qu'elle prenne mieux en compte le "coût de production des agriculteurs" ainsi que la publication d'un arrêté déclarant toutes les filières agricoles "métiers en tension" permettant de recourir plus facilement à la main-d'œuvre étrangère.

«Déni de réalité»

"On considère que notre travail est fait et qu'on a mis dans les mains des pouvoirs publics les éléments très clairs, très cadrés, de ce qu'on attend", a souligné Arnaud Rousseau lors d'un point avec trois médias dont l'AFP.

"Si les annonces ne sont pas au rendez-vous, s'il n'y a pas le compte, on dira +sur tel point il n'y a pas le compte+. Mais je n'imagine pas qu'avec le travail qu'on a fait, il y ait une surdité de cette nature", a ajouté le responsable syndical.

La visite d'Emmanuel Macron au salon ne pourra pas à ses yeux être une "déambulation classique". Un débat avec des agriculteurs est envisageable, "le président de la République a plutôt donné son accord", a indiqué Arnaud Rousseau.

Mardi, le chef de l'Etat a aussi reçu le président des Jeunes agriculteurs, allié de la FNSEA, et il s'était déjà entretenu la semaine dernière avec les autres représentants de la profession (Coordination rurale, Confédération paysanne et Modef).

Le ministre de l'Agriculture Marc Fesneau et la ministre déléguée Agnès Pannier-Runachier multiplient quant à eux les réunions avec des représentants de diverses filières et des syndicats.

Ils participaient aussi tous les deux mardi à une réunion sur les négociations commerciales entre les acteurs de l'alimentation, qui visait à garantir la bonne application des lois Egalim censées assurer une rémunération décente aux agriculteurs.

Mobilisations en Pologne et Grèce

Après un mouvement de colère qui s'était manifesté en janvier par des blocages de routes et des actions parfois tumultueuses, le gouvernement a tenté d'apaiser les agriculteurs par une salve d'annonces allant du versement d'aides d'urgence à des décrets de simplification en passant par une "pause" sur le plan de réduction des pesticides Ecophyto.

Les représentants de la profession répètent depuis qu'ils veulent en voir les premières retombées avant l'ouverture du Salon de l'agriculture.

Sur le terrain, la tension reste palpable.

Une vingtaine d'agriculteurs de la FDSEA du Pas-de-Calais et des JA ont par exemple mené mardi matin des opérations dans des supermarchés du Calaisis pour vérifier les lieux de production des produits alimentaires.

Dans le sud, des agriculteurs ont bloqué dans la soirée l'autoroute A62, entre Agen (Lot-et-Garonne) et Montauban (Tarn-et-Garonne), selon Vinci Autoroutes.

La Coordination rurale, le 2e syndicat agricole en France, prévoit aussi une manifestation vendredi à Paris.

"Les cars se remplissent" et il devrait y avoir "un paquet de tracteurs", selon le syndicat.

Les chambres d'agriculture ont appelé mardi à maintenir des "éléments de communication positive auprès du citoyen" au moment du Salon de l'agriculture, pour expliquer par exemple aux consommateurs qu'en mettant "quelques centimes ou quelques euros de plus dans son assiette", il peut améliorer le revenu des exploitants.

La mobilisation se poursuit également ailleurs en Europe, avec par exemple en Pologne le blocage d'une centaine de routes et de passages transfrontaliers par des agriculteurs dénonçant des importations ukrainiennes jugées "incontrôlées" et en Grèce l'arrivée de plus de 130 tracteurs devant le Parlement à Athènes par des agriculteurs réclamant une hausse des aides financières.


François Bayrou jeudi devant un Medef hostile à tout retour de l'ISF

Le Premier ministre français François Bayrou pose aux côtés du journaliste et animateur de télévision français Gilles Bouleau avant une interview dans le journal télévisé du soir de la chaîne française TF1, à Boulogne-Billancourt, près de Paris, le 27 août 2025. (AFP)
Le Premier ministre français François Bayrou pose aux côtés du journaliste et animateur de télévision français Gilles Bouleau avant une interview dans le journal télévisé du soir de la chaîne française TF1, à Boulogne-Billancourt, près de Paris, le 27 août 2025. (AFP)
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  • Le Premier ministre interviendra à 14H30 devant la Rencontre des entrepreneurs de France (REF), qui se tient pour la première fois à Roland-Garros avec un slogan qui résonne avec l'actualité : "Jeu décisif"
  • Le décret présidentiel convoquant le Parlement en session extraordinaire pour ce vote de confiance a été publié au Journal Officiel jeudi, avec un ordre du jour en un seul point : "une déclaration de politique générale"

PARIS: François Bayrou, désormais prêt "à toutes les négociations nécessaires" sur le budget s'il remporte son pari d'un vote de confiance à l'Assemblée nationale, viendra l'évoquer jeudi devant un Medef fermement opposé à tout retour d'un impôt de type ISF, souhaité par la gauche.

Le Premier ministre interviendra à 14H30 devant la Rencontre des entrepreneurs de France (REF), qui se tient pour la première fois à Roland-Garros avec un slogan qui résonne avec l'actualité : "Jeu décisif".

M. Bayrou, qui a présenté le 15 juillet les grandes lignes d'un effort budgétaire de 44 milliards d'euros en 2026, s'attirant la désapprobation des oppositions avec des idées comme la suppression de deux jours fériés, a surpris lundi en annonçant qu'il se soumettrait à un vote de confiance à l'Assemblée nationale le 8 septembre.

Le décret présidentiel convoquant le Parlement en session extraordinaire pour ce vote de confiance a été publié au Journal Officiel jeudi, avec un ordre du jour en un seul point : "une déclaration de politique générale", en application de l'article 49-1 de la Constitution.

Les oppositions ayant annoncé qu'elles voteraient contre, M. Bayrou a affirmé mercredi sur TF1 qu'il recevrait les responsables de partis et de groupes parlementaires à partir de lundi pour "examiner les choses avec eux", avec pour "condition préalable de s'entendre sur l'importance de l'effort" à réaliser.

Mardi et jeudi, ce sont les partenaires sociaux auxquels le Premier ministre a rendu ou rendra visite.

La cheffe de file de la CFDT Marylise Léon est favorable à faire contribuer davantage les plus riches au budget, alors que Patrick Martin estime que, "quelle qu'en soit la forme, un retour de l'ISF serait ravageur pour notre économie, et nous nous y opposerons".

Déjà incisif mercredi à la tribune de la REF, il a accusé jeudi matin sur BFM Business les hommes politiques "d'être dans un monde parallèle et de ne pas voir ce qui se passe sur la planète sur le plan économique" notamment en matière de concurrence internationale.

"Que ceux qui expriment de manière politicienne ce genre de propositions", une forte taxation du patrimoine des plus riches, "n'oublient jamais que si les chefs d'entreprises lèvent le crayon, le pays part en vrille", a-t-il soutenu.

Le Medef est davantage ouvert à "un double effacement", selon M. Martin, la remise en cause de certains avantages financiers consentis aux entreprises contre "un abaissement des seuils d'imposition à l'euro près, si possible avec un gain".

Il a néanmoins espéré "un ressaisissement de la part des partis dits de gouvernement pour, le temps qu'il faudra, passer au-dessus de leurs calculs (...) individuels, poser les colts et discuter avec les chefs d'entreprise."

A quatre jours de commencer à recevoir les chefs de partis à Matignon, François Bayrou les manquera de peu, jeudi à la REF.

En effet, événement-phare de cette université d'été, la table ronde de clôture réunira, une heure après la fin d'intervention du Premier ministre, l'ensemble des chefs de partis pour un débat sur l'avenir économique du pays.

 


Global Sumud Flotilla : Greta Thunberg, Alexis Deswaef et des centaines d’activistes prennent la mer pour Gaza

Le départ est prévu pour le 31 août depuis Barcelone, avant de rejoindre d’autres bateaux le 4 septembre au large de la Tunisie et d’autres ports méditerranéens.  (Photo X)
Le départ est prévu pour le 31 août depuis Barcelone, avant de rejoindre d’autres bateaux le 4 septembre au large de la Tunisie et d’autres ports méditerranéens. (Photo X)
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  • Parmi les participants se trouve Alexis Deswaef, vice-président de la Fédération internationale pour les droits humains (FIDH)
  • Pour lui, cette action est une nécessité :“Si j'embarque ce 31 août sur la Global Sumud Flotilla, c’est parce qu’il faut agir d’urgence pour mettre fin au génocide à Gaza, alors que nos gouvernements, qui ont les moyens d’agir, ne font absolument rien”

PARIS: Une nouvelle flottille humanitaire, baptisée “Global Sumud Flotilla”, s’apprête à quitter plusieurs ports méditerranéens dans les prochains jours pour tenter de “briser le blocus israélien illégal” imposé à la bande de Gaza. L’initiative, qui réunira des centaines de militants, humanitaires, artistes et médecins venus de 44 pays différents, se veut une réponse citoyenne face à ce que ses organisateurs qualifient de “nettoyage ethnique” et de “génocide en cours”.

Le départ est prévu pour le 31 août depuis Barcelone, avant de rejoindre d’autres bateaux le 4 septembre au large de la Tunisie et d’autres ports méditerranéens. Parmi les personnalités impliquées figurent Greta Thunberg, l’actrice américaine Susan Sarandon, l’acteur suédois Gustaf Skarsgård, l’Irlandais Liam Cunningham et plusieurs médecins et humanitaires.

Alexis Deswaef en première ligne

Parmi les participants se trouve Alexis Deswaef, vice-président de la Fédération internationale pour les droits humains (FIDH). Pour lui, cette action est une nécessité :“Si j'embarque ce 31 août sur la Global Sumud Flotilla, c’est parce qu’il faut agir d’urgence pour mettre fin au génocide à Gaza, alors que nos gouvernements, qui ont les moyens d’agir, ne font absolument rien”, déclare-t-il.

Il s’agit de sa deuxième tentative d’atteindre Gaza. En juin dernier, lors de la Marche to Gaza, il avait été bloqué au canal de Suez par les autorités égyptiennes. Cette fois-ci, il se dit déterminé :“Cette action internationale est la réponse citoyenne à l’inaction de nos gouvernements face à ce génocide diffusé en direct sur nos téléphones portables, avec la famine organisée par l’armée d’occupation israélienne et un nettoyage ethnique en cours sous nos yeux.”

Un contexte explosif

La tentative de la Global Sumud Flotilla s’inscrit dans un contexte de guerre qui dure depuis 22 mois. Selon le ministère de la Santé de Gaza, dirigé par le Hamas, au moins 61 430 Palestiniens ont été tués depuis le début de l’offensive israélienne, des chiffres jugés fiables par l’ONU.

Le conflit a été déclenché par l’attaque du Hamas contre Israël en 2023, qui avait causé 1 219 morts, principalement des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des chiffres officiels.

Les précédentes tentatives de briser le blocus se sont heurtées à la force. Dans la nuit du 8 au 9 juin, le voilier Madleen, transportant 12 militants de plusieurs nationalités, avait été arraisonné par l’armée israélienne à 185 km des côtes de Gaza. Les passagers avaient ensuite été expulsés, certains après une brève détention.

Organisation et indépendance

La Global Sumud Flotilla se définit comme une organisation “indépendante”, non affiliée à aucun gouvernement ou parti politique. Si le nombre exact de bateaux n’a pas été révélé, les organisateurs promettent une mobilisation sans précédent.


Attal ne souhaite pas de nouvelle dissolution si Bayrou tombe

 Gabriel Attal "fera tout pour que François Bayrou reste Premier ministre" et ne souhaite pas de nouvelle dissolution si celui-ci n'obtient pas la confiance de l'Assemblée le 8 septembre car "ce n'est pas aux Français de régler les problèmes de l'Assemblée". (AFP)
Gabriel Attal "fera tout pour que François Bayrou reste Premier ministre" et ne souhaite pas de nouvelle dissolution si celui-ci n'obtient pas la confiance de l'Assemblée le 8 septembre car "ce n'est pas aux Français de régler les problèmes de l'Assemblée". (AFP)
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  • "Je ferai tout pour aider le gouvernement à tenir et François Bayrou à rester Premier ministre", a déclaré mercredi le chef du groupe parlementaire Renaissance (macroniste) sur France inter
  • "Ce à quoi je suis prêt, c'est qu'on se mette autour d'une table avec les responsables politiques prêts à avancer. De toute façon, quel que soit le vote du 8 septembre, il faudra un budget pour le pays", a-t-il ajouté

PARIS: Gabriel Attal "fera tout pour que François Bayrou reste Premier ministre" et ne souhaite pas de nouvelle dissolution si celui-ci n'obtient pas la confiance de l'Assemblée le 8 septembre car "ce n'est pas aux Français de régler les problèmes de l'Assemblée".

"Je ferai tout pour aider le gouvernement à tenir et François Bayrou à rester Premier ministre", a déclaré mercredi le chef du groupe parlementaire Renaissance (macroniste) sur France inter.

"Ce à quoi je suis prêt, c'est qu'on se mette autour d'une table avec les responsables politiques prêts à avancer. De toute façon, quel que soit le vote du 8 septembre, il faudra un budget pour le pays", a-t-il ajouté.

Se disant hostile à la suppression des deux jours fériés sans compensation salariale, il n'a pas répondu s'il était prêt à faire une concession sur la taxation des plus fortunés à l'égard de la gauche.

"On proposera des alternatives. Mais pour ça, encore faut-il qu'il y ait un gouvernement", a-t-il éludé.

Si le gouvernement Bayrou chute, l'ancien Premier ministre "ne croit pas qu'une nouvelle dissolution apporterait de la stabilité".

"Si on se demande chaque année s'il faut que les Français revotent, c'est que le problème ne vient pas des Français, mais bien de l'Assemblée elle-même. Et ce n'est pas aux Français de régler les problèmes de l'Assemblée, c'est à l'Assemblée de régler ses propres problèmes", a-t-il estimé.

"Dans la quasi-totalité des pays européens qui nous entourent, ils ont une Assemblée avec des forces éclatées. Et pourtant ils arrivent à travailler ensemble et à trouver des solutions ", a-t-il fait valoir.