Le géant des puces TSMC ouvre une méga-usine au Japon, mitigeant le risque taïwanais

Une vue générale montre la nouvelle usine de semi-conducteurs de Japan Advanced Semiconductor Manufacturing Company (JASM), une filiale du géant taïwanais des puces TSMC (Taiwan Semiconductor Manufacturing Company), à Kikuyo du district de Kikuchi, dans la préfecture de Kumamoto, le 14 février 2024. (Photo Philip Fong AFP)
Une vue générale montre la nouvelle usine de semi-conducteurs de Japan Advanced Semiconductor Manufacturing Company (JASM), une filiale du géant taïwanais des puces TSMC (Taiwan Semiconductor Manufacturing Company), à Kikuyo du district de Kikuchi, dans la préfecture de Kumamoto, le 14 février 2024. (Photo Philip Fong AFP)
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Publié le Samedi 24 février 2024

Le géant des puces TSMC ouvre une méga-usine au Japon, mitigeant le risque taïwanais

  • Le géant taïwanais, qui compte Apple et Nvidia parmi ses clients, contrôle plus de la moitié de la production mondiale de puces, utilisées dans tous les domaines, des smartphones aux voitures connectées en passant par les missiles et l'intelligence artifi
  • L’usine de Kumamoto, au Japon, «va consolider la relation politique entre Taïwan et le Japon, à un moment où Taïwan cherche à s'assurer qu'il a des alliés puissants pouvant l'aider à résister à la pression chinoise»

KIKUYO, Japon : Une nouvelle usine du géant taïwanais des semi-conducteurs TSMC a été inaugurée samedi au Japon, et devrait permettre de renforcer l'approvisionnement mondial en puces, devenues cruciales pour l'économie, selon le fondateur du groupe, Morris Chang.

Cette usine, la première de TSMC dans l'archipel, «va, je crois, améliorer la résilience de l'approvisionnement en puces pour le Japon et pour le monde», a souligné le vétéran de 92 ans au cours de la cérémonie d'inauguration de l'usine à Kikuyo, sur l'île méridionale de Kyushu.

«Cela provoquera également une renaissance de la fabrication de semi-conducteurs au Japon», a déclaré M. Chang, qui apparaît rarement en public.

Le géant taïwanais, qui compte Apple et Nvidia parmi ses clients, contrôle plus de la moitié de la production mondiale de puces, utilisées dans tous les domaines, des smartphones aux voitures connectées en passant par les missiles et l'intelligence artificielle (IA).

Mais les clients de TSMC, ainsi que les gouvernements, préoccupés par l'approvisionnement en puces vitales pour leur économie et leur défense, ont incité l'entreprise à fabriquer davantage de puces en dehors de l'île autonome.

TSMC a commencé à diversifier davantage ses capacités industrielles, sur fond de montée des craintes d'une invasion de Taïwan par la Chine, qui considère l'île comme une province chinoise dont elle doit reprendre le contrôle.

- Subventions -

La méga-usine de Kikuyo, d'un coût équivalent à 8 milliards d'euros, a été subventionnée à plus de 40% par le Japon.

C'est l'un des piliers de l'ambitieux plan du Japon de revitaliser son industrie des semi-conducteurs.

L'usine de Kumamoto est l'un des plus importants investissements industriels à l'étranger de TSMC, souligne Chris Miller, professeur à l'université Tufts près de Boston (nord-est des Etats-Unis) et auteur en 2022 de «Chip War», un livre remarqué sur la compétition dans les puces électroniques que se livrent désormais l'Asie, les Etats-Unis et l'Europe.

Cette usine «va aussi consolider la relation politique entre Taïwan et le Japon, à un moment où Taïwan cherche à s'assurer qu'il a des alliés puissants pouvant l'aider à résister à la pression chinoise», ajoute M. Miller, interrogé par l'AFP.

La nouvelle installation de TSMC constitue également un coup d'éclat pour le Japon, qui rivalise avec les Etats-Unis et l'Europe pour séduire les entreprises de semi-conducteurs avec d'énormes subventions.

Le Premier ministre Fumio Kishida a déclaré lors de la cérémonie d'ouverture que le Japon était «désormais positionné comme un point d'ancrage important dans la stratégie mondiale de TSMC».

Le gouvernement nippon prévoit d'investir jusqu'à 4.000 milliards de yens (environ 25 milliards d'euros) sur trois ans, dans le but de tripler les ventes de puces «made in Japan» d'ici 2030, à plus de 15.000 milliards de yens (plus de 90 milliards d'euros au cours actuel) par an.

- «Silicon Island» -

En février, TSMC a confirmé qu'il allait construire une deuxième méga-usine dans le département de Kumamoto, là aussi avec un important soutien financier de Tokyo et d'entreprises privées japonaises comme Sony et Toyota.

TSMC songe aussi à construire une troisième, voire une quatrième usine géante au Japon à plus long terme, selon la presse.

Le groupe est aussi en train de bâtir un gigantesque site de production en Arizona (sud-ouest des Etats-Unis), un chantier qui a pris du retard, et en prévoit un autre en Allemagne, son premier en Europe.

Mais le Japon a l'avantage d'être géographiquement proche de Taïwan, d'avoir une grande expérience dans la production de semi-conducteurs et d'être efficace: l'usine de TSMC a été achevée en seulement 22 mois.

L'île de Kyushu est surnommée «Silicon Island» depuis les années 1960, comme elle concentre plus d'un tiers des entreprises de semi-conducteurs au Japon.

Mais comme pour d'autres secteurs d'activité, le pays craint de manquer de main-d'œuvre pour redévelopper sa filière des semi-conducteurs, en raison de son déclin démographique prononcé.


Le décret sur la programmation énergétique de la France, priorité du Premier ministre, assure Lescure

Le ministre de l’Économie et de l’Énergie, Roland Lescure, s'exprime lors d'une séance de questions au gouvernement à l'Assemblée nationale, chambre basse du Parlement français, à Paris, le 4 novembre 2025. (AFP)
Le ministre de l’Économie et de l’Énergie, Roland Lescure, s'exprime lors d'une séance de questions au gouvernement à l'Assemblée nationale, chambre basse du Parlement français, à Paris, le 4 novembre 2025. (AFP)
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  • Le ministre de l’Économie et de l’Énergie, Roland Lescure, a affirmé que la nouvelle programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE3) est la priorité du gouvernement et qu’elle sera présentée « très bientôt » après plus de deux ans de retard
  • Ce texte stratégique doit définir la trajectoire énergétique de la France pour les dix prochaines années, combinant relance du nucléaire et développement des énergies renouvelables afin d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2050

PARIS: Le décret traçant la stratégie énergétique de la France est en tête des priorités du ministre de l'Energie et de celles du Premier ministre, a affirmé mardi le ministre de l'Economie Roland Lescure, au sujet de ce texte sensible qui déchire la classe politique.

"La programmation pluriannuelle de l'énergie, elle est au sommet de la pile du ministre de l'Energie, elle est aussi au sommet de la pile du Premier ministre" Sébastien Lecornu, a assuré à la presse le ministre de l'Economie et des Finances, également chargé de l'énergie, lors d'un déplacement au salon du nucléaire civil près de Paris.

La programmation énergétique de la France, dite PPE3, qui a déjà plus de deux ans de retard, n'en finit pas de se faire attendre. Mais le ministre tient à rassurer: "on est en train de travailler, j'ai repris le crayon il y a maintenant trois semaines pour faire atterrir tout ça".

"On va rencontrer les parlementaires qui ont beaucoup travaillé là-dessus et on va vous revenir très vite avec une programmation pluriannuelle de l'énergie qui (...) va permettre de lancer les grands projets dont on a tant besoin", a-t-il dit.

Le gouvernement précédent avait promis de publier le décret de la PPE3 d'"ici à la fin de l'été", avant finalement de renoncer.

Le Premier ministre de l'époque François Bayrou, alors sous menace d'une censure du Rassemblement national, avait expliqué début août avoir retardé la publication "pour que soient conduites la concertation et les consultations nécessaires" avec les partis et les groupes parlementaires.

Le texte a donné lieu à des débats enflammés dans la classe politique au printemps entre pronucléaires et partisans des renouvelables, lors de l'examen d'une proposition de loi elle aussi consacrée à la programmation énergétique.

La PPE3 fixe la feuille de route énergétique de la France sur 10 ans pour sortir des énergies fossiles et atteindre la neutralité carbone en 2050 grâce à une relance massive du nucléaire combinée au développement des renouvelables.

Initialement, le gouvernement avait prévu de présenter sa stratégie énergétique dans un projet de loi pour début 2024, avant finalement d'opter pour la voie réglementaire devant la "guerre de religion" qui oppose pro-renouvelables et pro-nucléaire, comme l'avait admis à l'époque le ministère de l'Energie alors dirigé par Roland Lescure lors de son précédent passage à Bercy.

Mais aujourd'hui, "la guerre des religions est terminée", a martelé mardi le ministre. "On a besoin d'engager des grands projets dans le nucléaire, dans l'éolien offshore" et "de continuer sur la dynamique des énergies renouvelables".


IA: Microsoft annonce 15,2 milliards de dollars d'investissements aux Emirats arabes unis

Microsoft a annoncé lundi des investissements de 15,2 milliards de dollars, essentiellement dans l'intelligence artificielle (IA), aux Emirats arabes unis d'ici à 2029, en affirmant avoir obtenu une licence pour importer des puces avancées dans le pays du Golfe. (AFP)
Microsoft a annoncé lundi des investissements de 15,2 milliards de dollars, essentiellement dans l'intelligence artificielle (IA), aux Emirats arabes unis d'ici à 2029, en affirmant avoir obtenu une licence pour importer des puces avancées dans le pays du Golfe. (AFP)
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  • Le géant technologique américain a investi 7,3 milliards de dollars dans le pays depuis 2023, dans le cadre d'une initiative soutenue par les gouvernements des Etats-Unis et des Emirats arabes unis
  • Ce montant inclut l'investissement de 1,5 milliard dans la société d'intelligence artificielle G42

ABOU DHABI: Microsoft a annoncé lundi des investissements de 15,2 milliards de dollars, essentiellement dans l'intelligence artificielle (IA), aux Emirats arabes unis d'ici à 2029, en affirmant avoir obtenu une licence pour importer des puces avancées dans le pays du Golfe.

Le géant technologique américain a investi 7,3 milliards de dollars dans le pays depuis 2023, dans le cadre d'une initiative soutenue par les gouvernements des Etats-Unis et des Emirats arabes unis, a indiqué son président Brad Smith, dans une lettre publiée en marge d'une visite à Abou Dhabi.

Ce montant inclut l'investissement de 1,5 milliard dans la société d'intelligence artificielle G42, dirigée par le conseiller à la sécurité nationale et frère du président émirati, Tahnoon ben Zayed.

"Du début de l'année 2026 à la fin de l'année 2029, nous dépenserons plus de 7,9 milliards de dollars" supplémentaires pour continuer à développer l'infrastructure d'IA et de cloud dans le pays, portant l'enveloppe totale à 15,2 milliards, a-t-il ajouté.

L'Etat du Golfe, qui figure parmi les principaux exportateurs de pétrole au monde, a fait de l'IA l'un des piliers de sa stratégie de diversification économique, avec l'ambition de devenir un leader mondial d'ici 2031.

Il subit toutefois les règles imposées par les Etats-Unis pour restreindre les exportations de certaines puces d'IA avancées vers la Chine, dont l'une prévoit des autorisations pour toute exportation ou réexportation afin de limiter toute opération consistant à contourner les restrictions en passant par des pays tiers.

Des exemptions sont prévues pour des pays considérés comme amis des Etats-Unis, mais la plupart se voient imposer des plafonds.

Lors de la visite du président américain Donald Trump à Abou Dhabi en mai, les Emirats et les Etats-Unis ont conclu un partenariat stratégique dans l'IA, laissant espérer un assouplissement de ces règles à l'égard du pays.

Sous l'administration de Joe Biden, Microsoft avait été "l'une des rares entreprises" à obtenir des licences d'exportation pour les Emirats, permettant d'accumuler dans le pays l'équivalent de 21.500 puces A100 de la compagnie Nvidia, selon son président.

Et pour la première fois depuis l'arrivée de M. Trump, elle a obtenu en septembre des licences "permettant d'expédier l'équivalent de 60.400 puces A100 supplémentaires", impliquant dans ce cas des technologies encore plus avancées, a-t-il ajouté en soulignant que ces autorisations étaient basées sur "des mesures de protection technologique strictes".


Saudi Eksab et le Guyana s’allient pour développer des investissements dans des secteurs clés

Saudi Eksab et le gouvernement de la Guyane ont signé un protocole d'accord afin d'envisager une collaboration en matière d'investissement dans des secteurs stratégiques clés. (Fourni)
Saudi Eksab et le gouvernement de la Guyane ont signé un protocole d'accord afin d'envisager une collaboration en matière d'investissement dans des secteurs stratégiques clés. (Fourni)
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  • Saudi Eksab et le gouvernement du Guyana ont signé un MoU pour développer des investissements conjoints dans des secteurs stratégiques clés
  • L’accord, conclu en marge de la Future Investment Initiative à Riyad, vise à renforcer la coopération économique et la diversification durable

RIYAD : Saudi Eksab et le gouvernement du Guyana ont signé un protocole d’accord (MoU) visant à explorer une collaboration en matière d’investissements dans des secteurs stratégiques clés, en marge de la Future Investment Initiative (FII) à Riyad.

Le protocole a été signé par Yazeed Alyahya, PDG de Saudi Eksab, et Zulfikar Ally, ministre guyanais du Service public, de l’Efficacité gouvernementale et de la Mise en œuvre, en présence du président du Guyana, Mohamed Irfaan Ali.

Selon un communiqué, cet accord ouvre la voie à un renforcement de la coopération pour promouvoir des opportunités d’investissement stratégiques et identifier de nouveaux domaines d’intérêt commun. Il consolide également le rôle de Saudi Eksab en tant que partenaire de confiance soutenant la croissance durable et la diversification économique.

« Le Guyana entre dans une phase de développement transformateur. À travers cette collaboration avec Saudi Eksab, nous souhaitons explorer des partenariats capables d’accélérer le développement des infrastructures et la diversification économique tout en favorisant la coopération mondiale », a déclaré Ally dans le communiqué.

De son côté, AlYahya a ajouté : « Ce partenariat marque une étape prometteuse dans notre mission visant à identifier des initiatives d’investissement à fort impact, génératrices d’une croissance économique partagée. Nous sommes impatients de concrétiser des opportunités significatives. »

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com